lundi 31 août 2015

Dernier jour d'un mois flamboyant


Après l'escapade à Amsterdam, le retour au quotidien a été dur : la poussière et le bruit des travaux deviennent vraiment pénibles et ce n'est que le commencement ! Et toujours pas de femme de ménage, j'espère qu'elle se rétablira bien vite, pour elle et pour nous.. Aujourd'hui, c'est relâche, ouf ! Cette journée, qui sera bien remplie, commence fort : 
un ciel comme je les aime : bleu, petits nuages blancs comme autant de traits de pinceau pour annoncer une belle et chaude journée. 
Je ne résiste pas, c'est dehors que je prendrai mon premier thé, la fin d'un Gyokuro griffé Tamayura et cette musique très zen pour accompagner ma méditation. Celle-ci est tellement naturelle dans un tel cadre.
Encore fleur, et déjà fruit... 
ou légumes ? 
Peu importe. Je ne connais pas le nom exact de ceux-ci, il faudra que je me plonge dans le livre qui les recense. Mais pas tout de suite, après une troisième infusion de ce nectar, je récupère les feuilles pour une partie du repas de ce midi : sauce soja et grandes crevettes roses 
et après un dernier regard vers le ciel, je dois redescendre sur terre, mon devoir de femme d'intérieur me rappelle que j'ai des courses à faire. Et ce n'est pas ce que je préfère. Préparation du dîner, retour des plats estivaux, pour moi du moins, mon mari a souhaité un plat de pâtes fraîches sauce tomates, deux menus différents, je suis bonne quand même... Mais je précise que ce n'est pas moi qui ai réalisé les pâtes, il y a un excellent rayon traiteur dans la supérette de mon village. 
Une petite promenade digestive pour admirer la deuxième floraison des delphiniums 
mais constater avec horreur, l'état des plants de pivoines, la plupart sont comme complètement brûlés par le soleil, il faudra que je me renseigne sur ce constat inquiétant. 
Vu d'en bas, LA plante. Nous avons déjà il y a quelques années, fait pousser des potimarrons dans les jardinières de la terrasse du premier, cela donnait magnifiquement bien, je suis curieuse de voir ce que ceux-ci donneront et surtout si les parties pendantes résisteront. 
Envie de jardiner. Mais avant cela, préparation à froid de
Prune vert griffé Lupicia. Et une pensée reconnaissante pour mes généreuses donatrices, MERCI les sœurs ! 
Avant l'effort, le réconfort. Le reste de la carafe ira dans le thermos, jardiner avec ce type de rafraîchissement sera un vrai plaisir. Je me suis défoulée au jardin, il faisait un peu lourd mais un petit vent a fait que c'était supportable, pas comme hier où il a fait plus de 30°, irrespirable. J'ai arrêté quand les premières gouttes sont tombées.
 Le temps de monter, il tombe des cordes et la terrasse est impraticable pour siroter le thé mais les plantes accueillent cette pluie battante avec reconnaissance. Après avoir pris une douche, je me suis allongée sur mon lit histoire de me détendre les muscles endoloris et je me suis endormie... J'ai appris par mon mari que le tonnerre a été de la partie mais je n'ai rien entendu, il parait que je dormais comme un ange ! Ce soir après le souper, retour dans mon cocon.
Au menu, en cette veille de rentrée des classes pour certains, le fond du fond de
Joie de Vivre griffé ThéÔdor. 
Une musique 
et une théière de circonstance. Tandis que je sirote cette
Joie de vivre qui ne m'a pas quittée tout au long de ce mois-ci, je pense à tous les écoliers qui demain, en maternelle et en primaire, entameront une nouvelle année scolaire, en particulier mes Twins chéris Emma et Axel. Une pensée à leur instits et en surtout à mes anciens étudiants qui ont la tâche dure mais passionnante d'être des éveilleurs d'intelligence, de fins observateurs de chaque enfant, tous n'ont pas la même faim au même moment mais le saisir au bon moment. Et ce qui suit illustre bien ce propos  - non c'est promis, je ne refais pas mon cours, je cite seulement la première phrase, elle le résume à elle seule - :  si tu veux apprendre le latin à John, tu dois bien sûr très bien connaître le latin, mais aussi et surtout très bien connaître John.  J'ai aussi un petit (gros) pincement au cœur, petit Georges ne commencera pas sa scolarité en Belgique cette année... Et même si je me rallie aux arguments de ses parents qui préfèrent qu'il fasse ses 2 premières maternelles dans son école pour approfondir sa langue maternelle, c'est un peu (très beaucoup) dur pour sa Nanny. Je profiterai donc au maximum de ses derniers jours ici, cela me (nous) fera de beaux souvenirs. Et puis, vive Skype ! J'ai réécouté avec émotion ce CD des Poppys, la plupart de ces déjà vieilles chansons (plus de 40 ans) restent vraiment d'actualité, Non, non, rien n'a changé... le monde de l'enfance est avec celui du thé, ce qui me fait exister vraiment. La vie est pleine de petits et de grands bonheurs ; et septembre sera du même acabit, avec des  révélations... !

jeudi 27 août 2015

Une très longue journée surréaliste !

 
Depuis vendredi, mes heures de sommeil ont été plus que réduites, j'ai plus passé de temps dans mon cocon que dans mon lit... Sur la planète Thé, les rêves sont dans les tasses, et j'ai beaucoup rêvé, en pleine conscience. En sirotant ce breuvage mythique, je revivais tous les moments forts de ces derniers jours, faits de si belles rencontres. D'autant que le temps automnal m'a fait retrouver les Pu Er. Les senteurs de la nature, lavée par les pluies s'harmonisaient si bien avec les saveurs de ces feuilles particulières. Mardi, après ces quelques jours très animés, je m'apprêtais à revenir à un rythme plus calme quand le téléphone a sonné,   c'était Anne-Marie qui me demandait si une escapade à Amsterdam me tenterait... Comment refuser une telle proposition ? 
D'autant qu'au programme, il y a une autre rencontre avec Aaron Fisher, axée cette fois sur la méditation. Cette journée folle a commencé à 10 heures pour se terminer à 2 heures, le lendemain ! Il est 10 heures quand Eric, du Tea Garage, sonne à la grille, quel bonheur d'avoir un chauffeur tel que lui. Nous avons rendez-vous à Malines-Mechelen avec celle qui organisé cette aventure. La route est très encombrée à cause d'un accident aux Quatre-bras, mais c'est l'occasion rêvée de pouvoir discuter avec ce jeune-homme qui a une très belle vision du thé, à des années-lumière des guéguerres entre marchands qui considèrent ce breuvage comme un simple produit de consommation, cela fait du bien d'entendre ces paroles. 
Changement de véhicule et de chauffeur, direction Amsterdam. 
Et cet ici que commence une journée surréaliste. 
Premier arrêt,  ce simple snack (http://sal-meijer.com ) qui met Anne-Marie dans un état de transe, déjà dans la voiture elle nous parlait de ce lieu qu'elle a fréquenté il y a... 30 ans.
En nous commentant la carte, elle tressaille à chaque ligne, nous décrivant chaque met, et rien que de l'entendre, on salive déjà. 
Voici le moment de vérifier ses dires, pour moi c'est une grande première, - je n'ai jamais mangé kosher comme ils disent de l'autre côté de la frontière - et d'accorder nos goûts à son enthousiasme !
Et elle a raison, c'est vraiment délicieux  accompagné de légumes au vinaigre et de moutarde, ces petits pains délicieux ravissent nos papilles, et fait rajeunir  notre Anne-Marie de 30 ans...
Et pourtant à l'intérieur, cela ne paie pas de mine. Ma première expérience est concluante, j'y reviendrai. On a pu manger dehors vu le temps très doux. Et le thé ? Pas encore, nous sommes à l'eau et au cassis pour l'instant. La superbe ambiance et les fous rires aident à patienter.  NON, je ne me suis pas trompée de lieu, vous ne rêvez pas, le prochain arrêt est ici. Mardi au téléphone, Anne-Marie m'a dit qu'on irait se faire tatouer l'idéogramme thé sur les pieds et que donc il faudrait prendre des pantoufles, le temps que cela guérisse. Elle a essayé de m’appâter en disant que LE tatoueur était mondialement connu, que Lady Gaga entre autres avait eu recours à ses mains "de fée". Elle en a cité d'autres très connus (mais pas par moi!). Jusqu'au moment où elle en a reparlé dans la voiture, j'ai cru une blague, mais que nenni, nous y sommes. Je les ai laissés pénétrer dans ce lieu qui me donne la chair de poule (très mauvais pour se faire tatouer), Anne-Marie a pris rendez-vous pour cet après-midi avec une partie du groupe d'Amsterdam, grand bien leur fasse, mais ce sera sans moi. Question rituelle : et le thé dans tout cela ? Certainement pas ici, ce serait plutôt une autre sorte d'herbe, celle qui se fume... Je commence à être en manque. 
Comme toutes les villes traversées par de l'eau, Amsterdam malgré la circulation et une certaine pollution même si beaucoup de déplacements se font à vélo, a ce charme bucolique.  Nous cherchions un salon de thé taïwanais, 
le destin nous a amenés ici, chez Four leaves
http://www.fourleaves.nl . 
Tandis qu'Anne-Marie est au téléphone avec ceux que nous devons retrouver, Eric s'empresse de rentrer, mais pas pour les mêmes raison que moi... 
Un endroit sobre qui met bien en valeur LES boîtes reconnaissables entre mille,
de beaux objets 
et une superbe rencontre avec Wilfried, l'âme de ce lieu. Il nous parle avec passion de ses thés, entre autres de JC Absolu Oolong, le thé qui a été retenu pour l'exposition Van Gogh en lien avec un de ses tableaux. La boîte sera au logo de cette exposition mais contiendra ce thé qui remporte un franc succès dans la boutique. Pourquoi ne suis-je pas étonnée ?... 
Petit souvenir... Anne-Marie me propose de rester ici tandis qu'elle et Eric vont rejoindre la joyeuse bande, j'accepte avec joie d'autant qu'ici je me retrouve dans un univers que j'aime avec passion. 
Au premier étage se trouve le salon de dégustation proprement-dit,
 dans une jolie et impressionnante tasse au design suédois, ce  JC Absolu Oolong, il me faudra bien cela pour apaiser ma soif. 
Tandis que je savoure ce nectar, d'un coup une violente averse s'invite à ma table mais ne vient pas troubler mes pensées, au contraire elle rafraîchit l'atmosphère devenue assez lourde. J'ai eu la curiosité de demander quels étaient les thés les plus demandés, et sans surprise, ce sont les thés parfumés aux plantes et aux fleurs qui sont les plus prisés qui correspondent très bien aux amoureux de la nature que sont les Hollandais. Mais le must absolu est l' Earl Grey royal, grâce à la bergamote dont ils sont friands. Parmi les autres, Octobre révélation, Saïgon et de manière générale tous ceux qui contiennent des agrumes. Dans les thés nature, le produit-phare est le Milky Oolong suivi du Darjeeling et du Daehsen Nokcha très prisé de la communauté japonaise. Mais il est temps de quitter (un petit peu à regret) cet homme passionné et charmant et ce lieu très dans l'esprit ThéÔdor, cette maison chère à mon cœur, et pas que pour les thés. Anne-Marie vagabonde dans une herboristerie (encore un point fort des Hollandais, très tournés vers le bio et la nature) Eric vient me chercher et nous nous dirigeons vers un tout autre genre d'endroit que ni lui ni moi n'apprécions, j'aime les tatous pas les tatoos... Et je confirme, ce ne sont pas les effluves de thé qui nous chatouillent les narines mais bien celles de cette autre plante qui se fume...)
Je préfère nettement le magasin d'à côté ! LE grand tatoueur n'est pas au rendez-vous, pourquoi ne suis-je pas triste ? Il est l'heure du souper, il sera marocain, et ici il y aura du thé authentique.
Et tandis qu'ils épluchent la carte, très concentrés comme s'ils l'étudiaient par cœur, je leur dis qu'ils sont sous la protection de la main de Fatma mais la réponse d'Eric fuse : à condition qu'elle soit bien accrochée, surprenant mais pas faux en même temps !  
Nous avons tous les trois choisi un tajine, mais non le dessus n'est ni un masque ni un chapeau, insortables ces deux-là, mais tellement drôles! 
 Anne-Marie et moi retrouvons avec émotion toutes les saveurs de ces pays à la culture (et donc la cuisine) si riche. Mais le temps passe, nous n'aurons pas le temps de siroter le fameux thé à la menthe, c'est moins grave, tantôt nous serons comblés.
lumière blanche ou coucher de soleil c'est selon... (= message codé) 
Autre lieu, le Centrum voor Leven in Aandacht (+/- la vie dans l'attention, le respect) ; autre ambiance : la méditation. 
La séance commence par la préparation du Pu Er
avec toujours ces mêmes gestes lents et harmonieux
qui donnent ce climat de sérénité.
Beau geste d'offrande, 
Le parfum du Pu Er donne du sens à la pluie torrentielle qui s'abat tout à coup sur cet endroit un peu hors du temps.
Elle ne trouble pas le silence mais me fait penser au contraire que l'eau est essentielle pour réveiller et
faire sortir la substantifique moelle des Feuilles. 
Moments de méditation intense, en communion avec  chacun pour mieux se laisser pénétrer par cette énergie forte du thé qui nous font ne devenir qu'un avec la Nature.  Suit maintenant l'enseignement d'Aaron que j'ai du mal à suivre, si je ne me concentre pas à chaque instant, je perds le fil mais curieusement, loin de me déranger, ce qui serait le cas en temps ordinaire, les mots n'ont plus vraiment d'importance, le climat est tel que le message passe sans eux, par des regards, le langage du cœur passe par les yeux. 
Et par toutes les émotions que me procure ce bol à présent vide, en apparence... 
La séance est terminée, reste les au-revoir. Merci à ce groupe sympathique de nous avoir accueillis dans ce lieu qui porte bien son nom, Merci à Aaron qui souhaite me voir à Taïwan, s'il savait à quel point j'en ai envie, je m'en remets à Lu Yu... Merci à ma chère Anne-Marie d'avoir organisé cette journée improbable qui s'est terminée en beauté, on remet cela quand? Le retour est beaucoup plus calme et... studieux, de l'arrière de la voiture, je suis avec intérêt le cours de conversation néerlandaise proposé par Madame la professeure à Éric qui doit perfectionner cette langue, avec un peu d’entraînement, cela ne posera pas de problème, c'est un étudiant doué et motivé : c'était assez surréaliste, même épuisée, j'ai pu suivre assez bien. Par contre de Malines-Mechelen à Groenendael je n'arrivais plus à garder les yeux ouverts, Éric m'a proposé de dormir mais je n'allais pas lui faire ce coup, j'ai tenu. Malgré l'heure mon mari m'attendait, il voulait tout savoir mais il a vite compris qu'il valait mieux remettre sa curiosité à plus tard. Et aujourd'hui, j'ai pu vérifier la véracité du dicton Qui dort dîne, vu l'heure de mon réveil, je n'ai pris ni déjeuner ni dîner et je n'ai toujours pas faim, le Matcha préparé avant la rédaction de ce billet, et tous les souvenirs m'ont nourrie, MERCI la Vie et tous ceux qui permettent de croire que le Monde n'est pas que celui des sauvages qui assassinent de manière barbare ceux qui ne pensent pas comme eux, ces analphabètes imbéciles  qui s'attaquent même à des monuments qui témoignent de la belle histoire des Hommes, eux n'en sont plus ! Retour  dans le quotidien à présent,  il me tiendra  éloignée  de ce blog  pendant  quelques jours, mais  PAS  du thé.

dimanche 23 août 2015

Une rencontre exceptionnelle, bouleversante !


Beau ciel pour une journée qui promet d'être spéciale...
Pour me mettre dans l'ambiance de ce qui m'attends, je prépare un Gyokuro pour lire 2 chapitres du livre de cet auteur dont je ferai la connaissance tantôt, j'ai hâte... Chapitre 3 : le Chanoyu. Dès les premières phrases en sirotant ce breuvage, je me sens en phase avec ces mots simples qui disent l'essentiel : "Like the Taoists before them, in the Chan tradition the truth of enlightenment cannot be transmitted in words (...)". L'approche intellectuelle n'est pas vraiment compatible avec la pratique et l'Esprit du thé. Quelques mots sur les grands noms japonais du thé dont Sen no Rikyu et une comparaison entre les cérémonies chinoise et japonaise cloturent ce chapitre. Je passe maintenant au 9e intitulé Ceremony. La citation qui l'introduit signé Osho me va droit au coeur, réjouit mon âme : "It is called a tea ceremony, not tea drinking. It is not a teashop or a café, it is a temple. This is only symbolic. In the whole of life, around the clock, you have to remember that wherever you are it is a holy land and whatever you are doing is divine". Je n'irai pas plus loin aujourd'hui, j'éprouve le besoin d'aller boire mon thé au jardin, en communion avec cette nature dont je ne peux me passer. D'autant que je vais bientôt rejoindre la ville, son brouhaha et sa pollution... 
Mais dans un lieu que j'ai beaucoup fréquenté dans ma folle jeunesse : 
Il y a voyage et voyage, aujourd'hui, ce sera dans la Voie du Thé. 
Et LA rencontre tant attendue, celle d'Aaron Fisher 
dont Anne-Marie et Sabine m'ont tant parlé au point de me donner envie d'affronter mon point faible, la lecture en anglais du seul ouvrage que je possède. 
Partage d'un repas d'abord, 
délicieux plats végétariens. Les échanges sont joyeux et faciles malgré la barrière de la langue, que se passe-t-il ? 
Tout est prêt... 
Aaron explique comment va se dérouler l'après-midi : partage de 3 thés en silence d'abord. Anne-Marie, en organisatrice modèle a tout prévu, Ingrid sera l'interprète. 
De simples bols de grès 
vont être purifiés 
ce qu'on appelle dans le langage courant le rinçage des ustensiles. Les gestes lents et précis d'Aaron apportent une ambiance sereine et détendue, plus rien n'existe que ce qui ce vit dans le moment. 
La théière ébouillantée accueille maintenant les feuilles 
et l'eau va les réveiller. 
Premier passage, 
la liqueur dorée n'attend plus qu'à être savourée. 
Tandis qu'Anne-Marie et Pita se saisissent du bol, où est Brigitte ? Déjà au Nirvana ?
Plaisir des sens, l'odorat et la vue d'abord  
le goût ensuite, 
dans un même geste. 
Atmosphère paisible et détendue comme une méditation. 
Les passages se suivent, 
vivre l'instant intensément comme une assoiffée de vraie vie.
Ne plus faire qu'un 
avec l'Essentiel. 
Et ces gestes répétés 
comme autant 
d'invitations au partage, 
à la méditation. 
Ne faire qu'un. 
Vacuité ? Non, plénitude, l'Essentiel est invisible pour les
yeux; émotions intenses ! La dégustation se termine, vient le temps de l'enseignement. Ici, s'est passé comme un miracle, j'étais tellement en phase avec Aaron que j'ai compris 90% de ce qu'il disait. Sabine en sortant m'a fait remarquer que cela se voyait vraiment sur mon visage, la connexion avec lui sautait aux yeux.
Avec des mots simples, tout en nuances et en sensibilité et en modestie, il a énoncé ce qu'était le thé en précisant d'emblée qu'il n'était pas le Maître, le Maître, c'est le thé... Quelques réflexions profondes, celles qui m'ont le plus marquée : 1)Thé et nature : comment aimer les Feuilles sans aimer la nature ?  Nous faisons partie de la nature mais nous avons perdu le sentiment d'y être connecté. Le thé amène la nature dans notre société. 2) Thé et médecine : avant pour soigner les maladies, il y avait les plantes et la magie. Maintenant on a créé des médicaments chimiques. Difficulté de définir la santé. Pour la médecine actuelle santé = absence de maladie, c'est aussi peu éclairant que définir le thé comme n'étant pas du café. 3) Thé et cheminement. Ne pas répondre directement aux questions mais donner des outils pour trouver ses propres réponses, avec ce qu'on est. Ici Aaron a introduit un concept surprenant : la « francinologie », personne ne me connaît mieux que moi. Le message est dans le thé, pas ce que l'on fait mais ce que l'on est, connaissance de soi. Dois-je préciser que cela s'applique à tous les prénoms ?...  4) Thé et Amitié : à travers le thé partagé, on se fait des amis. 5) Thé et gentillesse, le thé est un cadeau, le temps qu'on a pris pour être avec les autres. Le thé peut se résumer à 3 mots : la nature, soi et les autres, pour le préparer il ne faut que 3 choses : des feuilles, de l'eau et de la chaleur. Pour terminer, il a eu l'excellente idée d'apporter 2 thés dont les noms à eux seuls  sont une invitation à tutoyer les étoiles : 
une brique de Pu Er shu 2007 nommée Light meets Life, tout un programme. 
Une galette de thé violet issu de vieux théiers sauvages du Yunnan : Ciel du (ou au) Crépuscule, production très limitée, seulement 40 kg / an. Comme chaque fois que je vis des moments très forts, je trouve mes mots bien pauvres pour traduire l'indicible, l'esprit de Lu Yu était avec nous, c'est certain. J'éprouve une telle plénitude que j'ai dit à ce Philosophe avec un grand PHI, en le remerciant et avec mes mots encore plus pauvres en anglais : si je devais mourir ce soir ce ne serait pas grave, ce que j'ai vécu aujourd'hui m'a comblée, a rempli ma vie, je suis prête... Ceci dit, j'espère reculer un peu l'échéance pour pouvoir découvrir la saveur de la brique et de la galette. Je voudrais terminer en remerciant celles et ceux avec qui j'ai pu échanger quelques mots mais aussi un IMMENSE MERCI à Anne-Marie qui a permis et organisé cette belle rencontre avec modestie, grande efficacité et lumineuse générosité! Je pense à vous qui poursuivez cette rencontre d'abord aux Zoete waters et cette source qui magnifie si bien les Feuilles ainsi que votre escapade en Hollande, j'aurais tant aimé être des vôtres, mais... Soyez certains que je le serai en pensées !