samedi 5 avril 2014

C'était vendredi à Paris

Même ici les préoccupations sont parfois envahissantes, elles m’ont empêchée de dormir mais ce matin tout s’est arrangé, le soleil est à nouveau dans mon cœur 
mais pas dehors. 
Première station, non prévue, mais l’enseigne m’a attirée, c’était une erreur, il ne faut pas se fier aux apparences. L’accueil est charmant, je suis en manque de thé depuis hier, je choisis un Darjeeling et un croissant. 
Mais déception, c’est un blend qui ne fait pas honneur au prestige des thés de cette région, et de plus, il est enfermé dans sa prison argentée. J’abandonne ce triste breuvage, je donne le croissant au SDF à la porte de l’établissement et je me dirige vers la rue du Cherche-Midi, une rue que j’ai beaucoup fréquentée du temps où Patrick Loustalot officiait à L’Artisan de Saveurs. 
J’ai hâte de découvrir ce lieu un peu mystérieux dont le nom m’évoque celui de ma chère Grand-Mère : La Belle Juliette. 
Dès l’entrée, je sens que je vais m’y plaire, 
ce lieu a une âme et l’accueil est à la fois attentionné et discret de Stéphane, le maître des lieux. 
Je pensais d’abord choisir un petit-déjeuner salé 
mais en voyant la carte je change d’avis, tout est artisanal ou réalisé dans la maison. 
Et j’ai bien fait, tout est plus qu’excellent, le pain, le beurre et les confitures. J’ai même goûté aux viennoiseries que d’habitude je n’aime pas, trop grasses et trop sucrées, mais ici ! 
Le seul bémol, et de taille, est le thé. J’ai vraiment envie d’un Darjeeling mais pas enfermé dans ce gadget triangulaire et cette petite feuille est d’un kitch ! 
Me voilà plongée en plein 19e siècle en compagnie de l’autre Juliette, 
Récamier et Chateaubriand. 
Dans cet endroit cosy, tout est luxe et raffinement authentique, 
tout est fait pour oublier la vie trépidante du dehors. Il va bien falloir y retourner pourtant. (15) Mais avant cela, Stéphane a la gentillesse de dédicacer mon livre. Pour digérer, je me balade dans ce quartier animé et en même temps pas du tout agité. 
Mon 3e arrêt n’est pas très loin, c’est L’Essence du Thé, un de mes incontournables. 
Je retrouve avec bonheur Katrin dans la boutique et Aurore au restaurant, toujours aussi accueillante et souriantes. 
Le thé d’accueil est un Temi et je ne sais que choisir dans cette carte tentante. 
J’opte finalement pour un wrap au Matcha 
accompagné d’un Genmaïcha parfaitement infusé
Un vrai délice que j’ai du mal à achever. 
Je revois aussi avec grand plaisir celui qui sait si bien ravir nos papilles, Neil que j’ai connu chez L’Artisan de Saveurs. Je fais l’impasse sur le dessert et je quitte à regret ce lieu qui malgré sa jeunesse a une âme. Aurore a la grande gentillesse de me conduire à l’arrêt du 89 qui s’arrête juste en face de mon prochain arrêt, L’institut du Monde arabe. 
J’ai rendez-vous dans L’Orient express. Je ne vais pas en parler beaucoup maintenant, cette fabuleuse exposition fera l’objet d’un billet prochain, ce que je peux dire c’est que j’ai voyagé pendant presque 4 heures, entre rêve et réalité et avec des personnages improbables, 
notamment une certaine Mata Hari 
et dans un tout autre genre,  Lord Baden Powell… Je l’ai salué comme il se doit ! 
Puis du 2e sous-sol, je monte au 9e, pour aboutir sur le toit du monde arabe. 
La terrasse est ouverte mais il fait vraiment trop frisquet pour y rester. 
Ici, le thé à la menthe s’impose évidemment, 
je le savoure avec gourmandise en m’évadant quelque temps à Mogador. 
D’un monde à l’autre, il suffit de faire quelques pas pour me retrouver chez Thés de Chine, accueil toujours aussi souriant de Vivien pour qui j’ai une grande admiration et une profonde reconnaissance, il a guidé mes premiers pas dans ce monde qui est devenu le mien à jamais. 
J’aurais aimé découvrir ce Thé des diplomates, malheureusement, il n’y en a plus, les nouveaux thés verts ne sont pas encore arrivés, je choisis donc un Shan Lin Xi, c’est un thé d’hiver cueilli en novembre dans la région de Nantou. 
La liqueur est pâle et veloutée, des notes fleuries dominent. Vivien me dit que cette cueillette est la préférée des Taïwanais parce qu’elle est plus logue en bouche. Il explose en bouche en tous cas et la couleur des feuilles indique un faible taux de fermentation. 
Mon invité arrivera avec un peu de retard, mais j'ai de quoi m'occuper ettout le temps de reprendre un autre thé, je laisse choisir Vivien, ce sera un thé rouge, le Yixing Mao Feng, le Thé des Potiers. Je ne le connais pas, normal, il est produit en très petite quantité mais c’est un grand ! Saveurs subtiles de cacao avec un arrière-goût de fruits rouges. Émotions gustatives + lecture prenante = distraction ! J’ai oublié d’éteindre mon appareil photos. 
Ma batterie est très faible mais pas les échanges avec Guillaume, entre sourires, rires et cette grande complicité qui nous lie, tout ce qui fait la saveur intense d'une amitié de longue date, merci cher Guillaume pour tout cela. Il n’y a pas que la cuisine qui fut heureuse, à l’image de cette chauve-souris qui en est un symbole ! 
Fin d’une journée flamboyante qui s’est terminée en beauté, merci à ceux qui l’ont illuminée et à demain.    


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