Début de semaine assez spéciale : ce lundi, dentiste.
Pour m’occuper l’esprit,
je prépare déjà le potage de ce midi sauf que, stressée, j’ai oublié de couper
la taque… Plus, journée sans thé, le mauvais goût des produits encore dans ma
bouche endolorie s’accommoderaient très mal avec les saveurs délicates de ma
drogue.
Ce matin, des envies de jardinage,
à mon retour de Paris,
les cosmos étaient en fin de vie, elles vont aller dans le compost, elles ne
sont pas vraiment mortes, elles serviront encore à nourrir la terre où elles
ont fleuri.
Il sera aussi bientôt temps de remiser les signes estivaux et
les remplacer par la mangeoire… Un passage en cuisine puis retour aux dernières
Révélations, et pas des moindres… Côté thé, seulement du Pu Er shu, je dois encore
me badigeonner les gencives, ce qui m’empêche de goûter aux saveurs subtiles
des thés ramenés de Paris.
Il y a là de quoi préparer du potage et des
gratins, merci chère Fabienne, tu viens quand tu veux partager ton petit cadeau
devenu très grand grâce à la générosité de cette Nature que nous aimons. Retour
à présent pour les quatrièmes et dernières Révélations : Paris, 12
septembre : j’ai été réveillée par une pluie battante mais c’est sans
importance, le Grand Palais a encore des Révélations à me faire. La dame à l’accueil
un peu inquiète parce que j’avais réservé une chambre à l’arrière et qu’il n’y
en avait plus, me demande si je n’avais pas été dérangée cette nuit par le
bruit des ambulances, eh bien non, je n’ai rien entendu, j’ai dormi comme un
bébé repu. Rendez-vous d’abord au Jardin
du Petit Palais pour un petit-déjeuner en tête à tête avec l’Insolent.
Nous
nous installons dans le magnifique péristyle du jardin intérieur, la pluie qui
tombe maintenant à verse donne un charme particulier à ce lieu magique. Nos
échanges le sont aussi. Bien plus que ce thé mal infusé et pourtant nous avons
choisi tous les deux un Lapsang Souchong, il y aura bien mieux en face… Il nous
faut à présent rejoindre le Grand Palais et pour cela affronter cette pluie qui
ne cesse pas, rien qu’en traversant l’avenue Winston Churchill, je suis trempée
jusqu’aux os, je n’avais pas prévu ce changement brutal de temps. Au programme
aujourd’hui, visite des stands repérés dans le catalogue. Je suis plus que
réservée face à autant d’œuvres, tant de stands comme autant d’alcôves
étroites. Désagréable impression qu’on a privilégié la quantité au détriment de
la mise en évidence des œuvres. Alors mon choix s’est porté sur les matières
qui me parlent, particulièrement le bois et le verre, souvenirs d’enfance. Le
bois parce que petite fille, j’adorais aller dans l’atelier de mon grand-père ébéniste
mais aussi restaurateur de meubles en bois précieux et marqueterie, ou l’art de
la patience et d’un savoir-faire pointu. J’ai encore l’odeur de ce lieu
chaleureux, j’étais fascinée de voir tomber les copeaux par terre avec lesquels
je pouvais jouer en faisant attention de ne pas m’enfoncer d’échardes dans les
doigts. Comme ce mot m’était alors complètement inconnu, je pensais qu’il
voulait parler d’écharpe jusqu’au jour où un morceau de bois très fin s’est
fichée dans mon annulaire, j’ai su alors la différence… Le deuxième est le
verre, j’ai le souvenir précis de mon admiration pour un souffleur de verre qui
transformait la matière en petits animaux multicolores, et ma tristesse quand
ma mère a refusé de m’en acheter un. Bien plus tard, j’ai visité plusieurs fois
la cristallerie du Val Saint-Lambert, un des fleurons ex-belges,
ces vases
m’y ont fait penser.
Je n’avais pas coché celui-ci mais cette œuvre très
aérienne m’a fait penser à un ciel constellé d’étoiles.
En me baladant dans
l’allée centrale, je m’arrête un instant en souriant devant cette pièce
intitulée Dragon noir, elle m’évoque plutôt des dents de requin.
Par contre
j’aurais aimé caresser celle-ci.
Une même matière, une même forme et
cependant tant de déclinaisons.
Je me suis arrêtée un peu plus longuement
sur le travail du bambou, j’aimerais m’installer dans ce fauteuil massif
pour rêver face à cette sculpture très fine comme un satellite prêt à m’emmener
dans les étoiles.
Les pièces qui m’ont le plus séduite sont ces fauteuils
coréens
faits de rondins de bois assemblés et polis.
J’aurais aimé en
savoir plus mais il y avait beaucoup de visiteurs dans l’espace réservé à la
Corée et toutes les hôtesses étaient occupées.
Un peu plus loin, un
atelier pour enfants m’a replongée dans le temps, moment d’émotions
rétrospectives…
En vrac,
quelques autres pièces
qui m’ont attirée
comme ces arbres suspendus dans les airs… Je commence à avoir une petite
faim, j’avais projeté d’aller bruncher au Shangri-La mais il tombe encore des
cordes, je préfère aller au restaurant du coin...
En regardant cette
structure grandiose, une question un peu saugrenue me vient : comment
nettoie-t-on tous ces carreaux ?...
Comme nourriture terrestre, je
choisis la salade de légumes bio
avec un ingrédient non mentionné sur la
carte sur lequel j’ai croqué à belles dents, mes gencives encore sensibles n’ont
pas aimé du tout!
Vaut mieux se rabattre sur une valeur sûre.
Je
m’apprêtais à quitter la table quand le serveur m’apporte le dessert du jour de
la part du patron pour oublier l’incident.
Un petit passage au club pour
déguster le dessert du dessert, LA trilogie: Petite Ourse, Perseus, Phœnix, et il n’y a pas que moi qui en suis friande… A
peine rempli, le plateau est vide, François a fait des heureux à longueur de journée pendant ces 3 jours!
Je
me dirige maintenant vers le stand E14 chaudement recommandé par Evelyne et François dont j’avais aperçu sur le
mur ce qui me parlait déjà.
Je ne doutais pas de ce qui m’attendait en
lisant "(…) la partie de Tenmoku
symbolise l’art de l’hospitalité et la partie exprimant la mer qui apparait à mesure
que le bol se vide procure l’apaisement de l’esprit." Déjà le Tenmoku
me parle, j’avais à l’époque où j’en ai entendu parler pour la première fois
fait des recherches : (
),
j’étais donc heureuse d’en retrouver ici mais après avoir admiré le
premier,
je me suis mise à trembler d’émotion.
Je retrouvais en bien
plus fort, cette émotion esthétique intense déjà ressentie au Musée Cernuschi dans
les années 90, bien avant que je sache à quoi servaient ces bols (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/07/il-y-un-temps-pour-tout-et-je-netais.html
)
Je suis pétrifiée face à ces merveilles, pas du tout des objets inanimés,
je reste un long moment à les contempler, je ne suis plus ici mais dans l’atelier
de ce magicien qui en y mettant son âme donne vie à la matière.
Un
charmant jeune homme s’approche alors de moi en me disant qu’il voit que je suis
impressionnée par le travail de l’artiste,
je lui exprime alors mon
émotion intense face à ces splendeurs, il semble touché par mes paroles et sa
réponse m’émeut encore plus, il me propose de me présenter l’artiste à l’origine
de mon état…
Je tremble en lui serrant la main, cette main magique. Il
accepte à la demande du jeune homme, qui lui a traduit mes paroles, d’immortaliser
cet instant.
Il va de lui-même chercher sa main bleue tout en tendant l’autre,
vivantes toutes les deux. Je ne comprends pas très bien ce qui m’arrive, ai-je
été dans une autre vie la disciple d’un autre artiste dont la force et l’âme
vivent en moi ? Je ne vois pas d’autre explication.
Je quitte à
regret ce lieu, emportant avec moi une dernière image, celle de ces papillons,
symboles de l’éphémère… Mais aussi de la transformation, de la métamorphose
personnelle. Et c’est certain, en sortant d’ici je ne suis plus tout à fait la
même. Je n’ai pas terminé la visite des autres stands mais je veux m’arrêter
ici, dans une immense paix intérieure malgré la foule,
je veux une
dernière fois me rapprocher d’un autre symbole, ce Totem-Thé à qui je
consacrerai un autre billet, j’ai la grande chance d'un dernier tête-à-tête avec l’Insolent
à qui j’ai encore des questions à poser pour l’étoffer. Mais aussi avec
Guillaume, cet Être lumineux, et ici il a été question de tout ce qui nous lie
à jamais, et que je garde pour moi, pour nous…
C’est ici que se terminent ces 4
jours de Révélations dont je garderai longtemps le souvenir ému, cela m’aidera
à affronter des jours plus sombres. MERCI LA VIE, faite ici de GRANDS BONHEURS.
2 commentaires:
Bonsoir Francine!
Je suis émerveillée devant les photos des bols!!! Ils sont magnifique!!!!! ^^
Cela donne bien envie de les toucher...et d'en posséder un chez soit! :-)
Belle soirée et bon thé
Sugi
A qui le dis-tu !
Enregistrer un commentaire