lundi 24 juin 2019

Que dire et surtout comment ?

Après un premier week-end flamboyant, les choses ont commencé à se gâter : inquiétude pour la santé de mon mari et ce stress intense que je ne peux contrôler malgré les dérivatifs qui me font tant de bien pourtant : thé, musique, lecture, jardinage… 
Et une visite, trop rare, 
celle d'un petit cycliste venu de Bruxelles à vélo avec son papa tandis que sa maman suivait en voiture. 
Toujours aussi facétieux, le petit monstre... adoré, 
il mange ses kroepoeks en trempant ses doigts dans le verre de bière de sa maman et trouve cela très drôle, son grand-père beaucoup moins... C'est là que j'ai vu qu'il n'était vraiment pas bien. Les jours qui ont suivi ont été chaotiques : pluies violentes, grand vent, j'ai adoré craignant quand même pour les pivoines et les delphiniums. Je n'avais pas tort, plus aucun delphinium, 
les pivoines ont résisté mais j'ai constaté avec horreur que sur les 12 plants, 
il n'y avait que 2 boutons ; après les rhododendrons, les pivoines, mes fleurs préférées à cette époque, que se passe-t-il ? 
Deux jours plus tard, elles étaient en fleur 
mais j'ai constaté avec horreur que les feuilles étaient maculées de taches noires, je n'ai aucune idée de ce que cela peut être mais cela ne me dit rien qui vaille... Cela c'est pour le jardin, cela m'a mis un coup au moral et ça ne s'est pas arrangé, je me suis payé une intoxication alimentaire qui a duré, plus rien ne passait même pas le thé, après 3 jours j'ai réessayé mais cela ne m'a pas réussi, je suis au régime eau depuis, pour combien de temps ? Last but not least, un coffret contenant un merveilleux petit service japonais, cadeau de mon amie Chantal, que je venais d'ouvrir m'a échappé des mains, il ne reste que des morceaux ! Et là, j'ai craqué, j'avais l'impression d'être rentrée dans un tunnel sans fin dont je ne ressortirais plus... Plus envie de rien, je me sentais au bout du rouleau avec l'horrible impression que tout m'échappe, que je ne contrôle plus rien. 
Même le ciel s'y mettait, une pluie diluvienne s'est abattue sur le jardin détrempé, j'ai assisté, impuissante, à la fin des deux pivoines. 
J'ai devancé la limace 
pour sauver cette si belle fleur en la cueillant ainsi que l'autre. 
Et le ciel a enfin retrouvé les couleurs que j'aime, 
c'est bon signe à la veille de l'équinoxe d'été. J'ai repris espoir. 
Un beau ciel uniformément bleu, sans aucun nuage avec seulement la lune venue saluer le jour le plus long. 
Il fait très doux, les oiseaux s'en donnent à coeur joie et moi je profite pleinement de l'instant. 
Dans mon cocon retrouvé, je vais savourer mon premier thé depuis trop longtemps... Joie d'un rituel retrouvé. 
Chaque gorgée de ce doux Daehsan nokcha pénètre en moi comme autant de forces de vie. Retour dans le monde des saveurs et des émotions gustatives, mon âme exulte enfin, je veux que cela dure, il faut pour cela que je retrouve mes forces physiques morales, être plus à l'écoute des signaux de danger, les apprivoiser pour accepter mes limites, ce ne sera pas le plus facile pour la tout ou rien que je suis... Une phrase me revient : Non pas ne rien faire, ni laisser faire, mais plutôt ne rien forcer. En un mot savoir faire juste ce qu'il faut pour que les choses se fassent d'elles-mêmes. Je l'ai copiée dans un de mes carnets de lecture mais je ne me souviens plus d'où elle est extraite mais les cinq points d'exclamation que j'avais ajoutés en disent long sur ce que j'en pensais alors… 
Ciel gris souris pour l'après-midi de ce jour le plus long, lecture et musique mais sans thé, mon estomac n'a pas supporté celui de ce matin, patience donc... Moments intenses : La musique donne une âme à nos coeurs et la lecture des ailes à la pensée. En allant me coucher, je suis inquiète, pourquoi je ne supporte pas ma drogue, je n'ai pourtant pas abusé aujourd'hui, je suis même très loin de mes doses quotidiennes ! Sommeil perturbé malgré ma grande fatigue. Les pluies intenses de ces derniers jours ont transformé la pelouse en savane, j'avoue que j'aime assez, je n'ai jamais apprécié les pelouses domestiquées au point qu'elles paraissent artificielles, mon mari par contre... Il va donc être content, tout va rentrer dans l'ordre, le sien du moins ! 
Petit-déjeuner en compagnie de l'écureuil-oiseau définitivement adopté par la gente ailée. 
Bleu pâle et blanc au ciel, 
sur terre les herbes folles ne résisteront pas longtemps, MERCI ma Puce, le parfum des herbes folles coupées me donnent envie d'un Sencha je l'ai savouré seule, ma filleule est comme moi, quand elle travaille elle ne fait rien d'autre... Trois longues heures plus tard, le gros est fait, restent le fignolage, ce sera pour demain. J'en suis restée à un thé, même constat qu'hier : mon estomac fait de la résistance... Et même nuit perturbée du coup. 
Ce dimanche sera particulier, c'est la dernière fois que je verrai mon petit Dragon... avant le mois de septembre, ils partent en vacances à Taiwan et en Thaïlande toutes les vacances d'été, ce sera très long pour moi, beaucoup plus court pour petit Georges, très excité de retourner dans la Belle Île... Toujours les mêmes rituels, loin d'être lassants me mettent en joie dès que j'ouvre les yeux : admirer cette nature généreuse et apaisante sous un ciel bleu tout doux d'abord. Puis dans mon cocon, choisir un thé, ce sera un "vieux" Long Jing 2018, et une théière qui accueillera les feuilles, faire chauffer l'eau qui les réveillera 
et enfin savourer ce nectar au son d'une musique seychelloise, tous sens en éveil. Mon esprit vagabonde dans ces îles luxuriantes où la nature est vénérée. Et que dire de cet océan indien, Homme libre, toujours tu chériras la mer. Merci Baudelaire... Magnifique journée que j'ai voulu relater en commençant par transférer les photos sauf que je n'avais pas inséré la carte-mémoire dans l'appareil, aucune trace donc de ces moments toujours si particuliers avec un petit Dragon, comment n'ai-je pas vu cela ? Grande tristesse mais des tas de souvenirs dans mon coeur... Je me sens trop lasse ce soir, le billet sera pour demain. 

dimanche 2 juin 2019

Un début juin flamboyant !

Premier week-end du premier mois de l'été. Avec le printemps, mes deux saisons préférées ! 
Dans un ciel tout bleu, les traces d'un grand oiseau de fer. 
Sur terre, grande inquiétude, les rhododendrons qui devaient exploser en ce moment ne donnent quasi aucune fleur à l'exception d'un seul ; ce n'est jamais arrivé mais d'après mon mari c'est la sécheresse. A creuser donc. 
En attendant, je viens d'infuser un Wa-Kocha Benihikari, un thé noir japonais dont j'ai parlé ici : https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2019/04/une-fois-encore-jai-tutoye-les-etoiles.html. Je le savoure à la santé de ma généreuse donatrice qui vit aujourd'hui les dernières heures de son année civile... Nous fêterons cet événement un peu plus tard ! 
Préparation à froid d'un Thé vert des rizières, un thé  vietnamien agrémenté de feuilles de pandan coupées. J'avais déjà bu ce breuvage il y a des années, il portait un autre nom et goûtait le riz thaï, je suis curieuse de voir si je retrouve mes émotions gustatives de l'époque… Je n'en avais plus retrouvé depuis.
Petit déjeuner avec mon mari et l'écureuil-oiseau qui perturbe pour un temps les habitués du restaurant mais cela ne dure pas. Je veux maintenant aller voir de plus près les rhodos 
et surprise, la première pivoine, encore en bouton hier, va s'ouvrir, les autres suivront mais il faudra arroser les plants quand le soleil aura tourné. 
Voilà de plus près le seul rhodo digne de ce nom, 
ceux d'à côté, donnent des fleurs clairsemées qui fanent à peine ouvertes, certaines même avant même de s'ouvrir, mon mari a raison, cela doit être la sécheresse. Je dois aller faire une course tantôt à La Hulpe, la route est bordée de rhodos, je suis curieuse de voir dans quel état ils sont. 
Le parterre de roses anciennes très florifères dont j'ai oublié le nom devrait être entretenu 
mais déjà que je n'apprécie pas trop les roses, en plus elles dégagent une odeur écœurante que je n'aime pas du tout, ceci explique cela ! 
Plus loin par contre, en pleine santé, fleurissent les iris japonais 
par contre la clématite fait ce qu'elle peut, c'est la seule survivante… 
J'achève ma courte promenade par ce shinrin-yoku dont je ne peux plus me passer. 
Je suis fascinée par la symbiose entre ces deux arbres, un gland a germé dans l'interstice du bouleau et prolifère gentiment. Ah si je comprenais leur langage, ils pourraient me raconter leur histoire d'amour... Je pense ici à une belle citation de Khalil Gibran (de tête): Les arbres sont des poésies que la terre écrit pour le ciel… 
Dans les jardinières 
de la terrasse, d'autres belles taches de couleurs… 
Une Mousse de Jade pour étancher ma soif, ce n'est pas le superbissime Matcha, que je réserve pour les grandes occasions, mais il est très bon aussi, seulement j'ai eu du mal à me concentrer, j'ai été un peu perturbée par le coup de fil reçu d'une copine en larmes qui vient de perdre son père et qui culpabilise de l'avoir négligé ces derniers temps... J'hallucine, c'était un tyran domestique de la pire espèce, plus encore que le mien, ce qui n'est pas rien ; nous nous verrons après-midi, j'espère que je pourrai un peu l'aider, nous sommes si différentes!, elle a toujours rêvé sa vie, moi j'ai passé la mienne à les réaliser... Après avoir passé plus de 3 interminables heures dans la pénombre, elle est allergique aux pollen, avec la sensation désagréable de n'avoir rien pu faire, on ne s'est pas quittées en bons termes, elle voulait que non seulement j'assiste aux funérailles mais qu'en plus j'intervienne, ce que j'ai refusé : déjà je vais rarement aux enterrements, je ne supporte pas cette hypocrisie qui confère aux morts toutes les qualités, mais ici en plus... J'ai hâte de revoir la lumière et le soleil ! 
On ne peut pas douter que c'est l'été météorologique, encore 40° à 17 heures, et une légère petite brise, c'est divin. 
Je savoure avec gourmandise ce délicieux Thé vert des rizières, en écoutant le concert harmonieux des hôtes de ce lieu. Je sens que mes neurones sont à la fête, rechargés à bloc par cet astre si généreux ! Merveilleuse première journée de juin, mais s'il pouvait pleuvoir cette nuit, les plantes sont assoiffées ! 
Ce matin, une gerbe blanche comme un feu d'artifice se détache sur un ciel tout bleu. 
Il n'est pas encore 9 heures et le thermomètre indique déjà 21° à l'ombre ! 
C'est dehors que je savoure ce Gyokuro avec d'autant plus de plaisir qu'il ne m'en reste quasi plus, il faut que je me réapprovisionne mais je veux d'abord vider mes sachets et mes écrins. Au petit-déjeuner, mon mari veut m'inviter au restaurant mais je préfère rester ici, dans ce cadre idyllique dont je mesure chaque jour ce qu'il m'offre et combien il me fait du bien. 
C'est aujourd'hui l'anniversaire de ma chère Cathy, c'est avec beaucoup d'attention que je nous prépare cette exceptionnelle Mousse de Jade, soignant mes gestes, contrôlant ma respiration, en pensant intensément à ce que je réalise puis je le savoure à petites gorgées que je t'offre chère Cathy en ce premier jour de ta nouvelle année civile, beaucoup d'émotion en repensant à tout ce que nous avons partagé... en souhaitant que cela dure encore longtemps ! Envie de jardinage mais prudence, il fait très chaud, je pense que je ne risque pas l'insolation, comme hier une légère brise rafraichit un peu l'air. J'ai préparé un Sencha infusé à froid pour m'hydrater, à moi les herbes folles, les branches de rhodos trop envahissantes. 20 heures, je viens de me réveiller ! Après plus d'une heure de désherbage, j'ai pris une douche, me suis couchée pour me reposer un peu et cela n'a pas raté, je me suis endormie, mon mari n'a pas voulu me sortir des bras de Morphée, voilà le résultat. Un merveilleux premier week-end d'été s'achève en beauté, j'en redemande !