Suite et fin d'un week-end fabuleux

Premier jour de printemps, et relâche aujourd’hui après un week-end très "famille du thé". Dimanche, j’ai passé la journée dans la cuisine pour préparer le repas thé de lundi mais aussi pour mitonner quelques petits plats pour que mon mari ne meure pas de faim pendant mon escapade alsacienne. J’avais consciencieusement pris les photos de chaque étape des recettes au thé comme je m’y étais engagée. Sauf que, distraite comme je suis, je les ai effacées croyant les avoir transférées sur mon PC, j’étais évidemment assez dépitée et furieuse, heureusement j’avais un très bon antidote à portée de lèvres! Mais ce n’est que partie remise. Notre rencontre commence par l’incontournable apéritif au thé. Sauf que cette fois-ci, j’ai voulu essayer de le préparer avec Trahison byzantine, un Rooibos parfumé aux agrumes qui dégage un délicieux parfum très frais. Mes hôtes l’ont trouvé excellent, mon mari m’en a d’ailleurs redemandé aujourd’hui. Moi par contre je n’ai pas aimé… normal, le Rooibos et moi… Pendant qu’ils papotent, je mets la dernière main à la table. Les plats sont composés de langoustines au Gyokuro macérées à la sauce soja, entouré de saumon fumé sauvage sur lequel sont déposé des œufs marbrés au Genmaïcha et une mousse de courgettes au thé Cocotte pour le premier. Le second est plus exotique : poulet aux ananas, au gingembre et oignons confits au thé.Ils ont été infusés dans un thé créé spécialement par Olivier Scala pour le Club des Buveurs de thé de Bretagne-Pays de Loire à l’occasion de l’exposition du même nom, La soie et le Canon… De magnifiques souvenirs (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2010/09/la-fete-de-la-lune-nantes-un-week-end.html ). Et comme boisson, au choix : Genmaïcha ou Cocotte. Le soleil est partout, dehors et dedans. Dans nos assiettes et dans nos cœurs. J’aime ces moments d’échanges vrais.Comme dessert, un grand classique : glace maison au thé du loup et fruits secs au sirop de ce même thé, un vrai bonheur gustatif pour couronner un repas en famille. Mais le meilleur reste à venir. Tout est prêt pour la cérémonie des lettrés. C’est Jean-Pierre qui est à la manœuvre, Josiane et moi nous contentons d’admirer. Les zhongs sont d’abord ébouillantés. Concentration, gestes précis. Avant de verser l’eau dans le bateau. Ils sont prêts à accueillir les feuilles. J’ai choisi ce fameux Long Jing de Taiwan que mes amis ne connaissent pas encore. Les feuilles sont maintenant prêtes à être arrosées par la mère du thé. D’abord, le plaisir olfactif.Avant celui de découvrir la saveur subtile de ce thé. Une deuxième et une troisième infusion pendant lesquelles nous nous remémorons ces moments magiques passés à l’Institut du Thé J’observe avec émotion mes compagnons grâce à qui j’ai pu revivre cette ambiance particulière. Cela m’a tellement manqué cette année. Un dernier regard à ces belles feuilles qui ont tout donné. Nous restons à Taiwan avec le thé suivant, LE Dong Ding, j’apprends que c’est le Oolong préféré de Jean-Pierre, cela tombe bien, c’est aussi le mien. C’est Josiane qui a suggéré de l’infuser cette fois en zhong. Ici aussi beauté des gestes d'offrande. Plaisir des sens aussi. Tant la cérémonie des lettrés que l’infusion en zhong permettent de faire appel à nos 5 sens ce qui donne à cette "boisson" une dimension particulière. Mais aussi cette ambiance unique très dans l’Esprit du thé. Ces belles feuilles, après nous avoir procuré des émotions gustatives intenses, vont maintenant enrichir la terre, la boucle est bouclée. Et nous sommes comblés. Il en reste des traces… Merci à vous deux pour ces moments de plénitude qui augurent d’un beau printemps ! Et merci aussi pour ces nouvelles expressions "Arrête de ramer, on escalade la falaise !" et celle des marins bretons: "Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer !" Enfin, message pas du tout subliminal pour Jean-Pierre, je vous attends tous les deux les 5 et 6 mai prochains ! (Josiane, je compte sur tes facultés de persuasion…). La journée n’est pas terminée cependant... J’ai proposé à Fabienne de m’accompagner à la réunion d’information de Tea World Rendez-vous, elle avait déjà eu des contacts avec eux par mail. Et nous ne l’avons pas regretté ! Je vais donc pouvoir compléter les très brèves informations données précédemment: http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2012/03/le-lendemain-de-la-veille.html Accueillies par une sympathique et dynamique équipe, nous nous installons confortablement en attendant que les autres arrivent et nous recueillons déjà de précieuses informations de la bouche même de Roland Dacos, l’initiateur de cet ambitieux projet. Je ne citerai pas le nom des participants, je ne les ai pas notés mais le tour de table de présentation me permet de mettre un nom sur un visage qui ne me semblait pas étranger, je suis très visuelle mais je ne parvenais pas à me souvenir où et quand je l’avais déjà vue. C’est chose faite. J’avais à l’époque bien ri en lisant la dédicace ! Roland Dacos nous présente d’abord l’ASBL rue des Camélias (ça ne s’invente pas !) qui se distingue par des manifestations originales entre autres "Only 4 senses", un resto plongé dans le noir absolu ; "Brussels in love" pas uniquement pour les amoureux "Penney" mais ceux qui le sont aussi de leur chien, de leur canari, bref de tout même (et surtout) du thé, mais ce dernier n’a pas été cité, c’est ce que j’en ai déduit… Plus sérieusement, je suis confortée dans ma première très bonne impression concernant cette manifestation singulière consacrée uniquement au thé. C’est ce qui la distingue d’autres "salons" d’envergure internationale mais qui associent souvent le chocolat et le café, comme celui qui a lieu incessamment à Vienne (ma chère Fanou, j’attends le compte rendu à mon retour de Strasbourg…). Ce que j’ai aussi vraiment apprécié, parmi bien d’autres informations que l’on peut maintenant trouver sur le site de Tea World (http://www.teaworld.me/ ), c’est le soutien financier apporté à Fochta http://www.fochta.org.au/: pour chaque entrée, un euro lui sera reversé.Le voilà, ce joli petit bol en porcelaine que chaque visiteur recevra afin de goûter quelques-uns de ces "dix-mille" thés - expression qui signifie une infinité – et comme Nadia Bécaud dit dans son livre Le Thé, la culture chinoise du thé, "Une année entière n’est pas suffisante pour énumérer tous les thés chinois et une vie entière ne suffit pas pour connaître tous les thés chinois." Cela promet un bel avenir à Tea World qui ne se "limite" pas à ces thés-là… Chaque visiteur recevra également un sac griffé Teaworld Rendez-vous. Il contiendra tout ce qu’il faut savoir pour ne rien manquer de ce Rendez-vous, et pour ne pas se perdre dans ce village qui inspire la nomade que je suis dans l'âme… Last but not least, après des petits toasts et autres gâteries salées, nous avons eu droit à une coupe de champagne et un délicieux gâteau d’anniversaire, celui de Francis. Un grand merci au jubilaire. Fabienne et moi sommes sorties ravies d’avoir été conviées à cette réunion de passionnés. C’est ainsi que c’est terminé, en beauté donc, ce fabuleux week-end. Le prochain sera encore plus long, il commencera jeudi pour se terminer lundi ! Cet après-midi, il faisait vraiment trop frisquet pour jardiner et de toutes manières il faut que je garde bon pied bon dos pour le périple strasbourgeois qui m’attend. Je me console en savourant ce bon vieux Singbulli en pensant aux nouveaux Darjeeling qui arrivent en Europe, je me demande ce que va donner cette nouvelle récolte, je le saurai bientôt. Et à Ribeauvillé, la carte ne chauffera pas que pour les thés… parce que dans Ribeauvillé, il y a Beauvillé !