mardi 6 mai 2008

C'était bien un coup de foudre

- 26 avril -
J’ai refermé hier mon PC dans le même état que celui dans lequel je me trouvais il y a 10 ans, j’ai tout de suite reconnu les signes, je savais que je ne dormirais pas ou alors très peu. Je suis donc allée dans mon salon bleu-thé pour me préparer une grande théière afin de revivre une nuit de folie jubilatoire. J’ai choisi un mélange venant de l’Artisan de Saveurs dont je vous parlerai plus tard, c’est un de mes coups de cœur parisiens chez qui je retourne chaque fois que je me rends dans "la Mecque du thé", oui, oui, vous lisez bien, je ne suis pas du tout certaine que Paris vaille la moindre messe, mais pour ce qui est du thé…. Pour les impatients, c’est au 72, rue du Cherche-Midi dans le 6e arrondissement. (Pour ceux qui ne peuvent s’y rendre, il y a le site de l'Artisan des saveurs ).
Ce mélange se nomme Eau, il fait partie d’un ensemble de 4 représentant les 4 éléments : Eau, Terre, Feu, Air. Voici ce qu’on peut lire sur l’étiquette : "Assemblage minéral fluide, limpide et désaltérant. Ti Kwan Yin, Dung Ding, Oolong de Darjeeling et Long Jing. 80°; 12g/l; 4’20”". C’est Patrick Loustalot lui-même qui, en véritable artiste du goût, a créé ces subtils mélanges. Allez le voir, vous ne serez pas déçus, c’est aussi un excellent chef, de plus il a une qualité de + en + rare aujourd'hui, une grande modestie qui n’a d’égale que son grand talent…. Une fois le breuvage infusé, je m’empare du livre, cet Art français du thé dont je parlais hier, conservé précieusement comme une relique dans ma biblio-thé et je me replonge avec délice et émotion dans cette nuit de début mai 1998. Mais avant cela, il me faut raconter notre retour à l’hôtel. Encore tout imprégnée de ces sensations fortes, violentes même, à l’image de ce coup de foudre théiné, je n’avais pas vu que mon mari avait à nouveau un grand sac blanc au logo jaune et noir (vous vous souvenez, il s’était absenté un instant hier). Il me le tend en me disant que c’est un petit cadeau pour marquer ce jour spécial. Comme chaque fois que j’en reçois un, je le saisis avec fébrilité en sachant cette fois que son contenu allait me combler ! Il était fort lourd, ce n’était donc pas des boites, ce ne pouvait donc être qu’une théière. Et en effet, je découvre avec ravissement une théière en fonte qui avait déjà attiré mon regard dans LE livre feuilleté hier dans ce restaurant si particulier. "Drapé", réédition d’une théière chinoise du 16e siècle. Ce fut la 1e d’une très longue série…. Restait maintenant à choisir des thés pour l’honorer. J’y ai passé la nuit, éblouie par leur description, essayant d’imaginer le goût subtil qui pouvait se dégager de toute cette poésie parce qu’il ne s’agissait pas d’une description technique, ces thés avaient certainement dû être décrits par un amateur passionné, également poète ! La 1e phrase du livre est d’ailleurs : "Un parfum d’aventure et de poésie s’évade à l’infini de chaque tasse de thé". Après avoir lu que "la théière en fonte est la théière par excellence", je décidai de la consacrer à ce fameux Yunnan d’or, mon premier vrai thé, dégusté avec ravissement la veille. Toutes ces informations nouvelles trottaient dans ma tête, j’avais tellement appris déjà en une seule nuit que je savais que le plus dur serait de faire des choix, j’avais dans l’idée de suivre cette "bible" à la lettre et donc de me procurer autant de théières que le livre conseillait, d’autant que le chapitre commençait par ce proverbe anglais : "Le chemin du paradis passe par une théière", faut pas demander quand elles sont plusieurs….
Je n’en avais encore "que" 2 : une en porcelaine chinoise achetée à Bruxelles après avoir reçu mes 5 premières boites et puis la Drapé, pas encore inaugurée, il m’en fallait donc encore au moins 3 : une en verre, l’autre en argent et la dernière en terre. J’avais également repéré… 18 thés dont la description m’avait séduite. C’est en me demandant comment j’allais effectuer une sélection, tous me tentaient, que je suis allée rejoindre mon mari pour la plus courte nuit de l’année et dans un réflexe enfantin, je glisse le livre sous mon oreiller, je ne m’en suis rendu compte qu’à mon réveil, ce fut le premier fou rire de la journée, partagé avec un Xavier, frais et dispos après une nuit normale. Je m’arrête ici, la journée qui suit remplira à elle seule un autre chapitre.

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