Il
est des jours où tout semble à nouveau possible, ce 31 juillet
fait partie de ceux-là !
Lever aux aurores, un peu plus
tard que le soleil cependant.
Encore pas mal de choses à faire,
mais j'ai besoin des feuilles de Gyokuro
pour
l'apéritif de ce midi,
et je prends le temps de méditer un peu
au son de cette musique si zen.
Mon invité vient de sonner, tout
est prêt.
Ecrevisses au Gyokuro,
tapenade aux asperges et aux poivrons rouges accompagnées d'un
Cocktail Octobre-révélation
griffé
ThéÔdor
(ma
chère Cathy, les emporte- pièces ne servent pas que pour les
biscuits...)
Et voilà mon invité, Jean-Claude, ancien éminent
collègue, qui vient découvrir ma passion sous toutes ses formes,
j'ai donc choisi le Tea party.
Et à propos de formes, pas
question de me contenter des traditionnels triangles.
Jean-Claude
est un brillant mathématicien, ceci explique cela. A l'intérieur,
rien de nouveau, c'est à peu près la même chose que lors de cette
autre Tea party dont je me souviens comme si c'était hier:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2011/07/la-tea-party-de-tous-les-bonheurs.html:
saumon fumé au beurre manié au Genmaïcha,
oeufs durs au Lapsang
Souchong,
poulet au Bollywood
Chaïpur,
Concombres au beurre manié Matcha,
tous griffés ThéÔdor,
(je vide aussi mes boîtes... ) et roquefort aux poires infusées au
Pu
Er en
vrac griffé Babington's
dont
j'ai parlé
ici :http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/07/dernier-week-end-de-juillet-que-du.html
(encore merci, ma chère Fanou).
Xavier continue avec le cocktail
tandis que Jean-Claude découvre le Genmaïcha
infusé
à froid. Ambiance chaleureuse (au propre comme au figuré !),
conversations très éclectiques et beaucoup d'humour de part et
d'autre. Il ne reste bientôt plus rien dans les assiettes,
il
est temps de passer aux desserts : fleur au Matcha,
genre financier, un genre de Tiramisu au Sans
complexe et
des brugnons blancs au sirop du même thé.
Dans le fond, des
scones ratés (eh oui, il parait que c'est inratables... la preuve
que non). Mais ce n'est pas l'avis des deux hommes qui en ont mangé,
chacun ces goûts !
Je me suis contentée de ceux-là.
Je ne sais pas si cela s'est remarqué mais j'ai tout à coup eu un
coup de pompe, heureusement Jean-Claude et Xavier sont de grands
bavards... j'ai donc pu un peu lâcher prise. C'est dans mon Musée
(dixit Jean-Claude) que l'après-midi se poursuit. Au terme Musée,
je préfère cabinet de curiosités...
Initiation au Gong Fu Cha
avec un Dong
Ding.
Découverte de son parfum dans la théière ébouillantée,
suivie de ceux qui se dégagent de la tasse à sentir avant les
saveurs.
Petit devoir qui se prolonge,
alors j'anticipe le
plaisir que j'aurai à écouter ce fabuleux cadeau. Commentaire de
Jean-Claude en constatant que ma bibliothèque était bien
fournie sur un seul thème: "on ne parle pas de corde dans la
maison d'un pendu, j'ai donc choisi la musique", bien vu cher Jean-Claude,
c'est ma deuxième passion !
J'aurai aussi de la lecture ce
soir... Avant de regagner ses pénates, il est invité par Xavier à
écouter un peu de musique, Marin Marais d'abord puis L'histoire du
soldat, autant j'aime la viole, autant je ne suis pas rentrée dans
cette histoire malgré des voix que j'aime : Cocteau et Ustinov
entre autres, j'ai donc commencé à ranger la cuisine qui en a bien
besoin. Quand Jean-Claude est reparti, Xavier n'a pas tari d'éloges
à son sujet entre autres: cultivé, érudit même mais très
modeste, serviable aussi, pour conclure : "il revient
quand il veut".
Merci pour ce beau texte venu en droite
ligne du coeur, j'ai passé une flamboyante dernière journée de
juillet et en attendant d'admirer la lune bleue, je vais me plonger
dans cette musique qui aura une saveur particulière, celle de
l'amitié.
Un bonheur ne vient jamais seul,
petit Dragon
dans l'eau avec son papa,
quelques expressions
d'un enfant
heureux.
Quel regard...
Passage à l'acte... Bon sang ne peut mentir! Cela promet pour plus tard (= message
codé!)
Et une petite dernière, quelle belle expression, merci Claude, tu as vraiment l'art de saisir ces instants magique; l'ami qui était ici aujourd'hui a admiré la photo de ton fils ! Dans une bonne semaine,
c'est en chair et en os que je verrai mon petit Dragon d'eau adoré,
je suis impatiente ! Ce soir, je suis encore plus heureuse, je
viens de trouver une réponse dans ma boite FB, la vie est pleine de
grands bonheurs d'autant que je me sens à nouveau pleine de
vie, merci chère Marie-Aline de m'avoir montré la voie! Je crois
que le lune y est aussi pour quelque chose, ce soir elle sera ...
Bleue : "Ce
terme provient de la traduction de l'expression anglaise "once
in a blue moon". Une expression qui signifie la rareté de
l'événement et qu'on pourrait traduire en français par "à la
saint-glinglin." in
LLB. Et last but not least, la météo annonce le retour de l'été !
D'abord
un lundi à oublier très vite, j'avais rendez-vous chez un ami de
Xavier, grand mélomane érudit, passionné de belles choses, joueur
de golf émérite, yeux bleus ravageurs et dentiste de son métier,
ce que j'aime beaucoup moins... Xavier me propose d'aller manger
iranien pour me remettre de mes émotions sauf que c'est fermé le
lundi. J'avais une terrible envie de manger chinois et je lui propose
à mon tour d'aller à la Cité du Dragon qu'il ne connaissait pas
encore. J'y étais allée deux fois, la dernière il y a 8 ans et
j'avais beaucoup aimé. Mais cela c'était avant ! Jamais deux
sans trois dit-on, il n'y aura pas de quatrième, nous avons très
mal mangé, Xavier était d'une humeur de bouledogue et moi j'ai été
malade comme un chien. Lui s'est consolé en retournant seul à la
Brasserie du Lac, rien que de penser nourriture j'avais des nausées,
mon deuxième cerveau me joue encore des tours, je me suis juste
préparé une infusion de menthe fraîche. Il en est revenu tout
guilleret, d'autant que son nouveau jouet l'attendait chez son
beau-fils... Eh oui, tout arrive, j'en reparlerai certainement !
La nuit a été dantesque comme je les aime : pluie, vent
violent et la température qui va avec comme on dit par chez nous.
Ce matin, ciel tout gris et trop grande fraicheur, un temps à
rester sous la couette. Ce que j'aurais bien fait sauf que j'ai
besoin de ma "dose". L'expression est de Diane
Kennedy : "Le
thé est ma panacée, ma consolation ou, si tu préfères, ma dose".
Dans la série, je vide mes sachets et mes boites avant de me
réapprovisionner, ma dose sera composée du Sichuan
Hong Mao Feng griffé
Unami.
Accompagné de cette musique qui me transporte dans le temps et
l'espace et me fait penser à l'amitié qui me lie à Ling-Ling, ma
généreuse donatrice que j'ai hâte de revoir. Je pense avec émotion
à nos escapades à Taipei, Mucha, Shiufen pour ne citer que ces
trois-là, que d'inoubliables souvenirs :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/08/propos-dun-tres-vieux-plat-dun-poete-et.html
. La musique s'est arrêtée mais le sachet n'est pas encore vide.
Il n'en reste pas assez pour une deuxième théière dragon, trop
pour une petite Yixing, je choisis celle de 30 cl, dans laquelle je
dépose les feuilles après l'avoir ébouillantée.
Un parfum
prononcé de pain grillé et ... de chocolat se dégage de ces Mao
Feng,
par contre je ne perçois pas celui de la rose et heureusement, je ne
l'aime pas dans le thé.
Tandis que l'eau chauffe, parviennent à
mes oreilles la douce musique du deuxième cadeau de ma chère
Ling-Ling.
Après l'ouïe et la vue pour admirer les belles, le
goût. Un peu déçue par l'amertume qui cache les autres saveurs
mais je crois savoir pourquoi :
cette petite théière a
été mal conçue, la verse est très (trop) lente,
les feuilles
venant obstruer l'orifice pas du tout soigné.
C'est une création
particulière réalisée à l'occasion de l'exposition des Yixing au
Pavillon chinois en 2001 issues principalement de la collection
impressionnante du passionné qu'est Fabrice Valfré :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2008/10/ce-sera-pour-une-autre-fois.html.
Cette fois-ci, c'est la fin du sachet mais ce Sichuan
Hong Mao Feng est
déjà sur la liste des thés à renouveler en priorité. Il est déjà
l'heure de descendre pour aller préparer le dîner, c'est vrai que
dans ce lieu le temps n'existe plus, seule manière de me centrer sur
l'instant, cet espace hors du temps sans durée définie. Discussion
au sujet de petit Dragon et de ses parents qui ont retardé leur
arrivée, comme dit mon mari, cela me permettra d'être plus en
forme... C'est une façon de voir, et ce n'est pas faux ! Retour
dans mon cocon, avec Marie Laforêt et un Jungpana
griffé
Cha-Hû-Thé
pour accompagner mon goûter qui a une histoire : hier, on
revenant du restaurant mon mari avait cru me faire plaisir mais
j'aurais été incapable d'avaler quoi que ce soit, par contre pour
aujourd'hui, c'est parfait. J'ai passé le reste de l'après-midi à
écouter la compilation de Marie Laforêt que j'écoutais jadis en
boucle, j'aime les thèmes variés de ses chansons et que dire de sa
voix !
Il a fait sinistre toute la journée mais ce soir,
le soleil, qui connaît aussi les horaires décalés.
Vendredi,
je reçois un ancien collègue très curieux et impatient de
découvrir mon monde, j'ai donc pensé à une Tea party. Ce sera mon
premier vrai retour en cuisine, j'ai hâte. C'est avec une tisane
Confiture
de grand-mère griffée
Magie
du Thé que
je feuillette mes bouquins pour chercher l'inspiration même si je ne
pense pas innover beaucoup cette fois, je n'aurais pas le temps de
les tester.
Ce mercredi avant d'aller faire mes courses, je
continue à vider mes boites : ici un Maloom
griffé
Magie
du Thé à
la fois corsé, ce dont j'ai besoin pour me réveiller et très
aromatique pour gâter mon palais.
Mais que m'a dit l'oiseau ce
matin ?
En lisant cela, des grands yeux d'enfants
m'apparaissent, entre autres
ceux d'Emma, domptant cet
animal qui se laisse si bien faire
et ceux de mon chéri,
exhibant fièrement son premier poisson. Merci chère Fanou pour ces
cadeaux si précieux à mes yeux, tu le sais.
Je ne sais si cela
va me donner de la force, mais je dois me forcer à aller faire les
courses, je déteste cela. Mission accomplie, mais je suis vidée.
Heureusement mes batteries vont se recharger, ouf.
Ce beau
temps me donne une furieuse envie de voir grandir le plant de potiron
avec On
va se revoir griffé
ThéÔdor
et
un chapeau, j'apprends vite. On
va se revoir,
c'est pour vendredi mais les souvenirs c'est pour tout de suite :
zil zoizo et ses centaines de milliers d'oiseaux qui de mai à
septembre se posent dans ce paradis pour pondre et couver avant de
disparaître on ne sait où, jusqu'à l'année suivante.
Ici, ce
sont les choucas que je viens d'entendre du côté de la cheminée
sous un ciel, disons changeant. Toujours invisibles, leurs fantômes,
peut-être qui viennent hanter un lieu dont ils ont été chassés
bien malgré nous :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/04/de-linfluence-des-choucas-sur-la-saveur.html.
Et à propos de la cuisine, cette fois-ci, je me suis décidée, les
travaux commenceront en septembre, j'aurais aimé plus tôt mais ce
sont les congés des bâtiments (entre autres).
Un dernier
regard admiratif avant de poster ce billet. Demain, retour en
cuisine, je suis impatiente.
Ce samedi matin, il pleut très fort et le vent souffle en rafale,
j'aime quand les éléments se déchainent !
C'est le moment
de choisir un thé qui réchauffe, ce sera le Lao
Cha Wang,
un Oolong
antique griffé
Thés
de Chine.
Tandis que j'installe les ustensiles, c'est avec émotion que je me
rappelle que j'ai dû apprivoiser ce thé dont l'infusion ne
correspondait pas au parfum des feuilles sèches à tel point
que j'avais fini par l'infuser en grande théière:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/01/un-bien-etrange-journee.html.
C'est en musique et sous le regard de Lu Yu que je vais
infuser les belles en gong fu.
Dans la théière ébouillantée,
les feuilles sèches comme une promesse de sensuels plaisirs dégagent
des parfums gourmands de brioche toastée
qui se prolongent dans
la bouche.
Alchimie entre la terre, l'eau et le travail des
hommes...
Je ne vais pas décrire à nouveau les saveurs
changeantes de ce Oolong
antique,
elles sont ici entra autres :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/de-la-tristesse-la-serenite.html,
je me contente de les savourer avec gourmandise.
Et d'admirer ces
ustensiles qui magnifient si bien les Feuilles. A ce propos je vous
renvoie au blog de Tsubo qui vient de rédiger un article très
documenté et magnifiquement illustré sur ces théières de Yixing
qui font rêver... ou pas: http://the-et-ceramique.blogspot.be/.
Ce set-ci a 13 ans, il a été créé pour les 10 ans de Thés
de Chine,
ce lieu que j'affectionne tant dont Vivien, le "chéri de ces
dames" (=message codé) est l'âme. Il fut une de mes toutes
premières belles rencontres et c'est toujours avec émotion que j'y
retourne à chacune de mes escapades théinées à Paris.
Le set
de dégustation aussi me rappelle une autre belle rencontre, celle
du propriétaire du Musée de Mucha qui nous a offert un des plus
délicieux Tie
Kwan Yin de
la Belle Île.
Les Belles, lascives, ont pris leurs aises dans
le ventre de leur mère
et ne demandent qu'à continuer à s'y
baigner
avant de s'offrir, émotion gustative sans cesse
renouvelée... Et une autre, plus forte encore, avoir mon petit
Dragon sur Skype, en pleine activité cuisine ! Ah les jeux
symboliques de cet âge, de loin l'activité la plus sérieuse pour
ces enfants...
Une dernière parce qu'il est temps d'aller
préparer le dîner, mais je reviendrai très vite, j'ai reversé
l'eau sur les belles qui ont sans doute tout donné, je verrai ce
qu'elles donneront après un bain prolongé, peut-être aurai-je une
bonne surprise ! Intermède comique : mon GSM a sonné
pendant que j'étais aux fourneaux, c'était ma chère Anne-Marie à
qui justement j'ai pensé ce matin en savourant cet Oolong
antique que
j'ai hâte de lui faire gouter. Comme notre conversation a duré un
certain temps, je vois mon mari affamé débouler dans la cuisine en
me montrant l'heure. Pour le calmer, je lui dis à qui je parle,
réponse "l'Anne-Marie que j'aime ?" Eh oui, ma
chère tu as ce privilège, ce qui n'est pas le cas de toutes mes
amies, faut dire que vous avez une passion commune que je ne partage
pas... No comment ! Quelques heures plus tard, me revoici dans
mon cocon ; je pensais y revenir bien plus tôt mais j'ai fait
une sieste...
Il faut dire que j'ai peu dormi cette nuit, moi la
fille du vent et de la tempête j'ai préféré admirer le spectacle
grandiose, sons et lumière qui s'offrait à mes yeux éblouis des
tasses de Pu
Er sheng 2008 à
la main. A vrai dire, il y en a eu plusieurs, j'ai achevé cette
superbe galette griffée Terre
de Chine.
Après la pluie et le vent, le beau ciel bleu et blanc, à près
de 20 heures, quelle superbe lumière, la soirée sera belle !
Que va donner, très refroidi, ce Oolong
antique ?
Des notes de miel et de noisette !
Merci les Feuilles,
malgré votre âge respectable et grâce au savoir-faire de celles et
ceux qui vous ont cueillies et traitées, vous m'avez comblée.
Autre belle surprise en remontant, des photos pleines du soleil de
Guadeloupe, merci ma chère Fanou de penser à moi depuis ton
paradis !
Mon thé du soir est tout trouvé, ce sera un Pu
Er,
un des cadeaux romains de ma chère bienfaitrice !
Et
quelques surprises en lisant attentivement les conseils de
préparation à la mode italienne.
J'installe donc le matériel,
très curieuse de découvrir ce thé en vrac, et un des sets de
dégustation, acheté bien avant les coffrets, pour leur couleur et
les oiseaux mythiques qui s'y trouvent.
Un Pu
Er Shu à
n'en pas douter à l'odeur prononcée de sous-bois terreux
dont
la saveur est identique. Par contre il est très aqueux, sans
beaucoup de corps.
Joli camaïeu de bruns pour ces feuilles qui
sentent les champignons.
Deuxième passage : la liqueur est
beaucoup plus foncée mais aucune trace de champignons, dommage.
Pendant qu'infusent à nouveau les feuilles, je lis l'histoire de ce
salon de thé, très ancien, dans ce pays de café.
Que
vont-elles donner maintenant ?
Une couleur tout aussi
foncée, presque noire et des saveurs qui n'évoluent pas. Par
contre, il en est une, à la fois douce et forte, celle de l'Amitié
qui m'unit à ma généreuse donatrice, MERCI encore ma chère Fanou,
profite un maximum de tes vacances, mais Est-ce bien nécessaire de te le dire !
Un petit passage pour
admirer mes futurs potirons !
Le ciel va nous offrir un
spectacle très doux ce soir.
Rituels de ce dimanche matin,
admirer le ciel,
choisir un thé : un Sichuan
Hong Mao Feng griffé
Unami,
et la musique, celle de Melle Li.
Et enfin savourer ce thé
qui réchauffe : le Sichuan, plus connu pour ses thés verts et
jaunes, cache un autre trésor...
Après la musique, le livre que
je relis avec plaisir tant j'aime le style d'Hippolyte Romain, un peu
moins sa peinture, mais c'est affaire de goût personnel. Dès
l'introduction, je suis en phase avec quasi chaque phrase :
"(...)
Chercher et admettre, jouir et se satisfaire de peu, être d'une
exigence extrême en ne conservant que l'essentiel, voilà quelques
traits susceptibles de s'appliquer aux plaisirs du thé, qui peut
être aussi un art de vivre et d'aimer les autres". Et
un peu plus loin, non sans humour, : "L'eau
des sources himalayennes n'étant pas disponible, il faut apprendre à
préparer régulièrement un thé imparfait. Mais le doute et la
lucidité ne font-ils pas partie intégrante du service du thé".
Cela faisait longtemps que je ne l'avais plus parcouru, mais j'y
reviendrai, il me ressource et me rappelle une autre jolie rencontre
une après-midi de décembre 2002 à Paris. Je ne dois pas me
préoccuper du diner, mon mari m'emmène à la Moule à gogo,
je
vais donc m'occuper de mes fleurs.
Si les cosmos n'ont pas trop
souffert alors qu'elles n'aiment ni la pluie violente ni les
bourrasques,
il n'en est pas de même de celles-ci qui ne se
relèveront sans doute pas.
Même ces hortensias, pourtant
costauds, ont souffert, deux branches se sont cassées.
En
coupant les fleurs fanées, je constate avec plaisir que les abeilles
sont à l'œuvre, il y en a quasi sur chaque plant.
Et elles ne
sont pas seules...
Il y en avait déjà sur les hortensias, quel
bonheur de constater que les ambassadeurs de la bonne santé de la
nature soient revenus ! Excellents moments passés au restaurant,
merci Doudou.
Tandis que mon mari regarde les 24 de
Francorchamps, je reprends mes rituels, les mêmes que ceux de ce
matin sauf que la couleur du ciel a bien changé depuis ce matin.
De la musique,
et l'hortensia cassé dans ce vase si
spécial pour planter le décor.
Un thé japonais, le Bancha
Hojicha griffé
Le
Cha-Hû-Thé,
infusé dans cette théière japonaise,
tout est prêt pour passer un
de ces moments hors du temps qui fait tant de bien à mon âme.
J'aime l'arôme boisé de ce thé grillé aux notes de pain grillé
et à la saveur sucrée... Ce dernier week-end du mois s'achève en
beauté, je suis plus détendue, plus confiante dans un avenir fait
de voyages et des belles rencontres qui y sont liées... Je
terminerai par une autre phrase d'Hippolyte Romain à propos du
"(...) Lu Tung, le fou du thé,
ainsi
surnommé
car, en taoïste convaincu, son activité n'était conduite que par
l'inspiration du moment, sans contrainte et sans frein. Lu Tung passait ses journées à ne rien faire en apparence,
sinon à observer le nature, à se promener et à déclamer des poèmes
tous dédiés au thé, ce qui fit croire à certains qu'il était un
peu dérangé de la tête". Pas
de doute donc,
il
est bien l'illustre ancêtre de la folle du thé...