dimanche 2 mars 2014

Première journée à Paris, nouvelles découvertes... ou presque !

Beau début de périple sous un beau ciel étoilé. Nous sommes partis à 21 heures hier soir de ma campagne, direction Neuilly-Plaisance. Accompagnés entre autres de Jean Ferrat et de Graeme Allwright, souvenirs, souvenirs… Aujourd’hui avait une minutes quand je suis arrivée à l’hôtel et après avoir déposé mes bagages, je suis allée saluer la Marne, j’avais besoin de me dégourdir les jambes et de m’imprégner de l’atmosphère de ce lieu paisible et désert à cette heure. Après une courte mais très bonne nuit, me voilà à pied d’œuvre pour entamer cette route du thé… 
Première escale, la gare de Lyon et plus exactement son Train bleu
ce lieu mythique 
où plane l’ombre de Rostand, 
Colette 
mais aussi Gabin pour ne citer que ceux-là. 
Ou comme l’a si joliment renommé Giraudoux 
Le Musée oublié
Quand j’ai vu arriver ce "Matin salé", j’ai cru à une erreur, cela ressemblait plus à un brunch qu’à un petit déjeuner. 
J’ai bu le thé, je suis un peu en manque 
mais ce n’est pas ce Spécial breakfast qui me comblera… J’aurais peut-être dû choisir le Darjeeling.  Je me suis arrêtée aux œufs brouillés et à un morceau de saumon, (une première à dix heures du mat !) et j’ai demandé qu’on emballe le reste, non pas en doggy bag, mais pour offrir à un jeune SDF croisé avant d’entrer ici. Quand je suis passée à côté de lui, il m’a remerciée en disant me disant : votre sourire est plus précieux qu’une pièce, c’est beaucoup plus rare. Je n’ai pas voulu le décevoir en lui disant que ce sourire ne lui était pas destiné il traduisait simplement ce que je m’apprêtais à vivre. J’ai parlé un peu avec lui, mis à la porte par ses « parents », le terme exact serait plutôt géniteurs. Je n’avais pas de pièces mais je lui ai demandé s’il serait encore là un certain temps, que je repasserais. C’est à lui que j’ai donné petit ce colis et un billet pour sa boisson. Un merci accompagnait ses paroles, "je ne bois pas, j’achèterai seulement de l’eau et un café". Son sourire et ses yeux brillants m’ont émue, Comment en a-t-il encore la force dans sa situation ?  Il m’a vraiment touchée ce jeune si digne, il pourrait être mon petit-fils… En le quittant, je lui ai souhaité des lendemains meilleurs (et tout bas j’ai maudit ses géniteurs...) J’ai failli lui proposer qu’on partage un repas, je n’ai pas osé.  
Il fait vraiment splendide le long des quais, 
j’ai eu du mal à traverser pour rejoindre L’ile Saint-Louis, aujourd’hui se courait le semi-marathon comme on dit ici, à Bruxelles cela s’appelle simplement les 20 km de Bruxelles, mais quelle que soit la dénomination, l’effort est le même. 
Un petit arrêt pour admirer cette belle "scène". 
Troisième station, le Flore en l’îsle, et première déception, un look banal comparé à son grand frère, j’ai beau essayer, je ne lui trouve aucun charme. 
D’autant que du côté de la carte des thés… 
J’ai choisi un Lapsang Souchong 
pour accompagner cette appétissante salade au chapeau de foie gras, je croyais qu’il n’y aurait que du magret de canard, une pensée pour cette Josiane qui n’aura pas la chance de couler de vieux jours heureux…. Et à propos du thé, j’ai dû réprimer un sourire, quand je l’ai commandé, la serveuse m’a demandé ce que je boirais avec le repas... 
Les belles, emprisonnées dans cet engin de torture ont fait ce qu’elles ont pu. 
J’entendais leur souffrance, j’ai bien essayé de les libérer mais impossible d’ouvrir ce grillage affreux. 
J’étais réellement déçue quand j’ai vu arriver le grand Guy himself, il a déposé son duffelcoat au portemanteau jusque à côté de ma table en me demandant avec un large sourire rien que pour moi si cela ne me gênait pas. J’ai osé lui demander si je pouvais emporter un souvenir de cette rencontre… C’est la seule chose que je retiendrai de ce lieu pour moi surfait, mais les goûts … 
En sortant, un petit arrêt pour écouter cet artiste, en pensant à ma petite Emma qui a commencé le violon cette année, j’ai hâte d’entendre cela. Puis je retourne, comme on dit en quittant Londres ou Texel, sur le continent mais ici ni en bateau ni en shuttle, seulement en passant le pont Louis-Philippe
et quelle n’est pas ma surprise d’apercevoir une façade bleue comme j’aime et une théière jaune comme le soleil d’aujourd’hui. 
Et là, c’est le coup de cœur ! Je me précipite dans mon guide et je vois en tout petit ce lieu magique, l’ébouillanté. Je n’y avais pas fait attention, quelle erreur ! Et surtout quelle erreur de ne pas avoir accordé plus de place à ce lieu chargé d’histoire, créé par un amoureux de cet endroit. C’est tout petit mais ô combien chaleureux. 
Sur les conseils de mon charmant voisin de table, je choisis un roulé aux graines de pavot et à l’orange. Je sens que pour brûler les calories il va falloir que je marche, cela tombe bien, il fait superbe malgré un petit vent un peu frais mais assez assez discret. Et pour l’accompagner, un Hojicha. Et très belle surprise, ce dernier est tout à fait comme je l’aime, 
infusé correctement dans cette théière à la couleur vert printemps. Moments hors du temps dans ce cadre qui respire l’accueil et, je le sais maintenant, des thés de qualité ! 
Les tables installées sur les vieux pavés moyenâgeux ne désemplissent pas. Je reviendrai certainement dans ce havre de qualité. 
Ma destination suivante est l’Institut du monde arabe et plus particulièrement le Ziyriab que je rejoins à pied en pensant que dans 10 jours exactement, je serai à Essaouira. 
Une petite déception d’abord, la terrasse n’est pas encore ouverte, elle le sera en avril, 
et cela tombe bien, j’y serai du 3 au 7 et pas que pour le thé. 
La musique de là-bas et un léger malentendu, je commande un thé à la menthe et comprends que le patron veut m’offrir un baklava, je n’ai pas osé dire non et voilà ce qu’il m’amène. Je goûte à tout, là-bas, on ne refuse pas un cadeau, mais c’est vraiment trop miellé, et je n’aime que les kadaïfs. Sauf que j’aurais pu dire non, offrir et servir, ce n’est pas la même chose. 
Parfum de là-bas… Je quitte un peu à regret se lieu qui m’a amenée là-bas, dans ce port où arrivait le thé de Chine. 
Un regard admiratif sur ce moucharabieh très moderne, voir sans être vue. J’avais rendez-vous avec le petit-fils d’une copine à L’autre thé mais il m’a envoyé un SMS pour retarder le rendez-vous et plutôt souper ensemble mais j’ai décliné, ce sera pour une autre fois. Encore un pont, très, très, très long pour rejoindre la station de Sully-Morland 
quand je tombe en arrêt sur ce poète dont, adolescente, j’ai dévoré les crits. A l’école, on nous en a peu parlé, le réduisant si je peux dire à son bateau ivre. Il faut dire qu’avec Verlaine, son "ami intime" un bel euphémisme comme on nous l’a présenté à l’époque dans cette école religieuse, il sentait le souffre. Il faudrait que je me replonge dans leurs poésies comme un voyage dans ce temps chahuté, un peu chaotique mais exaltant de l’adolescence…
Ce soir, je ne quitte pas le Maroc. 
Au menu, un couscous royal, royalement servi. 
Cela faisait des lustres que je n’en avais plus mangé, je retrouve ces notes épicées avec un brin de nostalgie, j’ai vécu des moments tellement intenses dans le pays d’à côté, cette Algérie où j’ai laissé à jamais une partie de mon cœur. 
A la saveur puissante de la menthe nana, se mêle celle de ces proverbes arabes. 
Mais je ne parviens pas à me concentrer sur la lecture, j’y reviendrai plus tard. Ici, en voyant l’intérieur de cette théière j’ai une pensée pour ma chère Cha Hua qui comprendra… C’est ici que se termine cette journée flamboyante et je pense à cette citation qui la résume très bien, elle dit à peu près ceci : "Le nomade ne se met pas en marche s’il n’a pas une terre promise à laquelle il peut rêver." C’est valable aussi pour la nomade… 

3 commentaires:

Fab a dit…

Belle journée, aussi remplie de nostalgie(un secret sur la route de Nancy), mais permet moi de sourire, 😉comment fais tu pour manger 🍰🐦🍮🍞🍳🍰, oui je l'avais vue cette belle façade bleue mais ce sera pour dans 2 semaines ....biz

Mab a dit…

Bien rentrée? Me voici à Paris, je continue tes pas théinės... pour demain midi j'hésite entre Georges Cannon et l'Ebouillantė... Bizzzzzzz au genmaicha de chez Nanashi

Francine a dit…

@ Fabienne: je dois être très fatiguée... je n'ai quasi rien compris à ton message: secret sur la route de Nancy? Les ???? Éclaire-moi

@ Mab: très bien rentrée de ce séjour trop court! Quant à ta question, comme tu restes plusieurs jours, tu vas chez les deux!

A vous deux, bonne fin de soirée, bons thés, biz