Quand le jardinage n'est pas sans danger...
Depuis
lundi j'alterne jardinage et consommation de ma drogue. D'habitude
mon dos ne me dit pas merci mais hier ce n'est pas lui qui est en
cause.
Un magnifique ciel bleu que traverse un grand oiseau,
pareil à celui qui ramènera Mimi au pays, j'ai hâte !
Il
ne fait pas encore très chaud, j'ai donc choisi un Jungpana
griffé
ThéÔdor
et acheté chez Cha-Hû-Thé,
non je n'ai pas cédé, c'est un cadeau de mon
mari :http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/04/j-comme-jungpana-douce-jeune-fille-et.html.
Haendel accompagnera ma dégustation solitaire. En effet, il y a
quelques jours j'ai voulu partager ce beau cadeau avec mon généreux
donateur mais cette Douce
jeune fille
ne lui a pas plu et il l'a exprimé d'une manière qui m'a fait
sauter au plafond (au figuré) : "comment
peux-tu boire cela sans sucre ?".
Je me suis consolée en me disant que comme cela, je ne devrais plus
partager. Il y avait longtemps que je n'avais plus écouté les
concertos pour orgue de Haendel, j'aime cette musique enjouée mais à
la moitié du CD, elle m'a énervée, je ne sais trop pourquoi, ou
plutôt si, je ne supporte plus de voir l'emballage du fauteuil, non
seulement le tissu n'est plus propre mais en plus il se déchire et
cela m'empêche de me concentrer...
Un regard sur cette jolie
pivoine qui ne suffira malheureusement pas à m'apaiser
et je passe à l'acte ! Le jardin m'appelle maintenant,
je ne savais pas que j'aurais dû ne pas quitter mon cocon. Après le
désherbage et un tour dans le sous-bois, je me suis étendue sur la
pelouse pour lire mes magazines, quelques fourmis m'ont rendu visite
mais je n'y ai pas fait attention. Sauf que petit à petit ma main
gauche a gonflé accompagné de fortes démangeaisons à tel point
que mon mari m'a suggéré de retirer mon alliance et "si cela
continue il faudrait aller voir un médecin" d'autant que
j'avais un peu de fièvre, comment de si petites bestioles peuvent
provoquer des effets pareils. Mais il me faut beaucoup plus que cela
pour m'inquiéter d'autant que j'avais un programme très spécial à
voir ce mardi soir, l'Algérie vue du ciel. Un pays merveilleux qui
est resté à jamais gravé dans mon cœur, je me suis revue plus de
40 ans en arrière, les émotions fortes m'ont envahie, à part
l'Oranais, le Hoggar et Tamanrasset, j'ai parcouru tous les autres
endroits dont ce reportage a parlé, en compagnie de mon premier
amour, dont l'érudition m'a éblouie, mathématicien, philosophe, il
parlait grec et latin, lisait saint Augustin dans le texte et il m'a
fait aimer ce pays dont je ne soupçonnais pas ni la beauté sauvage
ni la richesse de sa culture. Il est mort beaucoup trop tôt d'une
leucémie foudroyante mais a imprimé en moi à jamais un Amour
indicible de son pays que j'aimerais tant revoir avant de rejoindre
les étoiles...
Ce matin, il fait doux malgré un ciel un peu
gris,
mon premier rituel est de couper les fleurs fanées, je
suis impressionnée, pour une coupée, il y en a au moins trois qui
fleurissent !
Par contre si j'admire leur vigueur les
limaces elles aiment leur saveur ! A tel point que j'ai dû me
résoudre à employer un produit non bio pour leur faire un sort, le
bio n'en venait pas à bout... Puis je suis allée chez le pharmacien
pour montrer ma main et là j'ai appris que ce gonflement n'était
pas l'œuvre des fourmis mais d'une toute petite araignée qui fait
des trous caractéristiques dans la peau. J'ai failli me sentir mal
quand il m'a dit cela, j'ai la phobie de ces bêtes que je trouve
immondes, ce sont les seuls insectes que je tue ! Ma main
tartinée d'une pommade ad hoc, j'ai besoin de retrouver ma sérénité,
pour cela un seul lieu : mon salon bleu-thé et mes rituels
après avoir composé un bouquet qui m'aidera à la retrouver. Et
la musique qui me remettra sur la Voie...
Je continue à vider mes
boîtes, et en ouvrant le sachet de Lu
Shan Yun Wu
griffé Terre
de Chine,
une agréable odeur de foin s'en échappe, il était destiné à
être grillées dans le caquelon japonais griffé Tamayura
mais
j'ai envie de voir ce que ces vénérables ont encore à donner, leur
parfum semble prometteur.
Dès que l'eau les arrose, elles se
réveillent mais ne dansent pas, l'âge sans doute, elles sont de
2012 ! Je me rappelle encore du jour où je l'ai découvert, il
était alors bien plus vert :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/11/premier-jour-ca-commence-fort.html!
La première infusion, qui donne cependant un parfum végétal, est
assez fade.
Mais je persévère et je fais bien,
le deuxième
passage donne une liqueur plus colorée et des notes très
prononcées... d'asperges vertes. En même temps que je savoure à
petites gorgées ce nectar improbable, je retrouve ma sérénité et
mon audace !
Enhardie par ce résultat, je tente une
troisième infusion, les mêmes saveurs sont encore très présentes
auxquelles viennent s'ajouter une légère note d'amertume comme
j'aime, je suis ravie de cette expérience insolite, comme quoi
l'audace paie parfois en m'offrant des émotions gustatives
inattendues, peut-être vais-je donc la renouveler!
Ces petites
taches noires sont des fourmis, il y en a 8 sur l'ensemble du
bouquet.
Je vais les rendre à leur milieu naturel, en infusant
cette fois un Bi
Lo Chun n°1 2013 griffé
Cha
Yuan,
destiné également à être grillé rapporté de L'Institut
du thé lors
d'une de mes derniers week-end, comme cela me manque aussi... Je
choisis l'infusion à l'ancienne dans ce bol symbolique inauguré à
Hasselt :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/04/le-jour-des-trois-fetes.html.
Malgré leur grand âge, les feuilles ont gardé ce duvet qui
rend l'eau un peu trouble mais n'altère en rien la saveur, j'y
retrouve ces notes caractéristiques de fleurs.
le parfum de
l'encens (naturel) apporte un parfum supplémentaire à ceux qui
montent du jardin, les fourmis quant à elles vont y retourner, plus
une n'habite leur maison éphémère.
Une deuxième et une
troisième infusion sont tout aussi impressionnantes, les saveurs
sont plus complexes et s'intensifient laissant maintenant apparaître
des notes plus minérales. Je me sens tout à fait détendue à
présent, oublié la mésaventure de ce matin.
Sans doute
n'ont-elles pas encore tout donné mais le devoir m'appelle, c'est
l'heure de la préparation du dîner, et cet après-midi je suis
absente.
A présent, direction Braine-l'Alleud dans ce petit
coin de Chine qui a pour l'occasion aménagé sa vitrine non sans un humour très... BRITISH, outre les dessins on peut lire entre autres
TEA
TIME FIRST et
sur une ardoise, Thé
du Bicentenaire, le lion de ... BRAINE-L'ALLEUD!
J'adore de clin d'œil d'autant que c'est une vérité historique, la butte se trouve en partie sur
cette commune.
Je suis la première arrivée, je commande déjà
un Long
Jing
de peur d'être en manque.
Mais je n'ai pas longtemps à
attendre, les deux sœurs sont là avec leur grand sourire et un
cadeau ! Déjà MERCI les filles, cela m'a beaucoup touchée, je
le déballerai non pas demain mais vendredi. Et vu d'où cela vient
je ne serai certainement pas déçue ! Chaleureux moments de
partage autour de notre drogue, j'ai eu grand plaisir à vous
retrouver, vous rayonnez ! La suite a été moins drôle, avant
de quitter Tchang,
je
lui demande où il y a une pompe à essence, la seule que je connais
dans le coin est inaccessible, et la route est déjà barrée pour cause
de bicentenaire. D'habitude, je n'attends pas si longtemps avant de refaire le plein mais j'ai été distraite. L'autre n'est pas loin et je connais le chemin sauf
que, sur un petit nuage après ces moments magiques, je reprends mon
chemin habituel et tombe en panne d'essence ! Je suis rentrée
près de 2 heures après ce que j'avais convenu avec mon mari,
liquidée, sur les rotules, ou ce qu'il en reste. J'ai toujours été
distraite, mais cela va de mal en pis et j'ai bien peur que ce ne
soit incurable ! Aussi, je vais poster mon billet et rejoindre
les bras de Morphée, je n'aurai pas besoin que le marchand de sable
passe...
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