Une journée surréaliste !

Ce dimanche a très mal commencé ! J’ai été réveillée en sursaut par les cris stridents et répétitifs du faisan qui avait pris de la hauteur et était perché sur la balustrade de la terrasse qui jouxte ma chambre. A vrai dire je n’ai pas réalisé tout de suite, était-ce un cauchemar ou la réalité, je ne savais pas trop dans ce demi-sommeil où je me trouvais mais il a recommencé, je n’avais plus de doute et je l’ai maudit. Comment est-il possible qu’un si bel oiseau puisse émettre de si horribles bruits, ce criaillement répétitif était destiné à une donzelle de son espèce, je n’ai rien contre cette idylle naissante bien sûr mais pas sur ma terrasse un dimanche matin aux aurores, comme si le jardin n’était pas suffisamment grand ! 

Je me suis levée péniblement, le ciel n’était pas très engageant, à l’image de mon humeur. 

Mais j’ai un remède contre cet état, après le rituel-santé, j’ai installé de quoi me réveiller 

et voir la vie en vert. En savourant ce Matcha précieux, je me suis retrouvée dans la classe d’Elise observant amusée les réactions de ses élèves en découvrant ce breuvage si spécial. Je n’ai qu’un regret, ne pas avoir pu noter leurs réflexions, il faut dire que je surveillais attentivement le chawan… 

Petit à petit j’ai retrouvé cette sérénité que seul le thé me donne. Admirer la belle calligraphie de Stan reçue lors de notre première rencontre y participe: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/il-est-des-jours-ou-le-bonheur-est.html . 

Thé de l’apaisement, musique de méditation, le soleil est revenu, dedans comme dehors. Et ce n’est qu’un début ! Cet après-midi se passera chez Source de Lumière. 

Mais quelle ne fut pas ma surprise d’arriver dans ce lieu transformé en studio télé RTBF, des "parapluies de lumière", Jing en grande conversation avec Baudouin Cartuyvels, figure bien connue de la RTBF, une camérawoman et un preneur de son. 

Dernières mises au point du scénario avant le tournage. 

Souriez, vous êtes filmées… Je ne peux pas dire que j’étais enchantée par cette incursion dans ce lieu qui n’avait plus rien de serein, décidément après le faisan de ce matin... 

Baudouin donne ses dernières instructions, j’ai peur que rien ne soit naturel. 

Mais petit à petit, j’ai admiré le travail surtout après avoir demandé le poids de cette caméra posée sur les frêles épaules de Claire, 10 kg ! 

Premier trésor : une nouvelle galette de Pu Er du printemps 2013 façonnée à partir des feuilles de théiers sauvages de 1800 ans, elle porte un nom qui fait déjà saliver : Les mille fleurs s’ouvrent au présent. 

Tout en expliquant l’origine de cette galette, Jing en prélève 5 à 6 g. 

Nous sommes impatientes… 

L’ambiance est détendue, 

joyeuse même. 

Les feuilles sèches, d’un beau camaïeu gris tirant sur le vert, paraissent assez grandes. 

Réveil des belles dans cette théière qui m’attire tant, normal son nom est Xing Fu… 

Sheng cha à l’œuvre. 

Que va nous offrir cette très jeune galette ?  

Grande concentration d’Anne-Marie. 

De la tasse à sentir se dégage un bouquet fleuri, cette galette porte vraiment bien son nom. Et dans la tasse, se retrouvent ces notes très fleuries. Mais aussi cette saveur typique des tout jeunes Pu Er, fougueux et astringent. 

Pour faciliter le travail de Claire, Cha Hua lui cède sa place. 

C’est la 6^e infusion et maintenant, le Qi de ce thé se manifeste, énergie et douceur. 

La 8^e  infusion donne à présent des notes sucrées, plus aucune astringence. Et toujours le Qi très présent. 

10^e passage. 

Toujours les mêmes beaux gestes. 

Presque l’extase… 

Debout et maintenant à genou, belle attitude… 

Baudouin continue à interroger Guang Yuan, Claire filme et Jean-François règle le son. Ses questions portent sur le prix de ce thé, cela a pu nous choquer mais cette émission passera dans On n’est pas des pigeons, ce qui peut alors se comprendre. 

Au tour des participantes et de leurs habitudes de consommatrices. Eh oui, aujourd’hui il n’y avait que des femmes, de là à véhiculer un cliché que ce breuvage est réservé à des dames plus ou moins mures et désœuvrées, il n’y a qu’un pas que personne ne franchira ! Beaucoup d’échanges permettant au trio de se faire une idée de ce que le thé nous apporte. 

Cha Hua admire l’œuvre de la nature et du travail des hommes. 

Et elle n’est pas la seule. 

Encore des attitudes caractéristiques. 

Ces belles n’ont pas encore tout donné, loin de là, elles feront bientôt des heureuses. 

Gros plan. 

Le 2^e Pu Er est un thé exceptionnel de 1950, son nom est Marque bleue. Il n’y en a qu’un ou deux par décennie (l’autre est la Marque rouge). Ce n’est pas la première  que j’ai le bonheur de savourer un tel nectar : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/dernier-dimanche-du-mois-que-du-bonheur.html , et à cette séance, si je me souviens bien, il y avait plus de messieurs que de dames ! 

Toujours le même rituel : éveil des feuilles 

puis premier passage. Superbe couleur ambrée de cette première infusion brillante. 

Autre position de filmage, toujours autant de concentration. 

D’abord dans la tasse à sentir, 

puis dans la tasse à boire. Émotion gustative intense. 

 Ici nous sommes au-delà des parfums et des saveurs nous explique Jing, on touche ici à l’essentiel de ce qu’offre ce thé : sérénité, paix intérieure, communion entre l’humain et la nature. 

Sixième infusion, les arômes restent très complexes, des notes camphrées apparaissent, mais aussi des notes minérales et boisées. Encore une fois, l’essentiel n’est plus là, avec ce nectar, les mots sont parfois un peu pauvres. Jing a employé une jolie image, c’est un thé évocateur des souvenirs d’enfance, un monde à la fois riche et très pur. 

Dans la série "l’arroseur arrosé", 

nos hôtes s’y sont mis. C'est la révélation.

Commencer la découverte de ce breuvage mythique par cette Marque bleue, ce n’est pas banal ! Et ils sont impressionnés, bon début… Ici aussi, questions sur le prix, très élevés : 112 euros le gramme 

mais ce thé peut être infusés 10 à 15 fois pendant plusieurs jours. C’est le sort enviable qui attend ces belles… et ceux qui en profiteront. Une remarque : c’est comme les tout grands crus de vin qui atteignent aussi des sommes astronomiques, mais une fois la bouteille vide... 

Nous voici maintenant au pays des étrangetés, ici des feuilles de Qinan de 2012.  

Rinçage dans cette nouvelle petite théière fabriquée à la main près de Nantou. 

Premier passage. 

Tasse à sentir 

Beaux gestes en chœur.  

Le thé commence à faire son effet… 

Tasse à boire. 

Après l’effort, le réconfort ! 

Rituel toujours recommencé 

dont on ne se lasse jamais. 

Le temps passe, un dernier regard à ces feuilles de Qinan et c’est la fin de cette après –midi particulière, commencée dans une certaine confusion et terminée dans cette belle harmonie. Guang Yuan, j’ai admiré ton très grand calme, tu as su garder cette ambiance de sérénité, celle qui nous fait revenir à chaque fois pour vivre ces moments hors du temps et nous en nourrir. Merci aussi à mes compagnons du thé pour ces échanges, ces rires et ces sourires.  Une dernière petite remarque, je ne regarderai plus de la même manière une émission de télévision, je savais évidemment comment cela se passait en théorie, mais une autres chose est de le vivre.