Le ciel bleu ne suffit pas à me
dérider mais j'ai une idée :
Thé, musique, méditation
face à ce Bouddha.
Entre colère et tristesse en portant le
chawan à mes lèvres, mais au fur et à mesure en savourant ce
nectar, les émotions négatives ont fait place au bien-être, MERCI
le thé, les visages qui y sont associés et tout ce qu'il me
procure...
Un passage sur ma terrasse, c'est derrière le massif
de rhododendrons qu'à eu lieu la chute.
Je préfère admirer le
ciel avant de rejoindre mon cocon.
La face bien-être du Bouddha
surplombe l'écrin dans lequel le reste du Yamato
Kabuse Sencha griffé
ThéÔdor.
J'ai envie d'en savoir plus sur ce Vieil
homme qui vendait du thé
même si je n'ai pas aimé du tout les premières pages de ce livre
(http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/09/undimanche-de-transition-reveiltardif.html
).
En lisant ce tout début de chapitre, je voyage du 18e, celui
du vieil homme, au 19e siècle, celui du poète qui a mal fini, pour
m'arrêter au 20e dans cette année que j'ai préféré de toutes mes
humanités, l'avant-dernière qu'on appelait alors Poésie parce que
tout le programme de français y était consacré, dont celle de
Gérard de Nerval, "El desdichado". Ce poème enfoui
depuis longtemps dans ma mémoire m'est revenu en partie, la première
strophe : "Je suis le Ténébreux, le Veuf, l'Inconsolé,
Ma seule Etoile est morte et mon luth (il manque un mot) Porte le
Soleil noir de la Mélancolie" (...) Et la dernière :
"J'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron , Modulant
tour à tour sur la lyre d'Orphée Les soupirs de la Sainte et les
cris de la Fée". J'aimais ce poète pour sa mélancolie, son
ésotérisme et ses références à la mythologie malgré (ou
peut-être grâce à) ses troubles mentaux, sans doutes en partie
responsables de son suicide. Mais finis les souvenirs et la
nostalgie, en poursuivant ma lecture, j'apprends que ce vieil homme,
un moine redevenu laïc, s'appelait Baisao mais aussi Ko Yugai, son
nom de lettré. Il est considéré comme le véritable fondateur de
l'art du thé en feuilles, le Senchado. Puis suivent à nouveau des
tas de dates, noms et événements, lecture fastidieuse, ce vieil
homme aurait mérité plus de simplicité mais passons. L'après-midi
m'a éloignée de la lecture et du thé pour pénétrer dans un
autre monde, celui des coups de tête .
Il faisait beau et
chaud, après avoir envoyé un SMS à ma filleule pour lui demander
ce qu'elle pensait de la nouvelle Twingo, (réponse : Super,
c'est une voiture de jeune...) je suis passé au garage et je l'ai
essayée... Et l'essayer, c'est l'adopter ! Pas celle-là
évidemment, trop rouge.
Mais bien une sœur de celle-là. C'est
le modèle Zen, couleur bleu pacifique. Je l'ai commandée pour le 14
mars exactement, ce jour-là mon ancêtre aura 13 ans, elle mérite
une belle retraite. Malgré son grand âge, elle ne m'a jamais causé
d'ennui, avais-je donc besoin d'en changer... Évidemment non, à mon
âge on n'a de toute manière plus aucun besoin. Mais encore des
tonnes d'envies, qui me maintiennent en vie. Je pense d'ailleurs que
quand je n'en aurai plus, ce sera la fin !
En attendant,
j'en ai quelques autres à me mettre sous la dent. Bref, ce samedi je
n'ai pas vu la Mer du Nord mais j'ai craqué pour le Pacifique...
Il tombe des cordes ce matin, et nous sommes encore en été,
que sera l'automne... Aujourd'hui, c'est la fête du raisin dans mon
village, la journée du patrimoine à Bruxelles, la marche pour le
climat (BRAVO Monica, tu t'es muoillée!) mais aussi la journée sans voiture, au programme donc rester
bien au chaud dans mon cocon et passer d'un rituel à l'autre.
Rituel-santé d'abord.
Rituel-bonheur ensuite avec ce fameux thé
du Jardin des cœurs heureux, le Tumsong
griffé
ThéÔdor.
Dehors, la pluie frappe avec insistance au carreau, en vain je n'ouvrirai pas. La
musique de Bach est plus mélodieuse et me parle bien plus.
Avant
d'aller petit-déjeuner avec mon mari, je prépare déjà le rituel
suivant... Avant les émotions gustatives, d'autres liées aux
ustensiles et aux beaux souvenirs : le bateau à thé me
rappelle ce petit coin de Taïwan à Paris, Zenzoo
thesaurus
aujourd'hui fermé, il reste le restaurant.
Le pot de justice,
la tasse à sentir et à boire viennent du Musée du thé à Mucha où
j'étais avec mon amie Ling-Ling, la généreuse donatrice de cette
musique illustrant des poèmes de la dynastie Tang. Et LA jarre qui
contient ce Pu Er 1980.
Toujours émue d'ouvrir le réceptacle du
bonheur, c'est le Xing
Fu
griffé Source
de Lumière.
Dans la théière préchauffée, les Feuilles dégagent déjà un
parfum à la fois terreux et sucré.
La saveur est la même,
douce et sucrée.
Les infusions se succèdent, les feuilles se
développent de plus en plus.
La liqueur de plus en plus ambrée,
donne à présent ce parfum si caractéristique des vieux Pu
Er de
qualité : le camphre.
Où cela va-t-il s'arrêter ?
Je ne sais mais le CD lui vient de se terminer.
C'est le
temps de la lecture d’un poème,
lui aussi consacré à cet
instrument aux sons si purs.
Malgré de nombreux passages, les
belles en redemandent encore.
Xing
Fu,
tu portes tellement bien ton nom...
Toutes ces infusions me
transportent au cœur de l'âme du thé, dans un état proche de
l'extase, je me retrouve dans ce breuvage, Xing
Fu,
LE BONHEUR. Et il va se prolonger.
Cet après-midi, il y a un
atelier dégustation chez Source
de Lumière mais
Bruxelles est bouclée, impossible donc de m'y rendre, mon cocon lui
est accessible et je choisis donc cet Élixir
de jeunesse éternelle
pour être en pensée avec Guang Yuan
et
ceux qui ont pu s'y rendre.
Ouverture de la jarre,
les
feuilles et l'écorce du pomelo déposées dans la théière
préchauffée dégagent déjà ce parfum caractéristique de
l'agrume.
En attendant d'y goûter...
Parfum, saveur et
souvenirs émus, encore:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/09/une-apres-midi-chez-source-de-lumiere.html
Et que dire de ce service, si ce n'est qu'il me rappelle
d'autres beaux souvenirs, et une belle amitié chère Cha Hua
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/08/de-linfluence-de-la-lune-dobjets.html
. Les belles se plaisent tant dans ce service.
Bruch a
accompagné les premières infusions, il s'est tu maintenant, je
reprends ces Chants du Thé si joliment illustrés.
Ces mots qui
chantent accompagnent
cette dégustation qui fait tant de bien à
l'âme.
Et ce n'est pas encore terminé.
Après ce énième
passage, la saveur devient moins fruitée, plus boisée.
Le soleil fait
maintenant son apparition,
je quitte donc mon cocon pour aller
m'imprégner de cette belle lumière. Mes neurones se sont
revitalisés grâce à l'Astre du jour, très parcimonieux pourtant.
Retour vers l'infusion de L'élixir
de
Jeunesse
éternelle.
En admirant ces Belles qui ont tout donné, je me dis que si ce
week-end a été contrarié, il y eut de belles compensations. La Vie
est pleine de surprises et de vrais bonheurs !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire