mercredi 29 janvier 2014

Le Serpent s’en va lentement

L’année du Serpent s’apprête à nous quitter pour 12 ans. 
J’ai achevé la journée spéciale d’hier 
par ce Pu Er sheng. 
Je n’ai pu terminer ces petits carrés  improbables. 
Je les infuse à nouveau, j’aime cette saveur piquante et fougueuse de ce petit jeune Sheng
Et j’achève ma lectures, à commencer par cette brique, aussi riche que les histoires qu’elle contient. 
La lecture du scénario de ce conte fantastique m’a rappelé que certaines des énigmes que devait résoudre le fameux juge Ti mettait en scène ces "personnages", souvent des renardes… Il ne faut pas se fier aux apparences. 
Un épisode de La naissance du Dragon parle aussi de cet animal mythique :"Ceux des hauts plateaux s’étaient mis sous la protection du serpent qui glisse sans bruit d’un endroit à un autre." J’ai raconté cette belle histoire ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/02/apres-un-week-end-oublier-tres-vite-un.html 
Une autre histoire a marqué mon enfance, celle de ce petit Prince, de sa rose et de son renard entre autres bien sûr. Mais ce qui m’avait fascinée, c’est ce dialogue : "Tu es une drôle de bête, mince comme un doigt… Mais je suis plus puissant que le doigt d’un Roi (…) Tu n’es pas bien puissant, tu n’as même pas de pattes, tu ne peux même pas voyager… Je puis t’emporter plus loin qu’un navire (…) Celui que je touche, je le rends à la terre dont il est sorti." 
Et pour terminer, ce très joli conte berbère que je reproduis ici : Dans un oasis se trouvait une source aux vertus magiques. Les femmes de la tribu venaient dans cet endroit sublime émettre le vœu qui leur tenait à cœur, pour le voir un jour réalisé. Zahra était une jeune femme malheureuse de ne pouvoir enfanter, elle se rendit alors un matin à cette source et implora l’esprit de l’eau d’avoir un enfant à aimer, serait-ce un serpent qu’elle le chérirait de tout son cœur.
L’esprit l’entendit et quelques mois plus tard, elle enfanta d’un très joli garçon… qui, la nuit tombée se transformait en serpent ! Sa mère et son père l’aimaient de tout leur cœur, leur bonheur était grand hormis la métamorphose chaque nuit de leur fils en serpent. A l’âge adulte, le jeune homme manifesta à ses parents le désir de se marier, mais quelle jeune fille du village voudrait bien d’un mari-serpent tous les soirs ?
Sa mère décida d’aller dans un lointain village où leur histoire était inconnue et se mit à chercher une belle jeune fille qui plairait à son fils comme épouse. Elle en trouva une qui lui semblait parfaite. La veille du mariage, la jeune fille alla prendre son bain à la source avant la cérémonie. Soudain elle entendit la voix d’une fée des eaux qui lui chanta : "Sais-tu belle fiancée, tu es promise à l’homme-serpent, écoute ces mots magiques et murmure-les à ton époux dès qu’il apparaîtra à tes yeux ce soir, n’aie nulle crainte, ces paroles rompront à tout jamais l’enchantement faisant de lui un serpent." La fiancée fut fort surprise d’entendre cette voix douce, elle écouta attentivement et mémorisa la formule magique :" Toi avec qui je vais partager mon destin, ton père est roi de tous les mondes visibles et cachés, et toi le prince de mon cœur, je suis ton obligée." Elle finit son bain et rentra pour la cérémonie au village.
La fête fut merveilleuse et le soir tombant, la jeune femme entra dans la chambre nuptiale. Elle avait vu son époux dans la journée, elle le trouvait beau et gentil, elle l’aimait déjà, mais ne le voyait pas dans la chambre.
Elle regarda le sol et tout d’un coup, sursauta. Elle vit un serpent et mit sa main sur son cœur comme prête à mourir sans un cri. Le serpent se roula à ses pieds, mais il ne la mordit pas. Alors elle se rappela soudain la formule magique et là d’un seul coup, le beau jeune homme qu’elle avait aperçu dans la journée fut devant elle. Il lui prit alors la main pour l’embrasser et la remercier de l’avoir libéré de ce mauvais sort.
Le lendemain, les mariés firent offrande de miel aux fées de la source en remerciement." Ici aussi des images magnifiques de Sahara liées à de merveilleux souvenirs, cette immensité qui nous donne la juste mesure du monde… 
Envie de le revoir… Dans ce verre  toute la lumière d’un grand soleil, les saveurs de là-bas, chaleureuses, piquantes, en un mot envoûtantes, c’est On va se revoir griffé ThéÔdor. Après cet intermède gustatif et plein d’émotion, je reviens au sujet du jour, que dire encore de cet animal mythique ? Dans la réalité, surtout dans la civilisation judéo-chrétienne, il a très mauvaise réputation, n’apprend-on pas dès notre plus jeune âge l’histoire de la pomme, du serpent et d’Eve, il a bon dos, ce reptile… Mais dans quasi toutes les civilisations, les cultures, le « Grand Serpent » est très présent, tantôt représentant le mal absolu, la tentation, tantôt protecteur : Shiva en a autour du cou, c’est un serpent arc-en-ciel, lien entre le ciel et la terre. Bouddha en méditation est sauvé des eaux par le Naga. Chez les Hindous, le serpent Kundalini, énergie vitale, est le canal par lequel sont reliés les chakras. Python à Delphes, représente le pouvoir de la connaissance et le savoir. Il est un attribut d’Esculape, dieu des médecins. Et n’oublions pas Quetzalcóatl, le serpent à plumes des Mexicains,  emblématique de Teotihuacán où se trouve son temple entre autres, il y a aussi celui de la lune et du soleil, que j’ai escaladés un jour de Noël au siècle passé sous les yeux effarés de mon mari. Nous avions atterri la veille à Mexico et nous étions encore en décalage horaire, mais à l’époque… Il y aurait encore tellement de choses à dire sur cet Etre fabuleux, j’arrêterai ici non sans penser au fameux Nessie, qu’on peut apercevoir dans le Loch Ness par temps de brouillard,  l’esprit embrumé par le whisky sans doute. Il me faut quitter quelque temps ce cocon pour faire les courses. 
Je n’ai pas traîné, il fait glacial dehors et le ciel devient menaçant, je retrouve avec bonheur mon salon bleu-thé. 
Soba Cha griffé Unami
des souvenirs d’enfance… 
Et de la lecture. 
Un peu de musique aussi. 
Et cette gâterie typiquement belge, les cuberdons :" légendaires gourmandises artisanales préparées avec amour dans le Royaume de Belgique." Dans mon souvenir, ceux de mon enfance étaient plus grands et moins sucrés, mais cela fait quand même du bien par où ça passe… 
Last but not least, LE petit Dragon et sa maman, 
LE petit dragon et son papa dont c’est aujourd’hui l’anniversaire. Je lève mon bol à ta santé, cher Claude, bises et mille mercis pour ces photos du bonheur… 

2 commentaires:

Mab a dit…

Merci Francine pour tous ces mots, cet enseignement, sur le symbolisme du serpent... Ton texte me touche... Non, non, je ne suis pas serpent mais je partage ma vie avec ...!!!
Belle soirée théinée!

Francine a dit…

Mille mercis pour tes mots chère Mab, ils me touchent aussi. Bisou à ton Serpent préféré, tu en as de la chance. Bisou à toi aussi, bonne fin de soirée, bon thé, moi ce sera avec un Pu Er 1980!