lundi 11 janvier 2010

Je veux revoir Guernesey...

J’y suis allée avec mon amie Lucie il y a très longtemps. A l’époque, nous y avions suivi les traces de Victor Hugo, dont elle aimait follement les écrits, contrairement à moi… Je garde un souvenir époustouflant de cette petite île, de la beauté inouie des paysages, du soleil, de la pluie et du vent. Et de la grande gentillesse des habitants. Cette fois, je veux retourner sur cette île pour y retrouver l’atmosphère de ce livre que j’ai adoré et que j’ai dévoré presque d’une traite. Dès sa sortie, j’avais été intriguée par son titre, que j’ai noté précieusement mais je me suis abstenue de l’acheter avant d’avoir épuisé la pile de ceux que je n’avais pas encore lus. Mais mardi passé, ma jeune sœur me l’a apporté, comme il s’agit d’un prêt je ne voulais pas le garder trop longtemps et hier matin j’ai commencé la lecture. J’avais peu de temps et je me suis donc préparé une petite théière de Pu Er. Dès le départ, le style (épistolaire) m’a plu même si j’ai eu du mal à me concentrer dessus au début. Je repensais à des émotions fortes ressenties lors de la lecture d’autres lettres dont les premières ont été celles de madame de Sévigné à sa fille. Déjà petite fille, j’aimais les lettres contenues dans mes livres de chevet de l’époque, ceux de cette chère comtesse de Ségur qui a bercé mon enfance, celles-ci annonçaient un événement joyeux le plus souvent et déclenchaient une effervescence que je vivais en même temps que les héroïnes qui les recevaient. Plus tard aussi, je me suis passionnée pour la correspondance entre Gide et Claudel. J’ai aussi eu un gros pincement au cœur parce que je n’ai plus aucune lettre alors que j’écrivais beaucoup à l’époque. Après un cambriolage j’ai tout brûlé, un acte impulsif qui fut le seul à l’époque à exorciser le traumatisme, et que j’ai regretté amèrement depuis mais alors seul le feu purificateur pouvait me faire oublier le sacrilège, mes journaux ont suivi le même chemin… J’ai interrompu ma lecture pour préparer le repas et passer une partie de l’après-midi avec mon mari au coin du feu et cet affreux sentiment de gâchis s’est estompé, ce qui est fait est fait… Je suis remontée dans mon salon, après m’être préparé un Bai Mu Tan, j’ai repris ma lecture et seule la fatigue m’a empêchée de l’achever, je ne suis pas descendue souper, je n’avais faim que de ce livre. Ce matin, je devais aller acheter quelques fruits frais – il ne reste plus que 3 cox et 2 doyenne de comices – mais, après avoir regardé par la fenêtre, je me suis dit qu’il valait mieux rester à l’intérieur. J’ai préparé une grande théière de Dao Ren Mao Feng et j’ai repris ma lecture, passant du sourire à l’attendrissement, du fou rire aux larmes. Ce livre est maintenant terminé, la théière est vide et l’émotion continue à me submerger. Je ne parlerai pas du contenu, c’est pour moi indicible. Mais si vous aussi aimez ce style, si vous aussi êtes émus par des histoires simples mais grandioses, lisez-le, j’espère qu’il vous surprendra et fera sur vous le même effet qu’à moi. J’ai une pensée émue et une infinie reconnaissance particulièrement pour une des deux auteures, décédée avant la parution de ce bijou…. Je le relirai certainement, on y parle aussi de thé!

7 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai raffolé de ce livre, j'en ai publié un extrait contenant du thé le 30 août, j'étais au début du livre.
Brûler lettres et journaux... malheur aux voleurs!
Kris

VanessaV a dit…

Une belle lecture assurément. J'aime de plus en plus le style épistolaire peut-être aussi parce que faire un billet de blog est comme une petite lettre ouverte à tous. Mais surtout car lorsque j'écrivais (souvent quand je n'allais pas bien d'ailleurs et à des personnes loin de moi), je n'arrivais pas à me contenter de deux pages.

Brûler tes carnets... oh mince. Maintenant l'écriture était déjà émise donc le principal était fait.

Francine a dit…

Merci à vous pour ces petits mots réconfortants...
@ Kris, je vais de ce pas faire un saut dans le temps pour lire ton billet.
@ Vanessa: mille mercis pour les améliorations de mon blog, c'est super!
@ vous deux: si j'avais la moitié de vos compétences informatiques, je serais déjà contente, mais ce type de langage me rebute, que faire?

Pit a dit…

Si vous aimez les livres épistolaires je vous conseille 84 charing cross road, une correspondance qui dure des décennies ; c'est drôle, émouvant. Et ce n'est pas très important, mais c'est une histoire vraie.

Francine a dit…

Merci pour le conseil, Virgile

Sylviane a dit…

Je n'offre pas souvent des livres (sauf sur le thé) car je trouve que c'est un objet trop personnel. Mais celui-là, que j'ai lu en une nuit cet été sur mon île, je n'arrète pas de l'offrir, de le conseiller, bref c'est pour moi un livre important. Après cette lecture on est plein d'optimisme on croit en l'Homme. En tout cas c'est ce que j'ai ressenti. J'ai appris un morceau de cette histoire que je ne connaissais pas. Malgré toute la souffrance qu'il y a eu durant cette période, les chagrins et les malheurs ce n'est pas un livre triste, c'est un récit d'espoir.
Bon il ne fera pas le voyage en Belgique comme prévu, ta soeur a été plus rapide que moi.

A tous ceux qui ne l'ont pas encore lu, lisez le c'est un pur moment de bonheur, c'est un bonbon que l'on suce lentement,c'est jouissif et roboratif. Je crois que vous avez compris que je suis une fan absolue et inconditionnelle. Je n'arrive pas à trouver un défaut à ce livre.

Francine a dit…

Superbe commentaire chère Sylviane, cela correspond exactement à mon ressenti, et depuis que je l'ai refermé, ce livre continue à m'habiter, ça ne m'est pas arrivé très souvent...