samedi 31 mai 2014

Ce samedi rattrape tout

Cela fait 4 jours que même mes thés n’ont plus vraiment la même saveur. Ou alors salée...
Et je ne suis pourtant pas enrhumée, c’est bien pire.
Il y a 2 ans, on a vendu une parcelle au fond de la propriété
et les nouveaux propriétaires vont la bâtir.
Pour cela il faut passer par l’abattage d’une partie des arbres,
un vrai massacre à la tronçonneuse…
Nous nous y étions préparés pourtant mais autant Xavier le supporte autant moi j’en suis malade. Comme si m'arrachait une partie de mon être.
Entre nostalgie et infinie tristesse…
Ces vieux hêtres majestueux dégageaient une telle force. Pendant les 3 premiers jours, j’ai assisté de loin à leur inexorable destruction.
C’est seulement hier soir que j’ai eu le courage, oui le courage d’aller voir tout près.
Une odeur indéfinissable mais écœurante se dégageait des branches qui jonchaient le sol, le sang répandu s’échappait et coulait partout. Cette sève qui chaque hiver se retire pour revenir de plus belle chaque printemps… Je me sens déracinée, cela passera bien sûr mais j’ai besoin de temps. Alors aujourd’hui, j’ai fui ce lieu qui me fait mal. J'ai rarement été aussi mal dans ma peau...
A ... Bruxelles, mais pas n’importe où.
Et pas pour boire n’importe quoi !
J’en avais rêvé, me souvenant des émotions gustatives intenses le jour où je l’ai découvert (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/05/un-fabuleux-dimanche-passe-bruxelles.html ) il n’était pas arrivé le week-end dernier.
Première belle surprise, le thé d’accueil est le fameux Sparrow’s tongue de chez Postcards tea : 2,5 g infusé toute la nuit dans 1 litre d’eau. Fraîcheur et grande douceur pour éveiller les papilles.
En voyant les feuilles je suis un peu étonnée, elles ne correspondent pas exactement à celles de ma première fois, mais quelle explosion de parfums frais dont les notes végétales dominent.
Je ne suis pas seule à avoir choisi ce nectar, Marina et Philippe le découvrent à leur tour.
Adeline nous suggère de comparer la version froide et la version chaude : 4,5g dans 100ml à 60° pendant 30’’. Marina préfère l’infusion froide, plus savoureuse pour elle, moi je suis au Nirvana !
Les feuilles infusées ont un parfum d’une très grande fraîcheur.
Deuxième passage : 60°, 42’’.
 
Voyage au pays des saveurs subtiles,
de l’excellence maîtrisée par une Adeline toujours aussi zen. 
En attendant la 3e infusion à 1 minute cette fois, j’observe Eric à l’autre bout de ce bar improbable.
Toujours le même calme, la même concentration, les mêmes gestes précis.
Et voilà le cheese cake au Matcha griffé Adeline, le biscuit de la base est bluffant, composé d’un shortbread, de thé dont je n’ai pas retenu le nom et d’un peu de cacao.
Après 3 infusions, les belles dégagent encore un tel parfum qu’Adeline nous propose de tenter une 4e infusion immédiate à l’eau très chaude.
Il fallait en rester à trois. 
Ce qui est étonnant par contre c’est la couleur du breuvage, on pourrait croire que la saveur serait encore bien présente. Déconcertant.
Dernier regard à ces Belles qui ont tout donné, une pensée pour les cueilleuses aux doigts de fée… J’aurais voulu poursuivre avec le Korean black que j’avais goûté dans le verre de Sonia (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/05/que-dire-de-ce-dimanche.html ) mais il n’y en a plus.
Le bar est plein à présent
et la bonne surprise de voir arriver Nadiejda, que du beau monde donc. Sur le carnet de soif à la double–page des Sencha dans tous leurs états on peut lire : "Infusion chaud-froid. Infusion à chaud avec des glaçons, très rafraîchissant, légèrement sucré et rond ; 6g 100ml 3 infusions."
Nous décidons toutes les trois de tester cela.
Le mien est préparé avec le Mont Fuji griffé Postcards tea, celui de Marina et Nadiejda griffé Hippodo. Première infusion 3 minutes.
Deuxième passage 5 minutes.
Et là, j’ai adoré... !
Et si pour les Sparrow’s tongue je devrai attendre d’aller à Londres, pour le Mont Fuji, j’ai ce qu’il faut.
Je dois malheureusement en rester là, la journée est loin d’être terminée.
Un dernier regard à ces "objets inanimés",
un au-revoir à mes compagnons de thé mais je ne suis pas triste, j’en connais au moins cinq que je reverrai demain après-midi… Merci pour ces échanges, ces partages autour de cette boisson mythique.
Ah oui, apparition de la star dans les bras de son papa… Elle a eu son petit succès!
C’est tout à fait sereine et réconciliée avec la vie que je regagne mes pénates.
Je ne suis pas repartie les mains vides, ces gâteries accompagneront le dessert du repas de demain midi.
Avant de passer en cuisine, j’aurais aimé revivre le chaud-froid de Sencha mais je me méfie du filtre, pourtant changé la semaine dernière, du frigo américain, j’en préparerai d’autres avec de la spa. Merveilleuse dernière journée de mai qui m’a fait oublier les précédentes.
D’autant qu’au retour, un courriel en images… Je ne me tiens plus!
des nouvelles du petit Dragon d’eau, futur basketteur.
Mais pour cela, il faut grandir. Et manger du poisson...
Oui, petit Dragon, là-haut c’est l’avion qui bientôt t’amènera ici pour passer l’été ! "Et qui est-ce qui sera contente, c’est moi"!
Dans les bras de sa maman, on peut décrocher la lune… Et demain sera tout aussi flamboyant, LA VIE EST PLEINE DE GRANDS BONHEURS…

mardi 27 mai 2014

Un jour gris et triste... mais pas partout


Gris devant, lumière triste,
gris derrière et cette même lumière blafarde mais grand Soleil à l'intérieur ...
Envie de chaleur dans ma tasse, et de voyage comme chaque fois. Dans le Yunnan avec ce Yunnan Hu griffé ThéÔdor qui allie harmonieusement force et grande douceur. Thé de partage virtuel. Thé de méditation aussi, je n'aurais jamais cru que, vu mon caractère, ce moment me deviendrait indispensable, et pourtant... La théière est vide mais pas mon envie, je prépare donc une deuxième théière avant le temps de lecture.
Dimanche au Tea Garage, j'avais aimé ces gravures, elles illustrent un conte dont le titre ne m'était pas inconnu. J'achète donc le petit fascicule illustré par My Atlegrim, une jeune artiste suédoise établie en Belgique que je viens de découvrir sur Internet (http://www.myatlegrim.com/).
Le temps de me verser une tasse comme sur la quatrième de couverture et me voilà prête.
Ce conte est extrait Contes de la chambre de thé de Sophie de Meyrac, paru en 2010 chez Albin Michel.
Déjà, rien qu'à la lecture du titre j'étais très intéressée, la lecture de la quatrième m'a séduite et j'ai dévoré ce livre quasi d'une traite à l'époque. L'auberge de la grue jaune est le premier conte de la quatrième partie de ce livre, Ces regards (les 3 autres sont Légendes des noms de thés chinois, A l'origine et Les fleurs du thé. Comme dans tous les contes chinois, réalité et magie sont harmonieusement liées.
Cet après-midi, avant de continuer ma lecture, je replonge dans cette belle jarre.
J'en retire de quoi infuser cet Elixir de jeunesse éternelle griffé Source de Lumière dont j'ai déjà parlé entre autres ici: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/06/a-propos-dun-pomelo-et-dun-elixir-de.html. Tandis qu'il infuse, je me rappelle qu'il y a longtemps déjà, j'avais découvert ce type de thé conservé et emballé dans un tout petit agrume desséché ( http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2010/10/une-experience-originale-et.html).
Il est toujours aussi savoureux, notes prononcées d'agrume cuit avec un petit (grand!) plus, ce thé fameux qui a absorbé à la fois et la force du soleil et celle de la lune.
Un dernier regard à ces Belles qui embaument encore, puis je reprends la lecture de ce petit bijou. Mélodies des mots, belle harmonie avec cette boisson mythique. Et voyage, de la Chine au japon, de la Corée au Tibet. A consulter sans modération pour suivre la route, celle de la soie entre autres. Elle me mènera à Amsterdam le 8 juin prochain au Musée de l'Hermitage.