Aujourd'hui, c'est le premier jour de l'été...
Yunnan
Shen Xian, Collines d'Or griffé
George
Cannon qui
vont bientôt me réchauffer, et pas que le corps.
Ce
jour célèbre aussi la fête
de la musique, à commencer par ces sonorités de là-bas qui
s'harmonisent si bien avec l'infusion qui se prépare.
Les thés
du Yunnan sont mes thés rouges préférés, j'aime leurs notes
variées : boisées, de cuir animal, parfois même de tabac de
la Semois, qui rappellent en plus doux celles de certains Pu
Er.
Il a aussi une saveur corsée qui en fait un thé idéal en début de
matinée, il a pour moi les propriétés du café, il donne du tonus
mais avec une notable différence, il n'énerve pas, ne l'a-t-on pas
surnommé Le
thé des chirurgiens ? Et
déjà rien qu'en regardant sa belle couleur ambrée, je sais que ce
sera un thé chaleureux.
Deuxième CD de cette musique du monde,
des voix chaudes chantent leur pays.
Tandis que les Feuilles me
réchauffent l'âme.
Les mots aussi ont leur musicalité, celle
d'Olivier Scala quand il parle de ce thé avec tant de poésie, les
feuilles sèches d'abord : "Un
nez tout en retenue pour cette récolte fine aus feuilles longues,
noires et dorées. On y perçoit, encore camouflées, des notes
brutes et animales de cuir et de laine, enrobées par la douceur du
miel" et
s'agissant de la liqueur : "D'un
bel ambre aux reflets rouges, on savoure d'abord sa texture crémeuse
et son ampleur en bouche. Une présence qui s'enrichit d'une belle
ronde de parfums empyreumatiques et animaux. Le tabac blond se mêle
aux notes de cendres, de bois brûlé, la laine humide à celle du
cuir et du miel. Un thé fort et doux, racé et sensuel, ample
puissamment présent de l'attaque à la longue finale, envahissant la
gorge sans amertume ni astringence et laissant une réminiscence de
moka. Un thé masculin ? Non, une main de fer dans un gant de
velours". C'est
avec ce "parfum qui se boit" que j'ai passé la matinée
dans ce lieu qui me permet de vivre l'instant intensément, entourée
de ces objets qui ont une âme, celle du thé...
Ces Belles ont
presque tout donné, elles vont maintenant sécher avant de parfumer
mes rêves.
Musique zen à présent qui m'emmène au Japon pour
un moment de méditation
et d'émotions, pas que gustatives...
Cette Mousse
de Jade,
cuvée spéciale d'un Matcha
exceptionnel,
prélevé avec ce schachaku unique déposé avec précaution dans le
chawan, me font penser à mes généreux donateurs, avec qui je
partage symboliquement le contenu mousseux du chawan. Ici aussi, je
voyage au pays du chrysanthème et surtout dans celui de l'Amitié,
le son harmonieux du shakuhachi ajoute à la nostalgie de ces
émouvants souvenirs:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/05/wa-kei-sei-jaku.html.
Il est l'heure d'aller préparer le dîner, mais je reviendrai , ici
ou dehors, sait-on jamais... J'aurais aimé aller faire un tour au
Rouge-Cloître pour rencontrer San Mao et Liping mais je ne veux pas
abandonner mon pauvre mari, envahi par des microbes agressifs qui ont
transformé son nez en fontaine et sa gorge en pelote d'épingles. Et
comme musique, une toux qui fait penser à des aboiements... Pauvre
Doudou, je compatis mais de loin, je déteste les virus!
En
remontant, un passage sur la terrasse,
pas question d'y rester,
malheureusement il n'y a que 17°.
J'ai très envie de découvrir
le premier cadeau des 2 sœurs reçu mercredi passé un Wulu
cha griffé
L'Heure
bleue:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/06/quand-le-jardinage-nest-pas-sans-danger.html.
Ce sera une découverte, je ne le connais pas mais ce qui en est
dit sur le sachet me donne envie. Les feuilles, d'un beau camaïeu de
verts sont bien roulées.
J'accompagnerai la dégustation de
cette musique très particulière, les instruments sont tous en
bambou et les voix féminines donnent une belle harmonie à
l'ensemble.
Les feuilles torsadées sombres ont immédiatement
commencé à se développer au contact de l'eau et la première
infusion est jaune pâle. Par contre, la saveur est assez faible, je
perçois seulement des notes de concombre légèrement salé.
Par contre dans la théière, ce sont des notes végétales qui
titillent mes narines.
Les deuxième
et troisième passages
donnent des notes plus complexes et très goûteuses.
Dans la
deuxième, se retrouvent les notes de concombres plus prononcées et
les notes marines sont bien présentes qui donnent une liqueur très
fraîches. Dans la troisième infusion, on retrouve les mêmes notes
et en arrière-goût une saveur légèrement sucrée avec des notes
de châtaigne me semble-t-il.
Que va donner le quatrième
passage? On se trouve maintenant dans les notes typiques du Sencha
avec
une pointe d'astringence.
Je risque une cinquième infusion,
c'est une de trop, si la couleur reste d'un jaune plus pâle,
le goût est masqué par une forte astringence, désagréable. Je
suis vraiment ravie d'avoir découvert ce nouveau thé pour moi,
merci les filles! Il sera parfait quand l'été sera revenu...
Si le thème de la musique que j'ai écoutée pendant ces moments
magiques est Bamboo
in the wind,
dehors c'est bouleau et charme dans le vent sous un bleu ciel
bleu-blanc. Après le souper, retour dans mon cocon pour le dernier
thé de ce jour particulier.
Cet écrin abrite un de mes
trésors, un Feng
Huang Dancong de garde. Quand
l'Insolent parisien est venu me rendre visite le 29 février 2012,
j'avais passé une commande dont 2 fois 100g de ce thé, séduite par
ce qu'il en avait écrit: "En
provenance des Montagnes du Phénix, dans la province du Guangdong,
ce thé remarquable vient de théiers sauvages très anciens et très
particuliers auxquels on apporte le plus grand soin.
Son nom : "Dan Cong", qui signifie "Feuille unique" en est le témoin : chaque théier, ainsi que son terroir, est sélectionné, entretenu et préservé individuellement au fil du temps afin d’assurer que ses notes propres restent exceptionnelles.
Son nom : "Dan Cong", qui signifie "Feuille unique" en est le témoin : chaque théier, ainsi que son terroir, est sélectionné, entretenu et préservé individuellement au fil du temps afin d’assurer que ses notes propres restent exceptionnelles.
Habituellement,
on connait les Dan Cong pour leurs notes florales, mais ce cru ramené
et sélectionné par l’Insolent Parisien est différent :
Evoquant tous les petits plaisirs du quotidien par des notes de
cacao, torréfiées, presque de café, ses arômes surprenants, sur
une texture très souple, ainsi que la qualité de ses grandes
feuilles vous laisseront sans voix et vous feront succomber à un pur
moment de gourmandise".
J'ai vidé le premier sachet dans cette boite collector, j'ai rangé
l'autre dans mon armoire coffre-fort et je l'ai oublié jusqu'à la
fin décembre 2014. J'avais un peu peur d'ouvrir le sachet mais
quelle ne fut pas ma surprise en constatant que ce thé a très bien
vieilli, du coup, c'est avec parcimonie que je l'infuse. Les feuilles
sèches sont grandes, torsadées et dégagent de fabuleux parfums,
entre compote de fruits cuits, brioche grillée et des notes boisées
aussi.
Pour accompagner ce nectar, je devais choisir un CD
particulier, je l'ai acheté à des chanteurs de rue lors de mon
voyage dans la Belle Île,
et des ustensiles qui pourront
magnifier ces Belles.
Dans la tasse, les saveurs sont tout
aussi complexes, beurrées, compotées et fleuries à la fois.
Dans la théière, les feuilles présentent un camaïeu de verts et
de bruns rouges. Les parfums sont capiteux.
Tandis que le thé
infuse, de magnifiques souvenirs me reviennent comme ces séjours à
L'Institut
du Thé et
notamment ici où Nadia avait choisi ce fameux thé comme thé
d'accueil:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/06/un-dernier-we-linstitut-du-avant-le.html.
Liqueur toujours aussi savoureuse, saveurs complexes d'où
émergent maintenant des notes sucrées associées à du beurre chaud
à la vanille et une pointe de cannelle.
Les infusions se
succèdent apportant à chaque fois d'autres saveurs.
Et que
dire de la longueur en bouche, tout simplement exceptionnelle !
Au fur et à mesure des passages, la liqueur s'éclaircit mais garde
toujours des saveurs subtiles. J'ai une pensée particulière pour ma
petite-fille Sarah qui présente demain son jury de fin d'études,
elle va cartonner comme chaque fois. Mardi, ce sera au tour de ma
Lili à terminer sa session qu'elle réussira brillamment. Courage
mes chéries, et à dimanche prochain !
Les vénérables
vieilles dames n'ont pas encore tout donné, je vais les laisser se
reposer jusqu'à demain. Une merveilleuse journée se termine et un
dernier souvenir me revient, nostalgie et émotion...
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/09/quel-voyage-quelles-emotions.html.
Ce Feng
Huang Dancong est
vraiment exceptionnel, je voudrais donc souhaiter une très belle fête
des pères à Guillaume, ce jeune Créateur de talent, le Papa de
ThéÔdor.
Merci pour tout ce que tu nous apportes à travers tes thés...
4 commentaires:
Bonsoir Francine
Haaa je suis contente que le thé a été à la hauteur ^_^
J'avoue j'avais un peu peur que tu ne l'aimes pas ^^
Pleins de bisous et bon thés
Sugi
@ Sugi: non, c'est un thé simple, très frais. En même temps, même si je n'avais pas vraiment aimé, j'aurais apprécié votre beau geste. Bonne fin de soirée, bon thé
L'eau à la bouche avec le thé de l'Insolent ...bisous ... c'est celui ci que j'aimerais boire lors d'une prochaine visite, même s'il fait chaud...
@ Fab: c'est lu et approuvé évidemment MAIS dans la limite des disponibilités comme on dit... Mais non, c'est de l'humour d'un vendredi soir très rempli. Bonne soirée, biz et bon thé
Enregistrer un commentaire