Cette nouvelle semaine s'annonce superbe et pour la commencer en beauté, quoi de mieux qu'un petit-déjeuner japonais…
Et chez
Toraya évidemment?
Je pensais choisir un de leurs thés verts ou le chocolat chaud au Matcha dont une amie (non buveuse de thé cependant) m'avait parlé avec enthousiasme.
Mais quand j'ai vu le
soba cha sur cette carte, j'ai changé d'avis, j'adore le sésame. Et je ne le regrette pas, c'est une boisson qui ne contient pas de thé mais uniquement du sésame légèrement grillé. Deux petites gâteries accompagneront ce non-thé.
Tout d'abord un Yokan à la pomme dont la texture fait penser à une pâte de fruit mais plus veloutée. La saveur de la pomme est bien présente, cela m'a rappelé les vergers de montagne très loin là-bas, dont m'a parlé Julien hier. Tout en savourant ce petit-déjeuner particulier, des souvenirs émus me reviennent, du temps où j'ai découvert
Toraya, j'avais alors été éblouie par la sobriété du lieu, à la fois sombre et très zen et qui faisait si bien ressortir le vert électrique du thé. C'était il y a plus de 15 ans, date où ce décor très japonisant a été remplacé par celui-ci, plus occidental, et beaucoup moins élégant! Quel dommage...
La 2e gâterie est un yokan à la poire et au caramel. Il fait magnifique, la Seine m’attire, je change donc de programme pour me balader le long du quai des Tuileries, j’aime flâner sans but précis pour mieux laisser vagabonder mon esprit. Face au soleil et à l’eau, je retrouve cette forme d’insouciance que j’aime, je vis le moment intensément. Trop, j’ai pris les quais dans le mauvais sens et je m’en rends compte après une longue marche et je reviens donc sur mes pas jusqu’à Concorde. J’ai soif de thé, je retourne donc chez
Toraya mais tout est complet. Cette fois je longe la rue de Rivoli et passe devant le
Meurice.
Je ne garde pas un bon souvenir de leurs thés mais bien de leur salon de thé baroque et de leur afternoon tea démoniaque, digne de ce qui se fait de mieux à Londres !
Mais ici aussi changement : le salon de thé a changé de place et de look, c’est devenu maintenant le salon Dali juste à l’entrée de l’hôtel.
On ne peut en douter en voyant ces improbables pieds de table.
J’opte d’abord pour un
Fuji Yama (en mousseline de chez Mariage). Le serveur a dû voir ma grimace au moment de tremper mes lèvres dans la tasse brûlante au goût de verveine, il s’approche et me demande s’il y a un souci avec le thé. Je lui fais part de mon étonnement quant à la température de l’eau. Et sa réponse m’a fait rire (intérieurement) : "c’est la première fois qu’on me dit qu’on thé est trop chaud". Il me propose alors de le laisser … refroidir. S’il n’avait pas été à ce point désolé en me disant qu’il est barman et que le tea time, c’est plus tard, je serais partie assoiffée.
Mais non seulement il me propose un autre thé (cette fois je choisis un
Darjeeling Himalaya)
mais il me demande si je voudrais revoir l’ancien salon de thé, comment ne pas craquer quand la nostalgie s’offre ainsi à moi ?
Cette salle Pompadour sert maintenant pour des réceptions privées, moment de douce nostalgie.
Le meilleur arrive : quand je demande de me dédicacer ma bible, la responsable des thés s’écrie : "mais c’est un vieux livre, les tarifs ne sont plus les mêmes". Effectivement, cette "vieillerie" date de 2008. Le " tarif" lui est passé de 7 à 12 euros ! Pour un thé en mousseline, même griffée, mal préparé, c’est exorbitant. Je ne sais plus ce que j’ai payé chez
Zenzoo pour un thé +++ servi avec le matériel adéquat, mais certainement pas ce prix-là. De plus, si on n’a pas utilisé tout le thé, tout comme à Taiwan, on emporte ce qui reste ! Je suis allée me calmer dans le parc juste en face, il faisait de plus en plus doux, j’ai là aussi flâné en me disant que le monde du thé tel que je le conçois n’a rien à voir avec ce que certains grands hôtels véhiculent.
Je ne suis pas très loin de chez
Angélina, je m’installe dans ce lieu dont j’aime le cadre pour savourer cette savoureuse salade.
J’ai résisté à ces nombreuses et très tentantes tueries.
Même au mythique Mont-blanc et, message codé pour Dominique, je n’ai pas rencontré Catherine… par contre au Meurice, j’ai croisé Michelle Cotta, un autre genre évidemment.
Il est temps maintenant de prendre le métro, j’ai un rendez-vous. Petit clin d'oeil.
Je m’attarde un peu devant la vitrine.
L’émotion me submerge en pénétrant dans cette ancienne crèmerie.
Je pense aux nombreuses heures passées ici à écouter, fascinée, celle qui m’a fait découvrir
ThéOdor, merci Nadia. Je n’ai oublié aucun de ces instants, comme la façon dont tu as accueilli ma petite-fille, 8 ans à l'époque, à qui tu as fait découvrir le
Place Saint-Marc…, elle en boit toujours.
Un coup d’œil au plafond. Quel travail admirable quel savoir-faire.
Et le moment que j’attendais depuis plus de 5 ans, le tête à thé avec... "l’insolent parisien". Joie des retrouvailles. Echanges à la fois légers, joyeux et intimes avec ce créateur de génie. Emotions fortes et partagées.
Je ne connaissais pas l’endroit où il m’emmène dîner mais il m’a dit que ce ne pouvait être que là…
L’émotion a monté de plusieurs crans quand j’ai su qu’il s’agissait du
Mandarin oriental, c’est à l’Oriental de Bangkok que nous sommes allés en voyage de noces ! Mon mari avait réservé une suite dans cet hôtel mythique le long du chao Praya… Ah Guillaume, ménage un peu mon vieux cœur ! Je ne parlerai pas beaucoup de cette soirée mémorable qui restera pour moi le moment phare de ce séjour : Guillaume a proposé à Mademoiselle Thé de se joindre à nous ! Au départ c’est avec elle que je devais passer la soirée mais je n’avais plus de nouvelle, j’ai donc cru qu’elle avait eu un empêchement. Mais, futée, elle a téléphoné aux endroits que j’étais sensée fréquenter aujourd’hui pour essayer de m’atteindre, et c’est chez
ThéOdor qu’elle y est enfin parvenue !
Devant des mets raffinés,
nous avons échangé des propos tellement vrais,
tellement riches.
Nos histoires personnelles avec le thé. Des anecdotes parfois drôles.
Entre sourire et sérieux.
Mais une même passion.
Entre chaque bouchées de ces mets excellents.
Guillaume a décrété qu’il fallait prendre un dessert. Et j'ai été priée de choisir le Saint-Honoré!
On a obtempéré, même si nous n’avions, en principe, plus faim.
Sur celui-là, le logo de l’Oriental m’a replongée un instant dans l’univers féérique de celui de Bangkok.
Merci Guillaume pour cette photo qui reflète bien l'intimité de cette belle soirée… et pour tout le reste.
Tu penses sans doute au lieu de notre prochaine rencontre? Que dirais-tu de Vallée verte dans un salon bleu-thé.
Merci à vous deux:à toi chère Claire pour cette belle rencontre, et à toi cher Guillaume, ces retrouvailles étaient flamboyantes. Ce qui me touche toujours dans ces rencontres, me fascine même, c'est ce courant particulier et immédiat qui passe sans cette phase d'apprivoisement nécessaire pour ne pas se tromper; il n'y a que le coup de foudre qui échappe à cette loi. En vous écoutant tous les deux, moi la "grand-mère des bloggeuses" (= message codé…), une phrase me venait à l’esprit : "aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années". Vous êtes tous les deux de belles âmes. A très vite, j’espère !
8 commentaires:
Salut Francine,
J'ai le ventre encore bien plein de tout ce que nous avons dégusté pendant ces trois jours et pourtant les photos de tes deux derniers jours me font encore salivé !
Petite rectification: sauf erreur de ma part, le soba cha est une infusion de sarrasin grillé. Moi aussi j'adore, j'en bois tout l'été, infusé à froid.
A bientôt.
@ Katia: eh oui, ce séjour est allé crescendo jusqu'au bout! Effectivement, le soba cha est un "non thé", que j'aime beaucoup aussi. Bonne idée de linfuser à froid en été mais ce ne sera pas pour tout de suite... je suis frigorifiée depis que je suis rentrée, quelle horreur! Heureusement, il y a le thé et j'en ai ramené quelques-uns pour tenir le coup... Et le partager avec les Strasbourgeoises quand elles veulent!
Bonjour Francine,
Nous buvons aussi le sobacha ( "thé" de sarrasin grillé) chaud,je n'y avait pas encore pensé à l'infusé à froid pour l'été, s'il en reste d'y si là !, je le proposerai ainsi, celà changera du mugicha( " thé" de blé) le yokan aux pommes donne vraiment envie d'en manger:)
Merci de nous avoir fait partager toutes tes belles aventures théiné parisienne.
@ Cathy: merci pour ton message, la prochaine fois que je viendrai aux Saveurs de Yamada, c'est ce thé que je choisirai. Et je te confirme que le (ou la?) yokan aux pommes était une "tuerie"... Bonne soirée, biz
Salut Francine,
il y a tout juste 1 semaine j'étais en Chine ;-) Et j'en connais un qui est au Japon depuis une semaine aussi. Le temps passe vite.
S'agissant de la rectification, elle concernait non le terme de "thé" mais celui de "sésame", car tu as écrit dans ton billet que le sobacha était une infusion de sésame grillé.
Bon WE et bons thés!
@ Katia: merci pour cette correction, je n'avais pas percuté! Par contre ta 1e phrase me fascine: tu m'expliques comment tu fais pour avoir le don d'unigüité... Quantau veinard qui est au Japon, je le suis presque tous les jours! Bonne soirée, bons thés.
Eh oui, j'ai ce don: il me suffit d'un très bon restaurant, un livre, un film et je suis ailleurs !
@ Katia: évidemment, que n'y avais-je pensé... d'autant que je suis comme toi!
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