dimanche 14 juin 2015

Grand Soleil dehors, dans les Tasses et dans mon Coeur, LE Bonheur !


Vendredi, il a fait une chaleur torride, pas un souffle de vent et donc un air chaud qui donne juste envie de ne rien faire... sauf boire des thés glacés. Orage, pluie et grêle étaient annoncés dans le courant de l'après-midi mais c'est seulement le soir que le ciel s'est soulagé dans un relatif silence : ni grêle ni orage mais par contre une pluie torrentielle. Après avoir admiré ce spectacle impressionnant, une pulsion, aller sur la terrasse et me faire caresser par cette pluie tropicale, à vrai dire caresser n'est pas vraiment le mot, je devrais plutôt parler de massage ! J'avais vraiment l'impression d'entendre malgré le vacarme le merci des fleurs et des plantes assoiffées, cela n'a pas duré, j'espère qu'il n'y aura pas trop de dégâts. Ce samedi matin, la température a vraiment fraîchi, plus que 17°,

le ciel est terne, sans relief, livide, épuisé peut-être par les efforts de la veille.
Mon choix se porte sur un thé népalais : le

 

 

 

Thé des Nuages Griffé Neo-T.
Comme support de méditation, un cadeau de ma plus jeune sœur, grande voyageuse et sportive, ce bol népalais aux sons très harmonieux et apaisants. 
Un bref passage sur ma terrasse pour constater un ciel beaucoup plus comme je l'aime. Puis un agréable moment de "travail", toujours avec le même breuvage.
Des cris d'alarme de choucas me sortent de mon cocon, j'ai beau scruter l'endroit d'où viennent les cris de détresse, je ne vois rien. Je me rappelle alors l'épisode où on a dû choisir entre parfum des thés et nid !
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/04/de-linfluence-des-choucas-sur-la-saveur.html. Apparemment ils sont revenus, mais où se cachent-ils ? Un agréable dîner avec mon mari qui aime de plus en plus les plats froids. 
Cet après-midi, je reçois à nouveau ma soeur, la généreuse donatrice de ce
Shincha griffé Ippodo. La table est prête, mais ce sera la seule photo, je dois respecter le droit à l'image de mes deux hôtes. Excellents moments, le plus souvent drôles, entre souvenirs, hagiographie et recettes de cuisine... Merci ma sœur, tu reviens quand tu le souhaites, mais je ne te promets pas qu'il restera de ce nectar... Par contre, tu as séduit ton beau-frère avec ta croûte aux framboises! 
Un tour de jardin à présent, je suis curieuse de voir s'il n'y a pas eu trop de dégâts après la pluie d'hier. 
Toujours assez bien de vent à tel point que les pétales des clématites vont dans tous les sens. 
Assez curieusement, ce sont les pois-de-senteur qui ont le plus trinqué, sans doute pas assez agrippés sur la clôture, ils se sont étalés. 
Avant le souper, continuer la lecture de ces expressions quotidiennes. 
Et rechercher une idée de dessert un peu particulier, le tout arrosé par un granité concombre/menthe au thé
On va se revoir.
Après le souper, retour sur la terrasse, le ciel est toujours aussi bleu-soleil. 
En feuilletant tantôt le superbe livre d'Olivier Scala, j'ai eu envie d'un
Bai Mu Dan infusé comme il le conseille : 20 minutes à 65-70°, "(...) Pour qui sait attendre, c'est au bout de 20 minutes que son secret se révélera dans toute sa plénitude" . Et c'est peu de le "dire"... "Le Bai Mu Dan est un admirable thé du soir. Très délassant et digeste, léger comme un souffle (...)".
Comme Guillaume, Olivier a l'art de nous décrire le thé de manière poétique qui touche l'âme, dans le respect absolu de ce qu'il est vraiment, un véhicule de culture, de savoir-faire millénaire, à des années-lumière d'un simple produit marketing.
Tandis que le soir tombe, je repense avec émotion tout ce que je dois à ces simples Feuilles, l'ouverture sur ce monde si particulier qui, une fois qu'on s'y laisse entrainer, transforme la vie. Et aussi, que de belles rencontres elles ont permis, des échanges vrais, profonds fait de regards croisés, de silences aussi, à certains moments plus forts, pas besoin de parler au moment de porter à ces lèvres le fruit de la Nature et du travail des Hommes. 
La Voie du Thé laisse, à l'instar de celle du grand oiseau qui passe dans le ciel, à jamais un trace, un chemin à suivre, fait de respect, d'humilité, d'harmonie. Cette mythique boisson m'a appris ce que rien ni personne n'est jamais parvenu à faire, me poser, profiter de l'instant, ne plus m'éparpiller, calmer un cerveau toujours en ébullition, mais ne penser qu'à ces gestes qui, mille fois répétés, deviennent des rituels dont aujourd'hui, je ne peux plus me passer. Il m'a donné une joie de vivre plus paisible. 
Joie de vivre est aussi le nom donné par l'Insolent parisien à ces "mauvaises herbes" qu'il décrit comme : "Les mauvaises herbes c'est un peu tout ce qui n'est pas du thé, qui pousse dans les terres fertiles de ce monde et qui nous offre en infusion des tasses bienfaitrices, aux vertus multiples et aux parfums millénaires".
Ce mélange aux notes dominantes d'ananas, de pomme plus d'autres saveurs que ma faible mémoire olfactive ne perçoit pas... Par contre, ma mémoire affective reste excellente, je connais encore presque par cœur les chansons de Nana Mouskouri, une voix chaude et lumineuse comme son pays de naissance. 
Puis je parcours le seul ouvrage que Loula n'a pas marqué d'une croix, cela me laisse 365 possibilités pour le florilège ! 
Je commence à avoir des difficultés à garder les yeux ouverts, le signal que Morphée m'envoie, il est temps d'aller me blottir dans ses bras après une superbe journée, déjà riche en saveurs et en émotions, mais rien à côté de celle de demain... 
Ce dimanche, le ciel est d'un beau bleu-soleil. Pour moi, c'est une date anniversaire qui compte plus que toutes les autres. Il y a celles qui sont attendues, presque banales : anniversaire de naissance des membres de la famille, des proches et des amis chers. Il y a celles teintées de tristesse, de ceux qui ont rejoint les étoiles. Et puis, il y en a qui changent une vie, c'est ce qui m'est arrivé il y a près de 4 ans. 
Alors, pour célébrer ce jour béni, je sors le seul thé qui convient, le
Tumsong, ce thé du Jardin des Coeurs heureux.
Et des chansons de circonstance, qui parlent de l'enfance. C'est Yves Duteil qui en a écrit une chanson qui commence par ces mots :
"J'ai un profond respect des dates anniversaires, Ces portes que le Temps dispose autour de nous Pour ouvrir un instant nos cœurs à ses mystères Et permettre au passé de voyager vers nous".
C'est à tous ces moments intenses que je pense en savourant ce nectar. Emotions gustatives intenses, émotions tout court, quelques larmes se mêlent à la saveur du breuvage, elles sont de bonheur et n'abîment pas ce thé protégé par une déesse... 
C'est sur la terrasse que j'espérais continuer à évoquer ces merveilleux souvenirs et penser à ce que nous réserve l'avenir mais il fait encore trop frisquet, un petit vent du Nord contrecarre l'ardeur du soleil.
C'est dans mon salon bleu-thé que je bats ce
Matcha cuvée spéciale, et ici aussi d'autres émotions fortes : le chawan, cadeau de ma chère Chantal qui a rejoint physiquement les étoiles mais toujours bien vivantes dans mon coeur ; le Matcha cadeau de Guillaume, un autre généreux donateur cher à mon coeur, le chashaku, LE cadeau de Staf après la cérémonie du Koïcha : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/05/wa-kei-sei-jaku.html.
Sans oublier le vase en bambou dans lequel j'ai arrangé sans doute très maladroitement le chabana 
composé d'une pivoine et de trois feuilles d'iris. Il n'y aura pas d'hanami des pivoines cette année, problème de calendrier mais j'y consacrerai un billet très bientôt. Je partage symboliquement cette mousse de jade avec eux, merci mes amis pour tout ce que vous êtes pour moi.
"Je tiens dans les mains un bol de thé : toute la nature se retrouve dans sa couleur verte. Fermant les yeux, je trouve en mon coeur une eau pure et de vertes montagnes. Assis seul, silencieux, buvant le thé, je sens qu'il devient une part de moi-même. Partageant ce bol de thé avec les autres, eux-mêmes font un avec lui et la nature. Que l'ont puisse trouver une sérénité intérieure durable en compagnie des autres est le paradoxe de la Voie du Thé." Ce texte magnifique est de Soshitsu Sen, il parle à mon âme, c'est ce que je ressens au plus profond de moi. 
Après le dîner, promenade digestive.
Les delphiniums commencent à s'épanouir, 
ces belles clochettes ont la couleur du ciel de ce bel après-midi. J'entends à nouveau le cri si caractéristique des choucas qui restent invisibles pourtant. 
Sur le sol, les fraises des bois ne resteront pas longtemps sur leurs tiges...
Aujourd'hui, c'est la fête des pères en Belgique, Xavier a donc reçu la visite de sa fille, nous savourons d'abord une macédoine fruits frais. Puis pendant que je recharge mon appareil, un
Bai Mu Dan, idéal par cette température. Encore des moments chaleureux, au propre comme un figuré ! 
Retour sur ma terrasse où je prépare ce fabuleux
Absolu Oolong, le dernier jardin de création du magicien des saveurs. 
Ce sera mon thé de lecture. 
Mais qu'est donc ce
Lichen des pins ? La note en bas de page parle d'un "thé très réputé de l'Anjui", existe-t-il encore aujourd'hui ? 
Je savoure avec gourmandise cet
Absolu Oolong en pensant aux recettes qu'il m'a déjà inspirées. Je suis assez perfectionniste, je ne suis pas encore satisfaite de mes essais surtout avec ce thé d'excellence ! 
Je reviens à ma lecture, je souris en lisant ce haïku, effectivement, je commence à avoir un peu froid. 
Il est passé 21h30 et la température est retombée. 
Un dernier regard aux Belles qui ont tout donné, elles vont maintenant entamer leur nouvelle vie, bercer mes rêves... sans les baies de goji, je les ai mangées.
Avant de rentrer pour rédiger mon billet, un dernier regard sur le ciel qui ne tardera pas à s'enflammer. Malgré un coup de fil qui m'a un peu perturbée, je ne veux garder que les heures hors du temps de ce jour particulier, MERCI la VIE !

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