samedi 15 novembre 2008

Dégustation comparée de 3 grands Senchas

Dans la 2e partie de cette dégustation, 3 Senchas de première récolte nous ont été présentés : un thé de Hoshino et 2 thés de Kurogi, dont un bio. J’ai particulièrement apprécié cette partie-ci de la dégustation, les 3 Senchas ont été préparés simultanément (3 g pour 10 cl d'eau à 70° pendant +/- 1 minute), ce qui a permis des comparaisons plus pointues. Quand on a l'habitude, il est inutile de se servir d'une minuterie, l'infusion est prête quand les feuilles commencent à se dérouler... Mais j'aime ce cérémonial de préparation avant l'extase, je m'en tiendrai donc à lui...
Une fois encore je suis admirative, véritablement séduite par Masanari Higashi, ses gestes lents, précis et sa voix douce que j’envie moi l’excitée, la passionaria du thé comme m’a un jour appelée une copine (et je ne suis pas certaine que c’était réellement un compliment…)
Bien que subtiles, les différences étaient bien là, le premier plus "violent", les 2 autres plus nuancés, ce serait à refaire que je commencerais par les 2 derniers, mais c'est une affaire de goût personnel ici aussi.
Avant de gouter ces thés nous avons tous bu les paroles de ce "missionnaire" si particulier, nous l'écoutions religieusement, il n'avait aucun besoin de nous convertir....
Beaucoup de choses ont été échangées et notamment à propos de cette 5e saveur l’umami (que l’on peut traduire par savoureux) et dont un des convives a parlé si joliment comme "enveloppant le palais". Personnellement si les 4 autres ne me posent aucun problème, cette 5e ne me parle pas (encore), j’ai retenu qu’elle apparait surtout à la première infusion, après, l’amertume, une certaine astringence prennent la relève. J’étais tellement bien que je n’éprouvais pas du tout l’envie de mettre des mots sur ce que je savourais, les émotions gustatives me remplissaient en me procurant un état de plénitude, ces moments bénis où tout semble possible, plus rien n’existe que le moment… Cet Ici et Maintenant où la phrase de T'ien Yi-Heng prend pour moi tout son sens: " On boit le thé pour oublier le bruit du monde", non pas comme une fuite ou un repli sur soi mais bien pour se recentrer , comme un resourcement dans le silence. Un silence plein de l'essentiel. C’est ce que je vous souhaite.

4 commentaires:

VanessaV a dit…

Xavier NEGIAR du ChaJin indiquait que l'umami est un peu ce que tu as comme saveur avec du fenouil par exemple... moi j'ai hâte de le constater en bouche et je vais faire l'expérience avec du glutamate de sodium.

Francine a dit…

Je t'avoue que je n'ai pas été très attentive à ce sujet, j'étais déjà au nirvana sans cela, il me semble qu'on a parlé de sauce soja mais je me renseignerai!

Baptiste a dit…

Je sais que ce billet est assez ancien mais je vais quand même parler de mon expérience personnelle concernant l'umami, si ça peut vous aider.

J'ai commencé à boire du thé il y a seulement quelques semaines, seulement des thés japonais car j'ai une passion envers ce pays (comme de plus en plus de jeunes de mon age :p) ; mais j'ai été très bien renseigné sur les méthodes de préparation, j'aime "bien" faire les choses... Or dès mon premier sencha j'ai senti ce goût qu'on appelle l'umami, ce qui est très rare (parait-il) pour un Occidental, chanceux que je suis.

Sur le coup je ne savais pas ce que c'était, à vrai dire je pensais juste que c'était un arrière-goût un peu amer et que je faisais une réaction bizarre car ça englobait vraiment toute la bouche, comme si les parois des joues et des gencives étaient tapissées de ce goût, comme avec un plat trop épicé quoi... Mais après quelques jours, ça m'a rappelé certains plats que je mangeais au japon (séjour d'un mois seulement), et notament certains contenant de l'algue.

Et finalement des connaisseurs m'ont dit que l'umami était exactement ça, sorte de goût d'algue qui prend toute la bouche et qu'on confond souvent avec l'amertume. D'ailleurs pour la petite histoire l'umami a bien été découvert à partir d'une algue, dont j'ai oublié le nom... J'ai enfin eu la certitude que c'était bien l'umami lorsque j'ai commencé à goûter différents thé où ce goût est supposé moins présent, notamment le houjicha.

Dans mon cas l'umami met assez longtemps à apparaitre mais reste vraiment longtemps en bouche, jusqu'à une heure sans exagérer, en étant très présent. Ca surprend vraiment les gens donc je ne pense pas que ce soit "à cause" du thé, en fait je dois avoir une particularité qui fait que je ressens ce goût plus longtemps que d'autres personnes, après tout je l'ai senti dès ma première gorgée...

Ce qui me fait dire que ça ne vient pas du thé c'est que même en mangeant un gâteau très sucré, l'umami fini par revenir, comme si mes papilles ou mon cerveau (ou je ne sais quoi, je ne sais pas comment fonctionne le goût) le gardait en mémoire. C'est bien et pas bien à la fois, bien car j'aime ce goût, pas bien car du coup je peux difficilement boire du thé en soirée, dormir avec un goût d'algue (en quelque sorte) n'est pas très agréable. Peut-être qu'avec l'habitude de boire du thé cette "curiosité" que j'ai disparaitra.

Voilà, désolé pour le long commentaire :)

Francine a dit…

En cherchant tout autre chose, je suis retombée sur le commentaire passionnant de Baptiste, c'est exactement ce que j'aime: pas un cours magistral décérébré mais la relation d'une expérience personnelle!