Ce matin, beaucoup de choses à faire, nécessaires mais pas passionnantes, du genre passer au garage, aller chez le coiffeur, faire les courses, bref toutes ces joyeusetés qui m’empêchent d’un boire justement.
Je commence donc par un
Matcha, thé dans lequel il y a à boire et à manger… et surtout, cela réveille. C’est très tardivement que je me retrouve dans mon salon. C’est
Qingming aujourd’hui, 清明节,la fête des morts à Taiwan et en Chine. Mais elle annonce aussi la venue du printemps et sa signification littérale est Clarté pour Qing et Brillant pour Ming. C’est aussi une date importante pour la cueillette du thé, mais je ne vais pas développer cela parce que je me demande si ce n’est pas un argument commercial et marketing pour gonfler le prix du thé. Je précise que je me pose la question, je n’affirme pas. Il me reste des cadeaux de mes 2 généreux donateurs à découvrir. Je commence par
White Snow Spiral, un thé blanc de
ThéOdor, cela fait un bail que je n’en avais plus, je suis donc impatiente d’y goûter.
Les feuilles sèches sont magnifiques comme autant de coquilles de très jeunes escargots. Conseil d’utilisation : 5 minutes à 70°.
Deux camps : au fond du verre.
Ou à la surface.
Cela ne dure pas, le ballet commence. Je pense à
l’Insoutenable légèreté de l’être… pas pour le roman lu au siècle passé etque je n’ai pas aimé, mais pour le titre en admirant les danseuses.
Plutôt que de parler des saveurs de ce breuvage, ce qui n’est pas mon fort, je préfère décrire ce que je ressens en avalant chaque gorgée, cette sensation si douce et un bel équilibre en bouche. Je suis vraiment heureuse de retrouver ces sensations. C’est un thé qui m’apaise et me calme vraiment.
Les feuilles infusées sont d’un vert tendre.
Elles ont droit à un deuxième bain. Ici aussi la moitié surnage, la plupart des autres se prélassent au fond du verre.
Quelques-unes hésitent encore.
L’infusion est plus pâle et encore plus douce.
Les jolies coquilles de jeunes escargots à des belles d’un camaïeu vert tendre, parsemé çà et là de taches brunâtres.
Je teste cette fois une deuxième façon de les infuser, j’en ai déjà parlé entre autres ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/07/mme-si-par-ce-temps-tout-juste-bon-pour.html . Elles sont toujours aussi élégantes, ces belles.
Même température de l’eau mais un beaucoup plus long temps : 18 minutes. Déjà 2 minutes et rien ne se passe.
Je vais donc commencer ce livre, découvert à Strasbourg où il n’y a pas que des maisons de thé, mais aussi beaucoup de librairies. On essaie d’être raisonnable, on ne rentre pas dans la première de peur de se laisser tenter, on résiste même parfois à la deuxième, mais à la troisième, on craque. Je connais bien cet auteur que j’aime beaucoup mais je ne connais pas ce roman, je l’ai acheté pour son titre :
"L’éternité n’est pas de trop", cela me parle, je verrai ce que l’auteur en dira.
Je jette de temps en temps un œil sur les belles.
Le ballet recommence.
J’ai du mal à détacher les yeux de ce spectacle apaisant.
Je ne m’en lasse pas, je dépose le livre et j’observe. En me demandant ce que ce ballet aquatique va donner au palais.
Vue d’en haut.
Vue d’en bas.
Le spectacle est terminé, la minuterie a retenti. En bouche, toujours cette incroyable douceur duveteuse et qui tient longtemps en bouche ! Il y a cependant une troisième manière que j’essayerai demain, je suis curieuse. Par contre, j’ai testé un thé blanc en plus grande théière, c’est impressionnant, et c’est ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/07/une-semaine-dj.html Ce soir, il ne fait vraiment pas chaud, j’ai bien envie d’un Pu Er Mais je me laisse plutôt tenter par ce bel inconnu, un
Golden Bud d’Akira Hojo reçu de Julien. Aucune indication concernant la préparation de ces feuilles magnifiques.
J’ai envie de les voir évoluer, je choisis cette théière en verre. Coloration immédiate de l’eau.
Superbe couleur ambrée, si on reconnait bien les caractéristiques d’un Yunnan (il me fait penser à un Collines d’Or), la saveur de celui-ci est plus douce.
J’espère voir évoluer ces belles.
Deuxième passage, de nombreuses bulles se forment, je me demande à quoi c’est dû, c’est déjà arrivé avec d’autre thés et si ça n’altère pas le goût, je trouve cela peu esthétique.
A la troisième infusion, j’ai l’impression de boire une douceur au miel…
J’en tente une quatrième, mais cette fois, c’est l’astringence qui domine.
J’arrête ici, les feuilles sont d’un beau brun uniforme et brillant. Encore une journée comme je les aime, très thés avec cette saveur particulière et si douce d’un beau geste d’amitié. Merci à vous deux, Guillaume et Julien, j’ai bu en pensant à vous, à votre grande gentillesse et votre générosité… Et ce n’est pas fini !
2 commentaires:
Francine, quel bonheur lire votre billet où la découverte des thés, pas à pas, les sentiments, arômes, saveurs, couleurs prennent vie et nous prennent aussi par la main...
Un grand soleil de Montevideo, pour vous redire merci pour le beau livre ressusciter que je lis avec le coeur.
Je l'emmène aujourd'hui à Punta del Este, à 120kms de Montevideo, me balader au bord de l'océan, écouter le vent, et prendre des forces pour construire "demain".
Je vous embrasse,
María del Sur
Merci chère Maria pour ce billet très... toi, j'en savoure toute la chaleur en ce jour de Pâques gris et frisquet!
L'océan, cet infini qui nous porte à nous dépasser, et le vent qui nous pousse vers notre destin... je souhaite que "demain" soit de plus en plus présent en toi. Bonne route, bon vent et bons thés. Je t'embrasse
Enregistrer un commentaire