Après
une longue semaine qui m'en a tenue éloignée, j'ai décidé que ce
dernier week-end de mars j'y retournerais, et j'espère m'y tenir
mais cela ne dépend pas que de moi... Je n'ai pas manqué de musique
mais bien de lecture-thé. Et ces deux activités me sont
indispensables pourtant.
A tel point qu'hier, profitant de timides rayons de soleil et d'un peu de temps libre, je n'ai pas résisté et me suis installée sur ma terrasse. J'ai tenu 1/4 d'heure... Même bien emmitouflée dans mes grandes ailes papillon, 13° quand on est immobile c'est beaucoup trop peu !
A tel point qu'hier, profitant de timides rayons de soleil et d'un peu de temps libre, je n'ai pas résisté et me suis installée sur ma terrasse. J'ai tenu 1/4 d'heure... Même bien emmitouflée dans mes grandes ailes papillon, 13° quand on est immobile c'est beaucoup trop peu !
Et ce n'est pas aujourd'hui que je pourrai recommencer, le ciel est
gris sale, il fait frisquet et il bruine. Mon cocon me tiendra chaud.
Ainsi que mes rituels, choisir un thé, ce sera celui du Jardin des Cœurs heureux, de la lecture - et celle-ci est passionnante – et un décor très British : mug et grande théière. D'habitude quand un livre m'accroche à ce point, je le quitte à la dernière page, dussai-je y passer mes nuits, mais celui-ci est une brique de près de mille pages et ces derniers jours je n'ai pas pu faire que cela malheureusement ! J'ai par contre et comme toujours pris beaucoup de notes mais je ne sais toujours pas si Agatha aimait le thé... Une de ses phrases a provoqué un fou rire et failli causer la mort d'une de mes tasses Wedgwood ! Elle m'a échappé des mains quand j'ai lu que Wedgwood avait aussi orné le bout des chaînes de ... chasse. C'est vrai que je me souviens qu'à mon époque aussi, ces choses étaient soit en porcelaine soit en bois. Je dis à mon époque parce qu'actuellement cela n'existe plus. Un souvenir me revient : le récipient contenant l'eau, accroché au mur très au-dessus de ma tête de petite fille, me faisait terrifiait, j'avais peur qu'il ne se décroche et me tombe sur la tête, j'osais à peine tirer la chasse d'ailleurs et bien souvent je ne le faisais pas, ce qui m'a valu bien des remontrances. D'autres m'ont rappelé les "sermons" très moralisateurs que j'ai bien connus également bien des années après elle pourtant. Mais la différence, est qu'elle était assez docile mais moi j'étais très rebelle et réfractaire à toutes ces formules aussi pompeuses que parfaitement incompréhensibles pour moi. A moins qu'elles ne le fussent trop... Je les rejetais en bloc ! Cela n'a pas beaucoup changé, les dogmes et moi... J'avais besoin de comprendre avant d'accepter, je posais donc mille questions qui toutes commençaient par "et pourquoi", elles lassaient très vite mes parents qui me rabrouaient avec une phrase péremptoire "la curiosité est un vilain défaut", je les soupçonne d'avoir adopté cette attitude parce qu'ils ne connaissaient pas les réponses. C'était pareil à l'école d'ailleurs. Ah comme j'aurais voulu apprendre comme Agatha, en prise directe sur le réel. Elle n'est quasiment jamais allée à l'école... Même si j'ai pourtant aimé l'école, très peu de cours me passionnaient vraiment, en primaires je bavardais beaucoup, on m'affublait d'un sobriquet sensé me gêner, "moulin à paroles" j'en retirais moi une grande fierté malgré les punitions écrites du genre à copier x fois : "je dois me taire dans les rangs", "je ne peux pas distraire ma compagne par mes bavardages", j'en passe et des meilleures. Et je ne vous dis pas le nombre de fois où j'ai dû recommencer parce qu'écrire à la plume ballon trempée dans un encrier ne rendait pas le travail impeccable. En secondaires, je suis devenue une vraie chahuteuse aux cours qui m'ennuyaient, j'ai même été renvoyée d'un institut très coté à l'époque pour "mauvais esprit et lecture de mauvais livres" (j'avais osé rentrer à l'école avec un livre non paraphé par la surveillante, et à l'époque c'était parait-il très grave, l'index existait encore !) Je n'étudiais que les cours qui me passionnaient parce que j'y prenais du plaisir, je cartonnait alors et sans effort, par contre ceux qui m'ennuyaient... Alors avec deux autres élèves comme moi, nous avions imaginé un "troc intellectuel" : en ce qui me concerne je faisais les devoirs de math contre ceux de thème et version pour ne citer qu'un exemple. Je reprends cette lecture-thé n'interrompant que pour remplir une deuxième théière de ce Tumsong dont je ne me lasse pas. D'autant que j'en ai été privée toute cette semaine, il n'était pas question que je le prépare ailleurs que dans mon cocon, pour l'apprécier vraiment, il fallait la quiétude de ce lieu. J'ai donc retrouvé avec émotion ces saveurs que j'aime liées aux souvenirs si heureux. Je vais devoir interrompre ces moments de paix absolue pour préparer le diner. Je ne suis pas inspirée, la cuisine me pèse mais je ne suis pas seule, il faut que je nourrisse mon mari ce qui n'est que normal... Après une courte balade digestive au jardin profitant d'une brève accalmie pour prendre l'air et me reposer les yeux, je remonte dans mon cocon pour me préparer un Gyokuro dont les feuilles deviendront le persil de la salade de ce soir. Un peu de méditation avant de reprndre ma lecture-thé avec du Genmaïcha. Je suis interrompue par le cri strident du faisan qui fait la cour à sa belle, il y a aussi le soleil qui timidement fait son apparition colorant le ciel de bleu et blanc. J'observe un temps ces volatiles, il y aura bientôt des petits, je l'espère du moins. Les autres oiseaux, sans doute surpris par ce temps d'hiver, ne s'étaient que très peu manifestés depuis ce matin mais le soleil les inspire, ils mêlent leurs chants harmonieux aux cris du faisan. Il est temps de choisir un autre thé, ce sera L'école de Shanghai, qui me rappelle un voyage éclair mais très riche à Paris : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/tout-dabord-mon-premier-mercia-mon-amie.html. Mes yeux commencent à picoter, je dois faire attention et je savoure mon breuvage sans lire pour l'instant. En regardant les calcéolaires, je revois ces mêmes plantes curieuses chez ma chère Grand-Mère, elles m'intriguaient, les fleurs me faisaient penser à de petits coussins, j'imaginais qu'à l'intérieur se cachaient des insectes qui me piqueraient si je faisais mine de les ouvrir, même si cela me faisait peur, j'avais une envie folle de vérifier, ma Grand-Mère me disait alors : "on regarde avec les yeux, pas avec les mains", combien de fois a-t-elle dû me répéter cette phrase, toujours avec patience, un beau sourire et une grande gentillesse, ce qui m'encourageait à lui obéir. La théière est vide à présent, je vais continuer la lecture mais sans thé, je n'ai plus soif, eh oui c'est possible. Je commence à voir flou, je vais donc refremer le livre jusqu'à demain. Non sans avoir cherché la signification d'une expression employée déjà par deux fois par Agatha, je ne la connaissais pas du tout, : "Jeter sa gourme : commettre ses premières folies, ses premières extravagances". j'ai eu un fou rire quand j'ai compris l'acception particulière de l'époque, bel euphémisme, je vous laisse deviner à quoi elle faisait allusion ! Je termine ici cette superbe journée consacrée quasi entièrement à mes passions, j'espère qu'il en sera de même demain !
Ainsi que mes rituels, choisir un thé, ce sera celui du Jardin des Cœurs heureux, de la lecture - et celle-ci est passionnante – et un décor très British : mug et grande théière. D'habitude quand un livre m'accroche à ce point, je le quitte à la dernière page, dussai-je y passer mes nuits, mais celui-ci est une brique de près de mille pages et ces derniers jours je n'ai pas pu faire que cela malheureusement ! J'ai par contre et comme toujours pris beaucoup de notes mais je ne sais toujours pas si Agatha aimait le thé... Une de ses phrases a provoqué un fou rire et failli causer la mort d'une de mes tasses Wedgwood ! Elle m'a échappé des mains quand j'ai lu que Wedgwood avait aussi orné le bout des chaînes de ... chasse. C'est vrai que je me souviens qu'à mon époque aussi, ces choses étaient soit en porcelaine soit en bois. Je dis à mon époque parce qu'actuellement cela n'existe plus. Un souvenir me revient : le récipient contenant l'eau, accroché au mur très au-dessus de ma tête de petite fille, me faisait terrifiait, j'avais peur qu'il ne se décroche et me tombe sur la tête, j'osais à peine tirer la chasse d'ailleurs et bien souvent je ne le faisais pas, ce qui m'a valu bien des remontrances. D'autres m'ont rappelé les "sermons" très moralisateurs que j'ai bien connus également bien des années après elle pourtant. Mais la différence, est qu'elle était assez docile mais moi j'étais très rebelle et réfractaire à toutes ces formules aussi pompeuses que parfaitement incompréhensibles pour moi. A moins qu'elles ne le fussent trop... Je les rejetais en bloc ! Cela n'a pas beaucoup changé, les dogmes et moi... J'avais besoin de comprendre avant d'accepter, je posais donc mille questions qui toutes commençaient par "et pourquoi", elles lassaient très vite mes parents qui me rabrouaient avec une phrase péremptoire "la curiosité est un vilain défaut", je les soupçonne d'avoir adopté cette attitude parce qu'ils ne connaissaient pas les réponses. C'était pareil à l'école d'ailleurs. Ah comme j'aurais voulu apprendre comme Agatha, en prise directe sur le réel. Elle n'est quasiment jamais allée à l'école... Même si j'ai pourtant aimé l'école, très peu de cours me passionnaient vraiment, en primaires je bavardais beaucoup, on m'affublait d'un sobriquet sensé me gêner, "moulin à paroles" j'en retirais moi une grande fierté malgré les punitions écrites du genre à copier x fois : "je dois me taire dans les rangs", "je ne peux pas distraire ma compagne par mes bavardages", j'en passe et des meilleures. Et je ne vous dis pas le nombre de fois où j'ai dû recommencer parce qu'écrire à la plume ballon trempée dans un encrier ne rendait pas le travail impeccable. En secondaires, je suis devenue une vraie chahuteuse aux cours qui m'ennuyaient, j'ai même été renvoyée d'un institut très coté à l'époque pour "mauvais esprit et lecture de mauvais livres" (j'avais osé rentrer à l'école avec un livre non paraphé par la surveillante, et à l'époque c'était parait-il très grave, l'index existait encore !) Je n'étudiais que les cours qui me passionnaient parce que j'y prenais du plaisir, je cartonnait alors et sans effort, par contre ceux qui m'ennuyaient... Alors avec deux autres élèves comme moi, nous avions imaginé un "troc intellectuel" : en ce qui me concerne je faisais les devoirs de math contre ceux de thème et version pour ne citer qu'un exemple. Je reprends cette lecture-thé n'interrompant que pour remplir une deuxième théière de ce Tumsong dont je ne me lasse pas. D'autant que j'en ai été privée toute cette semaine, il n'était pas question que je le prépare ailleurs que dans mon cocon, pour l'apprécier vraiment, il fallait la quiétude de ce lieu. J'ai donc retrouvé avec émotion ces saveurs que j'aime liées aux souvenirs si heureux. Je vais devoir interrompre ces moments de paix absolue pour préparer le diner. Je ne suis pas inspirée, la cuisine me pèse mais je ne suis pas seule, il faut que je nourrisse mon mari ce qui n'est que normal... Après une courte balade digestive au jardin profitant d'une brève accalmie pour prendre l'air et me reposer les yeux, je remonte dans mon cocon pour me préparer un Gyokuro dont les feuilles deviendront le persil de la salade de ce soir. Un peu de méditation avant de reprndre ma lecture-thé avec du Genmaïcha. Je suis interrompue par le cri strident du faisan qui fait la cour à sa belle, il y a aussi le soleil qui timidement fait son apparition colorant le ciel de bleu et blanc. J'observe un temps ces volatiles, il y aura bientôt des petits, je l'espère du moins. Les autres oiseaux, sans doute surpris par ce temps d'hiver, ne s'étaient que très peu manifestés depuis ce matin mais le soleil les inspire, ils mêlent leurs chants harmonieux aux cris du faisan. Il est temps de choisir un autre thé, ce sera L'école de Shanghai, qui me rappelle un voyage éclair mais très riche à Paris : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/tout-dabord-mon-premier-mercia-mon-amie.html. Mes yeux commencent à picoter, je dois faire attention et je savoure mon breuvage sans lire pour l'instant. En regardant les calcéolaires, je revois ces mêmes plantes curieuses chez ma chère Grand-Mère, elles m'intriguaient, les fleurs me faisaient penser à de petits coussins, j'imaginais qu'à l'intérieur se cachaient des insectes qui me piqueraient si je faisais mine de les ouvrir, même si cela me faisait peur, j'avais une envie folle de vérifier, ma Grand-Mère me disait alors : "on regarde avec les yeux, pas avec les mains", combien de fois a-t-elle dû me répéter cette phrase, toujours avec patience, un beau sourire et une grande gentillesse, ce qui m'encourageait à lui obéir. La théière est vide à présent, je vais continuer la lecture mais sans thé, je n'ai plus soif, eh oui c'est possible. Je commence à voir flou, je vais donc refremer le livre jusqu'à demain. Non sans avoir cherché la signification d'une expression employée déjà par deux fois par Agatha, je ne la connaissais pas du tout, : "Jeter sa gourme : commettre ses premières folies, ses premières extravagances". j'ai eu un fou rire quand j'ai compris l'acception particulière de l'époque, bel euphémisme, je vous laisse deviner à quoi elle faisait allusion ! Je termine ici cette superbe journée consacrée quasi entièrement à mes passions, j'espère qu'il en sera de même demain !
1 commentaire:
??? Je me rends compte que la fin de mon texte n'est pas passée, je la mettrai dans mon prochain billet, ce sera une belle introduction à la suite de ma lecture
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