dimanche 21 septembre 2014

Un week-end contrarié mais qui finit en beauté !

Je me suis levée d'humeur maussade ce matin. J'aurais dû partir à la costa Belga pour m'imprégner d'iode et de l'énergie de la mer du Nord. J'en rêvais mais un petit fossé du jardin dans lequel est tombé un imprudent y a mis fin.
Le ciel bleu ne suffit pas à me dérider mais j'ai une idée :
Thé, musique, méditation face à ce Bouddha.
Entre colère et tristesse en portant le chawan à mes lèvres, mais au fur et à mesure en savourant ce nectar, les émotions négatives ont fait place au bien-être, MERCI le thé, les visages qui y sont associés et tout ce qu'il me procure...
Un passage sur ma terrasse, c'est derrière le massif de rhododendrons qu'à eu lieu la chute.
Je préfère admirer le ciel avant de rejoindre mon cocon.
La face bien-être du Bouddha surplombe l'écrin dans lequel le reste du Yamato Kabuse Sencha griffé ThéÔdor.
J'ai envie d'en savoir plus sur ce Vieil homme qui vendait du thé même si je n'ai pas aimé du tout les premières pages de ce livre (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/09/undimanche-de-transition-reveiltardif.html ).
En lisant ce tout début de chapitre, je voyage du 18e, celui du vieil homme, au 19e siècle, celui du poète qui a mal fini, pour m'arrêter au 20e dans cette année que j'ai préféré de toutes mes humanités, l'avant-dernière qu'on appelait alors Poésie parce que tout le programme de français y était consacré, dont celle de Gérard de Nerval, "El desdichado". Ce poème enfoui depuis longtemps dans ma mémoire m'est revenu en partie, la première strophe : "Je suis le Ténébreux, le Veuf, l'Inconsolé, Ma seule Etoile est morte et mon luth (il manque un mot) Porte le Soleil noir de la Mélancolie" (...) Et la dernière : "J'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron , Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée". J'aimais ce poète pour sa mélancolie, son ésotérisme et ses références à la mythologie malgré (ou peut-être grâce à) ses troubles mentaux, sans doutes en partie responsables de son suicide. Mais finis les souvenirs et la nostalgie, en poursuivant ma lecture, j'apprends que ce vieil homme, un moine redevenu laïc, s'appelait Baisao mais aussi Ko Yugai, son nom de lettré. Il est considéré comme le véritable fondateur de l'art du thé en feuilles, le Senchado. Puis suivent à nouveau des tas de dates, noms et événements, lecture fastidieuse, ce vieil homme aurait mérité plus de simplicité mais passons. L'après-midi m'a éloignée de la lecture et du thé pour pénétrer dans un autre monde, celui des coups de tête .
Il faisait beau et chaud, après avoir envoyé un SMS à ma filleule pour lui demander ce qu'elle pensait de la nouvelle Twingo, (réponse : Super, c'est une voiture de jeune...) je suis passé au garage et je l'ai essayée... Et l'essayer, c'est l'adopter ! Pas celle-là évidemment, trop rouge.
Mais bien une sœur de celle-là. C'est le modèle Zen, couleur bleu pacifique. Je l'ai commandée pour le 14 mars exactement, ce jour-là mon ancêtre aura 13 ans, elle mérite une belle retraite. Malgré son grand âge, elle ne m'a jamais causé d'ennui, avais-je donc besoin d'en changer... Évidemment non, à mon âge on n'a de toute manière plus aucun besoin. Mais encore des tonnes d'envies, qui me maintiennent en vie. Je pense d'ailleurs que quand je n'en aurai plus, ce sera la fin !
En attendant, j'en ai quelques autres à me mettre sous la dent. Bref, ce samedi je n'ai pas vu la Mer du Nord mais j'ai craqué pour le Pacifique...
Il tombe des cordes ce matin, et nous sommes encore en été, que sera l'automne... Aujourd'hui, c'est la fête du raisin dans mon village, la journée du patrimoine à Bruxelles, la marche pour le climat (BRAVO Monica, tu t'es muoillée!) mais aussi la journée sans voiture, au programme donc rester bien au chaud dans mon cocon et passer d'un rituel à l'autre.
Rituel-santé d'abord.
Rituel-bonheur ensuite avec ce fameux thé du Jardin des cœurs heureux, le Tumsong griffé ThéÔdor.
Dehors, la pluie frappe avec insistance au carreau, en vain je n'ouvrirai pas. La musique de Bach est plus mélodieuse et me parle bien plus.
Avant d'aller petit-déjeuner avec mon mari, je prépare déjà le rituel suivant... Avant les émotions gustatives, d'autres liées aux ustensiles et aux beaux souvenirs : le bateau à thé me rappelle ce petit coin de Taïwan à Paris, Zenzoo thesaurus aujourd'hui fermé, il reste le restaurant.
Le pot de justice, la tasse à sentir et à boire viennent du Musée du thé à Mucha où j'étais avec mon amie Ling-Ling, la généreuse donatrice de cette musique illustrant des poèmes de la dynastie Tang. Et LA jarre qui contient ce Pu Er 1980.
Toujours émue d'ouvrir le réceptacle du bonheur, c'est le Xing Fu griffé Source de Lumière.
Dans la théière préchauffée, les Feuilles dégagent déjà un parfum à la fois terreux et sucré.
La saveur est la même, douce et sucrée.
Les infusions se succèdent, les feuilles se développent de plus en plus.
La liqueur de plus en plus ambrée, donne à présent ce parfum si caractéristique des vieux Pu Er de qualité : le camphre.
Où cela va-t-il s'arrêter ?
Je ne sais mais le CD lui vient de se terminer.
C'est le temps de la lecture d’un poème,
lui aussi consacré à cet instrument aux sons si purs.
Malgré de nombreux passages, les belles en redemandent encore.
Xing Fu, tu portes tellement bien ton nom...
Toutes ces infusions me transportent au cœur de l'âme du thé, dans un état proche de l'extase, je me retrouve dans ce breuvage, Xing Fu, LE BONHEUR. Et il va se prolonger.
Cet après-midi, il y a un atelier dégustation chez Source de Lumière mais Bruxelles est bouclée, impossible donc de m'y rendre, mon cocon lui est accessible et je choisis donc cet Élixir de jeunesse éternelle pour être en pensée avec Guang Yuan et ceux qui ont pu s'y rendre.
Ouverture de la jarre,
les feuilles et l'écorce du pomelo déposées dans la théière préchauffée dégagent déjà ce parfum caractéristique de l'agrume.
En attendant d'y goûter...
Et que dire de ce service, si ce n'est qu'il me rappelle d'autres beaux souvenirs, et une belle amitié chère Cha Hua http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/08/de-linfluence-de-la-lune-dobjets.html . Les belles se plaisent tant dans ce service.
Bruch a accompagné les premières infusions, il s'est tu maintenant, je reprends ces Chants du Thé si joliment illustrés.
Ces mots qui chantent accompagnent
cette dégustation qui fait tant de bien à l'âme.
Et ce n'est pas encore terminé.
Après ce énième passage, la saveur devient moins fruitée, plus boisée.
Le soleil fait maintenant son apparition,
je quitte donc mon cocon pour aller m'imprégner de cette belle lumière. Mes neurones se sont revitalisés grâce à l'Astre du jour, très parcimonieux pourtant.
Retour vers l'infusion de L'élixir de Jeunesse éternelle.
En admirant ces Belles qui ont tout donné, je me dis que si ce week-end a été contrarié, il y eut de belles compensations. La Vie est pleine de surprises et de vrais bonheurs !

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