mardi 16 septembre 2008

Mes théières japonaises - 1 -

Je vais maintenant vous présenter mes théières japonaises. Et je commence par celle-ci, je la croyais chinoise vu son kitch absolu, eh bien que nenni. Je l’ai constaté en relisant le livre de Tina Carter. Voici ce qu’elle en dit : « (…) Ce style est couramment appelé Moriage. Il s’agit d’un style de décoration japonais qui utilise un engobe appliqué en relief. Les pièces en forme de dragon étant encore fabriquées aujourd’hui, les collectionneurs doivent bien étudier ce style, les pièces actuelles ne sont pas aussi travaillées et moins engobées. Je voudrais d’abord préciser que je ne suis pas une collectionneuse ordinaire, je ne m’intéresse ni à la valeur ni à un quelconque autre critère particulier, je fonctionne au coup de cœur. Et l’histoire de cette théière n’est pas banale. J’avais rendez-vous avec une amie dans un de mes salons de thé préférés, je ne savais pas que ce jour-là c’était la brocante de quartier. Pas une seule place pour me garer, rue et chaussée barrées, après avoir finalement trouvé une place au diable vauvert, me voilà donc obligée de longer ladite brocante, et je ne suis pas fan de ce genre de festivité. Et ce que je vois ne me fait pas changer d’avis : beaucoup de "brol " du genre de ce qu’on retrouvait jadis comme lots de tombola des fêtes d’unité guides et scouts… Je jette donc un œil distrait sur tout cela quand je la vois ! Je lui trouve une certaine allure malgré son aspect kitch. Je m’approche donc.
Je vois alors qu’elle n’est pas seule, une autre, plus petite et ce que je suppose être un sucrier. Je demande le prix à la jeune dame propriétaire de ces objets.
Elle me dit que je dois tout prendre, c’est-à-dire les 3 pièces ET 12 tasses et sous-tasses, ce qui ne m’intéressait pas vraiment. "Et c’est 50 euro". Je répète le prix sous forme d’exclamation (je m’attendais à plus !), là-dessus, elle se tourne vers son compagnon et lui dit texto : "Je t’avais dit que ce vieux brol était beaucoup trop cher, je lui refile à 30 euro, j’en ai marre de le trimballer, c’est affreux, personne n’en veut". Je suis assez estomaquée, mais je n’ai pas discuté, je me sentais assez chosifiée pendant ce monologue surprenant, je dis monologue parce que le jeune homme apostrophé n’a pas eu le temps de donner son avis ! Me voilà donc avec cet encombrant paquet me demandant ce qui m’a pris…
Je trouvais tout à coup cet ensemble non seulement encombrant, assez hideux même, cette couleur orange trop criarde, ces pièces si chargées avec ces personnages inconnus et bizarres, à la mine patibulaire. C’est ma petite-fille Emilie qui m’a donné la réponse. "Oh, Nanny, que c’est beau, et tu n’en as pas encore des comme ça et tu as même les tasses, elles sont si fines, on va employer ce service maintenant". Je n’ai jamais pu résister à cette adorable (et adorée) petite chose. La même qui m’a demandé un jour : "Dis, Nanny quand tu seras morte, à qui tu donneras tes théières ? Moi, j’adore le thé hein Nanny". Adorable non ?

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Jolie histoire! Comme quoi les brocantes (que je n'aime pas non plus) permettent parfois des découvertes. Théières surchargées (à nos yeux) mais porteuse d'une culture...(Merci pour votre réponse, j'ai commandé la bouilloire thé-o-dor).

Francine a dit…

Merci pour ce petit mot mais pour la bouilloire intelligente, rien à voir avec thé-o-dor, c'est allemand mais peu importe, j'espère que vous en serai aussi satisfait que moi!

Anonyme a dit…

En effet, 'est kitsch!, mais les coups de cœur ne se discutent pas! D'ailleurs, en parlant de coup de cœur, il y a une petite dernière qui est arrivée aujourd'hui à la maison!

Francine a dit…

Laisse-moi deviner... ne serait-elle pas chinoise, petite et en terre??? Je l'espère pour toi!

Anonyme a dit…

Hum...le thé rendrait-il médium?;-))

Francine a dit…

Non pas vraiment! Simplement tu m'as envoyé un mail disant que tu avais vu une petite beauté et qu'elle te tentait... J'en ai conclu que entre voir et avoir, il n'y a qu'une lettre, et un tout petit pas...

Anonyme a dit…

C'est comme la Moldau de Smetana, une fois les différents mouvements expliqués, la sentimentalité permet d'écouter ou de voir les choses tout autrement. Comme en connaisseur.
Finalement, je ne trouve pas ça kitsch du tout. Je n'y vois que le travail patient de l'artiste et l'histoire que racontent les personnages.
J'essaierais bien d'y goûter si tu m'y invites.

Francine a dit…

C'est quand tu veux et avec plaisir. En attendant si la documentaliste pouvait se renseigner sur ces personnages, ce serait super...