dimanche 8 mai 2011

Atelier sur les thés verts chinois à la Magie du Thé

Quatrième rencontre à la découverte des familles de thé, aujourd’hui les thés verts chinois et l’initiation à l’emploi du zhong. Tout est prêt, il ne manque plus que les participants. C’est avec plaisir que je retrouve chacune, Lucas arrivera plus tard. En guise de thé d’accueil, un thé jaune : le Meng Ding Huang Shan. Il provient de la cave personnelle de Fanou, voici ce qu’on apprend : "Ce thé de montagne provient du Sichuan et plus particulièrement de la montagne Meng, au milieu de la "Contrée céleste". C’est l’une des plus anciennes zones de culture du thé, datant de plus de 2000 ans. Depuis la dynastie Tang (618-907), le Meng Ding Huang Ya est un "thé impérial" légendaire : sa renommée était telle que sa venue au printemps de chaque année est devenu le signe même du printemps ! Le Meng Ding et l’eau du Yangtsé sont d’ailleurs célébrés dans le folklore traditionnel en tant que le plus noble des thés avec le Yangtsé comme la meilleure eau. Récoltées avec le plus grand soin et traitées minutieusement à la main, ce ne sont pas moins de 10 mille pousses minuscules qu’il faut pour obtenir 500g de Meng Ding Huang Ya. Le parfum de l’infusion jaune pâle est complexe et délicat avec des arômes de fleurs, de noisette, de sucre. La liqueur a une belle apparence, équilibrée avec une persistance en bouche moelleuse et rafraîchissante. Ce thé est superbement doux et corsé à la fois. Ce thé est un authentique Meng Ding Huang Ya du Sichuan. Comment en être certain ? Bien qu’étant un thé jaune, les feuilles doivent être vertes, les bourgeons robustes et intacts. Un thé jaune avec des feuilles imparfaites est un faux". Marie détecte une odeur de paille sous l’œil attentif de Michèle. La dégustation maintenant avec entre autres Marie et Hélène. Sonia observe attentivement les feuilles après une 2e infusion. Nous avons effectué un 3e passage, saveur plus douce et sucrée. Après cet apéritif qui a rassemblé tous les suffrages, nous passons maintenant aux thés verts. Le premier, un Wu Lu mountain, infusé en théière par Fanou, c’est un thé de tous les jours qui rend bien qu’infusé en zhong. "Le thé Wu Lu est cultivé dans la région de Jiangxi, sur les pentes de la montagne Lu. La présence de la brise de montagne fait que les jardins jouissent d’un climat brumeux et humide.
Les feuilles, de couleur vert foncé, ont un toucher doux. Une saveur qui ne tient pas longtemps en bouche mais qui est rafraîchissante. Un thé sans prétention qui se laisse boire sans se poser de question".
La dégustation provoque des commentaires qui vont tous dans le même sens. Ce qui ressort est sa fraîcheur. Le 2e thé est un Long Jing infusé en zhong. Je n’ai pas résisté à citer ce beau proverbe qui décrit très bien cette région de rêve : "Au ciel, il y a le paradis ; sur terre, il y a Hangzhou et Suzhou (la ville voisine)"C’est Sonia qui prépare consciencieusement la première infusion. Suivie par Lucas. Je ne vais pas beaucoup m’étendre sur ce thé que j’ai déjà décrit à plusieurs reprises sur ce blog, je vous renvoie à un atelier passionnant animé par Li-Ping et Sanmao qui nous ont fait découvrir le monde impitoyable de ce thé. Étant le plus copié de Chine, il est aussi à noter que la majeure partie des Long Jing sur le marché sont produits dans d’autres provinces chinoises, telles que le Yunnan, le Sichuan et le Guizhou. (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2009_08_01_archive.html ). Je rappelle seulement quelques commentaires sur les feuilles et la liqueur : les feuilles sèches, d’un vert brillant, ont un parfum à la fois fruité et miellé. Les feuilles infusées, d’un vert très pâle, dégagent un parfum végétal.
La liqueur est un vrai nectar, est délicate, fruitée et doucement sucrée avec une légère note beurrée.













Le thé suivant est le célèbre Huang Shan Mao Feng. Son nom signifie Duvet des Montagnes jaunes. Encore un thé prestigieux de la province d’Anhui, comme le sont aussi ces montagnes jaunes qui ont inspiré tant de peintres, de calligraphes et de poètes. J’emprunte à Olivier Scala ce qui concerne ce fameux thé : "La culture du thé dans cette région date de l’époque Ming mais ce thé-ci a seulement été créé en 1875. Dans Thés, culture, senteurs, saveurs, il raconte la légende qui y est associée (page 117) : La légende qui l’entoure marque un romantisme tragique : deux jeunes amants s’étaient déclarés leur flamme dans l’évanescence de la brume de la Montagne jaune. Hélas, un riche paysan remarqua la jeune beauté, la força à l’épouser et, pour faire bonne mesure, transperça de son glaive le cœur de son jeune rival. La jeune fille, tenant le corps de son amour dans ses bras, pleura tant et tant que la terre s’ouvrit sous ses larmes et qu’elle put l’inhumer. Puis elle s’évapora, prenant la forme des brumes de la vallée. De cette terre baignée de larmes amères germa un théier tendre et vigoureux. La récolte engendra un thé d’une douceur et d’une suavité jamais égalée. Qui sait ? Peut-être est-ce l’infortunée jeune fille qui flotte encore dans les fines volutes de sa liqueur dorée ?
Les feuilles sèches, d’un vert profond, se composent uniquement des première et deuxième feuilles et dégagent un parfum très végétal, avec des notes d’épinard.
Les feuilles infusées ont changé de couleur, elles sont maintenant d’un beau vert tendre.
La liqueur est très pâle, soyeuse et dégage des saveurs de jeunes légumes verts, très fraîche, elle tient bien en bouche".
Il est infusé conjointement par Michèle, sous l'oeil attentif de Lukas...Et par Marie. Mais le thé ne s'est pas comporté de la même manière, n’a pas rendu toutes ses saveurs. Bien qu’ayant été infusé avec exactement les mêmes paramètres, l’un était assez insipide, on n’a pas compris pourquoi. Le dernier thé présenté est le fameux Bi Lo Chun du Yunnan, c’est également un produit de la cave de Fanou. "Ce thé, tout à fait particulier, ne provient pas de sa province d’origine, le Jiangsu, à l’est de la Chine mais bien du Yunnan, au sud-ouest. Ce thé est entièrement composé du bourgeon et d’une feuille cueillis manuellement. Il s'agit d'un célèbre thé vert de Chine rare. Cultivé à Simao, près de la ville de Pu Er, les théiers sont constamment entourés de nuages et de brume, ce qui donne au thé sa saveur si particulière. Une livre de ce thé, cueilli à la main, contient généralement 40 à 50 mille bourgeons! Ses feuilles précieuses sont roulées en forme de coquillage ou d’escargot, d’où son nom : spirale de jade du printemps". Ce sont Hélène et Fanou qui l’infusent cette fois, et ô surprise il a cette saveur particulière que Fanou et moi avions perçue en le testant et qui a provoqué notre fou rire : je lui trouvais une saveur de jambon fumé et Fanou celle de sauce de rôti ! Sans aller jusque là chacun lui a trouvé une saveur fumée qui Marie a comparé à un Lapsang Souchong très léger. Mais l’avis unanime était qu’il est très bon. Le temps passe très vite, il est déjà tant de nous quitter. Merci à vous de me permettre de partager ma passion, merci de votre participation et de vos échanges si riches. A très vite !

3 commentaires:

teacosy.fr a dit…

Bonsoir Francine,

je n'ai pas tout lu du premier coup car l'article est long mais passionnant, j'apprends beaucoup et suis émerveillée par les feuilles du premier thé, le thé jaune.
Bravo

Et bonne soirée à toi.
Nathalie, de teacosy.fr

cathy a dit…

C'est moi qui te remercie :)
Entre le texte et les photos super ! Pas mal la nappe assortit au thé ;)

c'est quand Londres?
Bonne journée

Francine a dit…

@ Nathalie: merci pour ce message et je te confirme que ce Mend Ding Huang Ya est extraordinaire tant pour les yeux que pour le palais

@ Cathy: merci à toi aussi. C'est vrai que le décor était beau... mais je n'y suis pour rien! Londres, ce sera pour le week-end prochain, je ne te dis pas mon impatience !!!