Reprendre
doucement mon rythme habituel, c'est ce que je m'efforce de réaliser
après ces deux mois dans un long tunnel très sombre dont je ne
voyais pas la fin. Vivre le sentiment mortifère de l'impuissance a
fini par altérer ma santé mais aujourd'hui je me sens mieux,
physiquement et moralement grâce à l'immense gentillesse de celles
et celui (eh oui, il n'y en a qu'un...) qui m'ont soutenue quand
j'étais dans le trou. J'attends avec impatience le mois d'août, je
sais qu'il sera flamboyant, et très actif avec déjà plusieurs
rencontres ! Encore un peu de patience...
Aujourd'hui, il
fait un temps comme je les aime, soleil encore timide, grand vent qui
fait tintinnabuler les cloches et crée une musique spéciale en
agitant les branches des nombreux arbres du jardin, même les oiseaux
se sont tus pour l'écouter.
Et mes rituels qui m'ont tellement
manqué : créer une atmosphère grâce aux objets : le
chawan, cadeau de ma grande Absente, à jamais dans mon cœur...
choisir un thé, ce sera du Matcha,
le petit Bouddha aux 4 faces, cadeau de Cathy et cette calligraphie,
cadeau de Staf sans oublier l'origami de Chris :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/il-est-des-jours-ou-le-bonheur-est.html
Ces merveilleux souvenirs me réchauffent le coeur...
C'est avec
émotion que je porte ce chawan à mes lèvres, il contient cette
Mousse
de Jade à
la couleur de l'Espérance en pensant très fort à ceux à qui je
dois cette résurrection, je souhaite que l'énergie de ces feuilles
parviennent jusqu'à vous ! Je pense aussi à toi, super
Zouzou, ma première petite-fille qui va bientôt quitter Big Apple.
Je vois que tu profites très bien de tes derniers jours, j'adore
cette photo dans ce lieu improbable qu'est le Withney, c'est là que
j'ai vu en "vrai" les tableaux de Hopper au siècle
passé ! Je médite sur la sérénité retrouvée, elle m'a
tellement manqué
Je suis émue en regardant ce poème
calligraphié, cadeau de mon Généreux Donateur : "Rien
que votre présence réchauffe l'air ambiant. Rien que votre
présence calme les cœurs ( on devient zen). Je veux être comme
vous"...
tout
est dit.
Après le dîner, voyant le ciel et la douceur du fond
de l'air malgré le vent, retour sur ma terrasse ;
dans le
bol, du Sencha
Uraka
infusé dans cette théière japonaise et sur la table, un livre
abandonné
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2017/06/vivement-demain.html
que je veux reprendre et apprivoiser... Vais-je aujourd'hui parvenir
à entrer dans la pensée de ce grand écrivain japonais ? Le
titre d'abord, m'évoque les grues, oiseaux emblématiques du Japon
(et de Chine), j'ai hâte de découvrir ce roman dont les pages sont
très fines, comme celles de la Pléiade ou des missels d'antan. Le
premier livre a pour titre Senbazuru
ou les oiseaux blancs. En
bas de page, se trouve l'explication de ce mot japonais : "(...)
Il indique un motif de dessin traditionnel, extrêmement stylisé,
représentant l'envol d'innombrables oiseaux migrateurs, tout blancs
à tête tachée de rouge et de noir (senba = mille, tsuru = grue),
considérés au Japon comme symboles de pureté. Par extension,
senbazuru se dit également pour un ensemble de ces mêmes motifs,
obtenus par pliage (origami) et assemblés entre eux." Le premier § me donne l'eau à la bouche, l'auteur y parle d'une
réunion de thé ! Je savoure le nectar dans ce bol japonais si
raffiné en espérant avoir autant d'émotions en lisant ce roman qui
commence si bien... Dès la deuxième page, je me reconnais dans
cette phrase : "Chikako
avait fini par s'installer devant le feu pour préparer le thé, mais
avec quelque chose de vague dans ses gestes, comme si sa pensée
était ailleurs." C'est
ce que j'ai vécu pendant ces deux derniers mois, ne parvenant plus à
libérer mon esprit pour me consacrer à l'instant présent...
Malheureusement, au fil des pages, j'ai déchanté. Si la scène se
passe effectivement dans un pavillon de thé, l'histoire n'a
jusqu'ici absolument rien à voir avec ce lieu, c'est plutôt des
papotages sans intérêt...
Je me suis accrochée grâce à 3
théières de ce nectar, essayant de faire abstraction à ma
déception grandissante. Je me suis arrêtée après le deuxième
livre, il faudra que je demande à Cathy de m'initier à cette
littérature si particulière, ce n'est pas la première fois que
j'achoppe face aux écrits japonais. Avant de refermer le livre, je
vais lire les quelques pages qui introduisent le roman, et là, ô
stupeur, j'apprends de la bouche même de l'auteur cette phrase
extraite d'une conférence qu'il a donnée le jour de la réception
du prix Nobel en 1968 à Stockholm : "A
ce propos, voir dans mon roman Nuée d'oiseaux blancs, une
description de la beauté de l'Art du thé, de son esprit ou de ses
formes est une erreur, car c'est davantage une œuvre critique, où
j'ai émis des réserves sur la forme dégradée dans laquelle
cet art a sombré de nos jours." J'ai eu envie d'arrêter ici, j'en ai assez « entendu »
mais il ne reste que un petit deux pages, je poursuis donc la lecture
et j'ai bien fait ! L'auteur de cette "préface" nous donne une explication : "Ainsi,
l'écrivain ne laisse aucune équivoque sur son intention. (...) Dans
l'esprit de l'auteur, le véritable art du thé devrait être
étranger à cette « cérémonie du thé » qui fait
partie, avec l'arrangement des fleurs, de l'éducation mondaine de
millions de jeunes filles japonaises." Suit
une très belle métaphore de l'art du thé. Je reprendrai
certainement ce roman quand j'aurai revu ma chère Cathy et j'en "parlerai" alors. Décidément, c'est le deuxième prix
Nobel qui ne me parle vraiment pas... Pour le premier , c'est plus
compréhensible, j'avais lu son premier livre... Alors comme c'est
l'auteur fétiche de ma chère Anne-Marie qui m'en a parlé avec
passion, je me suis plongée dans Dimanches
d'août http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2017/05/dimanches-daout-fin-mai.html
Mais ici, je n'avais aucune appréhension. Malgré cette
désillusion, je suis ravie de cette journée pendant laquelle j'ai
retrouvé avec émotion cette sérénité qui m'a tant manquée, la
Vie est pleine de Petits Bonheurs... Vivement le mois d'août !
Faire connaissance
-
Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
2 commentaires:
Heureuse de retrouver tes écrits!
De tout cœur,à l'orée de ce mois nouveau, je te souhaite de beaux jours chaleureux agrémentés des mille et un thés qui se présenteront à toi :-)
Bizzzzzzzz colorées
M-A
@ Marie-Aline: MERCI pour tes mots chère Marie-Aline, RAVIE de te lire à nouveau. Je crois que le mois d'août sera flamboyant... J'aimerais te revoir, qu'en penses-tu? Bonne fin de soirée, Bisous
Enregistrer un commentaire