Un premier mai particulier... et studieux

Au petit-déjeuner mon mari a décrété que je n’avais pas bonne mine (il n’a pas vu la sienne, mon Doudou…) et que je devais me reposer. D’habitude je dis oui et je fais non, mais aujourd’hui je ne me le suis pas fait dire 2 fois. Je passerai donc la journée dans mon cocon où j’ai à faire.

A commencer par préparer un Long Jing de Taiwan. Je suis vraiment nostalgique de cette belle Ile et donc tout ce qui peut me la rappeler me procure des émotions rétrospectives. Et me fait voyager. Il n'y a pas de petit coin taïwanais par ici mais je pense bien sûr à celui de Paris d'où viennent ces feuilles. C’est Zen Zoo bien sûr (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/11/cette-fois-cest-la-fin.html . Et j’écoute cette superbe musique de là-bas, douce et envoûtante : Inspiration from poems of Song dynasty, tout un programme… Musique et thé vont si bien ensemble.

Une deuxième infusion de ce nectar et je me sens prête à aborder ces 2 livres sur le Thé et la santé pour voir ce que disent les auteurs du lien entre le thé et la tension. Mais après avoir parcouru la table des matières, j’ai eu envie d’aller me balader. Je retrouvais mes comportements d’étudiante face aux matières que je n’aimais pas : la fuite vers des activités qui me permettraient d’affronter, plus tard, l’inexorable. Heureusement qu’à l’époque ma mémoire eidétique m’a permis de m’en sortir et d’oublier aussi vite. Avec le thé, la nature est l’autre élément qui me ressource et m’apaise.

A cette époque les azalées auraient dû être toutes en fleurs.

Mais rien de tout cela, il leur manque aussi la chaleur du soleil.

Celle-ci a bien profité du soleil d’hier, c’est habituellement celle qui fleurit le plus vite.

Par contre, pour celle-là le renouveau n’a pas eu lieu.

L’hiver en a eu raison, pas l’ombre du plus petit bourgeon…

Quant aux muguets, comme c’est parti ils fleuriront peut-être pour la fête du 5^e jour du 5^e mois… Je retourne donc à mes "chères" études et ouvre Le thé et la santé de Youpeng Qin dont j’ai déjà parlé (très brièvement ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2012/02/lecture-musique-pour-illuminer-le.html .

Déjà ce titre ne me dit rien qui vaille : si contrôler veut dire faire baisser l’hypertension, peut-être que contrôler signifie aussi la faire remonter ? On peut rêver, non ! Le thé serait-il bénéfique pour tout sauf pour cela ? J’en ai lu assez dans celui-ci, je passe donc à l’autre, Les secrets de santé du thé écrit par M. Edeas, "un biochimiste spécialiste du thé". Un petit retour dans le passé : ça, c’est ce que j’avais lu sur le papier à l’époque où j’ai acheté le livre. A l’époque, je me faisais encore quelque illusion sur les "spécialistes" et c’est donc pleine d’enthousiasme et de curiosité que je commence la lecture du premier chapitre A la découverte du thé – Histoire d’une conquête. Et déjà une première ânerie (il paraît que cela s’appelle une coquille en langage politiquement correct, le problème, c’est que je ne le possède pas vraiment) : "Tous les thés que nous connaissons aujourd’hui ont été créés sous la dynastie Ming (1368 – 1644)." Même à l’époque où je n’étais encore qu’une débutante ignorante je savais que c’était faux. Mais je me suis accrochée, après tout il est biochimiste, pas historien… Je passe donc à la 2^e partie de ce chapitre : La voie du thé. Je connaissais déjà Nadia Bécaud, qui m’initiait avec simplicité et passion à cette Voie, et donc, en lisant le sous-titre  Le thé n’est pas seulement une boisson, c’est un art de vivre, des valeurs de respect, d’harmonie, de pureté et de sérénité, je croyais que j’allais enfin trouver mon bonheur… Il fut de très courte durée !  "La dégustation du thé vert en poudre (matcha) a été introduite au Japon au XXIIe siècle (…)". Ici, il ne s’agit pas d’une ânerie mais d’une incohérence avec ce qui précède. J’en savais assez sur le sérieux de cet auteur, j’ai refermé le livre. Mais ces "coquilles" m’ont servi dans mon autre vie à illustrer mon cours de Méthodologie des Travaux de Fin d’Etudes consacré à la validité et à la vérification du contenu du travail. Une petite pause diner et là, surprise Doudou me demande s’il ne serait pas temps que je remonte dans mon salon… d’habitude il me demande plutôt de rester un peu plus avec lui, que se passe-t-il ?

Voilà la réponse, pendant que je préparais le repas, il est monté en catimini déposer ce bouquet, ils viennent évidemment du jardin, c’est vrai que je n’en avais pas fait tout le tour, merci Doudou !

Je reprends donc le livre aujourd’hui mais avant cela, de quoi rester zen : un Meng Ding Gan Lu à la fois végétal et fleuri. Cette "douce rosée de la montagne Meng" vient de chez Tchang de Chine, il est aussi appelé Thé de l’Immortel, j’en ai déjà parlé mais où ? (Merci Blogger). Il faudra que je recontacte Vanessa...

Ce thé savoureux + les brins de muguet de Doudou m’aideront à rester zen et cool face au contenu de ce livre.

Mais cela commence mal, le spécialiste du thé n’était déjà pas fort en histoire, mais il montre maintenant il n’y connaît quasi rien en couleurs de thé (il passe des 4 types de thé aux Trois thés) et encore moins en math niveau 2^e primaire… (80% + 20% + 1% = 101%... intéressant) Et il n’a pas parlé du pourcentage de thé blanc… Mais j’ai décidé d’être héroïque et de continuer la lecture, même si je râle devant tant d’inepties et surtout d’incompétence, cela m’agace et … fait monter ma tension ! Cela fait longtemps maintenant que je me méfie des faux spécialistes, moins ils le sont, plus ils s’autoproclament ! Evidemment je ne suis pas en train de dire qu’il faut tout savoir avant d’écrire un livre, mais si dans celui-ci on aborde des sujets qui n’ont pas un lien direct avec le contenu, on s’assure au moins du concours de gens qualifiés pour la relecture. La rigueur et l’exigence ne seraient-elles plus tendance ? Et le rôle des éditeurs dans tout cela ?

Je referme ici la parenthèse pour me plonger dans la table des matières.

Nous y revoilà… Analyse de texte : si la recette pour l’abaisser est "de moins saler, de manger plus de fruits et légumes et sûrement aussi … plus de thé", pour la faire remonter ce serait plus de sel (beurk), moins de fruits et de légumes et moins de thé… Comme je ne veux pas envisager toucher à ma drogue, je devrais donc agir sur les fruits et légumes que je consomme en quantité… C’est ce qui s’appelle une interprétation très personnelle d’un texte, il faut bien que je m’amuse ! J’en sais assez mais je veux parcourir le reste de ces infos, et j’ai bien fait…

J’ai quand même eu un fou rire… Si c’est bon pour les chiens, alors ! Et voilà un remords : ah, si j’avais nourri Sherlock et Agatha avec du Matcha, ils seraient partis au Walhalla des chiens encore plus vieux. Mais même sans cela, Sherlock a vécu 2 ans de plus que la moyenne et Agatha 3 ans, consolation donc.

Je savais que j’en trouverais encore ! Ici, il s’agit d’un problème de sémantique : cher spécialiste, il ne faut pas confondre le terme "belles dents" qui est l’aspect extérieur et le terme "bonnes dents" qui concerne leur état sanitaire, mais on n’est plus à cela près ! Et là malheureusement, je dois reconnaître un "défaut" à ma drogue. Il fut un temps où j’avais les dents bien blanches mais petit à petit elles sont devenues plus ivoire, je mets cet état sur le compte du thé qui est un colorant naturel. Je n’ai évidemment pas de preuve "scientifique", c’est ici de l’empirisme dont il s’agit, sauf que j’ai 2 bridges en porcelaine, le plus ancien est plus clair que mes dents actuelles alors qu’il était rigoureusement de la même couleur à l’époque. De toutes manière cela m’est égal, elles deviendraient même grises que je continuerais à me shooter au thé ! Et advienne que pourra, je veux continuer à mériter mon titre de bourrique ! Et puis, les conseilleurs (surtout de cet acabit) ne sont pas les payeurs… Ceci met fin à mon coup de G du jour. Avec un G comme… bouche !