samedi 2 mai 2009

Rapa Nui à Paris

Me voici à nouveau chez moi après ces 6 jours de rêves… très éveillés. Un peu déboussolée aussi malgré la joie de retrouver un mari qui a trouvé le temps long, et un jardin qui s’est fait tout beau pour mon retour. Alors, pour assurer le passage en douceur, je me remémore ces moments magiques. L’effort est d’autant moins grand que je ne dois pas en faire du tout, des images, des visages, des paroles, des atmosphères, des senteurs se bousculent dans ma tête et dans mon cœur. Je vous emmène avec moi, voici la suite de la journée mémorable de ce jeudi. Surprenante chose que l’esprit humain qui, transporté par des émotions intenses, en oublie ses peurs viscérales. C’est ce qui m’est arrivé dans cet espace Vuitton. En parcourant la liste des expositions visibles pendant mon séjour, le titre de celle-ci avait un moment retenu mon attention : Ecritures silencieuses. Mais vu mon programme, je ne pensais pas y aller. J’ai changé d’avis quand Gilles m’a dit qu’il y avait des tablettes d’écriture de Rapa Nui (le nom polynésien de l'ile de Pâques), cela me permettait d’être en pensée avec ma filleule qui était sur place jusqu’à ce jour. Il faisait merveilleux quand j’ai quitté, à regret, Yam’tcha ; je voulais prolonger les émotions ressenties dans ce lieu: l’excellence des mets aux saveurs tellement subtiles et harmonieuses, les échanges si riches avec Lydia Gautier, ceux avec notre hôte, bref tout ce qui fait une tranche de bonheur. En arrivant, toujours dans cet état proche du Nirvana, une jeune femme me propose de m’accompagner à l’étage de l’exposition. Je trouvais cela bien gentil mais même si je ne les aime pas du tout, je sais encore prendre un ascenseur seule. Elle m’invite à rentrer dans cette cage entièrement recouverte d’un "tissu" noir épais et très moelleux. Et ici a lieu un autre exploit : elle m’explique que nous ferons l’ascension dans le noir complet pour que notre esprit se déconnecte de tout et s’apprête à recevoir les messages des artistes ! Mais dit-elle, si vous voulez vous pouvez prendre l’autre ascenseur. Il n’en était pas question, la claustrophobe que je suis l’a fait. Avec le recul, je me dis que j’ai dû être hypnotisée tellement cela me semble impossible ! Quand la porte s’ouvre, voici ce que l’on voit, taillés dans du bois ces messages mystérieux venus du fond des âges. Ces tablettes sont conservées au musée du… Vatican et prêtées exceptionnellement pour la circonstance. Je suis restée un très long moment à les admirer, je me demandais comment était l’artiste qui les a gravées, ce qu'il a voulu exprimer à travers ces glyphes.Puis s’est superposée l’image de quelqu’un de très vivant, celle qui a la chance d’être sur place. Salut ma Puce, j'étais un peu avec toi ici. As-tu vu de telles tablettes?Elle a fait partager ses superbes photos (pour une fois, merci Face de bouc), en voici une. Puis j’ai continué la visite de cette expo qui tourne autour de cette écriture silencieuse : "A partir de ces Ecritures silencieuse, nous avons voulu réunir des artistes contemporains autour de la notion d’empreinte, de la trace, du signe et de l’écriture (…)". Plusieurs œuvres ont retenu mon attention, une en particulier, Xeno-Writings, réalisée par un jeune Chinois, Ni Haifeng : une autre façon de bibliothèque ? Quand on contourne ce bloc, on peut voir la projection d’une main reproduisant des signes sur la tranche de ces livres. Je vais en rester là même s’il y a encore beaucoup à dire. Vous avez le temps d’y aller, elle reste visible jusqu’au 23 août prochain. Hier, 1er mai, il faisait splendide, je voulais rester loin de la "foule déchaînée", les manifs, c’est pas du tout mon truc, je suis donc allée me promener au parc Monceau, seulement entraperçu lors de ma visite au musée Cernuschi. Puis le manque s’est installé, j’ai voulu aller boire un thé à l’hôtel Scribe, je n’imaginais pas que ce serait fermé… Déception. Je suis rentrée toute penaude chez mon amie, je n’ai pas bu une seule goutte de mon breuvage, seulement de la tisane verveine menthe. Malgré la chose imposante que vous voyez là, mon amie ne boit pas de thé ! Nous sommes ressorties et tout en évoquant notre amitié de plus de 33 ans, nous avons bu… du Perrier (non la vie n’est pas nulle sans bulles, elle l’est sans thé !). C’est ainsi que s’est terminé ce pèlerinage à la Mecque, jusqu’à la prochaine fois. Aujourd’hui, des tas de joyeusetés dont je me passerais volontiers, lessive, rangement, courses mais aussi, pour faire passer ces amères pilules, il y a le jardinage et le thé.

3 commentaires:

Francine a dit…

Je ne saisis pas très bien le rapport...

Anonyme a dit…

Après ces jours intenses, riches d'émotions, de découvertes, de rencontres, de surprises, le retour au quotidien te permettra de recharger tes batteries, et à nous de relire tes articles - et ceux de Vanessa - car ils sont si pleins d'information qu'une relecture s'impose.
Merci encore de partager sans compter
Kris

Francine a dit…

Et merci à toi chère Kris pour ce si gentil message!