dimanche 25 juillet 2010

Thé, amitié, lecture

Cela fait près d’un mois que, chez Cha Yuan, j’ai craqué pour le contenu de cette longue boîte japonaise. C’est aujourd’hui seulement que je baptise son contenu. Ces 5 bols sont exactement dans les tons de mon salon. Malheureusement, rien n’est parfait dans ce bas monde… je suis toujours à la recherche d’une kyusu dans les mêmes tons. Mais je ne désespère pas, j’ai bien mis des années à trouver le bateau à thé de mes rêves ! J’ai donc choisi une théière en verre, et un Shizuoka (mais je n'en suis plus certaine) parce que je préfère l'appeler le thé de Cathy, bien à l’abri dans sa jolie boîte, cadeau de ma Cerise préférée… Je bois à vous en pensant à ces beaux gestes d'amitié.Après avoir baptisé, rincé et rangé 4 bols, j’ai gardé le 5e pour accompagner ma lecture. Comme chaque fois, j’ai ouvert le livre au hasard. J’ai été assez troublée de tomber sur ce texte qui me correspond assez bien. Dans mon adolescence, je les dévorais en les épluchant. Et, amoureuse de ma langue, dès qu’un mot m’était inconnu je sautais sur le dictionnaire. J’ai rempli des cahiers avec des passages qui m’avaient touchée. Aujourd’hui, d’abord, je lis beaucoup moins et moins en profondeur, sauf pour les livres qui me touchent plus particulièrement. Le poète appelle cela la décrépitude…, pourquoi pas? J’espère seulement ne jamais être atteinte que de celle-là.

samedi 24 juillet 2010

Jour pour jour cette fois!

Samedi dernier, nous étions à l’Essence du thé où Olivier Leclerc nous a offert un festival de thés japonais qui a ébloui ma filleule. Elle faisait plaisir à voir ! J’y suis retournée l’après-midi seule pour vivre les sens du thé. J’ai aussi eu l’agréable surprise de recevoir un joli sac, cadeau de l’autre Olivier, absent ce jour-là. Lundi, bien au calme dans mon salon bleu-thé, très émue, j'ai déballé ce cadeau... Dès l'ouverture de a boîte, j'ai été éblouie par les parfums très fleuris de ce bel inconnu (je n'ai jamais entendu parler de ce jardin, nommé Phoobsering). Je l'ai infusé dans un autre cadeau (du même bienfaiteur) et cette saveur à la fois douce et piquante, d'une incroyable fraîcheur m'a réconciliée avec les Darjeeling primeurs que je trouve en général trop astringents. Sans sa couleur, il m'a rappelé la saveur fraîche du Bai Mu Tan. Il est pour moi d’autant plus précieux, qu’il a la saveur très douce d’un beau geste d’amitié. Il fut aussi le thé de la consolation… Aujourd’hui, je l’infuse en théière, et cette fois j’en sais plus. Voilà ce qu’Olivier m’a appris : "Situé au Nord de la ville de Darjeeling, entouré de voisins très fréquentables ( Badamtam, North tukvar, Puttabong Tukvar, Soom et Sington), Phoobsering est un petit jardin, BIO, de haute qualité…et parfois inaccessible, en raison de la " gourmandise" de son propriétaire ; j’ai été séduit pas ce first flush ( DJ1 !!!, le premier de l’année, donc), qui symbolise pour moi les caractéristiques les plus agréables d’un first flush…et permet justement par ses côtés soyeux, fleuris, très légèrement épicés et sans la moindre agressivité ni astringence de réconcilier les amoureux du thé avec cette origine souvent mise à mal… Bonne dégustation !". Je m’apprêtais à relire ce beau livre, j’ai hâte de pouvoir cuisiner à nouveau, et les recettes, au thé évidemment, sont vraiment alléchantes. J’avais été tellement séduite que je les ai choisies pour le réveillon d’il y a 4 ou 5 ans. Homard dans un bouillon thaï, chantilly au thé vert (p. 142). Saint-Jacques panées au Lapsang Souchong, rattes du Touquet en salade (p. 162). (5) Je les ai accompagnés de "salade toute verte au thé Matcha" (p. 154). Et le dessert, un tiramisu d’Earl Grey (p. 172) que j’ai accompagné d’une boule de glace au Matcha et une à l’Earl Grey. Je vous les recommande, c’est très fin et sans grande difficulté technique. Une agréable visite a interrompu ma lecture. Après avoir longtemps humé et goûté ce breuvage, il lui a trouvé un goût… d’iode, no comment ! Quant à moi, je lui ai trouvé une saveur plus sucrée, qu’infusé en tasse de dégustation. Et aussi de biscuit au beurre. Délicieux, merci Olivier.

jeudi 22 juillet 2010

D'un vendredi à l'autre...

Comme le temps passe vite… Et même si on n’est encore que jeudi, j’ai eu envie de me remémorer ces moments magiques en refaisant le chemin parcouru il y a une semaine. Première étape Endora où j’ai acheté un Sencha chinois par curiosité malgré ma passion (assez récente) pour le Sencha japonais. Après tout, les Japonais ont découvert le thé en Chine. Mais j’avais plutôt besoin aujourd’hui de rester en pays de connaissance pour garder cette sérénité retrouvée après quelques jours plus douloureux. Mais là, le choc ! Du Gyokuro, certes, mais chinois … Je le goûterai un jour, mais pas maintenant et pas seule. Peut-être serons-nous surpris, mais dans quel sens ???
J’ai rangé les sachets et rejoins la rue Chabanais pour me réfugier chez Zen Zoo. C’est là que j’ai trouvé ce bateau à thé que je cherchais depuis longtemps, j’en ai vu beaucoup, je savais exactement ce que je ne voulais pas, mais je savais aussi que je trouverais un jour. Il est arrivé, le coup de cœur absolu, avec le commentaire de ma filleule, ici aussi très bref (elle avait compris) : "aïe³, marraine." Comme la photo ne le montre pas, il est couleur céladon très pâle. Il sera bientôt baptisé, mais comme je suis toujours unijambiste du bras, je préfère attendre. J’ai aussi craqué pour un Pi Lo Chun "Zen Zoo". Je me suis rappelé celui que ma chère Ling-Ling m’avait rapporté de son pays, celui-ci vient de là aussi, je n’ai donc pas hésité. Dès l’ouverture du sachet des arômes très végétaux ont embaumé mon salon bleu-thé. J’ai chauffé le zhong pendant que je prélevais ces feuilles si odorantes, comme autant de promesses d’émotions gustatives. Dommage que je ne puisse pas partager ce "parfum qui se boit".Attendant d’autres infusions, les belles se reposent, mais pas pour longtemps. Encore 2 infusions et les voilà prêtes à retourner nourrir la terre. En admirant ce dahlia, comme d’ailleurs en buvant chaque gorgée, j’ai pensé à ma famille du thé dont les messages sont gravés dans mon cœur. Et à toi aussi bien sûr ma Puce, c'est grâce à toi que j'ai pu faire ce voyage... A l’émotion gustative intense s’en est mêlée une autre, et c’est à vous que je la dois, merci. Je répondrai à chaque courriel, c’est promis mais donnez-moi seulement un peu de temps. C’est à regret que je quitte "la rue Zen Zoo"… mais je reviendrai c’est sûr. Comme je ne sais toujours pas cuisiner, mon mari m’emmène au Shangri-La du lac, ce n’est pas taïwanais, c’est chinois (de Hong-Kong), la cuisine est bonne, mais pas le thé…

dimanche 18 juillet 2010

Suite et fin de ce week-end de tous les superlatifs

Véronique avait souhaité aller chez Mariages, le seul endroit dont elle avait entendu parler, c’est là aussi qu’a débuté ma passion il y a bien longtemps déjà… je ne renie pas mes premières amours même si depuis j’ai découvert un monde plus authentique, moins commercial. Après sa courte visite au musée, nous voilà installées au premier étage et là, premier fou rire :la taille des verres de thé glacé par rapport au verre normal de jus d’orange. Une question se pose : boire à la paille ? Ou normalement ? Mais ici, attention à l'étranglement!Elle s’amuse à prendre quelques détails de ce qui se trouve déjà sur la table. Je suis priée de participer à la mise en scène… Les plats choisis, pour moi un brunch classique. Pour elle, une snob salade. Tout cela émaillé de rires, discrets vu le lieu et ce ne fut pas toujours facile… Et la surprise du jour, elle m’a offert ce dernier repas, et je n’ai rien eu à dire ! Merci ma Puce. Bilan +++ de ce week-end entièrement dédié au thé. Mais la vie est pleine de contrastes: le retour fut plus difficile. Arrivées à la gare du Nord, j’apprends le décès ce matin de ma maman… Et là aussi, ma filleule s’est montrée à la hauteur, j’ai été vraiment touchée. Nous étions attendues à Bruxelles par mon mari et mon neveu. Nous sommes allés nous recueillir un moment sur celle qui a consacré sa vie aux autres sans jamais penser à elle, je l’ai trouvée apaisée, détendue, oserai-je parler de la beauté de la mort ? C’est ce que j’ai ressenti en tous cas. Grande croyante, j’espère qu’elle est maintenant dans ce paradis auquel elle croyait. Merci pour tout, maman…

samedi 17 juillet 2010

"Un truc avec PARADIS"

Les guillemets du titre indiquent qu’il s’agit d’une citation, celle de ma filleule à qui je demandais ce qu’elle mettrait… Je l'ai connue plus créative... mais c'est quand même bien résumé!Mais commençons par le commencement, le petit-déjeuner pris à l’hôtel. Puis notre première étape. Et avant même d’entrer, Véronique était déjà toute frétillante, elle n’avait encore rien vu ! Nous sommes accueillies par Olivier Leclerc qui nous propose un festival de saveurs. Dans ses œuvres, Olivier et le Matcha. Et les petites gâteries qui l’accompagnent. Olivier et le Sencha.Le festival continue avec le Genmaïcha. Viennent ensuite le Seigneur Gyokuro et le Hojicha, Véro est aux anges, et moi aussi bien sûr. Comme elle ne se tient plus, je lui propose d’aller visiter le sous-sol. L’espace réservé au Chanoyou, et l’espace bien-être, le domaine de Claudine. Celle-ci nous explique en quoi cela consiste. Je n’ai pu résister à la tentation et décide alors de revenir en fin d’après-midi. Eh oui, tout arrive… mais c'est bon pour une fois hein Puce!Le festival se termine par un Oolong de Darjeeling, très fleuri. Il est temps maintenant de quitter ce lieu magique pour un autre. Nous reprenons donc le métro et là, l’impensable : la porte s’est refermée sur mon bras, la fulgurence de la douleur à fait jaillir des larmes, c’est à moitié groggy et soutenue par ma Puce que j’arrive accueillie chaleureusement par le cher Vivien. Le plaisir que je lis dans les yeux de ma chère filleule me réconforte un peu, mais le mal reste trop présent. Je souris pourtant en la voyant heureuse. Je la laisse immortaliser ce lieu. Elle y reviendra, j’en suis certaine. Nous devions nous quitter ici, elle avait rendez-vous avec une amie mais elle a refusé de me laisser seule reprendre le métro et m’a raccompagnée jusqu’à Saint-Placide avant de refaire le chemin inverse ! Il paraît que j’avais "une sale tête". Je me demandais d’ailleurs si je n’allais pas renoncer à ces soins. Claudine m’a proposé d’essayer quand même et c’est avec une certaine appréhension que j’ai accepté. Les premiers moments ont été difficiles, j’étais tendue et j’avais peur. En même temps, je me disais que cela ne pouvait pas être pire. C’est alors que le "miracle" s’est produit. Non je n’exagère pas, j’ai découvert la Fée Claudine. Combien de temps suis-je restée dans cet état ? 5 minutes ? Une heure ? L’éternité ? Je ne sais, le temps n’existait pas, je vivais intensément le moment. Des pensées très douces m’envahissaient, je pensais à ma famille du thé, j’aurais voulu qu’ils partagent cela. Le mal lancinant avait pas disparu mais ce qui restait était maintenant très loin, je me suis dis que si je devais mourir aujourd’hui, j’avais eu une idée des paradis… (Et pourtant, je n’y crois pas, je préfère vivre intensément la vie présente avant de redevenir une poussière d’étoile). Après l’essence du thé, les sens du thé ; merci chère Fée pour ces moments magiques. En remontant une surprise m’attendait mais j’en parlerai quand j’aurais déballé ce cadeau, merci déjà au généreux donateur qui se reconnaîtra… Pour terminer ce "soin" , un thé. Et (évidemment) pas n’importe lequel ! En le dégustant, je pense à "mon" club, encore le rappel de moments intenses à Nantes, Paris, Strasbourg, Bruxelles, j’espère un jour pouvoir assister à cette superbe initiative. Les feuilles superbes me transportent dans ce jardin où j’imagine d’autres doigts de fée. Je me laisse tenter par ces scones, la clotted cream et la gelée de groseille accompagné d’un thé glacé que je reconnais immédiatement, c’est celui qui était servi chez l’Artisan de saveurs, grosse émotion, merci Patrick, c’est avec bonheur que j’ai retrouvé Niel qui perpétue ces émotions gustatives ici. Maintenant, je savoure mon bonheur en espérant avoir traduit le plus fidèlement possible ces moments indicibles… Il me reste à digérer ces émotions, et je repense à cette jolie phrase inscrite sur le sac de Zen Zoo: " Autour d'une tasse de thé, savourez les douceurs de la vie"...