Malgré un air très humide et de la brume, il fait doux ce matin.
Je continue à me remémorer des moments forts de mon séjour parisien, ici le Honyama Sakurakaori de Yasu Kakegawa.
Les feuilles sèches sont assez foncées mais je ne parviens pas à
identifier le parfum qui s’en dégage.
Comme conseillé, infusion de 90
secondes à 60°. Je suis impatiente de le redécouvrir. Mais là, déception, je
suis étonnée par cette saveur assez fade, je n’en reconnais pas le goût
légèrement fruité de celui que j’avais goûté dimanche passé.
Je l’infuse à
nouveau, je compte lire le catalogue de l’exposition en le savourant.
Mais
là, grosse déception, c’est une amertume désagréable qui s’en dégage à présent !
A tel point que je doute que ce soit le même thé et je ne peux comparer, je n’avais
pu faire de photos… Je ne parle jamais d’argent, mais ici cela passe mal, j’ai
payé 18€50 pour 50g de ce thé, ce n’est donc pas un thé basique… Tel qu’il est
là, il est juste bon pour mélanger à l’eau de cuisson du riz...
Je me
console en feuilletant ce petit catalogue où je retrouve avec stupeur page 9
les mêmes âneries concernant le thé vert et le thé rouge… Je préfère admirer
cette tonne de thé compressé créé par Ai Weiwei, qui a voulu par son œuvre montrer
l’importance du thé dans le monde d’aujourd’hui.
Chaque époque de l’histoire
de ces feuilles mythiques est illustrée par l’un ou l’autre objet typique, ici
pour le thé bouilli, un moulin à moudre le thé. Si je suis un peu déçue par le
peu d’objets figurant dans ce petit catalogue, j’y retrouve cependant quelques
objets qui ont provoqué chez moi des émotions esthétiques intenses, "objets inanimés...".
Mais celui qui m’a le plus bouleversée est ce chawan du XXVIIème siècle,
restauré à la laque d’or, je me suis sentie transportée dans l’atelier de l’artiste
en imaginant ceux qui ont porté leurs lèvres à ce bol qui a traversé les
siècles pour témoigner du raffinement d’une époque.
J’ignorais jusqu'ici que le chaïre
pouvait être en grès.
Je reste dubitative devant ce "Samovar
Angleterre, XVIIème siècle. Tôle peinte (…)", il ne correspond pas à la
description de la page précédente : "(…), avec son foyer, sa réserve d’eau munie d’un robinet et sa théière couronnant l’édifice et destinée à toute heure du jour à
faire bouillir un thé fort que l’on allonge d’eau." Ce petit catalogue est plus destiné à celles et ceux, débutants qui
veulent se familiariser avec la belle histoire de ces feuilles.
Cet
après-midi, malgré un temps très doux, 12°, il fait toujours aussi brumeux, je
renonce donc à m’aérer en faisant le tour du jardin, je préfère mon cocon
douillet. Et ses trésors.
Je n’aurais jamais acheté de thé blanc de Terre de Chine en hiver, c'est pour moi typiquement un thé d'été mais j’ai
repéré une recette de dessert dans la bible de Lydia…. Ce sera pour très bientôt.
Les parois du sachet sont recouvertes de cette "poussière" si typique,
il y a des bourgeons là-dedans. Si ce n’est leur couleur trop verte, les grandes
feuilles de ce Bai Mu Dan ressemblent
plus à du Yin Zhen
Je les infuse dans une théière de 50 cl, 7 g à 70°
pendant 5 minutes.
La liqueur, d’un beau jaune très pâle, est d’une
incroyable douceur, dégage des arômes subtils de fruit mais aussi de fleurs.
Après ce premier passage, les feuilles ne se sont pas encore toutes ouvertes.
La deuxième infusion est légèrement plus prononcée en saveur et la couleur est
plus soutenue.
Je tente une troisième infusion plus longue (6 minutes). Si
la couleur reste à peu près la même, c’est à présent des notes de fruits secs
qui se dégagent, entre noisette te châtaigne.
Les
feuilles, très tendres, ont maintenant tout donné.
J’ai bu ce délicieux nectar à la santé de ma petite-fille Elisa dont c’est aujourd’hui le 20e anniversaire...
J'espère que tu quitteras un peu tes syllabus pour qu'on puisse fêter cela, ma Lili.