Cette nuit n’a pas été de tout repos, je me suis couchée très troublée par ce reportage d'hier. Les visages, les yeux tristes surtout de ces cueilleuses exploitées, leurs corps décharnés usés par un labeur tellement dur alors que le fruit de leur travail épuisant nous procure des instants si doux, m’ont tenue éveillée longtemps. Ce matin, je n’ai pas éprouvé le même plaisir en ouvrant les vitrines où reposent mes boites. Je n’avais pas envie de n’importe quel thé, j’avais envie de déguster du thé "propre". Non que je sois naïve, je sais que le travail des cueilleuses est très mal rétribué et ce n’est pas en boycottant le thé qu’on fera progresser leur condition, mais simplement je me suis rendu compte que je ne connaissais pratiquement pas les conditions de cueillette de ce qui fait mon bonheur. Je me contentais seulement de penser avec respect et reconnaissance à ces petites mains habiles pendant que mon thé infusait (sans oublier ceux qui transforment ces feuilles bien sûr, je pense qu'une feuille de qualité moyenne peut devenir un très bon breuvage par le savoir-faire de ceux qui la travaillent mais je suis encore plus persuadée qu'une excellente feuille donnera une boisson médiocre si elle n'est pas bien traitée, voilà pourquoi j'ai tant d'admiration pour ces petites mains de fées). Ce matin, je voulais du thé juste, équitable, je voulais m’éloigner de cette Asie que j’aime pourtant passionnément et qui parfois malheureusement a gardé des attitudes colonialistes. Mais qu’avais-je d’autre ? Du thé des Açores, un vert et un rouge, qui ont le goût de l’amitié, celle qu’a eue pour moi Valeria qui me les a ramenés, mais qui n’ont que cela. Un jour je ferai une dégustation pour essayer de mettre des mots sur ce que je n’aime pas ou peu dans ces thés. Mon choix s’est alors porté sur un thé vert de … Bolivie, issu de l’agriculture biologique et du commerce équitable. Ce n’est pas le bio qui m’intéresse ici (le bio, je n’y crois que très, très, très peu), mais bien le commerce équitable. J’ai découvert ce thé inconnu à l’Heure bleue, j’ignorais que la Bolivie en produisait (jusqu'à ce jour, pour moi, Bolivie était = à coca et... quinoa!). J'ai eu envie de vous faire partager les sentiments qui me sont venus en le préparant. La colère et la frustration face à l’impuissance ressentie la veille ont disparu, il reste par contre l’envie de faire quelque chose. Et la seule action possible pour l'instant est d’être attentive à la provenance des thés, essayer de ne consommer que ceux qui sont issus du commerce équitable. Y en a-t-il beaucoup ? Les informations sont-elles fiables ?
Mais le thé, même en ce moment de doute et de tristesse, a sur moi un effet salvateur : en dégustant ce breuvage, je me sens apaisée.
Je n’en ferai pas une analyse gustative classique ici, sachez seulement que j’ai suivi les indications du sachet : 75 – 80° pendant 3 minutes ; je l’ai fait infuser 2 fois ; la première à 70° la 2e à 80°. Plus de précisions, ce sera pour plus tard. Les photos vous donnent déjà des informations visuelles…
Faire connaissance
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Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 6 jours
1 commentaire:
jamais goûté ce type de thé... je savais même pas qu'il pouvait y avoir du thé en Bolivie!!!
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