mercredi 30 juillet 2008

C'était la première...

Je reviens enfin sur mon blog, délaissé depuis trop longtemps…. Non, je n’étais pas partie en vacances, mais malgré la foule de choses que j’avais envie de partager, je ne parvenais plus à écrire. Entre autres j’étais allée lundi à Lille avec Fanou et fais grâce à elle une rencontre très thé, j’en reparlerai. J’avais aussi, chaque jour, continué mes dégustations solitaires et émouvantes dans mon salon bleu-thé, je prenais des photos mais quand je voulais écrire, rien ne venait. En dehors de ces instants magiques, plus d’inspiration, plus d’envie même. La raison, la voilà, j’ai cassé une théière. Je me suis mise à frissonné, comme si un fluide glacial me parcourait alors qu’il faisait bien 25°. Je me suis alors sentie toute vide, très seule, sans exagérer, j’en étais même étonnée, du genre " un seul être vous manque et tout est dépeuplé". C’est en la rinçant que ce drame est arrivé. J’ai aperçu dans le jardin un oiseau (une de mes autres passions) que je ne reconnaissais pas et en m’approchant de la fenêtre, réflexe bizarre alors que je voyais déjà très bien ce petit volatile, j’ai heurté le bec contre la paroi de l’évier. C’était ma première théière en verre ; elle me servait à infuser de la citronnelle rapportée des Seychelles et qui, depuis des années, a prospéré dans la serre. De grande contenance, un litre quatre, j’y infusais également mes thés glacés quand j’avais des invités amateurs. A ce sentiment de vide et de solitude a succédé une grande tristesse et j’ai "vécu", ressenti très intensément en moi cette phrase superbe : "Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?" J’ai essayé de me raisonner mais rien n’y a fait. J’ai vraiment pris conscience de ce lien qui m’attache à ces "objets", mais en sont-ils vraiment pour moi ? Me poser la question, c’est y répondre. Aujourd’hui, j’ai compris, j’ai tout simplement dû faire le deuil. Et c’est mon amie Guylaine qui, sans le savoir, m’en a sortie. Je ne m’en suis pas aperçue moi-même quand nous étions ensemble. Nous avions décidé d’aller manger chez Tea for Two pour passer un moment. Et comme chaque fois, ce fut magique : le bonheur de se retrouver (depuis que nous sommes en vacances perpétuelles, nous avons peu de temps…), des échanges riches et très vrais. Elle revenait d’un séjour en France et en passant non pas par la Lorraine mais par la Rochelle, elle a découvert une boutique qui vendait aussi du thé et elle m’en a rapporté, c’est "Tonnerre de Brest". Ah Guylaine et ses "petites" attentions, grand geste d’amitié, oui ! J’en ai déjà parlé et j’ai encore beaucoup à dire…
En rentrant, la première chose que j’ai vue, c’est la théière mutilée mais je n’ai plus ressenti ce pincement au cœur et mon cerveau s’est remis à fonctionner, j’ai voulu l’honorer une dernière fois. Je suis allée l’immortaliser dans la serre, au milieu de cette plante qu’elle a transformée pour nous en faire apprécier toute la saveur. Je ne sais pas si je parviendrai à la jeter et m’en servir comme vase est dangereux mais je la vois avec d’autres yeux non pas vides et tristes mais complices en me remémorant tous les bons moments avec elle. Quant à « Tonnerre de Brest », il infuse maintenant dans une autre théière en verre, je le boirai ce soir ou demain en pensant à ces moments trop courts mais imprimés en moi pour l’éternité. Et pour moi, c’est comme si l’ancienne lui transmettait le flambeau, chaque fois que je me servirai de cette petite " Tea for one ", je penserai à l’autre, la tristesse en moins, la reconnaissance en plus.

Merci Guylaine d'avoir provoqué cette résurrection...

5 commentaires:

Benead a dit…

C'est une grande perte pour toi, je l'imagine bien mais tu as la chance d'avoir pu la remplacer.
Je suppose que c'est la théières que tu avais utilisé pour le thé glacé que tu nous avait servit, Fanou et moi, avec du jus de fruit quand je suis venu.
Le premier objet d'une collection ou simplement d'une série d'objets que l'on garde précieusement a toujours une grande valeur sentimentale et j'espère que tu trouveras une manière ou une autre de la garder. N'as-tu pas pensé à utiliser une lime diamantée pour limer le bout et qu'elle ne coupe plus? tu pourrais l'utiliser comme théière ou au moins comme déco sans risque.

Enfin comme toujours c'est un bel article que tu nous à écris.

VanessaV a dit…

J'ai bu tous les soirs de ces 15 jours de vacances de la citronnelle, pas dans ta belle théière transparente. Les objets n'avaient pas forécement d'âme là où j'étais. Revenue, chez moi, je me remémorre ce goût typique d'infusion, en imaginant que tu la servais aux personnes amies... un bien beau souvenir en tout cas.

Anonyme a dit…

Moi aussi j'ai cassé récemment ma théière en verre et je comprend bien! Mais j'ai eu la chance de l'avoir achetée chez Bodum et j'ai pu acheter un verre de remplacement!!
Sinon petite question sur la citronnelle : tu l'infuses fraîche ou sèche?

Francine a dit…

Toujours fraîche, soit je la coupe soit j'en fais une tresse (c'est plus joli), d'où la nécessité d'une très grande théière...

Lollipop a dit…

Les bris de théière sont toujours douloureux, j'ai moi-même cassé ma théière transparente, qui me servait principalement pour le Earl grey Bergamote du brunch du dimanche matin... Je ne l'ai pas encore remplacé.
En revanche, ma mère m'avait offert une théière bon marché, mais petite, deux tasses, excellente pour le matin, et très pratique, car avec un filtre adapté intégré... Sa perte m'avait perturbé, mais ma mère a réussi à m'en trouver une autre, tout pareil, que je continue d'apprécier pour les mêmes qualités...