Me
revoilà ici pour donner des nouvelles de mon changement de vie :
c'est clair que les déménageurs s'occuperont de l'emballage et du
transport des choses « communes », ce qui exclut
évidemment ce qui meuble mon salon bleu-thé ! Pas que je les
crois incapables, mais tout ce qui s'y trouve est sacré et ne peut
être touché que par quelqu'un qui sent l'âme de ces objets, qui
comprend leur valeur spirituelle et qui a, comme moi, le culte des
Feuilles. Cette opération a eu lieu cette semaine.
A commencer
par cette étagère en choisissant d'abord les réceptacles dont je
devrai, la mort dans l'âme, me séparer. Evidemment pas les chawans. Je tremblais tellement que je n'ai pas osé trop y toucher, je regardais, les larmes aux yeux, faire mon amie Catherine mais j'étais tellement émue que toutes les photos sont ratées... Il reste sa grande gentillesse et ses encouragements. Nous nous connaissons depuis la fin du siècle passé, nous avons vécu quelques aventures théinées, à Londres et à Paris entre autres ! Elle est la première à pénétrer dans cet autre lieu et son exclamation quand j'ai ouvert la porte fut la même que celle de mon mari : « Que c'est grand et si lumineux !» Son enthousiasme sincère comme un cri du cœur m'a fait du bien, c'est vrai qu'il est très bien conçu mais il me manque les coins et les recoins des vieux immeubles dans lesquels j'ai toujours vécu, et que dire des plafonds, beaucoup trop bas pour moi qui suis claustrophobe ! Et voilà ces objets pas du tout inanimés qui vont bientôt découvrir leur nouvelle demeure, vont-ils s'y plaire ? En attendant de retrouver leurs alcôves, direction le placard, MERCI ma chère Catherine, grâce à toi je pense que je finirai pas m'y habituer, je le vois déjà d'un autre œil… Les caisses sont vides, pas pour longtemps ! Mais d'abord une petite pause diner dans une brasserie du coin pendant lequel nous avons évoqué de doux souvenirs, cela fait tant de bien ! Avec elle, tout va tellement vite qu'elles sont à nouveau remplies. les alcoves sont vides, ma filleule viendra s'en occuper quand elle rentrera du Portugal... En les contemplant, j'ai cette impression désagréable de vide, heureusement momentané parce que j'arrive un peu à me projeter dans cette autre pièce qui les accueillera bientôt. Dans un premier temps, j'avais envie de recréer mon salon bleu-thé à l'identique pour y retrouver l'âme de ce lieu intime mais c'est impossible vu la configuration de la pièce, un rectangle lisse, sans recoin, avec une seule fenêtre donnant sur une vue banale, inintéressante, qui ne fait pas rêver, aux antipodes de mon paradis. Deux jours de douce chaleur sur cette belle terrasse, sans doute les derniers. Heureusement j'en ai une assez belle de l'autre côté , par contre le paysage même si je n'ai pas de vis-à-vis... Il faudra m'y faire, je ne suis plus au paradis ! Je suis certaine que c'est ce coin-ci qui va me manquer le plus, mon nouveau salon est un parallélépipède rectangle blanc tout lisse, je ne pense pas que je pourrai y mettre ma biblio-thé, il faudra sans doute que j'enferme mes livre dans un placard... Tantôt tout sera vide grâce à mes très efficaces amies, Catherine et Marie-Urielle. C'est du moins ce que je pensais... Après avoir savouré un Liao Fu san Cha 1970, en papotant comme on sait si bien le faire, les voilà à l'œuvre, les grandes théières en terre d'abord puis mes précieuses petites merveilles. Les livres resteront encore à leur place, la voiture est plus que pleine, et Catherine s'y connait pour rentabiliser au maximum le coffre. Même Marie-Urielle avait une caisse sur les genoux ! Arrivées à l'appartement, les 8 premières caisses n'attendent plus qu'à être vidées, et c'est ici que "l'aventure" - ou plutôt la mésaventure - commence ! Mon GSM sonne, Marie-Urielle, est redescendue aider Catherine à charger le reste dans l'ascenseur, sauf que celui-ci tombe en panne, elles deux à l'intérieur : la porte s'ouvre de quelques cm et se referme, elles ont beau pousser sur les boutons ad hoc, rien n'y fait ! Elles sont restées 3/4 d'heure dans cet engin maudit, heureusement qu'elles ne sont pas claustrophobes, si j'avais été de la partie, j'aurais tout cassé pour sortir de cet enfermement ! Catherine m'a envoyé des photos de leur prison mais je ne suis pas parvenue à les transférer… Elles n'ont pas eu l'air de trop s'embêter, mais elles avaient chaud! Très ennuyée pour elles, entre deux déballages, je suis allée sur ma terrasse pour admirer ce ciel aussi tourmenté que moi... Le temps passait, et un des problèmes est que mon sac contenant le matériel pour me piquer était enfermé, j'ai commencé à me sentir mal, Catherine a retéléphoné au service technique en leur signalant la chose, ils avaient la solution, envoyer les ... pompiers ! Heureusement, le technicien est arrivé à ce moment, il a donc décommandé la grosse artillerie… Je n'ose imaginer ce que cela aurait donné! Tout est bien qui finit bien, un passage sur cette agréable terrasse, avant de quitter les lieux. Au programme, le Bois-Savane, qui se trouvait à Rhodes-Saint-Genèse avant de déménager. J'y allais régulièrement, entre autres avec ma filleule qui, comme moi, adore la cuisine thaï... Encore de très bons moments. MERCI les filles pour votre aide si précieuse, je vous revaudrai cela ! Ciel plombé, forte averse dont je n'ai cure,