A propos de Totem, entre autres

Quand Morphée non seulement me prend dans ses bras mais m’emmène aussi dans un rêve merveilleux, j’aurais voulu ne jamais me réveiller, il a bien fallu cependant… Avant d’aller dormir cette nuit, j’ai continué les infusions de ce Pu Er 1980 dans un état de béatitude un peu euphorique, c’était un bon terrain, Morphée a fait le reste.  

Après une nuit passée dans l’eau, ce breuvage a donné des notes mentholées et ma première émotion gustative. Rituels à présent, toujours les mêmes.  

Ciel gris souris et blanc et le vent qui fait danser les branches.

Dans cet écrin, le Tumsong, le thé des Cœurs heureux.

Et la voix éternelle de celui qui a rejoint les étoiles hier…

Moments hors du temps dans la plénitude de l’instant en ce lieu empreint à la fois de calme absolu et des vibrations qu’ont laissé tous ceux qui y sont passés. Retour au quotidien pour préparer le dîner. Cette après-midi, d’autres Révélations, mais avant cela, envie de découvrir un des 3 trésors ramenés de chez Lupicia. Mais lequel choisir ? 

Le tirage au sort a désigné le Sencha Chiran

que je vais infuser dans ma nouvelle acquisition que je baptise Dragon bleu. 

Beau camaïeu de verts, feuilles très fines, presque des brindilles coupées irrégulièrement.

Musique zen et dans le fond, rappel d’une émotion esthétique très forte qui m’habite encore aujourd’hui. 

Première infusion, 1 minute 70°, il apparaît évident que ce Dragon bleu ne convient pour infuser des feuilles aussi fines, même si cela ne me dérange pas d’avoir à boire et à manger dans le bol.

Deuxième passage : la poussière de Chiran remonte à la surface, on dirait de la poudre de Matcha pas encore abouti. 

La saveur par contre est très herbacée comme je l’aime et je retrouve cette belle couleur olive brillante. 

Je tente une troisième infusion en me rappelant les bons moments passés avec ma chère Marie-Aline : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/09/jamais-deux-sans-trois.html. 

Je mettrais bien ces feuilles qui me font penser à de la bouillie dans le potage de ce soir… Il est temps maintenant de passer à une dernière Révélation, LE Totem, et d’abord bravo ThéÔdor pour ce geste de mécénat, donner à 2 jeunes artistes une première chance de se faire connaître c’est très dans l’esprit de cette maison chère à mon cœur. Le mot même me parle, c’est un signe d’appartenance qui représente un animal, j’en ai reçu un chez les guides, mais aussi un végétal, nous y voilà.

Devoir gravir quelques marches pour l’atteindre m’ont donné des frissons, je suis bien en route pour les étoiles, et les mots de Guillaume Leleu en donnent l’esprit : "Il n’y a pas de matière qui ne puisse être idéalisée. Rien que l’homme ne puisse magnifier. Créer est l’art de sublimer l’invisible pour le rendre perceptible, le révéler "  ... 

J’ai eu la chance de pouvoir découvrir cette œuvre avant l’ouverture du salon sans personne autour mais si je l’ai bien vue en entier, les 2 premières choses qui m’ont frappée furent le socle noir, massif, comme du bois figurant la terre sur lequel reposaient les constellations et les deux sphères en verre dont la première était en partie dépolie. Dans un premier temps, je ne me suis arrêtée qu’à cela, même si j’ai eu des explications qui m’ont impressionnée (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/09/cetait-mercredi-premieres-revelations.html ), j’ai besoin de temps pour "m’approprier" l’œuvre. 

Je me suis penchée sur la première, Perseus 

quand le Créateur s’est approché pour me montrer l’intérieur de l’écrin, esthétiquement de toute beauté, avec ces fleurs d’immortelles comme de petites étoiles brillantes, seul problème pour moi, je n’apprécie pas la bergamote comme je l’ai déjà indiqué… Par contre en écoutant les commentaires de ceux qui le découvraient, ce qui revenait le plus souvent était la finesse de la bergamote qui ne masquait pas le yuzu et la prune, dommage pour moi, il faudrait vraiment que je l’apprivoise, cette bergamote. 

Je n’ai pas (encore) acheté Perseus mais j’aurais bien emporté son emballage… 

Petite Ourse

et Phœnix tournent elles aussi autour de ce socle-terre. 

Dans un premier temps, je croyais que ces jolies petites sphères que je n’avais pas osé toucher 

étaient percées de trous pour laisser passer les parfums, 

mais non, elles sont posées sur un orifice qui contient les 3 nouvelles créations. J'aurais aimé l'artisan-ébéniste qui a donné vie à ces boules...

La partie qui m’a procuré le plus d’émotions : les sphères représentaient pour moi cette partie mystérieuse, le moment où la création allait prendre vie dans une alchimie qui confine à l’Art, celle du bas quasi opaque où tout commence, pour arriver à la transparence, la réussite. Ici Merlin s’appelle Guillaume… J’ai eu le bonheur de parler avec celui qui les a réalisées, Gérald Vatrin, qui dans ses paroles comme dans ses réalisations offraient son âme… Voilà où j’en étais de mes réflexions le premier jour, j’avais hâte d’avoir le ressenti de Marie-Aline, une autre artiste,  que je rencontrerais le lendemain : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/09/deuxieme-jour-de-revelations-ou-cela-va.html … J’avais pris quelques notes sur ce qu’elle m’a dit de "cette métaphore  des états successifs du thé à la tasse"  mais je ne les ai plus retrouvées, je lui ai alors demandé de me les écrire. J’aurais pu écrire ce compte-rendu à 4 mains nous étions d’accord sur le principal mais je ne voulais pas trahir sa pensée, je reproduis donc ici ses paroles, tout en nuances, en sensibilité comme l’artiste qu’elle est : "Quand je suis arrivée devant le stand Thé Ô d’Or, j’ai été surprise par l’œuvre qui tout de suite m’a fait penser à un alambic alchimique, une cornue (est-ce l’interprétation du laboratoire dans lequel Guillaume opère ses créations théinées que les artistes ont voulu exprimer ?) Et je me suis dit c’est tout à fait dans l’esprit du travail du thé… travailler sur la matière nature afin d’en extraire une quintessence, un parfum, un nectar. (…) Les sphères, la relation au Cosmos. Ce totem : la Matière, l’Homme, le Ciel. L’œuvre s’opère dans les deux cylindres de verre, plus brut en bas, puis transparent au fur et à mesure que la décantation de la créativité s’opère. 

Le filtre qui s’y loge représente pour moi l’infusion du thé qui reçoit parallèlement au travail de l’Homme les influences cosmiques venant des antennes du haut. Ce côté céleste est bien imagé par les petits trous du filtre qui scintillent comme des milliers de petites étoiles. (…) . « Mon ressenti purement esthétique fut une impression d’élévation puis de descente… Elévation vers la pureté du travail et descente d’énergies comme adoubant ce travail humain qu’est la transformation de petites feuilles en breuvage subtil que nous avons le privilège de déguster." Merci chère Marie-Aline, je ne t’en demandais pas tant mais en reproduisant ton beau texte, je suis certaine de ne pas appauvrir ta pensée et ta sensibilité d’artiste…

Autant j’ai senti l’âme des artisans qui ont travaillé le bois et le verre qui m’ont beaucoup touchée, autant je n’ai rien éprouvé face à la partie orfèvrerie, j’étais ravie de rencontrer celui qui a réalisé cette partie, j’ai été très vite refroidie par son attitude, imbu de lui-même, il  n’a répondu à mes questions que par mots-phrase, comme s’il n’en était pas l’auteur, dommage. Il me restera à parler à évoquer la place de cette maison d’excellence dans ce salon des métiers et de la création et une jolie anecdote à ce sujet, ce sera pour la semaine prochaine… Demain je dois passer par la case dentiste puis samedi les courses et la préparation du repas de dimanche pour mes 3 petites-filles. 

Je n’en ai pas fini avec les totems… Au moment où je m’apprête à boucler ce billet, mon mari m’apporte cette lettre, magnifiques moments en perspective ! Encore une belle journée, forte en émotions rétrospectives qui a suivi une nuit de rêve, je suis bénie des dieux, vive la vie. Merci à celles et ceux qui la rendent si belle !