Hier
soir, la Nature a repris ses droits en se manifestant avec violence :
deux orages accompagnés de pluies torrentielles et un vent à
décorner les bœufs, beau spectacle de cette nature déchaînée
pour la fille du vent et de la tempête que je suis. Cela n'a pas
duré mais m'a redonné une belle énergie, potentialisé par un
breuvage au goût puissant de terre après la pluie.
Je récidive
aujourd'hui.
Ce Pu Er millésimé 1988 sera mon thé de lecture en attendant de
rencontrer l'auteure de ces contes. Je veux cette fois tout relire, à
commencer par les contes ou les légendes du Pu Er liée à la jolie
histoire du "grand frère Wang" qui a refusé de
répondre aux injonctions grossières de l'administration chinoise:
"Petit
vieux, j'achète tout ton thé",
il n'a jamais cédé répondant "cette
plantation est mon œuvre, je vends mon thé à qui je veux".
cela lui a coûté cher : "Ainsi
l'administration, d' échelon en échelon dans cette longue
hiérarchie, par cupidité et désir de promotion, avait confisqué
la belle plantation de Wang ! Wang depuis a disparu. Le Pu Er
cha connaît une réputation mondiale. Mais à quel prix... On
appelle cela la mondialisation".
La
lecture de ces contes m'a fait penser à l'époque, lointaine
maintenant mais encore très vivante, le lieu où quand il faisait
beau, à l'ombre des grands arbres, je racontais ou lisais des
histoires à mes petits-enfants... Souvenirs émus.
Cet endroit magique a
disparu, remplacé par le travail des hommes... Vivement que ce soit
terminé et que cet endroit retrouve sa quiétude.
Savourer ce
thé chaleureux et m'imprégner de ces mots ont fait de ma matinée
des moments hors du temps et du bruit du monde.
Grâce à FB, je
revois ma Mimi et Natsuki, sa sœur japonaise dans son pays cette
fois, un vrai bonheur... Elle avait passé un an en Belgique pour
apprendre le français et découvrir la culture d'ici:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/05/encore-un-magnifique-week-end-vive-la.html
.
N'est-elle pas rayonnante ma Mimi, un bol à la main !
Mais à y regarder de plus près, les ustensiles semblent être
chinois, j'attends des explications, ma Mimi, je t'envoie un courriel
ce soir.
Quelques heures plus tard, retour à la maison avec un
petit coin de ciel bleu.
C'est aussi le retour du Pu
Er,
celui de 1980,
un Xing
Fu.
J'ai envie de l'infuser dans cette théière en terre, ramenée
de Taipei, souvenir, souvenir.
Que va donner ce "père"
de pierre ?
La première infusion, assez douce, éveille
mon palais et le prépare à l'extase.
Pierre + eau + feuilles = ?
Aux émotions
gustatives se superpose celle de la nostalgie et des souvenirs liés
à ces beaux objets made in Mucha... Si tout va comme prévu, j'y
retournerai l'année prochaine, mais cela ne dépend pas que de moi,
sinon j'y serais déjà !
Avant de les arroser à nouveau,
je jette un regard à ces belles en pensant aux cueilleuses et à
ceux qui les manufacturent avec un tel savoir-faire.
Une belle
couleur brillante et ambrée, plaisir des yeux d'abord.
La
théière en pierre ne donne pas le même rendu que celle en terre,
le breuvage est plus minéralisé, intéressant.
Après le
souper, une dernière infusion.
Elles n'ont pas encore tout
donné, je continuerai demain peut-être avec une théière en terre.
J'avais vu cette jolie petite calebasse dans la vitrine d'un
petit magasin de thé, celle que j'ai achetée était emballée mais
en rentrant chez moi,
j'ai constaté qu'elle était cassée, je
suis retournée le même jour dans la boutique mais là ô surprise
ils ont refusé de me la reprendre ! Elle est inutilisable mais je l'ai pourtant gardée
jusqu’à aujourd'hui. Pendant que j'infusais ce Pu
Er Xing Fu,
j'ai pensé à Cha Hua et Sabine qui, à Nice, ont fait de même,
vivement que j'aie le compte-rendu de ces moments hors du temps !
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