Aujourd’hui, j’ai décidé de continuer à préparer un billet sur les théières, le sujet est loin d’être terminé et comme il y a beaucoup à dire, je le présenterai donc en plusieurs chapitres. Mais il y a eu un sérieux concurrent, un soleil timide mais suffisamment doux pour aller au jardin. Les deux me tentaient également. Mon cœur n’a pas balancé longtemps, j’ai fait les deux et en même temps… je me suis installée sur la terrasse de ma chambre, non loin de mon salon bleu-thé, après tout, dehors aussi il est facile de créer une ambiance. Pour le texte, le seul (très petit) inconvénient est que je dois d’abord l’écrire à la main et puis le recopier sur mon P.C. portable. Ce billet-ci sera consacré à l’historique de ce récipient vraiment pas comme les autres.
J’ai consulté ces 2 livres pour cette première partie. Autre précaution "oratoire", ce ne sera en rien un cours, même si j’ai adoré cela, cette époque est révolue. Le compte rendu de mes lectures sera donc très personnel, subjectif aussi, ce que je choisis comme information ne sera sans doute pas la même que celle que vous auriez choisie, je ne vais pas vous apprendre que la lecture est plurielle, ce billet sera ce que j’ai envie de partager, ce qui m’a frappée, étonnée,… je ne cherche pas à être exhaustive, d'autant que j’ai donné la bibliographie des livres consultés si vous voulez en savoir plus.
Tina Carter signale que "les origines de la théières sont inconnues mais il existe 2 théories ; selon la première, elle serait un dérivé de la cafetière islamique, d’après la seconde une variante des anciennes coupes à vin" (page 8). Et comme les pays islamiques jouxtent la Chine, on peut penser que la théière a emprunté aux deux. Garth Clark est plus explicite et donne plus de détails. Tant que le thé se présentait en brique, il était bu dans des bols mais quand la taxe sur celui-ci fut abolie, vers 1500, les Chinois ont commencé à infuser les feuilles, procédé plus simple rendant un meilleur thé. Le problème du récipient à employer se posa alors. "Selon une légende rapportée par Chou Kao-ch’I (période Wan-Li, 1573-1619) un étrange moine arriva un jour à la ville de Yixing et parcourut les rues en clamant : "Richesses et honneurs à vendre !" Comme les villageois se moquaient de lui, il leur rétorqua : "Si vous ne voulez pas acheter d’honneurs, pourquoi pas des richesses ?" Il emmena alors les anciens du village dans une grotte située dans les collines où ils découvrirent de l’argile de cinq couleurs différentes, aussi brillante que du brocart." Le gisement d’argile n’est pas un mythe, Yixing était un centre de poterie connu depuis le Néolithique. "Grâce à cette matière première veloutée, la "terre pourpre" qui a donné son nom à Yixing, ce lieu est considéré comme celui de la naissance de la théière. La production commença à la période Cheng-te (dynastie Ming : 1506-1521), d’abord par un moine qui inventa la technique de fabrication de chaque pièce à partir d’une motte d’argile. Puis d’anonymes, certains potiers devinrent des Maîtres très imités non pour l’appât du gain mais en hommage à leur talent. La copie était même à l'époque une façon d'apprendre, les élèves copiaient tout, y compris la signature de leurs illustres maîtres. Des lettrés étudièrent la théière et établirent des règles encore respectées de nos jours : "La courbe exacte que le thé doit décrire en sortant du bec, l’idée que le thé versé ne doit pas faire de bulles en arrivant dans la tasse, et que le haut de l’anse et le col doivent s’aligner sur une même ligne horizontale couronnant la théière. Leurs conclusions constituent une synthèse parfaite entre un débat avisé et intelligent sur l’esthétique de la théière, une longue tradition artisanale, la prise en compte de l’utilité, l’amour du thé et le respect du créateur, de la matière et du procédé." (p.14)
Ces théières sont arrivées en Europe avec le thé, les fabricants s’en sont inspiré. "Une des grandes innovations de Josiah Wedgwood, le jasper, semi-porcelaine inventée pour imiter des camées, traduit également une forte influence de Yixing" (p.15). Ce n’est pas anodin si j’ai choisi de citer Wedgwood alors qu’il y en a tant d’autres la théière utilisée aujourd’hui en est une. Elle reproduit ces adorables petits sacs tressés des années 60, très rigides et d'une grande contenance et à la fermeture originale.
Par contre, je n’aime pas du tout ce que j’ai lu sous la tasse, encore que pour elle. Mais la même inscription se trouve également sous la théière... rien n'est parfait. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur les Yixing mais je consacrerai un billet entier à ces petits (et grands) bijoux. Je me suis limitée ici à la Chine, je parlerai des autres pays plus tard. Ainsi que de la créativité et parfois l’imagination débridée dont font preuve la plupart des créateurs, en voici un avant-goût intitulé "I’m a little Teapot"… Suite aux prochains numéros.
Faire connaissance
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Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
2 commentaires:
Très intéressant... de l'utilité d'un contenant et ces anecdotes... et puis cette terre rouge aux multiples couleurs, cela donne envie d'avoir une Yixing!
Tu l'as maintenant, Vanessa... Et je la trouve très belle!
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