dimanche 23 février 2014

Une fin de week-end en apothéose

Rituels, toujours les mêmes, jamais exactement pareils cependant. 
Sauf peut-être le rituel-santé, surtout L’Essence de pollen de théiers, le petit sachet des 3 étranges thés par contre évolue au fil des infusions, il donne encore ses bienfaits même après 15 passages, près de 2 semaines...  Je ne l’ai jamais poussé plus loin, sans doute le pourrai-je, je demanderai à Guang Yuan cet après-midi, eh oui, Source de Lumière, un autre rituel du dimanche, mon mari, lui, parle d’addiction… Si j’étais présente physiquement, mon esprit était à Essaouira… Un petit passage en cuisine pour préparer le velouté de betteraves pour Cha Hua et départ pour le Japon. 
J’ai hâte de découvrir ce Ooita kabusecha griffé Magie du thé
En humant les feuilles sèches assez grandes, certaines plus roulées que d’autres, tous les parfums du pays du soleil au printemps levant se sont offerts. 
Je les ai retrouvées en plus subtil dans le bol, avec une fois encore cette saveur particulière et très enveloppante de l’Amitié. Merci ma chère Fanou, c’est avec toi que je le partage. 
Musique de méditation mais surprise avec des notes de darbouka, en arrière-fond…  Le Maroc n’est pourtant pas si proche du Japon. 
Petit à petit, comme magie, je suis pleinement dans ces jardins où ont été enregistrés ces morceaux envoûtants. J’achève la deuxième infusion, ce thé reste à la fois puissant et très doux. 
Le disque est terminé, je tente une 3e infusion pour accompagner cette bible de Valérie Douniaux Le guide des thés du Japon, comme je l’ai déjà dit, bien plus qu’un simple guide, ici entre autres : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/12/voyage-dans-lautre-pays-des-thes-verts.html . Je suis impressionnée par cette dernière, grande douceur encore et des notes légèrement  sucrées. 
Les feuilles infusées sont d’un beau vert brillant. J’aurais pu tester l’autre cadeau de ma chère Fanou mais je préfère rester sur les saveurs de ce Ooita kabusecha et aller sur ma terrasse pour écouter le chants des oiseaux et admirer le soleil qui joue avec les ombres des arbres. 
Il fait très doux aujourd’hui, 12° déjà. Après le dîner j’ai voulu me préparer un thé, je n’en aurai pas l’occasion, mon mari m’appelle pour me signaler que le RTBF diffuse un reportage sur Marrakech et … Essaouira ! Pas grave, je me rattraperai cet après-midi, je dois reconnaître que le thé ne m'a pas manqué. 
"Le printemps est arrivé, 
sors de ta maison". 
C’est ce que je fais 
en attendant Cha Hua. 
Ravies de nous retrouver, direction ce lieu comme un autre rituel, dominical, celui-là. 
Guang Yuan et Sheng Cha sont prêtes à nous emmener au paradis.  
Premier thé, un Tie Kwan Yin de juin 2013 collection 
privée de la région de Mucha. 
Explosion de parfums fleuris, ne dit-on pas que le thé est un parfum qui se boit… 
même après la dixième infusion. En réponse à la question de Monica, Guang Yuan explique d’où vient ce nom. Et j’ai encore appris ! En Inde Kwan Yin est une émanation masculine du Bouddha, je ne le savais. En Chine, par contre bien qu’étant la même émanation du bouddha, c’est une déesse en hommage aux femmes dont la vie est bien plus dure que celles des hommes. 
 Les feuilles n’ont pas encore tout donné. 
Eh oui, Cha Hua, elles sont belles. 
Elle n’est pas la seule à les admirer. Sur 8 amis du thé, 6 nationalités Différentes entre autres une jeune femme sibérienne qui parle un français impeccable… Elle enseigne le français dans sa Sibérie natale où elle nous apprend qu’à cette époque de l’année il fait – 50°. A la pause, je ne sais pourquoi, je lui demande son prénom, c’est Sanguilana qui, dans sa langue, signifie BONHEUR, tiens, tiens… 
Deuxième TKW de 2002, un Chen Nian Tie Kwan Yin, littéralement Tie Kwan Yin des ans anciens
La théière blanche a accaparé toute la lumière laissant ce nectar dans l’ombre. 
Liqueur jaune brillante 
La dégustation parle d’elle-même : saveurs puissantes avec des notes caramélisées (mais pas de banane cuite = message codé à quelqu’un qui se reconnaîtra…). 
Au fur et à mesure des passages apparaissent des saveurs plus boisées, des notes grillées aussi. 
Comme chaque fois, elles n’ont pas encore tout donné après 10 passages, on pourrait même aller jusqu’à 30. La torréfaction a été plus poussée pour la conservation.
Après les Oolongs, les Pu Er. 
Ici, un Zi Dayi 2004. C’est en fait la fameuse 7542 de la célèbre fabrique de Menghai, elle a porté ce nom jusqu’à la privatisation de l’entreprise en 2008, son nom actuel est Dayi. 
Rituel de l’infusion, celui de l’offrande ensuite
Les parfums d’abord 
Et enfin la dégustation. J’ai du mal à apprécier ce thé, je ne sais pourquoi, peut-être une minéralité trop présente ? 
Très belles feuilles infusées, camaïeu de bruns avec des notes verdâtres. 
Parfum très doux alors que l’infusion est pour moi très fougueuse, presque agressive pour ce Pu Er cru de 10 ans
Une petite pause pendant laquelle, j’admire ces belles jarres, mais pourquoi donc n’ont-elles pas de couvercle ? 
 Guang Yuan donne la réponse, anciennement, elles n’en avaient pas, on les couvrait d’un tissu pour aérer le contenu. 
Encore un bel objet… 
Après la pause, Guang Yuan nous présente ce petit panier 
d’où elle extrait cet énigmatique papier rouge. 
Tout comme les galettes sont souvent présentées en tong, ce mystérieux thé, ici de 1980, se présente par six. 
Je suis intriguée, j’ai hâte d’en savoir plus. 
C’est un Liu An 1990, mais kèzako ? C’est un thé noir du Hunan issu de thés sauvages, conservé dans des feuilles de bambou. . Je suis enchantée, je n’ai jamais bu de thé noir autre que les Pu Er
Première infusion. 
J’ai hâte de découvrir cette famille que je ne connais pas. Grande douceur de cette liqueur composée de thé noir mais aussi de quelques plantes médicinales, très discrètes (+/- 3 feuilles sur les 500 gr de thé). 
 Tout en continuant les infusions, Guang Yuan nous explique que ce thé soigne les problèmes digestifs, chasse l’humidité du corps, il est donc bon en cas de rhume. 
C’est en tout cas un thé d’une infinie douceur, très apaisante. A propos de ces thés noirs, Sun Yi Shin est la maison la plus connue dans la manufacture de ces thés. 
Les belles n’ont pas encore tout donné, personnellement j’aurais aimé que cela continue… 
Peut-être ne suis-je pas la seule, n’est-ce pas Monica ? Encore un Pu Er… mais rien que son nom fait déjà saliver : 
Retour à la simplicité naissante 1988
Celle-ci est Tong Qing, la reine des galettes sur laquelle on peut voir soit un cheval et un dragon, soit 2 lions. 
Première infusion de ce presque vieux shu… 
Ici, je n’ai plus de mots…
On touche à l’âme du thé. 
C’est dans un silence religieux que chacune savoure ce nectar. 
Passage après passage, la liqueur se fait plus sombre mais tout aussi brillante.
Grande concentration pour s’imprégner de ces subtils parfums 
avant de se pénétrer des saveurs. Si le  Liu An 1990 était le thé de la relaxation, celui-ci est celui de l’apaisement total. 
Cette magnifique séance 
se termine en chanson, merci Cha Hua et Sheng Cha pour cette mélodie envoûtante qui parle à l’âme. 
Je n’ai pas résisté, Source de Lumière me prépare ce thé noir du Hunan
Encore une belle étiquette, appelée nei fei parce qu’elle est collée à la "brique". Merci à vous toutes pour ces moments magiques, hors du temps, je quitte toujours ce lieu de paix un peu différente du moment où j’y suis rentrée. Je pense à une pensée de Socrate qui dit à peu près ceci : "Donnez-moi la beauté de l’âme pour que l’intérieur et l’extérieur soient en harmonie" C’est ce que je trouve ici à chaque fois… 

4 commentaires:

Marina a dit…

Grand moment en effet... Que du plaisir... c'est presque banal de le dire mais tellement bon ! Pour déguster ce PuEr de 1988 nous étions toutes recueillies dans un silence quasi religieux...
Au plaisir d'une prochaine fois !

Francine a dit…

Merci Marina. Toujours heureuse de te revoir dans ce lieu magique. J'ai infusé aujourd'hui ce Liu An, une grande nouveauté pour moi. Se revoir? Oui mis pas avant le 30 mars, c'est un mois très rempli (de thés)pour moi...

Fanou a dit…

Je suis contente que tu es apprécié le Ooita :-)
Et oui il m'arrive de regarder régulièrement ton blog qui est toujours fantastique. A très bientôt. Je t'envoie le programme de Pâques. Axel et Emma sont impatients de revoir "Mamie Francine". Emma a mis ses mains sur le côté et m'a dit:"il était temps maman!"... Je me demande où elle a pris ce merveilleux caractère :-). Selon Steen, la "pomme ne tombe pas loin du pommier"

Francine a dit…

@ Fanou: pour le Ooita, oui j'ai été séduite, je crois que c'est la première fois qu'au 3e passage, la liqueur reste aussi douce.
Le programme de Pâques? Il était question du congé de carnaval, non?
Quant au caractère d'Emma, j'ai bien une petite idée, j'aime la réflexion de Steen, moi je dirais les chiens ne font pas des chats,nous en reparlerons! Bonne soirée, biz et à très vite