lundi 31 janvier 2011

J'ai eu la main heureuse en tirant le vrac 23

C’est le dernier jour du mois, j’avais le choix entre le devoir – l’administration de janvier – et le plaisir : plonger la main dans une grande enveloppe. Le temps de ne pas hésiter mais d’observer comment ont évolué les 2 Lombok et constater qu’elles ne sont pas encore complètement sèches, je reviens sans scrupule au plaisir.Et ma main innocente a tiré ce petit sachet, ce sera le vrac 23.Je suis impressionnée par la forme, la couleur et la dimension de ces feuilles qui ne dégagent aucun parfum. Après avoir ébouillanté les zhongs, j’y dépose les feuilles et là, première bonne surprise, en humant les feuilles je me retrouve dans un grenier avec cette odeur si particulière, cela promet. Je commence par 2 lavages des feuilles, et encore une surprise : les feuilles sont noires et comme racrapotées. Après 2 infusions, encore une surprise : d’abord la saveur correspond exactement au parfum, à une grande douceur, se conjugue une saveur boisée très agréable. Par contre, à la couleur et au goût, je pensais boire un Pu Er cuit, je ne trouve aucune astringence typique des crus que j’ai bus. Je savoure chaque gorgée en pensant au voyage de ces feuilles pour aboutir chez Julien et puis chez moi… Les feuilles infusées changent maintenant de couleur et sont bien développées.Je n’ai pas compté le nombre d’infusions, mais la saveur devient moins présente. Cette infusion, beaucoup plus foncée, sera la dernière. Voici maintenant les feuilles qui m’ont apporté tant d’émotions gustatives, ce serait dommage de les jeter. Elles n’iront pas directement sur mes jardinières, elles vont encore servir à désodoriser ma théière bambou. Elles y resteront un certain temps. Merci à toi Julien pour ce cadeau et à toi Nicolas pour tes conseils. Je passe maintenant à l'adminitration...

samedi 29 janvier 2011

Les jours se suivent...

Aujourd’hui, je suis seule à la maison ce qui m’arrange bien, j’ai des projets… Ce matin, préparation de petits plats pour ma filleule, mais après cela, direction mon salon bleu-thé que je n’ai plus quitté. Ces 3 paquets sont toujours intacts et Véro est indisponible pour le moment. Je ne veux pas infuser ce Yerba Maté avec la bombilla sans elle. Mais j’ai la permission de l’infuser en théière. Ce matin, en petit-déjeunant, je trouve l’inspiration, ce sera cette Lombok achetée chez Cha-Hu-Thé le 26 août 2008 et qui n’a pas encore servi. Je commence par y verser de l’eau bouillante et j’attends de voir comment elle va se comporter, comme sa grande sœur sans doute ? (voir le 30 juin 2008). Mais pas du tout, aucune petite ne perle mais comme une tache d’humidité qui se répand progressivement en une large bande! Mais aussi une odeur forte de terre, très agréable. Alors, je vais chercher l’autre, celle qui a déjà servi, parce que j’ai hâte de découvrir ce "thé des jésuites". Même traitement et même conséquence, pas la moindre petite gouttelette mais elles sont toutes les deux complètement imbibées d’eau. Et toujours ce parfum un peu entêtant de terre, qui me donne une autre idée… Je les laisse momentanément de côté, je ne renonce pas à cette idée un peu saugrenue sans doute, mais j’ai envie d’un thé pour m’aider à patienter. Ce sera un Shira-Oré, je ne vais pas en reparler ici, pour en savoir plus, voir les 6 et 9 avril 2009. D’autant que ce parfum de terre qui embaume à présent mon salon bleu-thé me donne envie de faire au travers de ce livre plus ample connaissance avec les artistes qui transforment la terre en la respectant. Je suis fascinée par le travail de ces artisans passionnés et c’est toujours avec beaucoup d’émotion que je passe d’une œuvre à l’autre. La première fois, ce fut au Musée
Cernuschi en 1994 ou 5, lors de l’exposition Japon, Saveurs et Sérénité, j’ai vraiment eu l’impression que ces chawan étaient vivants et pourtant alors je ne m’étais pas encore convertie aux thés japonais. J’avais alors été transportée et les émotions esthétiques très fortes m’avaient alors empêchée de dormir ! Il n’en sera pas de même aujourd’hui, je n’ai pas vraiment accroché avec ce livre, trop technique. Je reviens à mes théières, c’est incroyable, cela fait plus de 2 heures que je les ai laissées et elles sont encore bien tièdes ! Et il manque un quart de l’eau, elle a trouvé refuge dans les parois. Après les avoir vidées, le fond de la plus grande est craquelé, tandis que celui de la plus petite est lisse et gris pâle, question de fabrication peut-être. Je ne suis pas certaine qu’elles puissent servir maintenant, elles sentent encore très fort la terre. Mais on ne sait jamais, je me demande comment les Indonésiens s’en servent, si quelqu’un a des informations, je suis preneuse et déjà merci.

vendredi 28 janvier 2011

Dans les coulisses de Magie du Thé

Encore un vendredi comme je les aime… j’ai passé toute la journée à Namur. A la Magie du Thé précisément où Fanou et moi devions discuter des Ateliers de cette année. Pendant qu’elle s’occupait du magasin, j’ai choisi et testé les thés qui seront présentés lors du premier atelier consacré aux 6 couleurs du thé. Même si j’ai déjà donné cet atelier, je n’ai pas envie de le reprendre tel quel aussi n’ai-je pas voulu aller voir les thés qui avaient été choisis l’année dernière. Déjà quand j’étais prof dans une autre vie, Tout mon plaisir fut d’en tester 2 ou 3 pour n’en retenir qu’un par famille. La tâche aurait été insurmontable si nous en restions à ce seul atelier, mais il sera suivi d’un atelier consacré aux thés verts de Chine et à l’utilisation du zhong, un autre sur les thés japonais et l’utilisation des hohin, kiusu et autre chawan. LA famille des oolongs et la préparation en Gong Fu. Nous devons encore réfléchir à la façon de présenter les thés rouges, il y a tellement de différences entre les thés de Chine et d’Inde. Il y aura peut-être aussi un atelier Pu Er. Un encore est prévu pour la cuisine au thé. Bref, de quoi passer de superbes moments de partage et de quoi assouvir ma passion de la transmission.Voici ce que j’ai retenu pour ce premier atelier : pour le thé blanc, ce sera un Bai Mei Yin Zhen aux longues feuilles argentées qui donne une tasse douce, légère et très rafraîchissante. Le thé vert choisi est un Green Shell dont le nom vient du façonnement des feuilles en forme de petits coquillages qui donne une liqueur douce et végétale avec une très légère amertume.Pour la grande famille des Oolong, mon choix s’est porté sur un Four Seasons dont le nom indique que ce thé est récolté 4 fois par an dans de nombreuses régions de Taïwan et au Vietnam. Assez sceptique au départ, je ne suis plus adepte des "blends", j’ai été étonnée et heureusement surprise du résultat : un basique, qui n’a pas la palette aromatique des grands bien sûr mais il est très fleuri, facile à boire. Le thé rouge sera un Yunnan FOP dont les feuilles sont riches en pointes dorées, on y retrouve le parfum et la saveurcaractéristiques des Yunnan. Pour les thés post-fermentés, ce sera un Pu Er cuit en vrac. L’odeur qui se dégageait du sachet était peu engageante, on était dans une ferme et plus particulièrement près des écuries, mais ici aussi, une bonne surprise, le parfum et la saveur de l’infusion ressemblaient plus au cuir de la selle des chevaux qu’à l’odeur un peu écœurante des feuilles sèches. Une très courte pose à midi, Fanou est comme moi, elle n’aime pas interrompre son travail et dans les coulisses, il y a encore beaucoup à faire. Au moment où je m’apprête à mettre mes notes en ordre, elle m’amène LA surprise du jour. Un cup cake Dulce de Leche, un de mes préférés ! En effet, depuis peu, les clients de Magie du Thé peuvent se régaler des cup cakes réalisés par les fées de chez Lilicup… Belle association avec le thé, et puis entre la Magicienne et les Fées, cela ne pouvait que marcher… Un délicieux Tie Kwan Yin d'automne, et nous retournons à nos tâches, pour Fanou l’administration et pour moi la rédaction du fascicule qui sera remis aux participants de ce premier atelier. Quand travail est passion ne font qu’un, la vie est belle ! Merci chère Fanou pour cette collaboration, et l’amitié qui la cimente.

jeudi 27 janvier 2011

Deux jours tout en contrastes et en émotions

Hier, cuisine d’abord : préparation de petits plats pour ma filleule avec qui j’ai passé de bons moments mais sans thé ! Ce sera pour très bientôt… Pas grave, je me suis, je me suis rattrapée chez Cha Yuan où j’ai retrouvé avec bonheur Jean-Benoît et Sanmao, je n’y étais plus allée depuis un bail ! Sanmao me conseille un Sichuan Mao Feng, je connais mal ces thés-là parce que je ne les apprécie pas vraiment, je crois que la saveur maltée me gêne. Mais en sentant le parfum qui se dégage, c’est le chocolat que je perçois…Autant la première infusion de quelques secondes était assez pâle, autant la deuxième est nettement plus ambrée et je suis heureusement surprise par cette saveur à la fois douce et chaleureuse. Après 9 infusions, je suis réconciliée avec ce thé, Sanmao me conseille de toujours l’infuser en petites théière, ce que je ferai dorénavant, la palette aromatique est nettement plus subtile ! Mais ceci n’était que l’apéritif. Elise vient d’arriver après une matinée de travail, mercredi est un "petit jour", nous avons donc le temps de prendre à l’aise ce repas simple mais si goûteux.Le temps passe (trop) vite, et après avoir dégusté pour elle un Long Jing et pour moi un Baozhong, il est temps de nous quitter. Je suis toujours très émue de la rencontrer, c’est vraiment la digne fille de son père, même passion pour son travail, même enthousiasme, même créativité. Il serait si fier de son parcours, et de ses projets futurs. Il est ici (14 août 2009). Il a rejoint les étoiles beaucoup trop tôt et il nous manque… J’avais des tas de choses à faire rentrant mais impossible, une tristesse nostalgique m’en a empêchée, je me suis réfugiée dans mon salon en écoutant de la musique et en laissant mes beaux souvenirs émerger, cela m’a consolée. Mais ce que je n’ai pas fait hier, il a fallu que je m’y colle ce matin… courses et rangement (minimum). Heureusement, cet après-midi a compensé cette matinée peu excitante, mais nécessaire. Je m’apprêtais à préparer le diner quand le téléphone a retenti. Une longue conversation entre Nantes et Bruxelles s’ensuivit. Et de quoi puis-je parler avec la présidente du club des buveurs de thé ? Pendant ce temps, mon mari me faisait de grands signes pour me faire comprendre qu’il était (presque) mort de faim ! Après-midi, après avoir écrit quelques mails et répondu à d’autres en attendant mon mari, je me suis replongée avec délice dans les guides de thé à Londres… Le thé s’imposait, un Temi. Le temps s’est fortement rafraîchi et ce thé chaleureux est tout indiqué pour nous réchauffer. Message codé à Bernard : mais nous n’avons pas brûlé les meubles, nous avons le "calorifère". Après avoir partagé une première tasse, Xavier se rend compte qu’il n’y a pas que cela sur la table et après un "Tu pars ENCORE à Londres ?" (Je n’y ai plus mis les pieds depuis plus de 2 ans…), il consulte, admiratif, le "petit" guide, magnifiquement illustré, de Jane Pettigrew, va-t-il m’annoncer qu’il a envie de m’inviter, comme cela au moins, le tu seras remplacé par nous…. Pendant ce temps, je verse de l’eau bouillante pour la énième fois dans ma petite théière bambou, mais l’odeur, agréable cependant, reste très persistante, Nicolas, si tu me lis… Et Puce, nous avons pris le thé à ta santé, il ne manquait que toi dans ce salon. Deux jours "ordinaires" et pourtant si riches, merci la vie.

mardi 25 janvier 2011

Suite et fin des aventures du Nuo Mi Xiang Cha

Troisième et dernière expérience avec ce petit Nuo Mi Xiang Cha, je suis assez curieuse de voir ce que cela va donner. Après avoir ébouillanté la théière, j’y dépose ce petit nid. (2) Deux rinçages de 30 secondes plus tard, il ne se passe pas grand-chose.Première infusion de 3 minutes et transvasement immédiat dans cette théière et la tasse préchauffées. Un mot sur cette théière que j’ai depuis longtemps : je l’avais choisie à l’époque pour les différentes graphies de thé, sur le couvercle. Mais aussi en dessous de la soucoupe. Le dessous de la tasse nous indique la provenance de ces ustensiles : Wtoctawek semble être une marque polonaise, ce qui expliquerait le mot Herbata qui signifie Thé dans cette langue. Par contre, l’épaisseur de la tasse ne convient pas vraiment à la plupart des thés mais pas de problème pour celui-ci, ce n’est pas un grand thé. Aujourd’hui, c’est un thé d’accompagnement, je veux absolument achever le pull de mon mari… que j’ai défait malgré les protestations du destinataire parce que le produit fini ne me convenait pas. Deuxième infusion, également à 3 minutes, je suis frappée par la douceur du breuvage sans aucune astringence. Mais les feuilles n’ont pas encore toutes pris leur indépendance. Entre 2 rangs de tricot, ce thé est facile à boire, sans se poser de question. Par contre, en buvant cette 3e et dernière infusion, toujours aussi douce, je me demande pourquoi j’avais craqué pour ce thé à l’époque, je ne pense pas que je l’aurais sélectionné maintenant. Et la réponse s’est imposée à moi et est liée à ma façon d’appréhender les saveurs du thé. D’abord, à l’époque, je recherchais tout ce qui était curieux. Mais surtout, et c’est encore le cas aujourd’hui, je suis très sensible à l’ambiance du lieu et au contact avec les vendeurs. Et l’accueil à Esprit ethnique fut très chaleureux, je me demande ce qu’est devenu celui qui m’a parlé avec passion de ses thés et de ses théières ; je me souviens de son prénom : Laurent… Je ne regrette pas d’avoir testé cette façon d’infuser ce petit nid, des trois c’est celle que j’ai préféré. Ceci dit, je pense que je n’en reprendrai pas sauf pour la cuisine si cela s’avère intéressant. Je me demande maintenant comment recycler la théière verte "bambou" qui doit être imprégnée d’eau de riz. Si quelqu’un peut m’éclairer, cela m’aiderait beaucoup, merci d’avance.