Sur la photo, deux livres, jumeaux par leur titre et leur contenu, différents par l’illustration de leur couverture, celle de la première édition que l’on pourrait intituler : quand l’Europe découvre le thé, et l’autre qui nous ramène aux sources, cette Chine lointaine et mystérieuse, raffinée aussi comme le montre cette superbe gravure mais surtout berceau de cette boisson mythique. Les 4es de couverture sont les mêmes aussi à un détail près, une indication, tel un carbone 14 spécial, la 1e indique 49 FF, l’autre 7,20 €… Mais laissons cela. Pourquoi donc 2 livres identiques ? J’ai acheté le premier en 1998, le 2e m’a été offert en 2003 par mon amie Guylaine. J’aurais pu aller échanger le 1er des deux mais je l’ai lu d’une traite en l’annotant abondamment et le 2e était dédicacé, très ... Guylaine, je les ai donc gardés tous les deux. J’ai adoré ce petit livre, j’étais au début de ma voie du thé, je voulais tout connaître et cette façon de raconter le thé m’a enchantée, à la fois instructive et sensible, mais aussi empreinte de poésie. Ce livre ne se raconte pas, il se boit comme un Darjeeling, dont l’auteur parle avec passion. Je voudrais seulement citer quelques phrases qui m'ont à l'époque, tout particulièrement touchée (j'étais très café et j'aime encore toujours son arôme puissant): " Notre culte du café est chaud et capricieux, tendre et passionné: il ressemble à l'amour. Tandis que la sympathie que l'homme de goût ressent pour le thé est calme, tenace, sereine comme l'amitié." Et un peu plus loin: "... je le bois et déguste comme si rien ne pouvait plus m'atteindre, même pas la mort, qui, si elle se présentait après la dernière gorgée de thé, me recevrait disponible, presque offert". (p. 38-39). Ou encore (p. 137): "Le don du thé, c'est cela: conquérir les limites extrêmes dans le secret de la nuit bleue. Puis s'endormir dans un sommeil de mort, moment exquis qui fait penser à ces instants privilégiés où la fatigue succède à l'amour. On aspire alors à la nuit comme à une récompense. Le buveur de thé, les paupières closes, peut alors dormir tranquille. Il a rejoint la paix." Je pourrais en citer beaucoup d'autres encore, mais à vous maintenant...
Je vous livre aussi ce que j’ai écrit à la fin de ce petit bijou : "A lire et à relire. Je sens que je vais revisiter les Darjeeling avec l’œil de ce poète des thés, quelle tendresse fascinée pour en parler. En lisant ce petit livre, je me revoyais collégienne avec mes longues tresses blondes et mon uniforme bleu marine, fuyant des cours ennuyeux, mon petit traité de bonheur sous le bras... "
Je ne savais pas alors que bientôt je rencontrerais cet auteur dont j’aimais le style et la culture, et qu'il deviendrait un ami cher... mais ceci est une autre histoire. J’y ai aussi découvert d’autres livres sur le sujet et me suis empressée de les commander tant ma soif d’apprendre était grande, et l'est toujours malgré les années!
Faire connaissance
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Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 6 jours
4 commentaires:
Oh j'aime ces ressentis de lecture, et ces extraits... j'y vois aussi de la passion, dans le thé, celle sereine d'adulte, moins pulsionnelle peut-être que la passion chaude et frictionnelle de l'adolescent café... mais pertinent, touchant et sensible...
Il me manque tes références: les photos ne me suffisent pas, il est de qui ce livre?
Il est de Gilles Brochard, et est paru aux éditions La table ronde dans la collection "les petits livres de la sagesse" en 1998.
C'est mon livre de chevet du moment ! Je le lis pour la 3è fois ! J'aime aussi beaucoup.
Et grâce à toi, Gilles Brochard a découvert mon blog, y a laissé des commentaires...ce qui m'a fait rudement plaisir...
Merci pour ton petit mot, Lionel, si tu aimes ses livres, il vient de republier Un thé dans l'encrier. Tu as de la chance d'avoir ses commentaires, moi je n'en ai encore aucun....
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