Retour à l'essentiel, ENFIN

Comment dire pour faire court ? Cela fait 8 jours que mon monde a basculé, en cause l'astre du jour, il m'a fait cela à moi, son adoratrice. Par ces chaleurs, je ne me suis pas exposée au soleil, j'ai seulement arrosé mes plantes qui criaient au secours. J'ai attrapé ce que je croyais être un coup de soleil sur la nuque et le haut du dos et les premiers symptômes ne m'ont pas affolée : maux de tête, fièvre et raideur dans la nuque, rien de plus normal pour moi. Le lendemain, je suis allée faire des courses et j'ai fait un malaise en rue : je ne parvenais pas à respirer normalement, l'impression d'étouffer et des maux de tête difficiles à supporter, j'avais aussi de plus en plus chaud. Une dame charmante m'a proposé de m'emmener chez le médecin qui, qui après avoir pris ma température, 39°5 et constaté un pouls fuyant a diagnostiqué une insolation, et a voulu m'hospitaliser. Avec les forces qui me restaient j'ai évidemment refusé énergiquement, lui rétorquant que quant à mourir, je veux que cela soit dans mon univers. C'est la deuxième fois qu'on me menace des pires conséquences, la première fut il y a quelques années quand j'ai eu une broncho-pneumonie. Je suis toujours vivante même si cette fois j'ai eu vraiment peur, ma fièvre ne baissait pas, j'avais des nausées et j'avais des moments de confusion. Plus d'appétit (pas grave, j'ai des réserves) mais pire, des difficultés à boire ! Plus de thé non plus, les parfums, même ceux-là, me donnaient des nausées... un comble ! Mais j'étais tellement mal que plus rien n'avait pas d'importance. Sauf l'impérieux désir de revoir une dernière fois deux êtres très chers avant de rejoindre les étoiles ! Depuis 2 jours, la fièvre a baissé, je commence à retrouver mes forces et retrouver des envies. Mon mari m'a encouragée fortement à accepter son invitation au restaurant pour la nouvelles saison des moules, je me sentais encore trop faiblarde mais j'ai accepté, il en avait tellement envie, ce fut le début de ma résurrection. Trop lente à mon goût : quand on est trop faible on est incapable du moindre désir j'ai donc "vécu" 8 jours sans musique, sans lecture, sans jardinage et last but not least, sans thé mais quand on commence à sortir du tunnel, les envies reprennent de plus belle. 

La première, hier, pour partager symboliquement un Bi Lo Chun de Formose avec ma chère Anne-Marie dont c'était l'anniversaire, nous fêterons cela bientôt. Ce matin je me sens capable de reprendre mes rituels. 

A commencer par ce beau Matcha à la couleur de l'espérance. 

Et la musique qui lui correspond si bien. Emotion forte en portant le chawan à mes lèvres, cette Mousse de Jade  est tellement douce et légèrement sucrée, je retrouve mes sensations gustatives et émotionnelles en pensant aux souvenirs qui sont liés à ces ustensiles, 

et particulièrement ce fabuleux cadeau... c'est ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/05/wa-kei-sei-jaku.html. Première matinée comme je les aime, je me sens bien à nouveau !

Deuxième bonheur, retrouver mes cosmos, les soigner à l'ombre, eh oui, j'apprends très vite. 

Retour dans mon cocon sous un beau ciel bleu et une température très douce. 

Envie d'un Bai Mu Dan griffé L'Essence du thé 

infusé de manière particulière dans cette jolie théière princesse pour voir danser les Belles. 

Non pas 7 minutes mais 20 comme le suggère Olivier Scala dans son livre magnifique Thé, cultures, senteurs, saveurs : "Pour qui sait attendre, c'est au bout de 20 minutes que son secret se révélera dans toute sa plénitude."

Et de quelle belle manière Olivier nous décrit ce breuvage : "Une seule gorgée et nous voilà transportés au bord d'un champ de blé fraîchement moissonné, couvert de rosée. Le herbes coupées humides et les fleurs blanches un peu fanées s'imposent, jusqu'à une finale doucement fruitée et acidulée. L'ensemble se distingue par sa fraîcheur discrète et tenace, sa texture soyeuse et sa délicatesse." 

Je le savoure lentement, prolongeant ces moments hors du temps. 

Les Belles ont tout donné, bientôt elles berceront mes rêves. En les admirant, je pense à ces cueilleuses aux mains de fée dans la lointaine province du Fujian. Savent-elles seulement ce qu'elles nous apportent ? Que le bonheur qu'elle nous offre rejaillissent sur elles... 

Ce soir, je passe un moment sur ma terrasse toujours aussi émerveillée par cette Nature que j'ai retrouvée aujourd'hui.

Ma chère Fabienne, je pense que tu pourras revenir en automne, et pas rien que pour le thé, j'y veille... http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/06/dernier-week-end-de-ce-mois-de-juin.html. Je me sens vraiment revivre même si je suis encore fatigable, je saurai être patiente : "Les gens heureux n'ont pas besoin de se presser" dit un proverbe chinois et c'est vrai que j'ai tout mon temps puisque j'ai retrouvé mes essentiels...