Aujourd’hui, ma journée sera consacrée, sous différentes formes, à mon occupation préférée. Studieuse d’abord : je dois préparer le texte sur les thés noirs (rouges) pour l’atelier du 13 mars prochain. Et pendant ce temps, je ne bois que de l’eau. Mais je peux aussi faire une pause, thé évidemment. C’est ce que j’ai fait après avoir écrit le premier jet de ce que je souhaite faire passer.
Pour rester dans l’ambiance, il fallait un accord avec l’écrit, et théière et thé furent vite choisis. Il me faut rester sur le noir, ce sera donc un
Ron Cha, ce thé rouge de Taïwan de chez
Thés de Chine.
C’est un bon thé de lecture, et je ne m’en prive pas. Quinze pages sont consacrées aux thés noirs et ce que je lis me surprend ! (Et ce n’est pas la première fois, l’auteur appelle thés noirs foncés les thés post-fermentés) Il y est question de thé noir "Gongfu, destinés à l’exportation" et surtout de thés en poudre, qui m’intrigue plus encore. Dois-je comprendre qu’il s’agit de thé "soluble" ? Je découvre qu’ils sont classés en 4 catégories, d’après les machines de coupage et de broyage utilisées : en feuilles, en grains, en petits morceaux, et le summum, en poudre dont je ne résiste pas à noter la description (page 80):
"Ils se présentent en véritables miettes, dont la couleur est noire ou brune, l’infusion est noire foncée, le parfum très léger et l’infusion très acre", j’en frissonne. Et plus loin, les principaux pays consommateurs sont :
"L’Egypte, le Soudan, le Liban, la Syrie, l’Irak, le Pakistan, l’Angleterre, l’Irlande, le Canada, le Chili, l’Allemagne, les Pays-Bas et les pays de l’Europe de l’Est". Et en effet, je me souviens avoir il y a bien longtemps de cela, avant que je devienne "théinomane", bu au Caire ce qu’on appelle le "thé égyptien", une espèce de boue posée au fond du verre que l’on dilue à l’eau chaude. J’avais le choix entre un sachet… jaune et cela, et comme je voulais découvrir les spécialités… Cela m’a laissé un tel goût en bouche, que c’est à ça que j’ai pensé en lisant ce qui précède. C’est le seul mauvais souvenir que je garde de ce superbe pays. Heureusement, là-bas il y a aussi le
Karkadé, et cela pour moi a été un vrai délice, j’en buvais tout le temps.
Je referme ici ce livre qu’il faudra que je reprenne pour percer le mystère des thés noirs en poudre, je pense que ce sera une connaissance intellectuelle, la gustative, je ne la sens pas vraiment. Pour me décentrer un peu de ce que j’ai lu, jachève mon thé et je vais préparer le repas de midi. Puis, je mets en forme le texte de l’atelier, avec une nouvelle interruption-thé.
Je pourrais ici parler de continuité dans le changement: même thé de lecture, mais théière qui pourrait illustrer "
noir c’est
rouge".
Même si la lumière tamisée de cet après-midi très gris montre une infusion acajou.
Je relis
Le livret du dégustateur de thé, de Lydia Gautier dont je me suis largement inspirée pour mon atelier. Puis je passe au coffret et je sélectionne les fiches consacrées aux thés noirs.
Et quelle ne fut ma surprise en tombant sur cette énigmatique appellation thé rouge GONGFU. Et sur 2 fiches ! Si j’avais déjà épluché les fiches consacrées aux thés verts et oolong, c’est la première fois que je lis celles-ci, et j’ai bien fait.
J’apprends que ce fameux
"Gongfu est un grade en Chine pour le thé rouge, il correspond à une cueillette fine, contrairement aux qualités Souchong correspondant à une cueillette grossière". Voilà donc une énigme résolue, je ne me souviens pas avoir déjà lu cela, je me coucherai donc ce soir "moins bête" selon l’expression d’une amie qui se reconnaîtra… Je suis alors interrompue par un mari hilare, faisant irruption dans mon salon, les mains derrière le dos.
"Je ne reste pas, mais je t’offre cela" dit-il en me tendant une boîte en fer blanc présentée par l’arrière. Je suis estomaquée, que signifient ces chiffres et que contient cette vieille boîte même pas belle? Je suis très loin de me douter de ce que je vais découvrir, j’attends la suite.
Et là, tout s’éclaire : l’hilarité de mon mari et le contenu improbable de cette boîte que je trouve tout à coup si précieuse mais tellement légère que je la crois vide. Xavier me dit qu’elle ne l’est pas mais veut que je devine ce qu’il y a dedans ; à son air mystérieux et un rien sceptique, je comprends vite que je ne trouverai jamais.
Et pour cause ! Ces œufs de merle font partie de sa collection qu’il a commencée tout gamin. J’ai bien ri surtout en regardant de plus près les conseils de préparation. Et connaissant l’artiste, il aurait été capable à l’époque, de jeter le thé pour y mettre ses trésors, sa pauvre mère en a vu avec un tel garnement. Mais je resterai sur ma faim quant à l’origine de cette boîte détournée. Le calme revenu, j’achève le
Ron Cha avant de me remettre devant mon PC pour compléter le texte sur les thés noirs qui m’ont réservé tant de surprises aujourd’hui.
8 commentaires:
It´s great to read about your day with interesting tea books, beautiful teapots and some laughter ...
Thanks Celina, it's really a pleasure for me to share all what I like, no all what I love...
Malheureusement depuis ma grossesse mon estomac refuse le moindre thé rouge... J'espère que ça va finir par passer!
Ah bon... d'habitude c'est pendant la grossesse que ce genre de chose arrive, heureusement il te reste les autres familles
Superbe article !
Alors noir c'est plus noir, c'est rouge qu'il faut le voir.
Merci pour le généreux partage des connaissances.
Quant à Xavier, il a bien une tête à collectionner les oeufs. Ca doit être typiquement masculin, mon père en faisait tout autant quand il était petit et j'étais fascinée de le voir reconnaître les différents oeufs...
Et puis son clin d'oeil au thé est très malicieux !
Belle semaine à toi. Bientôt Strasbourg, que du bonheur en perspective.
Merci chère Framboise, eh oui mon mari avait des occupations particulières, les oeufs dans la boîte sont ses tout premiers. Quant à Strasbourg, je décompte les jours, je suis e manque de thé, depuis 3 jours, je ne goûte plus rien à cause d'un gros rhubbe...
Oh j'adore cette boite détournée pour un trésor d'enfant. Superbe partage que ces œufs de merle retrouvés. Cela me donne envie de prendre en photo tous les œufs que je trouverais à faire plus de promenade en pleine nature (à quand une maison à la campagne!).
Et ce thé noir/rouge en poudre, incroyable... J'ai pensé à toi en buvant un Darjeeling first fluch (en sachet mais me donnant envie de m'en acheter), je n'ai malheureusement pas pris le grade.
Merci chère Vanessa pour ce petit mot encore une fois très toi! Quand tu viendras ici (je ne désespère pas!) Xavier te montrera toute sa collection, c'est impressionnant
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