jeudi 28 avril 2011

Les thés glacés, c'est déjà terminé...

Il a plu une bonne partie de la nuit paraît-il. Ce sont les plantes qui sont contentes, elles avaient tellement soif. Et aujourd’hui, cela a continué. Finis donc les thés glacés. C’est le temps d’un Keemun Mao Feng, l’envie m’en est venue parce qu’il fait très cru dans mon salon, il a fallu rallumer le chauffage pour couper l’humidité. Les feuilles sèches, assez longues et fines, alors que j’aurais dû percevoir un parfum chocolaté, ont un parfum légèrement fumé et me font penser à du … tabac ! Est-ce le temps qui perturbe mes sens ? Je m’empresse de l’infuser pour voir s’il va goûter ce que j’ai senti… La liqueur est d’un beau brun brillant mais ne goûte pas le tabac, ni le chocolat d’ailleurs, je le trouve plutôt entre le fruité et le fleuri, mais quoi exactement ? Par contre, avec la barre de chocolat au caramel, le résultat est excellent.Les feuilles infusées ont cette odeur chocolatée que je n’ai pas retrouvée dans la liqueur avant de croquer avec gourmandise dans la barre chocolatée. C’est le thé parfait par ce temps qui a changé si brutalement. Je le trouve maintenant plus sucré, est-ce l'influence du chocolat? Je redécouvre ce thé qui m’a réchauffé, que du bonheur. Et en regardant la boîte dans lequel je l’ai abrité, je repense à ce lieu chaleureux visité il y a quelques années déjà, j'en avais acheté chez eux à l'époque. Le mois prochain, je serai à nouveau à Londres, je suis impatiente ! Mon mari vient de m’apporter une enveloppe dont voici le contenu, je ne pourrai y être puisque précisément je serai à Londres à ce moment-là. Mais j’espère découvrir ces trésors bientôt.

mercredi 27 avril 2011

Que faire un mercredi après-midi?

Beaucoup de choses évidemment… Mais commençons par ce matin. Il fait très bon, je m’installe sur la terrasse de la cuisine, un œil dedans et l’autre vers le jardin. Et du thé évidemment : un Gunpowder et des branches de menthe, un délice. En regardant la sauge qui a pris des proportions gigantesques, je me dis que ce serait bien de la mélanger avec un thé vert infusé à froid. Il y a un proverbe qui dit que "Sauge dans son jardin éloigne le médecin"… En début d’après-midi Xavier va chercher notre petite-fille Emilie et Natsuki, sa sœur japonaise. Je leur ai proposé d’aller boire un thé, mais pas n’importe où (Lune, tu as deviné ?). Nous sommes au Lotus bleu et Natsuki qui, dans son pays boit du… café, choisit un Sencha. Tandis que Mimi va découvrir Eté à Singapour (et pas Nuit à Shanghai = message codé), un thé vert parfumé : "Cerise et fraise, agrémenté du fruit le plus cher du monde, le mangoustan, originaire de Malaisie – ajout de pétales de roses rouges". Après un fou rire à cause de Nuit à Shanghai, on s’étonne d’apprendre que le mangoustan est le fruit le plus cher du monde. Pour moi, ce sera un Gyokuro. Mais ce n’est pas tout, ces thés vont accompagner des Perles de Longévité, un première pour Natsuki et elle adore. Quant à Mimi, c’est une vieille habituée de cette délicieuse douceur. J’écoute avec admiration Monsieur Tchang qui parle japonais avec Natsuki qui elle aussi est étonnée. Le temps passe vraiment trop vite ici, il faut que je ramène ces jeunes filles qui ont encore du travail pour l’école mais avant cela, on immortalise ce moment, Monsieur Tchang est bien entouré. On reviendra, c’est certain et avec Sarah cette fois ! Samedi peut-être?Et à propos de Mimi, voici ses œuvres, de délicieux cupcakes ! Depuis qu’elle est petite elle adore cuisiner et elle est douée, merci ma Mimi, c’était délicieux.

dimanche 24 avril 2011

Un très beau week-end pascal...

Ce vendredi matin, il fait déjà merveilleux et nous en profitons. Mais chacun son truc : mon mari s’installe sur la pelouse juste en face d’un monticule… Moi je préfère admirer cette nature flamboyante du haut de la terrasse, et avec un thé bien sûr.Il fait très calme, mais tout à coup mon mari m’appelle : le monticule a bougé mais celle qui le travaille reste invisible… J’attends de la visite cet après-midi et je veux donc achever le tri du dernier placard de ma chambre, mais une caisse trop lourde me coince l’épaule.Ce sera donc Nicolas qui va officier, ce qui m’a permis de découvrir une autre façon de faire. Le thé choisi est un Tie Kwan Yin de Taïwan, il vient de chez Zen Zoo.C’est le thé préféré de Françoise qui hume la tasse à sentir et y découvre entre autres un parfum de noix de coco. J’ai hâte de découvrir ce que va donner ce thé préparé avec très peu de feuilles et une infusion beaucoup plus longue. C’est surprenant, je ne retrouve pas vraiment les parfums de la tasse à sentir, et je ne suis pas la seule. Françoise elle aussi fait cette même remarque. Et notre conversation évolue alors vers la philosophie, Nicolas nous parle de l’esprit des feuilles de thé et si j’ai bien compris c’est ce que je nomme l’âme du thé sauf que je ne ressens pas cela pour tous les thés… Les infusions se succèdent, les échanges également. Je suis vraiment contente qu’il ait accepté de prendre ma place pour la préparation en gong fu, cela m’a permis de savourer ce Tie Kwan Yin sous un autre angle, et je ne suis pas certaine que si je ne m’étais pas coincé l’épaule, nous aurions eu cette conversation si riche. Mais aussi ce qui suit : Nicolas m’a proposé de s’occuper de mon épaule, ce que j’ai accepté avec plaisir et intérêt parce que cela a donné lieu à des réflexions sur les anges et les démons, sur la lumière et l’ombre. Si au début, j’ai eu un peu mal, petit à petit je me suis sentie détendue avec une surprenante réaction, une envie irrépressible de … dormir, je baillais à me décrocher la mâchoire ! Cela fait plutôt mauvais genre, comme si je ne pouvais pas cacher un ennui certain, ce qui n’était pas le cas évidemment. Heureusement Nicolas m’a dit que c’était normal, ouf ! Dès leur départ, je me suis allongée sur ma terrasse et me suis endormie ! Le réveil a été surréaliste : je me suis surprise à réciter des bribes du "Dormeur du Val". Je n’ai plus ouvert un recueil de poèmes de Rimbaud depuis des années et pourtant...: "C'est un trou de verdure où chante une rivière, (…) où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe (…) Pâle dans son lit vert où la lumière (...). Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit".









Et s’est immédiatement superposée aux mots cette théière dont l’inscription parle du même thème. C’est un extrait de "Théières excentriques" dont j’ai déjà parlé il y a bien longtemps. Je ne saisis pas trop le rapport entre ces "visions" et ce qui a précédé mais j’ai adoré. Le lendemain, retour dans mon salon pour boire le Tie Kwan Yindont les feuilles ont infusé toute la nuit. J’ai reçu de mes hôtes d'hier un échantillon de Long Jing que je vais infuser en zhong. Mais qu’est-ce que c’est que cette feuille ouverte ? L’infusion est très fraîche mais déjà astringente. Feuilles infusées après le premier passage. La deuxième infusion est semblable à la première avec une petite note sucrée en plus. J’en ai essayé une 3e mais ici l’amertume devient trop présente. Et aujourd’hui, encore une superbe journée et avec ma filleule en prime. Papotage, rigolades au programme et sous le soleil bien sûr. Mais qu’est-ce que cette figure, ma Puce, tu ne sers pas de la soupe à la grimace… tu viens de me dire qu’il est délicieux ! Je préfère cela !

jeudi 21 avril 2011

Je n'ai pas pu y résister...

J’ai décidé de vider mes boîtes et d’achever mes "vieux" thés verts pour faire la place aux nouveaux, très prochainement. Ce matin avant d’aller faire les courses je choisis un Lü Zhen, un thé tout simple, facile à préparer. Puis direction Waterloo et Braine-l’Alleud pour remplir le frigidaire. Je vais aussi chercher les tisanes que j’ai commandées et j’étais bien décidée à ne faire que cela. Mais je n’ai pas pu résister au Lotus bleu et à ce qu’on y sert… En attendant le thé choisi, je regarde de tous côtés à l’affut de nouvelles découverts, et je suis servie : "Vivre zen, c’est être lucide, trier ce qui passe et ce qui demeure, c’est goûter le bonheur du présent et, coque de noix dans l’océan de l’Absolu, s’arrimer d’instant en instant à l’éternel." Cette phrase me parle vraiment, chaque mot incite à la méditation.Monsieur Tchang m’apporte bientôt le bonheur sur un plateau. J’ai choisi cette fois un Gao Shan à 40% de fermentation. Emotion gustative intense, le parfum s’échappe de la théière, qu’est-ce que cela va donner dans la tasse… Immédiatement après la première gorgée, une palette aromatique impressionnante, mais je n’en perçois que quelques-unes : du beurre frais avec une pointe de vanille. Mais aussi des fruits cuits. Et en humant les feuilles après la première infusion, parfum à la fois boisé et fruité.Et j’ai eu soudain envie de perles de longévité, qui se marient très bien avec ce breuvage à la chaude couleur or.Ce sont des petites boulettes de riz fondant légèrement sucrées fourrées de sésame. La troisième infusion est légèrement plus pâle et les aromes sont maintenant plus subtils. C’est à regret que je quitte ce lieu dont se dégage une si grande sérénité. Cet après-midi, je continue à vider mes boîtes de thés verts. Ce sera ce qui me reste du Bai Yun Wu, un thé grand thé cultivé en montagne. C’est certainement un des thés que je renouvellerai, l’infusion est très fraîche, à la fois ronde et douce avec une saveur végétale et un arrière-goût sucré. Et aucune amertume malgré un surdosage voulu. La deuxième infusion est semblable à la première avec cependant une saveur supplémentaire que je ne parviens pas à définir. La troisième infusion par contre a plus évolué, elle reste assez suave mais je perçois maintenant comme un arrière-goût de torréfaction. Les feuilles infusées présentent un camaïeu de verts mais aussi certaines feuilles dont les bords sont ourlés de brun. En les regardant de plus près, on aperçoit les différentes formes et longueurs de ces feuilles qui vont me manquer… Et je me répète avec émotion cette belle phrase sur le zen, j’ai vécu avec intensité ce bonheur indicible de l’instant.

mardi 19 avril 2011

Encore une journée pleine de superbes surprises

Hier soir, j’ai reçu des amies, la soirée s’est terminée fort tard (comprenez tôt ce matin), il y avait un certain temps que nous ne nous étions plus vues, depuis que nous sommes toutes en vacances perpétuelles nous sommes très occupées. (Comme dit mon mari, "quand tu travaillais, tu avais au moins un demi jour de congé et je te voyais"…), no comment ! En montant me coucher, il s’est réveillé, le pauvre entend voler les mouches. Et dans un demi-sommeil, il me dit qu’il avait trouvé à mon nom une grande enveloppe dans la boîte aux lettres, il a oublié de me la donner et voulait redescendre la chercher ! J’ai refusé, je tombais de sommeil et je ne l’aurais pas ouverte. Ce matin, elle se trouvait sur la table toute préparée du petit-déjeuner. En voyant le nom de l’expéditrice, je me suis mise à trembler, Doudou a cru que celle-ci contenait de mauvaises nouvelles… Mon fou rire l’a vite rassuré.Tout d’abord, création de l’ambiance : théière et bol japonais, le fascicule de la Tea Box qui parle du thé au Japon, un éventail japonais qui correspond bien à l’année du Lapin… en Chine. Mais aussi et surtout, le contenu de l’enveloppe. Et tous ces éléments sont liés : la généreuse donatrice est Lune, que j’ai rencontrée avec son mari chez Cha Yuan la semaine dernière, c’était le 13 avril. (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/04/une-belle-rencontre-grace-internet.html). Entre autres sujets de conversation, nous avons parlé de la Tea Box de Lydia Gautier et je leur ai dit que l’extrait musical qui m’avait le plus touchée est celui qui illustre le fascicule du Japon, cette flûte zen dont je n’ai pas retenu le nom. Ce fut pareil pour eux à tel point qu’ils avaient acheté le disque, ce qui était aussi dans mes projets. Ce sera inutile, ils me l’ont offert. J’ai hâte de lire ce qui se rapporte à cette musique qui m’avait tellement bouleversée. Mais avant, je relis le petit fascicule dans lequel Lydia explique bien l’esprit du thé au Japon et l’indissociable lien avec la nature, cette nature qui est en train d’exploser mais dont certaines plantes souffrent déjà de la sécheresse. S’il n’y avait pas eu la musique, j’aurais pu lire et boire le thé sur la terrasse. Le premier thé sera un thé de lecture, j’ai donc choisi un Sencha Shimizu, à la fois rafraîchissant et tonique, et qui dégage une saveur fruitée, rare pour un thé japonais. Et je commence la lecture qui accompagne cette musique si particulière. Je viens d’achever la première partie consacrée à l’historique du Shakuhachi, cet instrument joué ici par Yoshio Kurahashi, ce magicien qui tire des sons sublimes de cette simple flûte qui me donnent la chair de poule et m’arrache des larmes de bonheur. J’apprends qu’il donne des concerts dans le monde entier et qu’il est déjà venu en Belgique ! La théière est vide, je garde les feuilles pour mettre dans la salade de ce midi et j’en prends des fraîches. J’ai à peine terminé que mon mari débarque dans mon salon avec une bonbonnière remplie de petits œufs de Pâques, et il n’est pas seul… J’arrête la musique, elle ne se prête pas à la conversation. Interruption pour préparer le repas de midi, petite pose au soleil avec mon mari que je quitte assez vite. Le temps d’aller sur la terrasse de ma chambre, admirer cette nature que j’aime tant et de jeter un œil à mon mari, et je retrouve mon salon. Ce matin en relisant l’escale du Japon, cela m’a donné l’idée de préparer un Matcha. Pendant que je laisse tremper le chasen dans l’eau bouillante pour ramollir le bambou, je me replonge dans le livret pour lire la description des morceaux de musique. Et je choisis assez naturellement Takiochi, qui signifie Chute d’eau, ce morceau a été "enregistré à la cascade d’Asahi dans la péninsule d’Izu, préfecture de Shizuoka, le 28 octobre 2007.Un temple de la secte Fuké, nommé Rögenji, avait été bâti près de la cascade d’Asahi. Les moines qui y résidaient vivaient dans le bruit de la chute d’eau. Cette très belle pièce, dont le compositeur est inconnu, provint de ce temple. Bien que le temple ait disparu, la cascade abrite encore les tombes de quelques-uns de ces moines. Cette pièce a été enregistrée à proximité de cette chute d’eau". J’admire cette poudre vert fluo que j’ai sortie du congélateur tandis que cette sublime musique pénètre en moi comme autant de caresses apaisantes. C’est sans trembler que je bats maintenant et sans aucune difficulté ce breuvage particulier. Est-ce l’influence de la musique, ou celle des souvenirs, mais elle est parfaitement réussie cette mousse de jade, ce qui est loin d’être toujours le cas. Je me sens à la fois si calme, apaisée mais aussi si vivante et tellement émue de vivre si intensément ces moments hors du temps. Encore merci chère Lune pour ce magnifique cadeau, c’est grâce à toi (et à tes problèmes d’ébriété…) que cette journée s’est déroulée de si magistrale façon. J'ai bien sûr eu une pensée pour le peuple japonais, je me suis dit qu'avec ce genre de musique, je comprends mieux leur attitude zen. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, j’ai reçu ce matin un mail de la Présidente du club annonçant que Ouest- France avait publié un article intitulé "Ils ont bu leur première tasse de thé nantais". Je me précipite donc sur le site de ce journal, je reconnais immédiatement Sylviane, Bernadette et Danièle et je découvre également Yasmine, du club "Fous de chocolat", belle association ! Ceci et tout ce qui suit, texte et photos est extrait de Ouest-France. Un bourgeon et une ou deux feuilles. Et elles ne se sont pas contentées de cueillir les feuilles… Longue vie aux théiers nantais, aux cueilleuses dont j’espère faire partie l’année prochaine…