Heureusement que pour moi Noël c’était le 21 grâce à Julien, parce que depuis…

J’avais commencé la dégustation de mes fabuleux cadeaux (je ne te dirai jamais assez merci, Julien), et après je ne sais combien d’infusions j’ai décidé de laisser les feuilles toute la nuit dans la mère du thé. Le résultat a été vraiment impressionnant, aucune astringence, aucune amertume mais une incroyable douceur sucrée, et une fois de plus, une émotion gustative intense de boire un tel nectar au saut du lit.

Et voici les feuilles qui ont maintenant tout donné, avec tant de générosité. Quand je pense que je me suis méfiée au début, il y avait pas mal de miettes, voire même de poussières, ce qui n’est en général pas bon signe.

Mais je dois maintenant revenir sur terre,

et ce que je vois me glace…

Je dois pourtant absolument faire des courses, cela promet.

Comment les fraisiers vont-ils résister à ce lourd et encombrant manteau blanc ? Je les ai paillés mais…

Et puis, une jolie surprise,

la visite d’une poule faisane qui trouve sous la mangeoire

de quoi ne pas mourir de faim. Après avoir admiré ce beau spectacle, je prends ma voiture mais je dois rebrousser chemin, j’ai dérapé 2 fois dans la rue sur une route verglacée. Mon mari me propose de jouer chauffeur, il a des pneus neige lui. J’accepte mais je dois lui dévoiler le but de ma sortie, aller chercher de la laine pour lui tricoter un pull, c’est son anniversaire le 2, ce ne sera donc pas vraiment une surprise d’autant qu’il me l’avait demandé ; et ce fut l’erreur fatale : en revenant, il a roulé sur le bout de mon pied,

j’étais coincée par les congères et n’ai donc pas pu reculer, j’ai poussé un hurlement, cela a limité les dégâts,

"seulement" une fracture du gros orteil. Je ne savais pas que cela pouvait être à ce point douloureux, et il n’y a rien à faire que le solidariser avec l’orteil adjacent, ce que j’ai refusé de faire. Résultat de cette opération : immobilisation et de toute manière, je ne pouvais faire autrement, tellement la douleur était forte : impossible de mettre le pied par terre et même le couvrir était insupportable. J’étais assez désespérée, dans 2 jours c’est le réveillon et je n’ai rien, et serai incapable de faire quoi que ce soit. Mon mari me dit qu’il ira chez le traiteur, faible consolation. Mais le 24, il lui a été impossible de sortir d’ici, nous avons donc eu un très frugal repas de réveillon, j’étais triste pour lui, je m’étais tellement réjouie de lui concocter un petit repas en amoureux. Et inutile de préciser que j’ai bu très peu de thé, je ne peux pas poser mon pied par terre, et en préparer avec des béquilles, je ne vous dis pas le sport. Pour me consoler, j’ai pensé à toutes celles et ceux coincés dans les aéroports, dans les gares, sans compter les routiers et les automobilistes qui ont passé la nuit dehors. Mais cela ne m’a pas beaucoup aidée, mon moral est atteint : des nuits blanches, des journées interminables et sans thé ; pour la première fois, j’ai eu envie de quitter ici et regagner la ville…

D’autant que le plafond de la loggia offre un spectacle navrant. Je n’ai plus envie de grand-chose, il me manque l’essentiel, la mobili-thé. Et hier, ENFIN, mon orteil a commencé à me faire un peu moins mal, je décide donc d’aller préparer des chicons au gratin, cela m’a pris du temps, travailler d’une main et tenir la béquille de l’autre, c’est pas gagné. Et ici, autre catastrophe, matérielle celle-là : le four se met en grève ! J’aurais pu pleurer, mais j’ai éclaté de rire, un rire nerveux évidemment. Je veux allumer une taque pour cuire le potage, idem ! Et rien à faire, j’ai appelé mon mari à la rescousse mais il est aussi bricoleur que moi, et avoir un technicien maintenant, on peut rêver. Mon rire se transforme alors en rage, et je donne un coup de béquille dans cet engin, je réessaye à tout hasard, si le four et 3 taques sont toujours morts, la plus petite chauffe. Nous continuerons donc à employer le four micro-ondes, que je n’utilise jamais que pour réchauffer les aliments. Je capitule, et vais me consoler dans mon salon, je n’y tiens plus, advienne que pourra.

Je commence par admirer la carte

et cette superbe boule. Jolis cadeau de notre petite-fille Elisa, devenue norvégienne pour un an. Elle est tombée dans une très sympathique famille et elle a de quoi occuper ses longues, très longues soirées d’hiver, pour le moment il commence à faire noir vers 14h30… Très brillante intellectuellement, elle a réussi ses examens alors qu’arrivée fin août, elle ne parlait pas un mot de norvégien, et très habile de ses mains également, elle est comme sa mère, tout ce qu’elle entreprend est toujours +++.

Bravo ma Lili, moi qui suis une bonne tricoteuse,

j’admire la minutie de ton travail, quel talent, un de plus ! Je te reconnais bien là, je vais boire un thé à ta santé, et à la réussite de ton beau projet norvégien.

Et tricoter un pull pour l’anniversaire de Doudou, mais je doute fort de l’avoir terminé vu mon état actuel, tricoter étendue c'est vraiment une gageure!

Et ce matin en descendant, encore une drôle de surprise : ô joie, l’humidité s’est fortement étendue.

Cela vient de la terrasse du dessus et Xavier prend les grands moyens.

Malgré le froid, il décide d’enlever la neige accumulée depuis 2 semaines au moins.

Je participe à l’opération en lui préparant une boisson revigorante qui va le réchauffer.

Il est sourd, du moins à ma demande d’arrêter, il continue de plus belle.

Il me propose même un morceau de gâteau très spécial.

Malgré ma réponse négative, il insiste, le bougre. Mais je n’ai pas cédé, j’aime la glace mais seulement celle que je prépare moi-même. Cette nuit, pour la première fois depuis ce qui me paraît un siècle, j’ai dormi correctement. Et ce matin, bonne surprise, mon orteil commence à reprendre une forme humaine et à retrouver sa couleur initiale, j’ai posé le pied par terre, c’est supportable et je vais pouvoir mettre … des sandales très découpées, tout à fait de saison ! Mais pas question pour autant de trotter, je dois garder le pied surélevé jusqu’à ce que l’œdème soit complètement résorbé dixit le garde chiourme qui me sert de mari… Pas question donc de « jouer à la "dinette" comme il dit.

Je me contente donc de thé en grande théière, en rêvant de voyage.

Ce
Suancha me rappelle une superbe rencontre dans ce lieu que j’aime et qui est un incontournable chaque fois que je vais à Strasbourg, ce qui ne saurait tarder (voir
là le 14 avril)!

Je pense aussi à ma Cerise préférée et à son mari partis hier aux USA voir leur petite-fille, j’espère qu’ils ne seront pas coincés dieu sait où. C’est elle qui m’a envoyé ce superbe cupcake avant de partir. Cette carte va rejoindre une série d’autres, je ne sais pas où elle les déniche mais c’est à chaque fois que du bonheur.

J’ai besoin de me poser, de retrouver la sérénité que m’apporte le thé, les souvenirs heureux et cette musique est exactement ce qu’il me faut. Ne rien faire, mais par choix cette fois.

C’est vrai que j’ai été très remuée ces derniers jours interminables, mais je me console en voyant ce pied, cela aurait pu être bien pire… Dois-je préciser que j’ai eu droit à un cours d’anatomie ? Pour tenir le coup, j’ai employé une très vieille technique de mon adolescence quand les cours m’ennuyaient : j’ai regardé mon mari droit dans les yeux, ce qui donne l’impression d’être pendue à ses lèvres, sauf que j’étais à des années-lumière de tout ce charabia.

Je préfère regarder ces pieds-bonheur, souvenirs d’un merveilleux voyage, vivement le mois de mars ! Et à propos de voyage, J’ai reçu des tas de beaux rayons de soleil d’Argentine, merci ma Puce, et vive Outlook, le seul facteur qui passe partout par tous les temps…