lundi 23 septembre 2019

Adieu l'été, bonjour l'automne

Dernier week-end d'été, chaud et ensoleillé qui a fait mentir le dicton : Quand vient la saint Matthieu, à l'été on dit adieu… 
Il est encore bien présent 
et offre une belle lumière 
dans un ciel comme je les aime. 
Déjà 26° et la matinée est loin d'être terminée. 
Moments de détente en savourant un délicieux Gao shan d'Alishan, cadeau de ma chère belle-fille et en écoutant la gente ailée et son concert dominical. 
Le ciel s'obscurcit tout à coup, devient d'un gris uniforme et triste pour me rappeler sans doute que l'heure d'aller préparer le dîner est dépassée... Ce "midi", ce sera un plat froid que nous savourons en observant le va-et-vient incessant au restaurant des oiseaux, l'écureuil ne s'est pas montré aujourd'hui et le faisan picore les graines tombées au sol. 
Pendant que mon mari se repose, je retourne sur ma terrasse, il fait 28° mais une légère brise rend l'atmosphère très supportable. 
Et propice à la lecture. Dans la carafe, infusé à froid, le même Alishan. Je relis avec plaisir Les aventures du Juge Ti de Robert van Gulick qui me replonge dans cette époque si riche que fut la dynastie des Tang, le thé y joue un grand rôle... j'en ai déjà parlé entre autres ici : https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2009/05/des-aventures-du-juge-ti-paris-lheure.html. Je ne m'en lasse pas, en lisant, je vis vraiment la vie de cette époque... Puis tout à coup, je dois enlever mes lunettes solaires tant on se croirait en début de soirée! 
les 3 photos qui suivent 
ont été prises exactement au même endroit 
que celles de ce matin. Le contraste est étonnant, le vent se lève et les premières gouttes tombent redonnant à la Nature assoiffée des couleurs plus vives. Il a enfin beaucoup plu mais pas encore assez pour cette Nature en souffrance depuis des mois... Ce matin, premier jour du dernier automne au Paradis... Eh oui, je peux enfin mettre des mots sur ce que j'ai vécu depuis plus de trois mois. La santé de mon mari ne lui permet plus de rester dans cette maison devenue trop inconfortable pour lui malgré les nombreux aménagements, nous devons donc quitter le paradis pour rejoindre la ville qui l'a vu naître, où il a exercé sa profession et qu'il retrouve avec plaisir... ce qui est très loin d'être mon cas, ce qui explique mon état même si je ferais n'importe quoi pour qu'il se sente bien et en sécurité! Quand nous avons trouvé l'appartement de ses rêves, son moral est revenu de plus en plus fort, le mien suivait le chemin inverse. Reste à vider la maison, se séparer de souvenirs qui ont fait notre vie commune depuis si longtemps, c'est un vrai déchirement... Je commence à sortir de mon état de sidération, la maison se vide lentement, un nouveau style apparait, le Louis Caisse, pas mon style du tout ! Je demande pardon à celles et ceux, nombreux, à qui je n'ai rien dit, que j'ai même envoyé promener, qui vont découvrir aujourd'hui la raison de mon long silence. Mon chagrin était trop fort et je ne supporte pas me donner en spectacle, j'avais même délaissé le thé qui n'avait plus de saveur, c'est dire. 
Ciel gris et triste ce matin. 
Il y a peu de place dans mon cocon, mais mes cochons mignons ont gardé la leur. 
Avant de continuer à lui donner le style Louis Caisse, je savoure un Kyo-Bancha me rappelant de superbes moments passés dans un petit coin du Japon... Et bien sûr, je voudrais remercier les quelques amis à qui j'ai dit mon désespoir parce qu'ils s'inquiétaient trop de mon silence, je vous suis tellement reconnaissante, et c'est promis, on se reverra bientôt ! Je termine ici ce billet, je ne sais pas encore quand je reviendrai mais vous êtes dans mon coeur, n'en doutez pas !