Décidément,
le ciel a sa tête des mauvais jours.
Un temps à avoir le
cafard.
Heureusement l'antidote se trouve dans cet écrin.
Et
cette musique de qin dont je ne me lasse pas.
Je perçois le
parfum qui se dégage de la tasse, celui d'un Milky
Oolong griffé
ThéÔdor
et
sa saveur douce et gourmande me met du soleil au coeur. Emotion
gustative intense d'autant qu'avant de découvrir celui-ci, j'en
avais gouté d'autres, certains positivement imbuvables, saveurs
atroces de lait brûlé et de sucre artificiel et un autre dont je
parle ici
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/08/les-mystres-du-oolong-milky-tea.html
qui avait commencé à me séduire par ses notes de caramel au beurre
salé, je ne sais plus d'où il vient, à l'époque je ne notais pas
la provenance. Celui-ci est de loin le meilleur pour la gourmande
sucrée que je suis. Envoûtée gustativement et prise par cette
musique qui parle à mon âme, je vis intensément ces instants
d'éternité, à la fois retirée du monde et en phase avec ce qu'il
a de bon et de beau. Pendant le petit-déjeuner, changement de
musique et de pays, nous sommes au Cambodge. Pendant que ma carte
chauffait à Lille, celle de Xavier explosait à Bruxelles dans un
magasin de disques qui me verra bientôt, je le sens !
Un
coup d'œil sur ce qui va se passer lundi à l'extérieur
et à
l'intérieur. Si dehors, le bruit sera je crois limité, à l'intérieur, il faut casser les murs pour remplacer cette antiquité, ce sera donc bruit et poussière! Heureusement j'ai une to do list kilométriques de
courses à faire et notre chère Carolina reviendra jeudi, elle aura
de quoi faire !
Je m'apprêtais à scalper les cosmos quand les
premières gouttes sont tombées.
Repli sur ma terrasse pour
admirer le monstre
et sous ses feuilles la plus grande des
fleurs jusqu'ici.
Deuxième infusion du Milky
oolong toujours
aussi goûteux avec des notes qui évoluent et me font penser à des
biscuits sablés... non je n'ai pas faim, je viens de prendre mon
petit-déjeuner ! Et je parcours ce livret, ce que je lis et
surtout ce que je vois me donne des larmes aux yeux, cette vénérable
et digne vieille dame (qui a rejoint les étoiles à 102 ans)
trouve encore la force de jouer de cet instrument auquel elle a
consacré sa vie ainsi
qu'à la calligraphie de ses poèmes,
c'est cela la force de la passion... "Celui
qui sait une chose ne vaut pas celui qui l'aime. Celui qui aime une
chose ne vaut pas celui qui en fait sa joie" in
Les
entretiens de Confucius, cité
dans ce petit livret, qui illustre bien ce que cette artiste nous
transmet avec tant de passion. Je réécoute alors les 11 morceaux
du premier CD sur des thèmes chers aux poètes chinois, les animaux
et la nature comme par exemple : Le
printemps, Nuages sur l'eau des rivières Xiao et Xiang, Les oies
sauvages se posent sur la grève, Le vol du dragon en
lisant les quelques mots d'explication de chacun d'eux. Ces sons si
particuliers pénètrent en moi et s'harmonisent tellement bien avec
le thé. Moments d'émotions fortes et de paix intense... Mon mari
commence à avoir une petite faim comme il dit, retour en cuisine
donc après avoir parlé au petit Dragon, vive Skype ! Pendant
le dîner, on n'entend plus le clapotis de la pluie, ce bruit en
devenait énervant.
A la fin du repas, je veux profiter de l'accalmie pour m'occuper des
cosmos, constat affligeant : le vent s'en est occupé et il
recommence à tomber des cordes, je suis énervée en voyant les
dégâts d'autant que si fleurs et plantes aiment l'eau, elles ne
savent pas nager... Retour dans le seul endroit où j'oublie tout
cela.
Le programme de cet après-midi est résumé en images :
lecture comparative de ces deux ouvrages qui, ayant le même auteur,
devrait avoir le même contenu. J'avais déjà eu ce projet
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/horaire-decale-et-changement-de.html
,
mais entre deux bonheurs, j'ai dû choisir... pour accompagner cette
lecture studieuse, un Dong
Ding d'automne toujours
de ma généreuse donatrice infusé en grande théière et savouré
dans ce mug, cadeau de sa maman, telle mère, telle fille ! Je
commence donc cette lecture comparative en constatant que le Lu Yu de
poche renvoie les nombreuses notes en fin de livre plutôt qu'en bas
de page, ce qui coupe la lecture. Par contre dans
l'autre, les notes se trouvent en régard du texte lui-même suivi de
commentaires. Dès les premières lignes de, je constate des
différences due évidemment à la traduction, minimes d'abord puis
plus bizarre même si le sens est quasi le même: dans le Lu Yu
de poche pp 44-45: "Il
est inutile de perdre du temps à cueillir les thés situés sur les
versants nord des montagnes, ou sur les pentes des vallées car ils
ont une nature astringeante et coagulante qui provoque des
concrétions abdominales" et
dans l'autre Lu Yu p 19 : "Le
thé qui pousse dans une vallée ou sur l'ubac d'une montagne, il ne
faut pas le cueillir. Le breuvage obtenu provoquera, en raison de sa
nature gelante, la formation de masses dans l'abdomen" Je
m'amuse vraiment mais je ne vais pas aller plus loin que le premier
chapitre aujourd'hui, il fait de plus en plus frais, c'est le temps
du Pu
Er.
Je pensais d'abord infuser LA fabuleuse brique dans 29 février, la
théière qui lui est exclusivement réservée dont je parle
régulièrement, la dernière fois ici:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/06/retour-du-pu-er.html
mais en rangeant mes deux Lu Yu dans la bibliothèque, je suis tombée
sur le dernier cadeau de ma chère mais désobéissante Fabienne
(pour cette fois, je ne me plaindrai pas...) :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/la-semaine-commence-tres-fort.html,
je choisis donc un Pu
Er de
lecture, plus simple, qui supporte bien l'infusion en plus grande
théière. Je pense à Fanou, ma généreuse donatrice qui a dû
rentrer avant-hier de sa mère-patrie avec sa petite famille, les
pauvres le choc thermique sera rude !
Il
accompagnera parfaitement La
terre et le thé, catalogue
de la très belle exposition que Fabienne à parcourue en tous sens.
Dans la tasse, le parfum de terre détrempée et une saveur plus
douce, presque sucrée. La lecture peut démarrer, je passe les mots
des « huiles » et des mécènes de l'exposition pour
m'arrêter sur le billet de Patrick Valfré, et première émotion :
son hommage aux membres de sa famille, peu ordinaires, qui lui ont
inculqué la passion de la découverte, c'est vraiment touchant.
Puis je commence par regarder les "images" entre autres
cette théière Rencontre
dont
je possède un exemplaire, je connaissais son histoire qui figure
dans cette véritable Bible qu'est son premier ouvrage.
Elle
est reprise dans ce catalogue avec une explication plus complète (page 99):
"(...)
Reprenant une forme classique du XVIIe siècle mais pourvue d'une
anse en métal dessinée dans le style de la Renaissance européenne,
la théière Rencontre a été voulue par Patrick Valfré comme
symbole du retour des grès de Yixing en Europe à la fin des années
1990, après 2 siècles d'oubli.
Celle-ci est enrichie d'une
chaînette et d'un bouchon engagé dans le bec verseur, rappel des
montures de métaux précieux qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles
étaient ajoutés aux théières importées dans un double souci de
valorisation est de protection".
Par
contre, je ne savais rien sur cette théière dragon, elle ne figure
pas dans la Bible, je trouve l'explication dans ce catalogue (page
84) : "Ce
modèle de théière serait une création de Shao Daheng, actif entre
1796 et 1850. Il aurait été (...) l'un des meilleurs potiers de
Yixing sur cette période, mais deux maîtres d'atelier (...) dans
leur ouvrage paru en 1937 ont jugé cette forme de théière
particulièrement vulgaire. Elle a pourtant connu une large postérité
puisqu'elle fut reproduite au cours du XIXe siècle (...) Ici,
l'originalité réside dans la tête de dragon mobile du couvercle,
dont la langue elle-même s'étire lorsqu'on verse le thé. C'est ce
détail amusant qui a valu à Shao Daheng la réprobation de Li et
Zhang, mais qui fit le succès populaire de son modèle". Je
l'ai photo graphiée sur toutes ses coutures
ici :http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/11/entre-lectures-et-partage.html.
Mais l'heure tourne, je commence à me sentir fatiguée, j'en
resterai donc là pour aujourd'hui, je dois être en forme pour
demain, il sera encore question de dragon... et nettement plus vivant que celui de la théière ! Merci chère Fabienne
pour ce cadeau qui renferme encore pas mal de trésors ! Fin de
cette première journée d'un week-end comme je les aime entièrement consacrée à mes passions - thé, lecture, musique - et aux rituels qui les accompagnent !
Faire connaissance
-
Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
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