dimanche 8 mars 2015

8 mars, journée internationale de la femme... mais pas que, heureusement


Comme chaque matin, et de plus en plus tôt, j'assiste à la montée du soleil
dans un ciel déjà bleu profond. Je vais retourner 5 jours en arrière pour parler de Hina Matsuri. Cette jolie fête japonaise se fête le 3 mars mais ce jour-là j'étais trop occupée à des tâches nécessaires mais pas du tout passionnantes. Autant j'aime les fêtes, autant j'ai horreur de ces journées internationales, mondiales de quoi que ce soit. Particulièrement celle-ci du genre aujourd'hui, je t'offre des fleurs, demain tu retournes à ton statut... Mais comme avant d'en devenir les femmes ont été des petites filles, cela se justifie d'autant qu'elle s'inscrit dans une tradition millénaire et pas au gré des inventions modernes le plus souvent mercantiles. Tous mes thés du jour seront japonais même si là-bas, ce jour-là la boisson servie est "le amazake, c'est un saké blanc doux et non alcoolisé fabriqué à partir de riz fermenté et donc accessible aus enfants"
Le Matcha grand cru sera le premier.
Cette mousse de jade à la couleur de l'espérance qui donne un vrai coup de fouet avant d'entamer cette journée chargée.
Sans oublier cette musique de méditation.
Moments intenses de bonheur vrai et de reconnaissance envers mes généreux donateurs : Michelle qui a réalisé le set de ses petites mains habiles, Guillaume qui m'a offert ce nectar et Lune, ce disque de méditation, vous êtes dans mes pensées en cet instant où je bois à vous, que les mille petits soleils que m'évoquent ces roses illuminent votre journée. Après un petit-déjeuner avec mon mari, je me dirige vers la serre, mon lieu de travail du jour.
Le chemin n'est pas long
mais parsemé de merveilles.
Ah, si c'était des crocus à safran... Mais pourquoi ne pas essayer? A creuser.
Opération semis de zinnias après avoir retourné, engraissé et tamisé la terre.
Et voilà la première partie du travail, je n'ai pas terminé mais je dois aller préparer le dîner.
Je n'ai pas assez de pots mais je jette un coup d'œil admiratif à ces graines qui ne ressemblent pas à grand chose mais qui donneront bientôt de merveilleuses plantes. Je crois que c'est cette magie qui m'a fait devenir amoureuse du jardinage.
Sur le chemin du retour, même dans les sous-bois et dans la mousse, ils poussent en groupe
ou en couple. Ils n'ont pas été semés, ce sont les facéties du vent et la volonté de ces minuscules graines (ou bulbe...) d'offrir leur beauté qui ont fait que la pelouse en est parsemée; comment ne pas aimer la nature en voyant cela ? Rentrée à la maison, une bonne nouvelle m'attend, Xavier m'invite au restaurant.
L'occasion pour moi d'aller infuser un Gyokuro en écoutant à nouveau cette musique si zen. Déjà pendant le repas, j'ai senti que mon dos et mes épaules n'étaient pas encore sortis de leur torpeur hivernale, mais j'ai voulu continuer le tamisage. Pas pour longtemps malheureusement.
Heureusement, j'ai de quoi me consoler... 20° à l'ombre de la mangeoire, mes neurones, eux, se sont réveillés
je peux donc reprendre ma lecture.
mais jamais sans thé, ce sera le fameux Prune vert dont j'ai déjà beaucoup parlé, entre autres ici :http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/09/grandes-retrouvailles-la-veille-de-la.html, j'aurais même pu l'infuser à froid... J'ai parcouru le petit fascicule avec grand intérêt mais il fait encore trop beau, pas question de rentrer.
Un Sobacha griffé George Cannon, et un peu de lecture aux sons harmonieux et variés des oiseaux parmi lesquels un pic-vert déchaîné. Mais assez vite, en une fois le silence, c'est vrai qu'on petit vent frisquet s'installe.
13° et le fond de l'air plus frais, il est temps de rentrer.
Pas avant de saluer le soleil qui entame sa course vers le couchant. Retour à la fête des filles. "Le Hina Matsuri puise certaine de ses racines dans les anciennes croyances de purification rituelle, les poupées portant le nom de Nagashi Bina ouHina Nagashi (poupées à jeter). Le rituel consistait à souffler sur les poupées, les frotter sur son corps afin de se débarrasser de ses impuretés, puis de jeter ces poupées infectées dans une rivière qui les conduirait au loin".
Le set complet comporte 15 figurines placées selon des règles strictes sur une étagère de présentation, celle-ci a été offerte à Cathy par sa belle-mère japonaise. Les 2 personnages principaux représentent "le couple Empereur – Impératrice, l'homme et la femme, et, par extension, les parents". On peut aussi observer les gâteaux réalisés pour cette fête entre autres : "les hishimochi, gâteaux en forme de losange (ou de diamant) faits de 3 fines couches de pâte de riz de 3 couleurs différentes : vert, blanc et rose. Ces 3 couleurs symbolisent le printemps : le sol couvert de mousse ou d'herbe, la neige et ensuite de timides fleurs qui apparaissent".
Il reste encore bien des choses à dire comme par exemple sur l'étagère que Cathy a installée dans son restaurant, les 3 dames de cour qui servent le saké, mais ce sera pour l'année prochaine, j'aimerais vraiment assister à cette fête. Merci chère Cathy de m'avoir passé ces photos si symboliques et avec un peu de retard, bonne fête à Emilie. Si vous aussi voulez vous procurer ces petits fascicules, c'est possible en vous adressant à l'auteur, Charles Van Overstyns : cvanoverstyns@yucom.be, c'est lui qui anime les séances de Chanoyu à Mariemont : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/07/retour-au-japon.html. C'est ici que se termine cette superbe journée printanière, je me sens regonflée à bloc, comme quoi il ne me faut pas grand chose.

3 commentaires:

Lune a dit…

Merci pour ces mille soleils qui viennent illuminer une atmosphère fiévreuse et un concert de toux que nous clouent mon cher et moi.
Ces figurines sont d'une délicatesse... comme toujours dans cette fascinante culture japonaise.
Aujourd'hui la brume, tout à l'heure la lumière, c'est ce que je nous souhaite. Cordialement.

Cathy a dit…

Merci Francine pour ce très joli billet …
On m'a aussi dit que beaucoup de famille disposaient les o Hina en espoir que leur fille trouve un bon prince charmant !!! Et soi une bonne mère de famille ( à une époque pas si lointaine que ça dans certaine famille Japonaise, ou avoir un fils ainé, qui subviendra plus tard au besoin de ces parents) était pustôt bien vue, il fallait être en bonne santé , ainsi les losanges représentent aussi une partie intime chez les jeunes filles/ femmes.
Et on nous faisait croire qu'il fallait ranger très vite après la fête les poupées( peut-être puisqu'avant on les jetées) sinon la jeune fille trouverai pas son prince charmant et l'heure du mariage serait retardé avec quelques années !!!

Et oui ça aussi c'est le Japon il y a toujours un côté nature / romantique et super réaliste
J'ai reçu le livre " une odeur de gingembre" quand je l'aurai lu je t'en parlerai.
Bone journée ici très ensoleillé
Bises

Francine a dit…

@ Lune, MERCI pour ce si gentil message. J'espère que les microbes vous se sont volatilisés pour que vous puissiez retrouver le goût des choses et la saveur du thé! N'oublie pas que tu pourras encore découvrir d'autres délicatesses à L'institut, vivement le printemps!

@ Cathy: j'ai adoré découvrir les coutumes liées à cette fête particulière, il y a encore tant à en dire, tu viens déjà d'en rajouter. Et pas des moindres! Il faut qu'on prenne date, j'espère aller très vite à Antwerpen mais pour le moment, Xavier demande encore des soins rapprochés.

@ vous deux: bonne fin de soirée, bons thés, bisous