lundi 14 juillet 2008

La belle histoire d'une théière relookée, d'un thé de méditation et d'un grand geste d'amitié

Comme ma sœur me l’a rappelé hier, plusieurs fois déjà j’ai écrit dans ce blog que je raconterais l’histoire de ces "objets inanimés", je commence donc aujourd’hui par cette très belle et émouvante histoire. Elle fut blanche jusqu’à ce 21 avril 2002. Ce jour-là, j’avais invité Martine et Jacqueline à une afternoon tea à Groenendael. Jacqueline m’a alors offert une superbe tasse peinte par elle, et immédiatement je l’ai associée à cette théière (trop) blanche tout à coup que j’aimais beaucoup à cause de sa forme très ronde. Je lui ai demandé si elle était d’accord de la peindre aux couleurs de cette si jolie tasse et d’y noter une phrase de Lu Yu qui me touche beaucoup, que j'ai déjà citée le 7 mai (post mon ancien blog: 28 avril). Quelques jours plus tard, c’était chose faite. Je décide alors de l’inaugurer avec mon amie Guylaine, venue le lendemain, c’est elle qui boit dans la tasse assortie, moi je choisis une simple tasse blanche en lui expliquant l’histoire et de la théière et de la tasse. Elle ne dit pas grand-chose mais n’en pense pas moins, je le comprendrai quelques semaines plus tard. Début juin, je décide d'aller manger chez Table à thé à Liège, je reçois alors un joli paquet que je suis priée d’ouvrir. J’y découvre émue la sœur presque jumelle de la tasse reçue de Jacqueline, dans et autour de laquelle je lis: " Je suis le thé, je dilue le spleen et je parfume le bonheur". Mais ce n'est pas tout, un petit mot écrit sur un beau bristol accompagne ce fabuleux cadeau : "Francine, ce petit souvenir très symbolique à l’occasion de mon départ. Pour te rappeler tout ce que nous avons eu la chance de vivre ensemble dans le passé. Pour que tu ne m’oublies pas dans le futur (mais je n’ai pas d’appréhension à ce sujet). Pour t’accompagner dans les bons et les mauvais jours. Avec toute mon amitié, Guylaine". C’est tout elle ce beau geste. D’habitude, lorsqu’un(e) collègue part à la retraite, c’est il ou elle qui reçoit les cadeaux... J’emploie très souvent cette théière, principalement quand j’ai envie de lire ou d’écrire, ce qui était le cas aujourd’hui. J’y fais infuser du Yunnan aux pistils de lotus, acheté à la Tea House, dont je parlerai plus tard : "Thé noir, pauvre en théine. Le pistil vert de lotus est utilisé au Vietnam pour faciliter le sommeil". Il ne me fait pas cet effet mais par son action apaisante, il m’aide à méditer, à lire ou à écrire, en ne pensant qu’à l’instant présent. L'infusion , d'une couleur ambre, a un goût sucré, légèrement caramélisé et fruité, cela m'évoque le chasselat et la pêche de vigne. Mais il a surtout la saveur d'une belle amitié... Et à cet instant, j’ai choisi de re-re-relire le CHA JING ou Classique du Thé de Lu Yu, le premier livre jamais écrit sur le thé. Je voulais retrouver la phrase écrite sur la théière dont je viens de vous conter la belle histoire, mais elle n’y est pas. Ce dieu du thé en a écrit d’autres, j’aimerais les découvrir mais je ne les ai jamais trouvés. Concernant ce Cha Jing, Lu Yu nous dit tout ce qu’il faut savoir pour infuser un bon thé, de la cueillette à la dégustation sans oublier les ustensiles et l’eau. Et ce dans un style tout à fait particulier, presque poétique mais parfois énigmatique. Et malgré les commentaires donnés par la traductrice, certaines phrases le restent, comme pour faire planer un certain mystère. A la fin de l’ouvrage, se trouve la copie du manuscrit d’origine. J’ai bien aimé aussi la préface qui situe cet ouvrage dans son contexte historique. Je vous en donne les premières phrases : "En cette année 780, tandis que lu Yu, de la dynastie Tang, favori de l’empereur Taisung, né à Hou-pei - en Chine centrale -, abandonné enfant au bord d’une rivière et adopté par un moine du monastère du Nuage du Dragon, rédige ce Cha Jing, le tout premier livre jamais consacré au thé, Roland vient de se faire piéger à Roncevaux et Charlemagne guerroie en Westphalie avant de passer des vacances en Italie. Le bouddhisme arrivé d’Inde imprime la société chinoise ; l’imprimerie ouvre une ère florissante aux belles lettres ; le thé a, lui, déjà plus de 1500 ans d’histoire : Lu Yu est à l’exact mi-chemin entre sa découverte attribuée au divin empereur Cheng Nung (2737-2697 av. J.-C.), père de l’agriculture, et notre 21e siècle". A vous maintenant de découvrir la suite. L’édition que je possède a été publiée en 2004 chez J.-C. Gawsewitch. Bonne lecture.

3 commentaires:

Benead a dit…

Je possède la même édition la seule éditée pour le moment je pense. Je recommande également ce livre.

C'est une belle histoire que tu nous raconte ici, pleine d'émotion.

Je ne connaissais pas encore cette phrase: "Je suis le thé, je dilue le spleen et je parfume le bonheur" mais je la trouve vraiment très belle.

Et ta soeur a dit…

Waouw, quelle jolie histoire. Je connaissais la théière et les tasses mais pas le fin du fin. Je te devance parce que je suis certaine que notre escapade à Lille aujourd'hui fera l'objet d'un nouveau post. Alors, je le dis déjà, Cha Yuan, c'est toujours du bonheur en entrant et des paquets en sortant. Merci pour cette belle journée shopping et thé.

Anonyme a dit…

Tombée ici par hasard !

J'en ai encore le coeur qui bat !

Je parcours fébrilement les pages de ton univers. Quel bonheur ! Quelqu'un qui fait partie de la même planète que moi ; qui n'aura pas de sourire en coin si je lui dis que je bois du Thé du matin au soir et même et surtout en mangeant !

Je continue mon voyage, des étoiles dans les yeux et euh en dégustant un thé à la menthe.

Clic te voici illico dans mes favoris.

Rose (thé à la)