Après
une nuit très douce, bercée par les mélodies du bonheur d’hier, je reviens à
ces moments magiques, hors du temps.
Au cas où vous auriez
des doutes, c’est là que cela s’est passé.
Premier thé, un Gui Fei, le
Thé des Concubines.
Tandis que Guang
Yuan le prépare, je voyage déjà dans ces plantations de la belle Île que j’ai
eu le bonheur de visiter grâce aux parents de ma chère belle-fille taïwanaise.
Beaucoup de participants ce dimanche.
très, très connus pour
certains,
mais toujours la même concentration
en découvrant ce
breuvage d’automne.
Couleur soleil, parfum très frais, notes beurrées.
Sheng Cha distribue ce parfum qui se boit à ce petit groupe dans
l’attente.
Les infusions se suivent.
La couleur devient plus orangée.
Saveur fleurie et miellée de cette douzième infusion. Il y avait longtemps
que je n’en avais plus bu chez mais je me rappelle exactement quand j’ai achevé
le paquet : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/02/il-est-des-jours-comme-cela_15.html
Ce sera la dernière même si les belles n’ont pas encore tout donné. Nous
quittons Taiwan pour le Yunnan, terre du Qi
Nan, un des étrangetés, cueillette du printemps 2011. Ici aussi des
souvenirs émus, ma première rencontre avec ce thé étrange : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/encore-un-week-end-fabuleux-qui-en.html,
Je ne remercierai jamais assez Pierre de m’avoir fait rencontrer Jing, ce
qu’elle m’a donné depuis est indicible…
Toujours les mêmes beaux gestes,
Les sens en éveil, l’odorat d’abord
puis le goût.
Et les échanges aussi.
Tandis que Source de Lumière
continue les infusions, qu’elle nous rappelle les bienfaits de ce thé cueilli
sur des théiers sauvages très anciens, je sens très fort son Qi, son énergie
puissante alliée à sa saveur légèrement piquante sur le bout de la langue. Au
parfum d’encens se mèlent des notes très minérales. Il fait partie du contenu
de ces improbables sachets des 3
étrangetés que je bois chaque matin au réveil.
Ici aussi, elles n’ont
pas tout donné, nous les retrouverons plus tard…
En attendant, Cha Hua les
admire, il y a de quoi.
Focus sur cette superbe théière, qui date de Qing,
la dernière dynastie chinoise.
La calligraphie du potier est
symbolique : accompagner le maître de thé pour voyager dans le monde entier,
Petite pause pendant laquelle se font des échanges plus informels.
Nous
restons dans le Yunnan, LE pays des Pu
Er.
Après un rinçage immédiat, Jing nous prépare un Pu Er 2002, Kunming.
pour
certains, c’est la première fois.
A la couleur très foncée de l’eau, on
voit tout de suite que c’est un Pu Er
shu, le processus de vieillissement a été accéléré.
Dans la tasse, les
saveurs classiques de ce type de thé explosent en bouche, sous-bois après la
pluie mais aussi comme de l’amidon des pommes de terre. Je suis sur un petit
nuage, le Pu Er est mon thé préféré
en hiver, j’en suis tombée amoureuse dès ma première découverte, il y a bien
longtemps déjà, (au siècle passé!) chez Thés de Chine, merci cher Vivien… Encore de merveilleux
souvenirs d’émotions gustatives.
Mais ici, c’est l’émotion forte, Cha Hua
et Sheng Cha entonnent la chanson de Xing Fu.
Tandis qu’elles égrènent les
12 noms du thé, je dois retenir mes larmes, de bonheur et de reconnaissance
pour cette belle surprise de Guang Huan pour mon retour après une trop longue
absence. Merci à vous trois, je vous revaudrai cela !
La dégustation
continue
Jing explique que cette famille de thé provoque en général 2
réactions, la première est immédiate, on l’adopte dès qu’on y a plongé les
lèvres ; la seconde est un geste de rejet, les saveurs improbables du Pu Er : entre cuir, grenier,
sous-bois, champignons voire écurie, peuvent surprendre. Il demande donc à être
apprivoisé, n’est-ce pas Sophie…
Ce qui provoque l’hilarité des deux
cantatrices (mais pas qu’elles) c’est qu’une des participantes a reconnu la
langue… japonaise de cette magnifique chanson !
Nous laissons là les
belles pour un temps.
Ou plutôt la
coupelle circule d’où se dégagent des parfums très forts de champignons,
de
terre mouillée et de camphre.
Nous restons dans le Yunnan pour découvrir
un Pu Er sheng de 1980, son
nom ? BONHEUR.
Très belle couleur orangée de
l’infusion.
Et tandis que nous savourons ce thé si particulier dans lequel
je retrouve ces notes camphrées, caractéristique des thés de plus de 10 ans.
Une autre mélodie retentit, celle de la Voie du thé, écoute attentive et
émerveillée de l’assemblée. Encore merci à vous deux.
Après plusieurs
passages, la liqueur devient plus boisée avec des notes mentholées.
Et
maintenant, dans la série : "comment accommoder les bons restes", Jing
mélange toutes les feuilles qui en demandent encore…et les fait cuire.
La
liqueur est très foncée, presque noire.
Que va donner cette "soupe" ? J’observe attentivement mes compagnons du thé,
certains visages parlent d’eux-mêmes.
Mais que signifie le sourire de
Sheng Cha ?...
La couleur reste très sombre, mais toujours limpide.
Les saveurs sont très complexes : notes sucrées, bois de santal (ou
vétiver ?) mais aussi odeur de vieux grenier humide.
On termine par une méditation silencieuse
pour être en contact avec notre moi profond et avec la terre dont sont issues
toutes ces feuilles qui ont fait notre bonheur. Comme un point d’orgue à cette
après-midi hors du temps.
Un dernier regard admiratif de cette "soupe", comme un retour au début de l’utilisation de ces feuilles.
Jing nous propose alors de terminer cette séance en buvant de l’eau pour
revenir sur terre. C’est joli mais je préfère m’abstenir et rester dans cet
état d’indicible sérénité, c’est cela l’extase du thé…
Un autre regard,
tout aussi admiratif sur cette mer à Thé, elle pèse 50 kg, on pourrait la croire
en pierre tellement son contact est froid. Mais il n’en n’est rien, c’est du
tissu compressé, un processus unique, créé il y a peu de temps à Taiwan. Je
veux aller voir cela de plus près ...
Merci à vous tous mes compagnons de thé d’un jour, à très bientôt
j’espère. Et une fois encore mon merci reconnaissant à vous trois, Guang Yuan,
Cha Hua et Sheng Cha, je n’oublierai jamais votre belle surprise !
3 commentaires:
S U P E R B E !!!
MERCI chère Mab et pourtant les mots sont bien faibles pour traduire ce que nous vivons dans ce lieu! Je crois que tu as ressentis cela aussi lors de ta première visite... A quand la suivante? Bonne soirée, bisous et bons thés
Pourriez vous en dire plus sur les '12 noms du thé'?
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