Je revis, et pas seulement grâce au thé

Après 3 jours interminables d’abstinence forcée pour cause de rhume, tellement incompréhensible quasi à la fin du mois de mai…, je retrouve enfin mon cocon et ce qui s’y passe d’habitude. J’avais bien essayé de me préparer des thés plus corsés, ce nez bouché ne me donnait que des saveurs d’eau chaude et un petit quelque chose en plus. J’avais bien essayé de me distraire en écoutant de la musique.

J’avais bien essayé de lire ce Manuscrit retrouvé mais rien n’y faisait, les cloches égarées dans mon crâne m’en empêchaient. Je n’ai pas encore terminé le livre qui jusqu’ici m’a profondément déçue. Je m’attendais à un récit historique que j’adore, je suis tombée sur une resucée en moins fort de Le Prophète de Khalil Gibran, un de mes livres de chevet. Ma première (désagréable) impression est qu’il s’agit plus d’un plagiat déguisé que d’une œuvre personnelle, mais je le reprendrai à tête plus reposée…

Ce matin, 2^e bonne nouvelle, le soleil était là contrairement aux prévisions mortellement répétitives. J'espère que demain, ce sera pareil du côté de Strasbourg (= message codé à quelqu'un qui se reconnaîtra !)

malgré un ciel gris et une drôle de lumière un peu blafarde.

Préparation en musique de ce Tumsong qui m’a tellement manqué. Un peu de nostalgie en écoutant le poète disparu qui a illuminé ma jeunesse. Il faut absolument que je trouve un moyen d’écouter mes disques noirs, même avec leurs "défauts techniques" ils rendent mieux les émotions que ces CD aseptisés, sans doute techniquement parfaits mais sans âme. Le problème c’est qu’une platine prend beaucoup plus de place et mon salon n’est pas extensible… Par contre je me rends compte que je n’ai pas encore retrouvé toutes mes sensations gustatives pour apprécier vraiment ce thé si subtil. Un petit tour au jardin pour embrasser mes arbres, c’est ce que je fais quand l’énergie me fait défaut, ce qui est le cas malheureusement ces jours-ci et je n’aime pas du tout cela. J’ai toujours été fascinée par les arbres, ils en auraient des choses à raconter s’ils parlaient notre langue, ou nous la leur…

Retour dans mon cocon et une belle surprise : une carte du Japon signée Claire alias Mademoiselle thé ! Merci Claire pour cette gentille attention qui me touche, et à très vite j’espère pour le partage d’un thé et le récit de ces moments magiques.

J’ai corsé un peu cette mousse de jade dont j’ai retrouvé toutes les saveurs enfin. Ce n’est pas tout cela, mais je dois retourner en cuisine.

J’ai une invitée à dîner ce midi. Au menu : velouté d’asperges vertes au Matcha. Suivi d’un filet pur et salade de tomates et de blé, sans thé.

Et comme dessert, le plein de vitamines.

présentées dans une coupelle naturelle. Et puis, cerise sur le gâteau,direction mon salon bleu-thé. pour le dessert du dessert .

Et là, surprise, elle qui ne buvait que du Yamato Kabuse Sencha à l'exclusion de tout autre, m’a demandé un autre thé qui réchauffe mais du ThéÔdor. J'ai failli tomber de ma chaise, sauf que je n'étais pas envore assise. Je lui ai donc proposé  un Thé des Princes. En regardant et humant l’intérieur, elle me dit que c’est un "Oolong cru", ce qui a évidemment provoqué mon hilarité. Elle a déjà reconnu l’Oolong, c’est un beau début ! Et elle l’adore… Je n'en ai quasi plus, il faudra donc que je retourne à Paris...

On savoure, on papote et on écoute Georges Moustaki, je croyais qu’elle ne le connaissait pas, je me trompais, elle chantait ses chansons chez les guides, nous avons donc fredonné ensemble la plupart de ses chansons. Mais le temps passe, elle a dû partir travailler.  Merci pour ces moments magiques ma Puce, j’espère qu’on se reverra avant ton week-end londonien avec les chou’s ! Il faudrait que je vous invite pour fêter vos 40 printemps et été, cela nous rappellera de superbes (et déjà très lointains) souvenirs ! http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/08/des-chouxchoutes-au-choux-shootes-au-th.html . Et du côté recettes, c’est ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/08/la-mise-en-pratique-de-ce-menu-trs-th-t.html . Je passe maintenant à ce petit carré de Pu Er shu griffé Terre de Chine dont j’ai parlé ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/retour-en-terre-de-chine.html et là entre autres: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/last-but-not-least-un-atelier.html . D’autres beaux souvenirs.

Je vais suivre la suggestion de Qi angwei et l’infuser dans un mug (ou une tisanière) parce que ces petits « cubes » ont été conçus pour être utilisés au bureau, riche idée. Un seul rinçage une peu plus long et la première infusion, un peu plus longue pour être certaine de pouvoir l’apprécier, parfume déjà mon cocon et titille mes narines.

Comme l’envahit aussi cette musique de Purcell dont la voix extraordinaire de James Bowman comme chaque fois me donne des frissons.

 La flamboyance de la musique s’associe à la chaleur du breuvage, j’ai l’impression que l’ensemble me donne à nouveau de l’énergie.

Mais ici aussi le temps passe vite, je ne peux pas veiller trop tard, je dois me lever très tôt demain pour aller faire une prise de sang et d’autres joyeusetés dont je me passerais bien. Mais j’ai retrouvé les émotions que je ressens chaque fois que je me livre à ces gestes simples de la préparation de ces feuilles sans lesquelles je ne pourrais plus vivre, elle n’est pas belle la vie ?