Après
une magnifique journée de Pâques, lumineuse, douce, sereine, le
reste de la semaine a été plus dure... Le confinementjusqu'ici ne
me posait pas de problème, mes seules sorties consistaient à faire
les courses pour ne pas laisser mon petit mari seul trop longtemps.
Malheureusement j'ai à nouveau été confrontée à cette
impuissance contre laquelle on ne peut rien.
Un beau ciel qui
devait annoncer une journée ensoleillée malgré une température
très fraîche.

J'étais en pleine forme, j'ai pas mal cuisiné,
et en particulier ce plat aux couleurs de l'Italie, certains arborent
leur drapeau à côté du belge, ce fut ma façon à moi de penser à
leur souffrance... Saumon, ail des ours, panais et sauce tomates bien
relevées, un vrai délice que je referai quand je pourrai revoir une
amie chère qui, pendant cette période spéciale en apprend la
langue !
La journée avait très bien commencé, au
programme, des courses et une envie très forte de cuisiner, ma liste
était donc assez longue et c'est chargée comme une mule que je
reviens. Je mets mes sacs dans l'ascenseur, je pousse sur le bouton
du 1er étage, un déclic et rien ne se passe, j'ai cru d'abord que
c'était quelqu'un qui l'avait appelé entretemps avant de constater
avec effroi qu'il était bloqué, il s'ouvrait sur même pas 10 cm et
plus rien... panique à bord pour la claustrophobe que je suis, je
m'apprêtais à hurler mais rien ne sortait de mon gosier desséché,
j'étais tétanisée, impossible de bouger, j'avais l'impression que
mon cœur allait exploser ! J'ai pourtant essayé de rester
calme en pensant à mon mari qui devait s'en faire autant que moi. Au
prix d'un énorme effort, j'ai fini par téléphoner au dépannage,
j'ai dû m'y prendre à 3 fois me trompant de numéro tellement je
tremblais. J'ai laissé tomber mon GSM et je ne parvenais pas à le
remonter. Finalement notre adorable voisin du dessus, contacté je
suppose par mon mari anxieux à son tour, est venu me délivrer en
tirant très fort sur la porte. Il s'est écoulé exactement 54
minutes entre mon entrée et ma sortie de cet engin. J'ai pensé à
mes amies Catherine et Marie-Urielle qui ont connu cette même
mésaventure mais qui ont finalement trouvé cela très
drôle https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2019/10/the-amitie-et-style-louis-caisse.html!
Et moi, je suis restée toute seule 9 minutes de plus... je n'en
reviens pas encore ! Il m'a fallu tout l'après-midi pour me
remettre en partie, j'avais mal partout, c'est comme si j'avais été
rouée de coups et je tremblais dès que je prenais quoi que ce soit
en mains, oubliées mes envies de cuisine, d'autant que le réparateur
de cet engin maudit nous a annoncé que le moteur était à remplacer
et qu'il n'était pas sûr de l'avoir en stock... Cela risquait alors
de durer "un certain temps" cela m'était égal, j'ai
de quoi tenir jusqu'à mardi en étant chiche sur les fruits et les
légumes frais. Et pour clôturer cette journée noire, ma filleule
m'annonce que son cher papa a rejoint les étoiles…
Le soir
sur ma terrasse,
en regardant l'astre ;
j'ai beaucoup
pensé à elle,
à mon beau-frère aussi.
nous en avons parlé
avec Xavier
il s'est remémoré leur sortie
les soirs de
saint V... Je ne commenterai pas plus !
Adieu Maître (il
était avocat, tous l'appelaient Pierrot sauf moi...)
Tu
vas retrouver là-haut entre autres Steeve Mc Queen à qui tu
ressemblais tant, vous aviez la même passion pour la moto, à deux
vous pourriez refaire la dernière scène de la grande évasion !
Un beau soleil à mon lever -je ne peux pas parler de réveil,
je n'ai pas dormi- je suis encore tout ankylosée et si triste de ne
pouvoir être près de ma filleule... C'est machinalement que je
prépare le petit-déjeuner, la gentillesse de mon mari me met un peu
de baume au cœur heureusement MERCI Doudou... J'erre comme une âme
en peine dans cet appartement, ne me fixant sur rien quand la
sonnette retentit, je décroche le cornet du parlophone et là, les
cloches ne sont pas passées dimanche mais aujourd'hui : "J'ai
un colis pour vous, madame". Et là, c'est pour moi comme une
résurrection !
Il est ENFIN arrivé à destination, il
était bloqué quelque part en République depuis le 2 avril !
C'est Guillaume, monsieur Theodor qui a débloqué la situation en
demandant à la poste de faire une enquête, cela a porté ses
fruits.
Je tremble en l'ouvrant, mais de bonheur cette fois, que
cache cet emballage cadeau ?
Voilà ma commande, des thés
rouges principalement dont je n'avais plus une seule feuille, du
Matcha Yuzu que j'ai hâte de découvrir, quelques petits cadeaux et
un grand : le JC Origine que je ne connais pas (encore) !
MERCI mon cher Guillaume, grâce à toi les cloches sont passées et
MERCI aussi pour le petit mot qui accompagne tous ces plaisirs!
L'émotion est très (trop) forte, je chiale comme une gamine,
mélange de tristesse et de joie... Avant même de remplir mes
boites, je veux découvrir ce fameux Matcha yuzu.
Malgré un
petit vent frisquet, je m'installe sur la terrasse.
Je tremble un
peu en déposant cette poudre verte tirant un peu sur le jaune dans
le chawan,
Le chasen et un peu d'huile de coude donnent une très
belle mousse
que je porte à mes lèvres avec émotion. Et à
chaque gorgée, je vois apparaitre des visages qui me manquent :
Anne-Marie, Carine, Cathy, Chris et Staf, qu'il me tarde de vous
revoir ICHI
GO ICHI E...
Préparation à froid d'un Jour
J pour
4 heures.
Frugal repas de midi : fromage blanc fines herbes,
radis, pain de fleur à l'oignon et lait avoine-amande.
A
l'heure du gouter, j'ai voulu relire La
voie des quatre vertus mais
la fatigue d'une nuit blanche me tombe dessus, je me contente de
savourer ce doux breuvage ; belle harmonie feuilles – fruit.
Des nuages laiteux font tout à coup écran au soleil, un petit
vent frais me fait frissonner, il est temps de rentrer pour préparer
le souper.
Je tombe de sommeil, je vais imiter le soleil…
"Il est 5 heures, Paris s'éveille" et moi aussi après
une longue nuit réparatrice, je me sens bien.
Mon premier thé
rouge depuis un certain temps, un fabuleux Yunnan
golden pearls.
Dès l'ouverture du sachet, je reconnais le parfum puissant
caractéristique de ce thé avec des notes de cuir et de... tabac.
Dans la tasse, les feuilles infusées donnent une liqueur ambre
et brillante, la saveur est complexe, on y retrouve le cuir, mais pas
de tabac, des notes légèrement sucrées mais aussi de feu de bois.
Emotion gustative évidente, il m'a tellement manqué ! Sa
puissance et sa longueur en bouche m'accompagneront un certain
temps... jusqu'au petit-déjeuner que je prends toujours salé. Je
pense aux cueilleuses aux doigts si agiles qui là-bas par leur dur travail nous offre ce bonheur !
Les feuilles infusées ont
ce même parfum puissant. Si je n'avais que ce thé, je m'amuserais
à l'infuser de plusieurs manières comme ici :
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2013/03/un-seul-plusieurs-manieres-de-linfuser.html
mais
j'ai hâte de découvrir un mystérieux cadeau trouvé dans mon
colis, le J.E.
Mélange Origine.
De quoi est composé ce mélange ? Je crois reconnaitre du thé
blanc, quelques feuilles de thé vert et du thé rouge. Parfum
complexe que je ne parviens pas à détailler.
Les feuilles
infusées se partagent entre le brun et le vert mais que cela va-t-il
donner dans la tasse ?
Un beau ciel bleu me décide à
aller sur ma terrasse.
Dans la tasse une liqueur brillante et
ambrée, Saveur à la fois douce et puissante sans aucune amertume
mais j'ai du mal à préciser ce que je goute, mon palais n'est pas
assez fin malheureusement, je le ferai gouter à mon amie Carine qui
pourra l'analyser avec précision, mais quand ?...
La théière
me rappelle une escapade à Luzern et la visite dans cette boutique
élégante, L'art
du thé.
Merci à mon généreux donateur pour ce thé d'excellence, voyons ce
que l'on en dit sur https://www.theodor.fr/fr/ : "Un
thé blanc de Chine, le Yin Zhen, un Oolong de Formose, un thé noir
de Ceylan, jardin de Kenilworth et un thé vert du Japon, un Sencha
wazuka". Il faut être fort pour créer une telle harmonie gustative avec ce mélange improbable, bravo l'artiste!
Il fait estival, avec un beau ciel bleu envahi par des moutons
blancs.
Voici la panacotta au Matcha
yuzu préparée
ce midi, rapide et facile à réaliser, ce qui prend le plus de
temps, c'est de la gélifier au frigo... Ce sera mon gouter, j'ai
hâte.
Mais là, déception : si la saveur est vraiment
subtile, délicieuse, la texture est trop compacte, je n'avais pas de
crème liquide, j'ai donc employé du lait végétal en augmentant la
dose d'agar agar, je n'aurais pas dû.
Ce soir de gros nuages
ont envahi le ciel,
le coucher de l'Astre du jour est moins
flamboyant, il pourrait pleuvoir... les jardins en ont besoin. Le
thé, une fois encore, a eu un effet bénéfique, la tristesse et
l'impuissance sont toujours là mais je suis plus sereine... Merci le
thé ! Au moment où je m'apprête à transférer ce billet sur
mon blog, le téléphone sonne, c'est mon amie Voula qui m'annonce le
décès brutal de son mari emporté par une crise cardiaque, c'était
un grand sportif, plusieurs marathons à son actif, du vélo, de la
natation, c'est incompréhensible. Je suis d'autant plus bouleversée
que je l'avais eu dimanche par Skype pour me souhaiter une bonne fête
de Pâques, nous avions évoqué la Pâque grecque de dimanche
prochain et reparlé de celles vécues ensemble à Parikia, j'en
avais parlé l'année dernière :
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2019/04/blog-post_28.html
. Il était comme toujours très enjoué mais m'a sorti une phrase
qui résonne en moi de façon sinistre, il m'a dit qu'il sentait la
mort autour de lui... Adieu mon Stelios, tu resteras à jamais dans
mon cœur où tu prenais déjà une grande place, kalo taxidi...