samedi 15 août 2015

Un week-end de tous les bonheurs, premier chapitre

Décidément, le ciel a sa tête des mauvais jours. 
Un temps à avoir le cafard. 
Heureusement l'antidote se trouve dans cet écrin. 
Et cette musique de qin dont je ne me lasse pas. 
Je perçois le parfum qui se dégage de la tasse, celui d'un
Milky Oolong griffé ThéÔdor et sa saveur douce et gourmande me met du soleil au coeur. Emotion gustative intense d'autant qu'avant de découvrir celui-ci, j'en avais gouté d'autres, certains positivement imbuvables, saveurs atroces de lait brûlé et de sucre artificiel et un autre dont je parle ici http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/08/les-mystres-du-oolong-milky-tea.html qui avait commencé à me séduire par ses notes de caramel au beurre salé, je ne sais plus d'où il vient, à l'époque je ne notais pas la provenance. Celui-ci est de loin le meilleur pour la gourmande sucrée que je suis. Envoûtée gustativement et prise par cette musique qui parle à mon âme, je vis intensément ces instants d'éternité, à la fois retirée du monde et en phase avec ce qu'il a de bon et de beau. Pendant le petit-déjeuner, changement de musique et de pays, nous sommes au Cambodge. Pendant que ma carte chauffait à Lille, celle de Xavier explosait à Bruxelles dans un magasin de disques qui me verra bientôt, je le sens ! 
Un coup d'œil sur ce qui va se passer lundi à l'extérieur 
et à l'intérieur. Si dehors, le bruit sera je crois limité, à l'intérieur, il faut casser les murs pour remplacer cette antiquité, ce sera donc bruit et poussière! Heureusement j'ai une to do list kilométriques de courses à faire et notre chère Carolina reviendra jeudi, elle aura de quoi faire ! 
Je m'apprêtais à scalper les cosmos quand les premières gouttes sont tombées. 
Repli sur ma terrasse pour admirer le monstre 
et sous ses feuilles la plus grande des fleurs jusqu'ici. 
Deuxième infusion du
Milky oolong toujours aussi goûteux avec des notes qui évoluent et me font penser à des biscuits sablés... non je n'ai pas faim, je viens de prendre mon petit-déjeuner ! Et je parcours ce livret, ce que je lis et surtout ce que je vois me donne des larmes aux yeux, cette vénérable et digne vieille dame (qui a rejoint les étoiles à 102 ans)
trouve encore la force de jouer de cet instrument auquel elle a consacré sa vie ainsi 
qu'à la calligraphie de ses poèmes, c'est cela la force de la passion...
"Celui qui sait une chose ne vaut pas celui qui l'aime. Celui qui aime une chose ne vaut pas celui qui en fait sa joie" in Les entretiens de Confucius, cité dans ce petit livret, qui illustre bien ce que cette artiste nous transmet avec tant de passion. Je réécoute alors les 11 morceaux du premier CD sur des thèmes chers aux poètes chinois, les animaux et la nature comme par exemple : Le printemps, Nuages sur l'eau des rivières Xiao et Xiang, Les oies sauvages se posent sur la grève, Le vol du dragon en lisant les quelques mots d'explication de chacun d'eux. Ces sons si particuliers pénètrent en moi et s'harmonisent tellement bien avec le thé. Moments d'émotions fortes et de paix intense... Mon mari commence à avoir une petite faim comme il dit, retour en cuisine donc après avoir parlé au petit Dragon, vive Skype ! Pendant le dîner, on n'entend plus le clapotis de la pluie, ce bruit en devenait énervant.
A la fin du repas, je veux profiter de l'accalmie pour m'occuper des cosmos, constat affligeant : le vent s'en est occupé et il recommence à tomber des cordes, je suis énervée en voyant les dégâts d'autant que si fleurs et plantes aiment l'eau, elles ne savent pas nager... Retour dans le seul endroit où j'oublie tout cela. 
Le programme de cet après-midi est résumé en images : lecture comparative de ces deux ouvrages qui, ayant le même auteur, devrait avoir le même contenu. J'avais déjà eu ce projet
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/horaire-decale-et-changement-de.html , mais entre deux bonheurs, j'ai dû choisir... pour accompagner cette lecture studieuse, un Dong Ding d'automne toujours de ma généreuse donatrice infusé en grande théière et savouré dans ce mug, cadeau de sa maman, telle mère, telle fille ! Je commence donc cette lecture comparative en constatant que le Lu Yu de poche renvoie les nombreuses notes en fin de livre plutôt qu'en bas de page, ce qui coupe la lecture. Par contre dans l'autre, les notes se trouvent en régard du texte lui-même suivi de commentaires. Dès les premières lignes de, je constate des différences due évidemment à la traduction, minimes d'abord puis plus bizarre même si le sens est quasi le même: dans le Lu Yu de poche pp 44-45: "Il est inutile de perdre du temps à cueillir les thés situés sur les versants nord des montagnes, ou sur les pentes des vallées car ils ont une nature astringeante et coagulante qui provoque des concrétions abdominales" et dans l'autre Lu Yu p 19 : "Le thé qui pousse dans une vallée ou sur l'ubac d'une montagne, il ne faut pas le cueillir. Le breuvage obtenu provoquera, en raison de sa nature gelante, la formation de masses dans l'abdomen" Je m'amuse vraiment mais je ne vais pas aller plus loin que le premier chapitre aujourd'hui, il fait de plus en plus frais, c'est le temps du Pu Er. Je pensais d'abord infuser LA fabuleuse brique dans 29 février, la théière qui lui est exclusivement réservée dont je parle régulièrement, la dernière fois ici: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/06/retour-du-pu-er.html mais en rangeant mes deux Lu Yu dans la bibliothèque, je suis tombée sur le dernier cadeau de ma chère mais désobéissante Fabienne (pour cette fois, je ne me plaindrai pas...)  : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/la-semaine-commence-tres-fort.html,
je choisis donc un
Pu Er de lecture, plus simple, qui supporte bien l'infusion en plus grande théière. Je pense à Fanou, ma généreuse donatrice qui a dû rentrer avant-hier de sa mère-patrie avec sa petite famille, les pauvres le choc thermique sera rude ! 
Il accompagnera parfaitement
La terre et le thé, catalogue de la très belle exposition que Fabienne à parcourue en tous sens.
Dans la tasse, le parfum de terre détrempée et une saveur plus douce, presque sucrée. La lecture peut démarrer, je passe les mots des « huiles » et des mécènes de l'exposition pour m'arrêter sur le billet de Patrick Valfré, et première émotion : son hommage aux membres de sa famille, peu ordinaires, qui lui ont inculqué la passion de la découverte, c'est vraiment touchant.
Puis je commence par regarder les "images" entre autres cette théière
Rencontre dont je possède un exemplaire, je connaissais son histoire qui figure dans cette véritable Bible qu'est son premier ouvrage. 
Elle est reprise dans ce catalogue avec une explication plus complète (page 99):
"(...) Reprenant une forme classique du XVIIe siècle mais pourvue d'une anse en métal dessinée dans le style de la Renaissance européenne, la théière Rencontre a été voulue par Patrick Valfré comme symbole du retour des grès de Yixing en Europe à la fin des années 1990, après 2 siècles d'oubli. 
Celle-ci est enrichie d'une chaînette et d'un bouchon engagé dans le bec verseur, rappel des montures de métaux précieux qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles étaient ajoutés aux théières importées dans un double souci de valorisation est de protection".
Par contre, je ne savais rien sur cette théière dragon, elle ne figure pas dans la Bible, je trouve l'explication dans ce catalogue (page 84) : "Ce modèle de théière serait une création de Shao Daheng, actif entre 1796 et 1850. Il aurait été (...) l'un des meilleurs potiers de Yixing sur cette période, mais deux maîtres d'atelier (...) dans leur ouvrage paru en 1937 ont jugé cette forme de théière particulièrement vulgaire. Elle a pourtant connu une large postérité puisqu'elle fut reproduite au cours du XIXe siècle (...) Ici, l'originalité réside dans la tête de dragon mobile du couvercle, dont la langue elle-même s'étire lorsqu'on verse le thé. C'est ce détail amusant qui a valu à Shao Daheng la réprobation de Li et Zhang, mais qui fit le succès populaire de son modèle".
Je l'ai photo graphiée sur toutes ses coutures ici :http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/11/entre-lectures-et-partage.html. Mais l'heure tourne, je commence à me sentir fatiguée, j'en resterai donc là pour aujourd'hui, je dois être en forme pour demain, il sera encore question de dragon... et nettement plus vivant que celui de la théière ! Merci chère Fabienne pour ce cadeau qui renferme encore pas mal de trésors ! Fin de cette première journée d'un week-end comme je les aime entièrement consacrée à mes passions - thé, lecture, musique - et aux rituels qui les accompagnent !

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