BIS REPETITA

Cette journée commence fort ! 

Si je n'avais pas eu l'envie saugrenue de préparer un Sencha, ce joli bol serait encore entier bien protégé dans son armoire. D'autant qu'à part le Matcha, je ne bois pas de thé vert à cette époque, à l'exception momentanée du 25 décembre vert qui me fait pénétrer dans une immense forêt de pins… 

Je tremble un peu en prenant le bol de la main gauche moi qui suis droitière, il faut absolument que j'aille consulter un autre neurologue, je ne peux pas croire que les séquelles neurologique de ce maudit zona soient définitives, ce serait trop déprimant ! Mais la boisson bienfaisante fait déjà son effet : ce sont des notes marines qui tapissent mon palais, je suis au bord de la mer marchant pieds nus parmi les algues. C'est cela le miracle des Feuilles, oublier les problèmes du quotidien, vivre intensément le moment, voyager au pays de l'Essentiel... avant de redescendre sur terre pour petit-déjeuner puis donner à mon salon une ambiance de Noel avant d'aller chercher mon amie Fabienne à la gare, beaucoup de joie en perspective ! Devrais-je considérer que la petite catastrophe de ce matin était un présage ? Ma pauvre amie est à nouveau attaquée par cette saleté de virus qui règne pour le moment, elle ne viendra donc pas, je suis très triste pour elle (et un peu pour moi aussi...). On se rattrapera plus tard, et ça, c'est une promesse ! Je n'ai pas le cœur à décorer mon cocon maintenant mais envie de me promener dans une pinède… 

Le décor est planté, la 18ème fenêtre a dévoilé son précieux contenu et la pièce commence à embaumer. 

Dans la tasse, le parfum quasi entêtant du pin et celui du clou de girofle qui lui me rappelle, en bien moins toxique, celui des kreteks, ces cigarettes indonésiennes qu'à une époque, je fumais à longueur de journée... J'en ai déjà parlé ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2012/01/encore-une-journee-bizarre.html précisément en buvant le 25 décembre ; je revois exactement la scène avec les 2 policiers... J'avais un de ces culots ! Promenade apéritive au jardin, un petit vent frisquet écourte la balade. Après le diner, nous regardons le journal et là pour moi, c'en est trop, à part l'accueil des hockeyeurs sur une grand-place noire de monde, que des mauvaises nouvelles qui provoquent chez moi une colère noire. Déjà hier soir, j'ai halluciné quand des "scientifiques" ont mis en garde la population, il y a de l'arsenic dans le riz, attention danger pour les bébés d'autant que les conséquences catastrophiques ne se manifestent que des années plus tard... J'ai transféré ces inepsies sur mon mur FB avec un commentaire à la hauteur de mon humeur : Du grand n'importe quoi! Si c'était vraiment vrai, il y a longtemps que les Asiatiques seraient en déclin!!! Cela s'apparente furieusement à la paille et la poutre: tous les pesticides répandus en Europe, c'est quoi… des exhausteurs de goût? Dommage parfois que le ridicule ne tue pas. 

J'ai besoin de retrouver mon calme, d'abord respirer un grand coup sur ma terrasse puis retrouver mon cocon. 

Le ciel est un peu plus bleu, il me reste à choisir un thé qui va réussir à me calmer. 

Les petits sachets trouvés ce matin me donnent la réponse, ce sera un Milky Oolong dont j'aime la douceur suave. 

Ce sera mon thé de lecture, cela fait des semaines que je me force à lire Le pavillon des pivoines. Autant j'ai dévoré tous les autres, autant j'ai du mal à entrer dans celui-ci. Je me suis très vite lassée de ce roman "à l'eau de rose" pour faire court et je l'aurais abandonné s'il n'y avait pas derrière cette histoire tout un aspect historique de la société chinoise sous les Mandchous et spécifiquement la condition de la femme... J'irai donc jusqu'au bout. 

La théière est vide, les Belles ont tout donné, j'ai bien avancé dans ma lecture et surtout je n'ai plus aucun sentiment négatif en moi, se laisser prendre par la magie des Feuilles m'a procuré une grande sérénité que je veux garder le plus longtemps possible… 

Méditer avec ces voix célestes, émotion douce et une pensée pour toi Fabienne, j'espère que le voyage en train ne t'a pas plus accablée que tu ne l'es déjà. A bientôt !