lundi 31 mars 2014

Un week-end flamboyant qui clôture un mois qui l'a été tout autant


Il fait magnifique dehors ce samedi et les oiseaux fêtent la douceur du temps en nous offrant un concert harmonieux quand le faisan ne s’y met pas… En rentrant de mes habituelles occupations de ce début de week-end, je m’apprêtais à finaliser mon escapade parisienne quand j’ai appris que le voyage serait écourté, nous rentrons dimanche au lieu de lundi, seul jour où le programme était établi avec Tamayura et Jugetsudo. Il m’a fallu un peu de temps pour me remettre. 
Heureusement, consolation : me voici prête à accueillir mes invitées. 
Mimi en grande forme ouvre la marche. On vient pourtant de lui extraire ses 4 dents de sagesse, la pauvre alors que  je ne sais où les miennes se cachent mais elles sont priées d’y rester. 
Voulez-vous mettre un nom sur les parfums qui se dégagent de cette boîte vert-printemps ? 
Et si possible sans regarder les réponses. 
Que je suis heureuse de vous revoir les filles, et toutes les trois ensemble dans ce salon, c’est une première ! Projets d’avenir, voyage à Shanghai au menu de nos échanges. Elles s’envoleront bientôt pour rejoindre leur frère et cousin ces trois veinardes et leurs mères respectives avec promesse de m’envoyer tous les lieux de thé visités dont je donnerai les adresses que je recevrai demain de Jing et Anne-Marie. 
Mais que se passe-t-il ? Je vous ai rarement vues aussi sérieuses, c’est vrai qu’on discute de la nouvelle "orthograve mais pas désespérée"… Mais qui a bien pu mettre ce sujet sur la table dans ce lieu sacré? 
Boire, manger et surtout papoter pour les deux cousines, et elles savent y faire ! 
tandis que Sarah écoute attentivement son grand-père, il est entre autres question de mâchoire de gorille (= message codé !). 
Mais le sérieux n’a pas duré très longtemps… 
A la demande générale, cette mousse de jade 
attendue impatiemment par mes adorables (et adorées) petites-filles qui y font honneur. 
A voir la tête de mimi, je sens qu’il va se passer quelque chose… 
Histoire 
d’une mousse 
qui fascine Sarah. 
Quel sérieux tout à coup ma Mimi. 
Merci pour ces moments magiques mes chéries. Moi aussi je l’espère ma Lili, il faut faire le plein avant fin septembre si on veut garder le trio.  Mais on peut aussi se donner rendez-vous à Tokyo, Hanoï, Rangoen ou en Thaïlande. Non, je rigole encore que…. 
Il fait magnifique, un petit tour dans le jardin pour terminer ce trop court passage. 

On reprend ces vieilles habitudes. Retour aux sources, vous en avez des souvenirs dans ce jardin : cabanes, cache-cache, sans oublier la chasse aux œufs et même un cimetière pour toutes les petites bêtes que Mimi avait le chic de dénicher.  
Quel chapeau Mimi, Halloween c’est plus tard pourtant… Sarah dans son élément immortalisée par Lili avant de nous quitter pour de bon cette fois. Un peu de tristesse de les voir partir après tant d’émotions, elles ont bien grandi mes chéries. Un coup de fil m’a ramené le sourire : j’ai eu droit à un concert de violon et la soliste n’est autre que ma petite Emma que je ne reverrai plus avant la fin des vacances de Pâques mais nous avons déjà fixé rendez-vous ici avec son violon "si je peux de ma mère"… J’adore cette expression, grammaticalement spéciale, mais bon. J’ai aussi eu la mère en question et là le sourire s’est transformé en fol espoir, il a été question d’une certaine exposition et elle a besoin d’une guide. Ma chère Fanou, tu peux compter sur moi, je ferai ma B.A., un petit détail : reste à faire avaler la pilule à nos maris respectifs… si c’est nécessaire ! 
Drôle de lumière pour ce premier jour de l’heure d’été. 
Premier rituel. 
Un petit tour de jardin pour admirer la nature et surtout ce mahonia jaune bouton d'or.
Retour dans mon cocon pour le deuxième rituel, ce sera un Gyokuro griffé Tamayura
Moment de méditation en me délectant de ce breuvage divin, ou démoniaque c’est selon. 
Les belles ont tout donné, elles remplaceront maintenant le persil dans la salade de ce soir. 
Mais avant où passer l’après-midi ? 
Bonheur de revoir Jing. 
La séance commence pour l’infusion des 3 étrangetés, ce thé thérapeutique, alliant l’extrême Yin, l’extrême yang et le Qinan pour équilibrer le tout. 
ce mélange va nettoyer les toxines, chasser les microbes et purifier le foie. 
Les mêmes beaux gestes comme chaque fois. 
Les saveurs sont légèrement différentes de celles des petits sachets.  
Et les feuilles infusées beaucoup plus grandes et plus claires aussi, normal celles du sachet sont coupées en morceaux et s’oxydent donc plus vite. 
Vient ensuite un Tie Kwan Yin 2002. Rappel : il a été torréfié au charbon de bois de litchi, ce n’est pas une découverte, voir ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/06/un-long-week-end-comme-je-les-aime.html ,  mais un bonheur de le savourer à nouveau. 
J’observe la concentration de mes compagnes de thé du jour, Anne-Sophie, Laura et Nadiejda, une belle surprise de la retrouver ici, ce qui m’a permis de parler de la pieuvre préférée (= message codé). 
Beaux échanges sur nos ressentis notamment ceux d’Anne-Sophie dont la famille est "dans le vin" et Laura qui retourne en Chine cet été en vacances dans la famille de sa maman. 
Sous le regard amusé de Nadiejda, Cha Hua hume le parfum des belles qui sont loin d’avoir tout donné, elles feront le bonheur de certaines d’entre nous. 
De la même année, 2002, un Pu Er 
Belle couleur ambrée de l’infusion. 
Et saveurs de sous-bois dans la tasse. 
Les belles vont aussi faire le bonheur de certaines d’entre nous… 
Nous remontons le temps avec ce Lincang Sheng Huo 1999.  Yinhao signifie Bourgeons argentés et on observe d’ailleurs le reflet argenté des feuilles ; il est compressé en forme de nid au départ (Tuo Cha
Que va nous offrir ce breuvage issu de vieux théiers de montagne?  
Que du  bonheur surtout quand il est partagé. Et je retrouve cette saveur camphrée que j’apprécie tellement. 
Kathleen nous offre à présent ses talents de chanteuse en nous interprétant une jolie chanson populaire tibétaine. J’aime les voix, j’ai été très émue en entendant cette voix cristalline et profonde à la fois, merci à toi, Kathleen. 
Un passage à l’étage, c’est bien l’année du Cheval… Un clin d'oeil, sera-t-il encore là l’année prochaine ? 
Pendant la pause, je tombe en arrêt devant cet autre objet, un savon au Pu Er. Cha Hua qui l’a déjà testé me le recommande chaleureusement. 
Après la pause, un Pu Er 88 que je reconnais immédiatement, 
c’est la reine des galettes qui m’a séduite quand je l’ai découverte le mois passé: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/02/une-fin-de-week-end-en-apotheose.html
A part Cha Hua et moi, c’est une nouveauté pour les autres. 
Et ici aussi grande concentration. 
Et que dire des commentaires, j’ai particulièrement apprécié la judicieuse remarque d’Anne-Sophie, "il faut apprendre à domestiquer son cerveau" face aux saveurs nouvelles et surprenantes. Je retrouve ici avec bonheur le Qi de ces feuilles. Plus cette énergie nous envahit, plus le calme s’installe, l’esprit du thé est parmi nous, je suis comblée.  Je ne savais pas que ce qui suit dépasserait tout. 
Le contenu de ce sachet rouge est un Zhong Guo Hong, qui porte un nom très (trop !) simple au vu de ce qui va suivre: Rouge de Chine 
Source de Lumière choisit cette superbe petite théière pour l’infuser, c’est déjà un signe. 
C’est un thé du Yunnan issu d’un petit terroir situé près de la ville de Fengqing, différent des autres de la région sans que l’on explique pourquoi. 
Les mots me manquent pour décrire ce breuvage qui n’a aucune caractéristique des thés du Yunnan. Pour moi, il fait partie d'une famille à part...
Pendant les infusions suivantes, Jing continue l’histoire de ce thé extraterrestre. 
Découvert il y a +/- 70 ans, seulement 40 kg de récolte par an, vendu uniquement à de grands connaisseurs. 
On peut parler ici d’ivresse du thé, son Qi est intense, son énergie se répand dans tout le crâne pour irradier ensuite et procurer un bien-être indicible. 
Nous sommes ici au cœur de l’âme du thé. Il se passe quelque chose de fort, une ambiance très recueillie, les paroles sont inutiles, incongrues même. 
Autre chose étrange, la tasse à boire de Cha Hua  a bougé toute seule. Et ce n’est pas arrivé qu’une seule fois. Est-ce à mettre en lien avec l’étrange et incompréhensible composition de ce sol, une météorite peut-être et la force qu’elle a dégagé. Je retrouve ici la philosophie de Jing : le thé est en harmonie avec toute forme de vie. 
C’est sur cette belle phrase que je terminerai le compte rendu d’une séance particulière et si riche qui clôture un week-end qui le fut autant. Le mois de mars s’achève, il a été flamboyant. Merci le Thé, merci la Vie.