mercredi 8 septembre 2010

Thé et Histoire: Monographie du Thé

C’était prévu pour hier, ce sera pour aujourd’hui. Mon mari est occupé toute la journée, je ne crains donc pas d’être dérangée et j’ai hâte de découvrir le contenu de ce "vieux" livre qui sommeille dans ma bibliothèque, un fac-similé de l’édition originale. Mais d’abord, choisir une théière, ce sera une vietnamienne, découverte il y a longtemps déjà dans un lieu dont le thé ne m’a pas laissé un souvenir impérissable contrairement à la chaleur de l’accueil et l’originalité des objets. J’étais alors plus intéressée par le contenant que le contenu et je recherchais des théières qui sortaient de l’ordinaire, j’y ai trouvé mon bonheur. Le thé maintenant, ce sera d’abord le Mélange Eau et tout en le préparant en suivant les conseils très précis, je pense à Patrick Loustalot, l’Artisan de saveurs, dont j’attends avec impatience des nouvelles de sa nouvelle aventure. Dès l’introduction, le ton est donné, l’auteur est dithyrambique à propos de cette "herbe divine" qui fut comparée à l’ambroisie. Dans le style de l’époque, très scolaire mais pas imbuvable, le premier chapitre traite de l’histoire du thé et son introduction en Europe. C’est très documenté, très précis mais agréable à lire, on sent que l’auteur est passionné bien sûr mais il veut être sûr de ses écrits en citant de nombreuses sources, ce qui n’est pas toujours le cas des auteurs actuels… Et j’ai encore appris. J’ai ri aussi en découvrant ce "poëme" qui commence par puer… mais pas celui auquel j’ai immédiatement pensé… : "Allons, allons garçon, verse le thé dans ma tasse ; mes yeux succombent à un assoupissement inexplicable : je sens mon esprit engourdi, mes forces abattues ; l’action vivifiante du thé dissipera cette langueur". Premier chapitre terminé, théière vide, un regard à ces belles feuilles qui ont tout donné. Il me faut de quoi attaquer la suite mais pas sans une autre infusion de cette "herbe divine", ce sera le Mélange Air. L’intitulé de ce deuxième chapitre ne m’excite pas beaucoup, il s’agit de "Tableaux statistiques des importations du Thé dans les divers états de l’Europe et de l’Amérique", je le parcours donc en diagonale. Je m’arrête cependant sur ce très court passage, je ne suis pas chauvine, surtout maintenant, mais je suis curieuse, à l’époque nous étions autrichiens puis hollandais, que sera-t-on demain ? Le dernier tableau est intéressant pour les historiens, même sans la lecture de la date on peut le situer : on ne parle ni d’Italie, ni d’Allemagne en tant qu'états. Le troisième chapitre est consacré à l’Origine du Thé – Sa description botanique. J’ai d’abord cru que cette description serait fastidieuse, mais ici aussi le style m’a ôté cette crainte, je ne suis pas familière de ce genre de littérature mais je me demande si aujourd’hui on trouverait cette phrase : "… Les fleurs naissent deux à deux dans les aisselles des feuilles …", pour ne citer que celle qui m’a le plus frappée. Plusieurs sortes de camellia ont donné lieu à des discussions voire des querelles. Une question en particulier a divisé les botanistes : le théier dont on tire le thé vert est-il le même que celui dont on tire le thé noir ? La réponse définitive fut apportée en 1838. "… Je cueille des feuilles pour faire du thé noir et du thé vert dans la même plantation et sur le même arbre. La différence se réduit seulement au mode de fabrication et à rien de plus." Le chapitre IV, joliment illustré de gravures sur l’agriculture en général, s’intitule Des cultures du Thé. Les premières pages sont consacrées à la description admirative des savoir-faire agricoles des Chinois que ce soit dans la connaissance des sols et de la meilleure façon de les exploiter que dans l’ingéniosité des outils utilisés. Et l’auteur de citer ce proverbe chinois : "Un Chinois tient ses champs en meilleur état que sa maison". Et on y parle déjà du Fo-Kien (heureux pays), où poussent les arbres qui donnent les meilleurs thés. De la lecture de ce chapitre il ressort que déjà à l’époque la maîtrise de la culture des théiers était répandue : impressionnantes précisions sur les conditions optimales pour obtenir les meilleurs résultats. Quelques lignes soulignent la difficulté du transport des récoltes. Je découvre aussi et avec un certain étonnement que l’auteur parle de culture du thé au Brésil, qu’en est-il aujourd’hui ? Encore des infos intéressantes. J’arrête ici cette passionnante lecture, ma filleule va bientôt arriver et j’ai des choses à préparer. Mais je reviendrai, j'ai hâte de continuer cette étonnante lecture, et je vous encourage à faire de même...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très intéressant ton livre.
Merci beaucoup de nous en parler.
Etonnant n'empêche le désaccord des botanistes sur l'origine des thés verts/thés rouges, les connaissances et la science sont en perpétuel mouvement!
Hobthe.

Francine a dit…

Merci Hobthe, je te rappelle que le livre date du 19e siècle: les connaissances d'alors étaient moins poussées...